L´éditorial : Non mon colonel Dia,« Alâaa !!! »
Le colonel Dia Adama Oumar avait en charge le dossier du passif humanitaire. Il est le personnage central de cette affaire qui ne finit pas. Après l’acte posé à Kaédi, certains avaient cru à l’aboutissement de cette histoire douloureuse de notre vécu récent. Ils avaient cru à une volonté politique de nature à réconcilier la Mauritanie. La journée du 25 mars, au-delà de la symbolique, fut donc prise comme la date de la réconciliation nationale, voire la date de l’unité nationale. Mais seulement le folklore est plus manifeste que le réel pour tourner positivement cette page sombre de la Mauritanie.
Comme le Président s’était engagé à régler définitivement le passif humanitaire, il avait confié ce dossier à son Chef d’état major particulier, le colonel Dia Adama. Malheureusement, aujourd’hui, même ceux qui étaient d’accord avec la méthode de ce colonel pour le règlement du dossier sont devenus très pessimistes. Le chef militaire leur a fait subir une technique de boomerang digne d’un professionnel de l’émission « Grand Cabaret » sur la chaine française bien connue.
Le colonel Dia avait soutenu devant les rescapés et autres orphelins ou veuves que le dossier est sur la table du Président Aziz pour son règlement définitif. Mais la léthargie inexpliquée a fait que, sans l’aide du colonel, les ayants droits avaient cherché à rencontrer le Président de la République.
Et surprise ! Ould Abdel Aziz leur dira que, non seulement, il n’était pas au courant de la situation décrite par ces pauvres victimes mais qu’il avait donné carte blanche à ses collaborateurs pour régler ce dossier. Le décor planté par le Président veut dire au moins que toutes ces « activités », toutes ces «réunions » que Dia Adama et ses hommes organisaient n’avaient qu’une seule finalité : faire de la diversion et occuper les pauvres victimes dont ils devaient s’occuper. Diversion pour maintenir ces miséreux dans les angoisses de l’injustice.
Mais pourquoi, mon colonel ?
Mon colonel, la réponse de votre patron (le Président de la République) et vos affirmations devant les victimes sont pour le moins diamétralement opposés ! Dia, si vous soutenez le contraire de ce que dit votre chef, c’est l’occasion de prendre votre responsabilité pour la justice et la postérité d’une Mauritanie triturée violement par nos faits et gestes.
Alâaa, mon colonel, alâaa Dia, ça ne doit pas vous ressembler, mais bof…
L’espoir de la symbolique a été déçu. Le passif humanitaire, n’en déplaise à ceux qui se prévalent de l’avoir réglé, ne l’a pas été ; loin de là. Est-ce à dire que la rencontre directe entre les victimes et le Président nourrit un nouvel espoir ?
Tout le monde l’espère. Et tout le monde espère qu’après des agissements qui n’ont abouti à rien du tout, une solution réelle vienne clore ce problème qui a endeuillé bien des Mauritaniens ; un problème que vous et vos « assistants » n’avaient pu résoudre et qui, pourtant, donne lieu à une propagande
débridée clamée partout par toutes sortes de laudateurs du pouvoir. Décidément, dans cette affaire, on parlait plus qu’on n’agissait.
Seydi Moussa Camara- LA NOUVELLE EXPRESSION