Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Gestion des réfugiés au Sénégal : Près de 2.146 cartes d’identité distribuées sur l’axe nord.

altLe Gouvernement du Sénégal et le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr) ont lancé une opération de distribution de quelques cartes d’identité pour réfugié (Cire). Cette distribution concerne les 15.000 réfugiés de différentes nationalités vivant au Sénégal. Sur l’axe Saint-Louis-Matam, 2146 cartes ont été distribuées à des réfugiés mauritaniens. “.
Richard Toll : Cette distribution de 7646 cartes d’identité constitue une étape importante dans la régulation du statut des réfugiés présents au Sénégal et illustre parfaitement la volonté des autorités sénégalaises d’assurer pleinement leurs obligations internationales en matière de protection des réfugiés vivant sur leur territoire. De décembre 2011 à juin 2012, quelques 10.007 cartes ont été confectionnées sur les 12.000 prévues par la direction de l’automatisation du fichier (Daf) et, à la date du 12 septembre, 2361 cartes seulement ont été distribuées. Selon le colonel El Hadji Momath Thiam, membre du comité national de gestion des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées du Sénégal, ce document, délivré à tous les réfugiés âgés de plus de cinq ans, garantit à son porteur le même traitement que celui dont jouissent les citoyens sénégalais, hormis les droits politiques. «C’est dans le souci de conférer aux réfugiés une capacité de libre circulation de sa personne et de ses biens que ces cartes leur sont procurées par le gouvernement du Sénégal en partenariat avec le Hcr. Elles ont la même fiabilité et la même crédibilité que la carte d’identité nationale. Cette carte numérisée et biométrique, signée par le ministre de l’Intérieur, est d’une validité de cinq ans renouvelables, et confère à son détenteur les mêmes droits reconnus aux citoyens sénégalais conformément à la loi portant statut des réfugiés au Sénégal, excepté les droits politiques», a-t-il expliqué. À Richard Toll, Rosso Sénégal, Dagana, Podor et Matam, quelques 2146 cartes ont été distribuées, en cinq jours, à des réfugiés mauritaniens. “

Ouf de soulagement

Pour ces heureux bénéficiaires, ces documents représentent une étape importante vers la reconnaissance de chaque réfugié et de ses droits individuels. Après plus de deux décennies passées au Sénégal, la dame Fatou Diallo, née en 1939, a poussé un soupir de soulagement, après avoir reçu sa carte d’identité. «Cette carte vient à point nommé, car on avait juste une attestation des réfugiés qui ne nous permettait pas de faire certaines transactions commerciales et de circuler librement.
Maintenant, avec cette carte, nous avons la certitude que nous sommes protégés par le gouvernement sénégalais», a confié Demba Diop, un des heureux bénéficiaires. L’adjudant-chef Mohamed Ly, qui supervisait l’opération dans la région de Saint-Louis, a jugé satisfaisant le déroulement de la distribution. Le même sentiment a animé Mme Mariama Mary Fall Diaw du Hcr, qui a souligné que toutes les dispositions ont été prises pour que les réfugiés puissent recevoir leurs cartes. « Du fait que les réfugiés bougent souvent, beaucoup d’entre eux n’ont pas pu récupérer leurs cartes. Mais cette opération va se poursuivre jusqu’au mois de décembre. Le lot restant a été confié aux préfets des départements et des superviseurs ont été rémunérés pour aller vers les réfugiés pour leur donner les cartes restantes», a fait savoir Mme Diaw. Ces cartes d’identification ne visent pas seulement les réfugiés mauritaniens. Elles sont généralisées à tous les réfugiés vivant sur l’ensemble du territoire sénégalais, qui accueille, aujourd’hui, plus de 15.000 déplacés de diverses nationalités.
Le capitaine de vaisseau Samba Fall, secrétaire général du comité national de gestion des réfugiés, a rappelé l’importance de ce document. Dans le cadre de la gestion dans la durée d’un réfugié, a-t-il dit, il est normal qu’on ne le laisse pas dans ce statut toute sa vie. «Il faut trouver des solutions durables que la convention de Genève de 1951 a bien définies», a-t-il expliqué.
Il s’agit d’abord du rapatriement volontaire et ensuite de l’intégration locale, qui permet, selon lui, d’amener le refugié à «devenir un citoyen acteur de développement». «C’est dans ce cadre que nous voulons lui conférer une capacité de libre circulation de sa personne et de ses biens. C’est pour cela que nous lui procurons une carte d’identité de réfugiés qui a la même fiabilité et la même crédibilité que la carte d’identité nationale, signée par le ministre de l’Intérieur.
Cette carte numérisée et biométrique sera remise à chaque réfugié de cinq ans et plus», a fait savoir le capitaine. Selon lui, lesdites cartes ont été déjà élaborées et enregistrées au niveau de la Direction de l’automatisation du fichier (Daf). «Nous en avons déjà distribué plus de 2.000 et il en reste quelques 8.000 que nous allons distribuer durant le mois d’août 2012», a-t-il indiqué, en précisant que ces cartes sont destinées à la quarantaine de nationalités vivant au Sénégal.

Trouver une solution pour les grévistes de la faim

S’agissant des réfugiés qui ont engagé une grève de la faim depuis plusieurs semaines, le capitaine de vaisseau Samba Fall a rappelé que «le réfugié qui ne veut ni rester ni rentrer chez lui a la possibilité d’aller dans un autre pays». Mais, a-t-il soutenu, il faudrait que cet autre pays accepte de le recevoir. «Il se pose un problème juridique, car le Sénégal n’a aucune attribution ni aucune influence possible pour envoyer les réfugié dans d’autres pays, ni le Hcr», a-t-il précisé. Abdoulaye Diop, président de « Sos réfugiés» de Saint-Louis, a déploré cette situation.
À son avis, il faut discuter afin de trouver des solutions pour que les réfugiés soient mis dans des conditions décentes. Abdoulaye Diop et ses camarades qui vivent au Sénégal depuis 23 ans, ont salué la décision des autorités. «Depuis plus de deux décennies, nous vivons avec des récépissés c’est inadmissible. C’est une situation très difficile et cela se ressent lors de nos déplacements, mais aussi quand nous voulons effectuer des opérations dans les banques, car les institutions financières demandent toujours une preuve d’identité», a soutenu M. Diop, qui a toutefois déploré les lenteurs notées dans la confection.
Rappelons que 20 500 réfugiés mauritaniens ont été rapatriés entre janvier 2008 et décembre 2010, en application de l’accord tripartite signé en 2007 par le HCR et les Gouvernements de Mauritanie et du Sénégal. Le rapatriement d’un dernier groupe de plus de 5 000 réfugiés doit être effectué en 2012. Les 13 500 réfugiés restants recevront une aide à l’intégration sur place au Sénégal. Dans cette perspective, les modalités d’émission de cartes d’identité pour les réfugiés résidant au Sénégal ont été discutées avec le Gouvernement.
En 2012, le HCR et les Gouvernements du Mali et de la Mauritanie étudieront la possibilité de conclure des accords tripartites pour le rapatriement librement consenti de 9 000 des 12 000 réfugiés mauritaniens vivant au Mali.

Samba Oumar Fall

Source: Le calame

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