Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE: Hommage aux FLAM par Mamadou Sidi Ba

mamadou sidyHommage aux FLAM: Des membres fondateurs à la jeunesse militante et vaillante

 

par Ba Mamadou Sidi Membre-fondateur des Flam, Conseiller politique du Président des Flam et membre du Conseil National 

 

L´ anniversaire de nos justes et glorieuses FLAM m’offre l’agréable occasion, en tant que co-fondateur de cette organisation, de rédiger ce témoignage relatif à l’histoire de notre mouvement. Je voudrai d’abord rendre un hommage mérité à nos compagnons disparus qui n’ont jamais failli à leur mission de combattants; ceux qui avaient toujours mis la cause au- dessus de toutes considérations personnelles. Je citerai quelques noms: Djigo Tapsirou mort à Oualata, Moussa Kébé, Aboubekri Khalidou BA, Ibrahima Kassoum BA. Mes pensées vont également à l’endroit de mon ami et compagnon de lutte Feu Saidou Kane co-fondateur de l ‘UDM cette première force organisée du nationalisme négro-africain militant. Saidou Kane et moi, avions eu le privilège de représenter l’UDM au congrès constitutif des FLAM le 14 mars 1983 (Chez Aboubekry Khalidou BA). Il est également réconfortant de constater que la quasi totalité de cette première génération des FLAM reste aujourd’hui encore dans les rangs de notre mouvement, par fidelité, par conviction et par respect à nos martyrs; nous citerons par exemple Samba THIAM le Président des FLAM dont le courage politico-militaire n’est plus à démontrer; Ibrahima Abou Sall avec sa conviction inébranlable, l’exemple d’un leader- combattant désintérressé au dirigisme; notre Secrétaire nationale des relations extérieures Hapsa Banor Sall, grande combattante, courageuse, ses origines guerrières, expliqueraient certainement la détérmination de notre amazone; mon ami d’une quarantaine d’années Boye Alassane Harouna écrivain qui est aujourd’hui l’élément le plus politique du mouvement, Idrissa BA dit Pathe, toujours prêt à accomplir les missions les plus difficilles; Kamara Abdoul Khoudouss le sage qui avait accueilli chez lui la rencontre d’avril 1978 du premier noyau qui allait plus tard participer à la création de l’UDM. Mes hommages également à cette génération des Kaaw TOURE, Ibrahima Mifo SOW, Mamadou BARRY, Cheikh Oumar BA, Aboubackrine Ndongo, Abou Hamidou SY, Abdoulaye THIONGANE, Amadou Mody THIAM, Abderrahmane WONE, Houlèye Thiam entre autres, qui est prête aujourd’hui à assumer ses responsabilités historiques.

 

J’articulerai ce témoignage sur deux points  1- Le contexte historique de la création des FLAM. 

 

2)-  La création de FLAM. ..            

 

I – LE CONTEXTE HISTORIQUE

 

 – L’émergence des courants Nationalistes Négro-afrcains organises devant conduire à la création des FLAM date de 1978 dans un contexte particulier de l’histoire de notre pays. Situation marquée par :

 

a)- la guerre d’expansion  menée par le régime- Daddah au Sahara Occidental suite aux accords entre la Mauritanie, le Maroc et l’Espagne qui avaient abouti au partage du Sahara entre la Mauritanie et le Maroc. Cette aventure guerrière contre la volonté des saharaouis, s’est soldée par une cuisante défaite du maillon faible que constituait la Mauritanie. Cette guerre ruineuse, injuste et impopulaire devait emporter le régime de Ould Daddah le 10 juillet 1978.

 

b)- La dislocation du MND- PKM qui n’a pas pu surmonter ses divergences politico-idéologiques sur l’appréciation des réformes operées par le régime-Daddah. Une partie du MND-PKM avait rejoint le pouvoir pour, disait-elle, nous amener vers plus d’indépendance. L’autre partie avait refusé de rejoindre le pouvoir et s’est reconstitué sur la même base politico-idéologique du défunt MND- PKM historique .

 

c)- Le coup d’État du 10 juillet :- l’avénement des militaires au pouvoir avait été salutaire pour la Mauritanie, parce que les conséquences sociales devenaient de plus en plus insuportables. Ces militaires avaient pris le pouvoir sans programme politique clair; leur seul souci  était de se désengager de cette guerre désastreuse. Dans leur premier communiqué, ils disaient ” l’armée a pris le pouvoir……jusqu’à l’instauration d’institutions démocratiques” mais, ils resterons plus de 30 ans au pouvoir avec une petite parenthèse de 15 mois  de régime civil. L’armée avait souhaité dès son accession au pouvoir des contributions écrites pour, disait-elle, régler les problèmes du pays. Les négro-africains s’étaient bien mobilisés pour poser clairement le problème de la cohabitation. Le Mouvement Noir commencait à prendre de l’ampleur avec son noyau clandestin UDM.

 

En 1979, la circulaire 02 poussa les élèves à s’organiser; guidés et orientés par l’UDM. Le refus des 17 négro-africains de sièger au Conseil Constitutionnel provoqua la chute du CMRN et son Président Moustapha O/ Mohamed Saleck. Le CMRN redevient CMSN; Bouceif occupa la vice-présidence et devint Premier-Ministre avec plein pouvoir. C’est dans ce climat d’agitation, que le pouvoir décida d’arrêter les responsables ou supposés responsables de l’UDM. Dans le cadre de ces arrestations j’avais bénéficié gratuitement d’un billet d’avion de Sélibaby (ou je travaillais) à Nouakchott, escorté par un gendarme; Arrivè à l’Etat- Major de la gendamerie, j’appris la libération de Saidou Kane, Ibrahima Kassoum BA, Kamara Abdoul Koudouss: avant d’être libéré à mon tour après un interrogatoire musclé à la Sûrete Nationale.  

                                                                                                                                                

 II- LA CRÉATION des FLAM

 

J’avais déjè abordé ce chapitre dans ma dernière interview passée sur FLAMNET. Je voudrais simplement rappeler le rôle moteur joué par le MEEN dans la fusion des organisations politiques (UDM, MPAM et ODINAM). L’UDM, après avoir envoyé un premier et un deuxième négociateur avait fini par envoyer un troisième en la personne de Barry Abdoulaye avec mission obligatoire de finaliser les accords pour la fusion. L’UDM supportait mal cette “independance du MEEN“; nous avons fini par respecter leur volonte sans cacher notre colère.

Le congrès constitutif se tient le 14 Mars 1983 chez Aboubekry Khalidou BA. La fusion organistionnelle réalisée, il fallait encore du temps pour réaliser celle des coeurs. Les campagnes syndicales et les perspectives des municipales furent l’occasion de larges rencontres; le mouvement noir prenait de l’ampleur avec comme force motrice (FLAM qui était encore en clandestinité) Djigo Tapsirou et Aboubekry Khalidou BA devenaient incontestabement les leaders naturels de ce mouvement en effervescence conjoncturelle. C’est dans cette situation qu’apparait le Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé. Le régime TAYA, conscient de l’ampleur que prenait chaque jour le mouvement et ayant recu les versions du manifeste manipulées par les Baathistes, passa à la répression (l’arme des régimes faibles). Les cadres furent arrêtés entre 4 Septembre et 13 Septembre 1986. Nous fûmes rejoints une année plus tard par nos frères militaires qui venaient de perdre trois braves Officiers, nos martyrs (SY Saidou, BA Seydi et Sarr Amadou).

 

Nos jeunes prirent le chemin de l’exil dès Septembre 1986; c’est l’occasion de rendre un hommage à ces jeunes qui avaient continué dans des conditons difficiles la lutte à l’extérieur; ils nombreux, j’en citerais simplement quelqus uns: Kaaw Touré, Ibrahima Sow dit MIFO, Ba Ciré, Ba Amar, Cheikh Oumar Ba, Mamadou Barry, Abou SY, Salah Eddine SY, Aboubeckrine Ndongo, Wélé Ibrahima, Amadou Alpha Ba, Ousmane Diagana, Dia Alassane dit Diaz, Amadou Thiam, Feu Sow Boubacar dit Jules, Abdoulaye Thiongane, Elhadj Sidi Ngaédé, Mohamed Yaghine Haïdara, Ba Oumar Silèye dit Barou, Diagana Boubacar etc… Les FLAM n’oublieront jamais le rôle que vous aviez joué pour maintenir, massifier les FLAM tout en oeuvrant pour la libération de vos frères qui croupissaient à la prison de Oualata. Nous ne pouvons  jamais oublier ce passé glorieux.

 

Je ne pourrai terminer ce témoignage sans m’adresser particulièrement à notre jeunesse; cette jeunesse, aujourd’hui d’avant garde qui a toujour fait montre de courage, de dynamisme de fidélité à cette cause. Ces jeunes qui ont supporté les difficultés de l’exil, de la lutte sans jamais se plaindre, qui ont toujours accompli les  missions les plus dangereuses avec dévouement et compétence sans jamais s’enorgueillir. Les FLAM vous appartiennent vous aviez supporté les  débats houleux de vos doyens “têtes cassées” Mamadou Sidi Ba en premier, Samba en second et Ibrahima Abou SALL sans jamais vous départir de votre politesse toujours à la recherche de solutions favorables aux FLAM. Il faudrait retenir que le secret de la longevité des FLAM est dû surtout à son incorromptibilité.  

 

A TOUS JOYEUX ANNIVERSAIRE, la lutte doit continuer.

 

14 Mars 2010

Ba Mamadou Sidi- Jackssonville-Florida-USA

www.flamnet.info

 

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