Mamadou Sidy Ba: Membre-fondateur des FLAM, membre du conseil national et Conseiller Politique des FLAM
A l´occasion du 23éme anniversaire des Forces de libération africaines de Mauritanie Flamnet reçoit comme invité un membre fondateur des FLAM, une figure emblématique du Mouvement Noir, nous voulons nommer le camarade Ba Mamadou Sidy que les jeunes flamistes surnomment affectueusement “masses fondamentales” pour rappeler son passé dans le mouvement maoïste et kadihine dont il fut un membre actif et responsable.
Grand tribun, débatteur devant l´éternel et un des idéologues les plus envie de la pensée flamiste. Il est aujourd´hui avec le président Samba Thiam, les camarades Ibrahima Abou sall, Abdoul Ghoudouss Camara, Idrissa Ba dit Pathé, Abdoulaye Malickel Sy pour ne citer que les aînés, les symboles vivants de la fidélité, de la constance, de l´abnégation, du courage, du désintéressement pour les jeunes générations du mouvement .
Arrêté en septembre 1986 suite á la publication du manifeste du Négro-mauritanien opprimé, il fut condamné à 4 ans de réclusion et déporté avec nos autres camarades á la prison mouroir de Oualata mais grâce à Dieu certains survivent miraculeusement aux dures conditions de détention. Aprés sa libération il traverse le fleuve pour rejoindre les “masses fondamentales” et continuer la lutte avec la deuxiéme génération flamiste en exil. Elu Secrétaire national á l´organisation, á l´orientation politique et à la formation idéologique au 3éme congrés ordinaire des FLAM, il sillonne tous les camps des réfugiés de Dagana à Samba Yidé Samba Niamé au coeur du Boundou et de Gadiaga, il implante des comites de base, anime des centaines de conférences publiques qui restent encore vivantes dans les mémoires des nouvelles recrues des camps pendant les années de braise.
Syndicaliste dans l´âme, membre du conseil national et par ailleurs conseiller politique du président des FLAM, témoin et acteur politique, le “Satigui” de Sagné-lobali à coeur ouvert revient de long en large sur la création des FLAM, du bagne de Oualata, sur la transition en cours, de la dissidence de nos ex-compagnons de lutte et sur d´autres questions d´actualité.
Une interview à ne pas rater pour les adeptes de la “vérité historique”. Quand Mamadou Sidy parle les ennemis ou les adversaires doivent trembler parceque l ´homme, comme notre ” lion ” de Baltimore n´a pas sa langue dans la poche, en Côte d´ivoire on aurait dit sa bouche ne porte pas de caleçon.
Entretien…..
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FLAMNET: Camarade “les masses…” c´est pour nous un grand plaisir de recevoir sur Flamnet un de nos doyens et membre fondateur des FLAM, voulez-vous vous présenter á nos lecteurs?
MAMADOU SIDY BA: Je suis né le 15 octobre 1951 à Sagné-Lobali (département de Maghama), dans la région du Gorgol. Je suis marié et pére de 5 enfants; depuis février 2005 je suis devenu un grand-pére avec la naissance de mon petit-fils en France qui porte d’ailleurs mon prénom. Infirmier d’état de formation, je fus recu en 1982 au concours d’entrée au Centre d’Enseignement Superieur en Soins-Infirmiers de Dakar. Il s’agit d’une école inter-états qui forme des spécialistes dans les domaines de l’enseignement dans les écoles infirmiéres de l’administration des services de santé et de la recherche en sciences infirmiére. En 1985, j’obtiens mon diplôme (reclassé dans le corps des professeurs adjoints techniques ). Je fus affecté à la direction de santé publique, au service de la planification sanitaire, des études et des projets de santé. J’étais également chargé de cours à l’Ecole Nationale de Santé Publique; c’est là où je fus arrêté le 13 septembre 1986 par deux officiers de Police maures. Cette arrestation devait me conduire de la prison civile de Nouakchott , à la prison de Oualata et enfin, celle d’Aïoun -Atrouss.
FLAMNET: Les FLAM célébrent leur 23 ans d´existence et de résistance et vous-êtes un des membres fondateurs de l´organisation, si on vous demandait de nous raconter les FLAM qu´allez-vous nous dire?
MAMADOU SIDY BA: Il s’agit là d’une question vaste et touffue; nous pouvons en parler des heures et des heures. J’essayerai simplement ici de mettre en relief les aspects fondamentaux qui ont marqué le développement des luttes, du Mouvement Noir jusqu’à ses formes organisées ( UDM, MPAM, ODINAM ) pour aboutir à la fusion de ces organisations politiques et syndicale pour donner naissance à nos glorieuses et justes FORCES de LIBERATION AFRICAINES de MAURITANIE.
Pour bien comprendre l’histoire, il faut remonter aux années 1975. Cette année a été marquée par l’éclatement d’une grave crise politico-idéologigue au sein du MND-PKM due à l’appréciation des réformes opérées par le régime au temps Moctar Ould Daddah. Il s’agissait notamment de :
1) la création de la monnaie nationale-en 1972.
2) de la révision des accords de coopération avec la France.
3) de la nationalisation de la société MIFERMA.
4) de radicalisation de la langue arabe dans le systéme éducatif, dans l’administration et dans tous les secteurs-clés de la vie nationale.
Cette crise du MND-PKM a fait apparaître deux tendances au sein de cette organisation; l’une était taxée de ” intégrationniste” et l’autre de ” anti-intégrationniste”. Les ” intégrationnistes” estimaient que ces réformes entreprises par le régime de Ould Daddah nous amenaient vers plus d’indépendance nationale et la démocratie; il fallait donc dans leur analyse intégrer le pouvoir Daddah en vue de radicaliser ces réformes en renforçant l’aile réformiste progressiste. Les “anti-intégrationnistes” voyaient dans ces réformes comme de la poudre jetée aux yeux du peuple pour conduire la Mauritanie vers plus de dépendance vis á vis de l’étranger et à plus d’oppression nationale et sociale. La bataille faisait rage au sein du MND-PKM; les références à MAO, LENINE, KARL MARX, PKI etc…pullulaient dans les débats pour défendre telle ligne politique. C’est dans cette situation précise que j’ai été amené à poser la question pour comprendre la place de la question nationale dans cette dialectique de contradictions, étant donné que certains estimaient que l’impérialisme ( nous aux années 1975 ) n’était plus le danger principal. Cette question avait été ressentie comme un coup de tonnerre. Les deux tendances ont réaffirmé le caractére secondaire de la question nationale.
Mes camarades arabo-berbères ont perçu dans cette question posée comme un symptôme du nationalisme étroit. Il faut dire qu’à l’époque les Négro-africains organisés dans le MND avaient peur d’être taxés de nationalistes étroits. Notre camarade de longue date Ba Oumar Moussa dira plus tard, en réaction aux propos d’un chauvin ” Si tu veux, je ne suis pas un nationaliste étroit mais un nationaliste fermé “. Personnellement, j’avais compris au cours de toute cette période de débats idéologiques que la question nationale n’était pas seulement reléguée au second plan, mais plutôt aux calendes grecque. J’avais beaucoup refléchi avant de prendre une décision. J’avais des amis; J’étais le responsable du Secours ROUGE, je coordonnais les activités du MND-PKM dans le domaine des prestations de soins; j’étais l’un des rares militants à pouvoir rendre visite aux camarades en clandestinité; je passais la nuit dans les bidonvilles; bref, j’étais au sein des masses fondamentales. Je ne regrette pas ce passé; il m’a permis d’ouvrir les yeux; j’ai enfin décidé d’oeuvrer pour l’avénement d’un Mouvement Noir en vue de prendre en charge la question nationale. En 1977, une premiére réunion se tenait chez notre camarade Camara Abdoul Khoudouss; le MOUVEMENT NOIR était en gestation. J’assurais le rôle de coordinateur; car, il fallait travailler dur, bousculer les mouvements politiques traditionnels ( MND-PKM, Nasserisme-khadaffite et Nasserisme originel-Baathiste-irakien et syrien, Fréres musulmans, PPM etc…il était indispensable de créer l’espace pour le développement du courant du Nationalisme Négro-africain.
En 1978, au cours d’une réunion du Comité Directeur un camarade Sarr Abou fut un compte-rendu relatif à ses entretiens avec un certain Saidou Kane qui venait de Belgique. Le comité me confia la tâche de contacter Saidou pour voir la possibilité de l’organiser. Je ne connaissait Saidou ; j’ai demandé à Abou Sarr d’arranger un rendez-vous; ce qu’il fit le lendemain. J’ai été trés émerveillé lors de ce premier entretien avec Saidou; nous avons commencé á discuter de 21h à 6h du matin. Nous avions une parfaite identité de vue sur les questions nationale et sociale. Le lendemain, j’ai tenu une réunion du CD pour faire le compte-rendu qui devait aboutir au recrutement de Saidou dans cette structure embryonnaire ( il s’agit là de fait historique indéniable car les acteurs sont toujours vivants ). La présence de Saidou fera faire bondir de façon spectaculaire le mouvement. Les débats entre les nationalistes noirs et les autres étaient sur la place publique; plus de complexe d’être taxés de nationalistes-étroits. Le mouvement Noir voyait son audience renforcée surtout dans le milieu scolaire. Bien sûr il y’avait quelques insuffisances et surtout ce MOI morbide, mais généralement l’objectif dans cette étape historique avait été largement atteint. L’UNION DEMOCRATIQUE DE MAURITANIE était née le 16 mars 1978 et j’ai assuré la présidence de cette organisation jusqu’au jour de mon départ à Dakar en formation. Aprés l’UDM, le MOUVEMENT POPULAIRE AFRICAIN DE MAURITANIE ( MPAM ) devait voir le jour et il sera suivi par l’ODINAM. Si la pluralité de ces organisations contribuait au réveil et à la consolidation du nationalisme négro-africain, elle faisait déjà apparaître certaines divergences tactiques et stratégiques.
Le MEEN s’est retrouvé en premiére ligne pour demander la fusion de ces organisations. Cette attitude conciliatrice a été trés mal perçue au niveau de l’UDM car nous avons contribué à la création de cette organisation, et nous supportions mal que MEEN ne supporte dans cette crise son organisation-mére l’UDM. D’autant qu’en 1979 lors de la grève des éléves noirs contre la circulaire 02, nous avions dessaisi un camarade du CD la gestion du dossier scolaire parceque ce camarade avait engagé la responsabilité de l’UDM pour arrêter la grève. Je dis publiquement que l’UDM n’a jamais pris cette décision; il s’agissait d’une initiative personnelle contraire aux tactiques et stratégies de l’organisation. Voila, ici encore rétablie la vérité historique ( je suis sûr qu’il n’ y aura pas de contradicteur car c’est la stricte vérité ). C’est pourquoi, j’ai proposé et obtenu le recrutement de Sao Saïdou dans le COMITE DIRECTEUR NATIONAL de L’UDM, qui devait prendre le dossier scolaire en charge pour prévenir toute dérive. Des Indépendants Noirs ont également tenté de réaliser la fusion de ces organisations (M’BODJ Samba Beddou, BAAL Fadel) qui n’ont pas voulu adhéré dans une organisation pour disent-ils ne faire des jaloux. Au cours d’une réunion convoquée par ces deux, en qualité de représentant de l’UDM, j’ai estimé qu’il était mieux de créer un cadre de concertation en vue de la fusion de ces mouvements politiques négro-africains; car je voyais déjà certaines attitudes paternalistes qui n’étaient pas, à mon avis, de nature à developper le futur mouvement. Cette proposition fut acceptée à l’unanimité.
A partir de 1982 va commencer une longue et difficile négociation qui va être sanctionnée par la tenue du congrés constitutif des FLAM les 14, 15 et 16 mars 1983 á Nouakchott; L’UDM était représentée par Saidou Kane et moi-même; le MPAM était représenté par Samba Thiam et Ba Fara, l’ODINAM était représenté par Ly Djibril Hamet et un autre et le MEEN était représenté par feu Kébé Moussa, Ali Kane et Tandia Yacouba dit Basilla; il y’avait aussi Aboubackri Khalidou Ba et d’autres camarades qui n’étaient pas organisés. Aprés l’adoption des textes fondamentaux de l’organisation il fallait désigner le bureau; certains ont pensé á un dosage entre les organisations; j’ ai immédiatement rejeté cette façon de procéder qui nous raméne en arriére j’ai proposé un volontariat pour la commission de désignation. Cette proposition fut acceptée; je sorti volontaire pour la commission de désignation; je fus suivi par Samba Thiam et Kébé Moussa ; A trois donc nous avions mis en place le premier Bureau Executif National des FLAM. Il faut préciser, pour l’histoire que j’ai personnellement donné le nom FLAM à l’organisation, cette proposition a d’abord été entériné par l’UDM; au niveau du congrés, j’étais président de la commission Statuts et Réglément intérieur, j’ai proposé et fait accepter le nom FLAM et enfin le congrés a adopté le nom. les FLAM étaient nées; Je vois le regretté Kébé Moussa danser. Dehors Dieu nous envoya une fine pluie pour rafraîchir l’atmosphére.
FLAMNET: Vous êtes un des rares membres de l´organisation avec le président Samba Thiam et camarade Pathé á avoir assister á tous les congrés du mouvement, quelle appréciation faites vous de nos derniéres assises de Cincinnati, du climat et de l´orientation politique ?
MAMADOU SIDY BA : J’ai assisté à tous les congrès , excepté celui qui s’est tenu en 1985 car j´étais en formation à Dakar . Quant à mes appréciations sur nos derniéres assises á CINCINNATI, Je dirai que les FLAM se portent bien. Les débats ont été francs : certains ont parlé durant des heures sans être interrompus, chacun a vidé son sac sans jamais perdre de vue l’essentiel. Le congrés de CINCINNATI a été le plus grand congrés que les FLAM aient connu. S’agissant de l’orientation politique: j’étais membre de la commission d’orientation comme vous d´ailleurs ; cette décision de non implication dans le processus de transition en cours en Mauritanie décidée par le congrès est une réaction face à l’intransigeance des actuelles autorités de Nouakchott qui ne donnent aucun signe pour montrer leur volonté d’oeuvrer pour régler les questions nationale et sociale. Bien sûr, en politique, l’implication à terme est une dimension incontournable dans le développement de la lutte.Toujours est -il que l’implication nécessite certains préalables indispensables. Elle ne peut être politiquement d´actualité parce le régime n´a fait aucune concession significative à l´endroit de la communauté Négro-mauritanienne.
FLAMNET: Quels commentaire faites vous des derniéres déclarations d´Ely Ould Mohamed Vall á Dakar qui nie l´existence des réfugiés mauritaniens au Sénégal et les traite même “d´aventuriers” et réfute les théses de l´existence d´un racisme d´Etat en Mauritanie et que dites-vous de l´arrestation de nos camarades du Sénégal?
MAMADOU SIDY BA: Sur ce point, je vous renvoie à l’article du camarade Salah Eddine Sy publié dans le forum Flamnet. ELY a parlé exactement comme TAYA. Cette négation de l’existence de réfugiés mauritaniens au Sénégal, montre qu’il n’a aucune volonté pour régler ce probléme: car, pour régler un probléme il faut reconnaître son existence d’abord. Le fait que ELY réfute les théses du racisme d’Etat érigé en systéme depuis 1960 montre que son orientation est de radicaliser le systéme en place. Les noirs n’ont rien á gagner avec ce moustachu á la Saddam. Quant aux arrestations de nos camarades dirigés par mon ami, mon frère et camarade Mamadou Wane, je pense qu’ils ont fait preuve de courage et de détermination.
FLAMNET: Vous êtes aussi un rescapé de la prison de Oualata, quels sont les moments qui vous ont beaucoup marqué pendant ces années de détention et pouvez-vous nous raconter de la vie militante de nos camarades dans les prisons de Nouakchott, Oualata et Aioun? de votre rencontre avec les baathistes en 1987 et de leur libération avant vous?
MAMADOU SIDY BA: Vous savez on ne parlera jamais assez de nos conditions de détentions de la prison civile de Nouakchott á celle d’Aioun en passant par Oualata. Des camarades comme Ibrahima Abou Sall et mon ami Boye Alassane Harouna ont beaucoup écrit dans cette rubrique. Deux faits m’ont particuliérement marqué: le premier c’est l’arrestation des Baathistes qui ont été libérés dans la même semaine; ce qui montre que même en prisons , Noirs et Maures sont différemment traités; le deuxième c’est les conditions inhumaines á OUALATA qui ont entraîné la mort de: Ba Alassane Oumar, Téne Youssouf Gueye, Ba Abdoul Koudouss et Djigo Tapsirou.
D’autre part, il faut préciser que la prison était pour nous un véritable centre de formation théorique, politique et idéologique. Je me rappelle encore des brillants exposés des camarades Ibrahima Abou Sall, Téne Youssouf Guéye , Samba Thiam et l’ex camarade Ibrahima Sarr.
FLAMNET: Quelle interprétation faites vous des événements du 3 août et de la transition qui est en cours en Mauritanie?
MAMADOU SIDY BA: Les événements du 3 août ont été bien accueillis par les mauritaniens de façon générale. J’attendais un changement radical et surtout une volonté rapide de régler le probléme des réfugiés ( qui est conjoncturel ), une volonté d’oeuvrer pour réunir les conditions favorables pour résoudre les questions nationale et sociale . Ely n’a rien fait de cela, pire il va jusqu’à nier l’existence des réfugiés au Sénégal.
FLAMNET: Quelques camarades á leur tête l´ex- compagnon de lutte Mamadou Bocar que vous avez vous-même recruté au sein des FLAM viennent de quitter les rang pour créer une organisation paralléle quelle lecture faites-vous de cette dissidence?
MAMADOU SIDY BA: Oui, j’ai recruté Mr Ba Mamadou Bocar en 1986 dans le cadre du comité de soutien; nombre de membres de ce comité n’étaient pas d’accord mais par la force de l’argumentation ils ont cédé.
Mamadou Bocar Ba est un ami, un cousin, un beau-fils; nos rapports sont antérieurs aux FLAM, et persisteront en dehors de toutes considérations politiques. Il a pris ses responsabilités devant l’histoire et il va les assumer. La création de FLAM-R est á mon avis regrettable car les FLAM unies sont plus fortes que les FLAM divisées. Je leur demande de se ressaisir et de rejoindre la maison-mére. La voie que les dissidents suivent est sans issue; les récents propos du moustachu sont suffisamment révélateurs.
FLAMNET: Compte tenu de votre trés longue experience politique, du PKM aux FLAM comment analysez vous l’incapacité de la classe politique á prendre en charge les questions majeures du pays comme la question nationale et de les réléguer toujours aux questions secondaires?
MAMADOU SIDY BA: Je l’ai déjà dit plus haut; les maures ont largement atteint leur objectif initial. Depuis l’accession de la Mauritanie à la souveraineté internationale: avoir un Etat arabo-berbére. Ils ont acquis des avantages qu’ils ne lâcheront pour les beau yeux des négres ou de gaîeté de coeur. Ce systéme ne fera jamais des réformes contre sa propre nature; il faut qu’il y soit obligé.
Pour la classe politique maure la question nationale n’existe pas. C’est à nous de régler cette question; et nous la réglerons inchaallah . Il faut que le pouvoir beydane comprenne que s’il continue cette politique de discrimination raciale tout en continuant de rester sourd face aux revendications justes de la communauté Négro-africaine , alors il risque de tout perdre.
FLAMNET: Quelle réponse apportez- vous à ceux qui vous accusent d’être des exilés de luxe et qui refusent la dure réalité du terrain et du verdict des urnes?
MAMADOU SIDY BA: Haha, Exilés de luxe? Vous savez rien n’est plus cher que la terre natale; c’est la répression, et le racisme d’Etat qui nous ont jetés dans les dures chemins de l’exil. Quant au verdict des urnes nous n’avons pas peur car nous avions dans le passé remporté des victoires dans le congrès de l’UNESM avec Ba Oumar Sileye comme Secrétaire Général et Ba Amar Abdoulaye comme Secrétaire chargé des relations extérieures; nous n’avons pas peur du verdict des urnes , parce que les maures ont vu ce qu’on pouvait faire au niveau du syndicat des travailleurs; au niveau des municipalités. Le jour que les FLAM décideraient de s’impliquer, ils sauraient que les FLAM, les VÉRITABLES FLAM sont de retour; alors le pouvoir n’a qu’à avoir le courage de réunir les conditions que nous avons définies; mais ELY n’a pas ce courage.
FLAMNET: Que pensez-vous du site Flamnet?
MAMADOU SIDY BA: Je te félicite camarade Kaaw Touré pour ce travail que tu abats chaque jour pour le mouvement . Flamnet est aujourd’hui à la pointe de l’information. Continuez dans cette voie, vous êtes dans la bonne voie.
FLAMNET: Votre dernier mot á nos jeunes militants et aux lecteurs de Flamnet.
MAMADOU SIDY BA: Continuons à briser les chaînes de l’oppression nationale et sociale et brandissons notre drapeau tricolore toujours à l’avant pour mettre fin au Systéme d´Apartheïd mauritanien et oeuvrer pour l’avénement d’une véritable démocratie intégrale en Mauritanie. La lutte continue!
FLAMNET: Merci camarade des “masses fondamentales” et la lutte continue de plus belle.
Propos recueillis par Kaaw Touré, Abou Hamidou Sy, Abdoulaye Thiongane, Ibrahima Diallo Babayel .
05 SEPTEMBRE 2005