Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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 Il n’a jamais été question dans notre littérature de scission ou de partition du pays, dixit Samba Thiam

Madar – Invité hier soir [Vendredi] dans l’émission « Dialogue Politique » diffusée en direct sur Facebook à travers la plateforme du site web mauritanien « MADAR », M. Samba Thiam, Président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC), a répondu à une question ayant trait aux accusations portées à l’époque au mouvement des Forces Armées de Libération de Mauritanie (FLAM) don il était l’un des leaders et selon lesquelles ce mouvement œuvrait pour la partition du pays.

En réponse, M. Tiam a affirmé sans ambages que « Dans notre pays il y a trop de ragots et les gens parlent de ce qu’il ne maitrisent pas. Il n’a jamais été question dans notre littérature de scission, de séparation ou de partition du pays. Vous ne trouverez ces termes dans aucune de nos déclarations de politique générale.

Par contre ce que nous avions préconisé et c’est ce que nous préconisons maintenant en tant que FPC c’est un redécoupage territorial dans le cadre de l’État unitaire. Un redécoupage qui respecterait certaines aires culturelles.

Ainsi nous avions préconisé la mise en place de 4 grandes régions : la région de l’Est avec l’Assaba, les Hodhs, des régions à vocation pastorale;le Guidimaka, le Gorgol et le walo comme une région à vocation agricole; l’Adrar et le Tiris comme une région à vocation minière; le Trarza, le Tagant et le Brakna comme une région sylvo-agro-pastorale. Donc c’est comme ça que nous avions estimé qu’il faudrait découper la Mauritanie en restant dans le cadre unitaire.

L’intérêt de ce découpage est multiple. D’abord ce sont des régions qui vont se développer sur la base d’une vocation qui existe. Deuxièmement la densité démographique sera suffisamment importante pour en faire un marché. Troisièmement ces régions dotées de petits pouvoirs, d’institutions parlementaires et exécutives géreraient leurs propres terroirs.

L’Etat central garderait les attributs de souveraineté:la défense, les transports, les télécommunications, les affaires étrangères. Tous les autres pouvoirs reviendraient aux régions. Cela permettrait de faire de ces régions des marchés viables. Le deuxième intérêt c’est qu’en responsabilisant les gens chez eux on limite les risques de détournement, de mauvaise gestion et de gabegie. »

A une autre question sur l’intention de porter des armes contre son pays à l’époque des événements ayant conduits au passif humanitaire il a répondu qu’à l’instar des palestiniens qui ont porté les armes suite à la « Naqba », les négro-africains qui affirme-t-il avaient subi pire que cela avaient légitimement le droit de porter des armes pour défendre leur honneur.

Sur son retour au pays le président des FPC a déclaré que c’est l’ex président feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui était à l’origine de cela suite à une demande qu’il leur a adréssé lors de leur rencontre à New York à l’occasion de l’AG de l’ONU.

Mais ce retour a coïncidé avec l’arrivée de Aziz au pouvoir. Ce dernier a été informé du projet de retour et l’avait accepté.

M.Tiam nie l’existence d’un deal avec l’ex président avec qui les relations avaient été confictuelles, a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’avec le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui l’a reçu une seule fois, les relations n’étaient ni bonnes ni mauvaises.

Concernant la reconnaissance du parti FPC, le dossier est bloqué à la Cour Suprême depuis 2015 et il demeure au point mort malgré nos interpellations régulières, déplore M.Thiam.

La Rédaction

cridem

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LE RAPPORT DES NATIONS UNIES SUR LA MAURITANIE

J’ai  lu avec intérêt  et profonde satisfaction  le rapport du Comité des disparitions forcées ( Mme MESKEREN Geset Techane ), puis le Rapport du rapporteur Spécial sur les formes contemporaines de l’esclavage ( Tomoya Obokota). J’invite ceux qui ne les ont pas lus à le faire, au plus vite…

Pour la première fois, à mon avis, les missionnaires des Nations unies sont allés au fond des choses, sans complaisance aucune, et  ont posé les bonnes questions avec perspicacité, démasquant  ainsi  la fourberie et l’hypocrisie des tenants du Système sur les  questions fondamentales qui minent le vivre-ensemble. A Démasquer le faire–semblant, l’enfumage permanents de nos partenaires par ceux qui nous gouvernent; depuis toujours.

Personne ne pourra  soupconner ces équipes de corruption, ce mal qui gangrène l’administration mauritanienne habituée à masquer les choses, à soudoyer toutes les missions d’enquêtes internationales. Je salue l’intégrité morale de ces derniers missionnaires en Mauritanie. Perspicacité , bonnes questions, bonnes solutions, sans langue de bois … 

Maintenant les victimes du Système devront comprendre que les Nations Unies ont joué leur partition dans cette lutte pour l’éclairage de la Vérité sous toutes ses facettes ; comprendre que les Nations Unies peuvent accompagner les victimes, mais non se substituer  à elles pour faire leur job…

Merci  les Nations-Unies …

Samba Thiam Président des FPC.

le 15 Octobre 2023

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DÉCLARATION DE PRESSE DES FPC

Les militants et sympathisants de   l’IRA ont organisé un sit-in pacifique, le 27 septembre 2023 devant le ministère de la justice, pour protester contre l’arrestation arbitraire du militant abolitionniste Youba Siby et, aussi pour exprimer leur soutien au député Mohamed Bouya. Ils ont été réprimés dans le sang par le pouvoir militariste et policier de Nouakchott. 

Notre parti, les Forces Progressistes du Changement ( FPC), trouve cette répression sauvage inacceptable et inadmissible dans un État qui se veut” démocratique “,

– Les FPC condamnent avec la plus grande fermeté la violence injustifiée exercée contre les manifestants, comme à son habitude, par les forces répressives du système;

–  S´insurgent contre cette violation manifeste des libertés d’expression;

–  Dénoncent l’attitude provocatrice et irresponsable des autorités mauritaniennes dans la gestion des manifestations pacifiques.

– Réaffirment leur soutien militant et fraternel à l’IRA et ses militants;

Enfin, les FPC appellent les forces patriotiques et démocratiques du pays à plus 

d´unité et de mobilisation pour résister à la tyrannie rampante.

Nouakchott le 3 octobre 2023.

Le département de la communication des FPC 

La lutte continue!

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Conférence de Presse conjointe

Cette conférence de presse s’inscrit dans le sillage de la précédente et s’articule autour de deux points :

_ L’exigence de la reconnaissance légale des FPC et du RAG, victimes d’injustice,

_les  difficultés des populations à s’enrôler  avec les nouvelles Commissions techniques .

Nous avons choisi  de mettre l’accent sur ces deux points , sans toutefois méconnaître  tous ces autres problèmes , non moins importants, qui existent .

Il s’agit 

–  de cette pauvreté qui frappe les populations et qui évolue vers la misère ,

– du désespoir de cette jeunesse , sans perspectives , qui se jette dans l’aventure , jusqu’aux   nouvelles recrues et fonctionnaires de l’Etat, sans plus  d’illusions  sur l’avenir du pays .

-de la destruction de la cohésion nationale  au travers du racisme d’Etat érigé en mode de gouvernance et de l’esclavage qui perdure,

-du sabotage de l’Enseignement , par chauvinisme  et  imposition du  monolinguisme ,qui traduit un déni de la diversité du pays,

– du recul  démocratique et de l’impunité qui s’installent,

– de tous ces déportés de retour, laissés en rade,

-de cette Administration complètement  par terre ,  gangrenée par la corruption ,l’ethnicisme  et  le népotisme , dans  l’improvisation  et  l’anarchie  à tous les niveaux  .

– de Nouakchott, -cette capitale sale et nauséabonde par endroits- où règne une insécurité permanente ,etc,etc,etc .

   Les FPC et le RAG, tout en  reconnaissant   ces problèmes ,  ont choisi  cependant  de se focaliser  et sur la nécéssité  de leur reconnaissance légale  qui participe du renforcement du jeu démocratique, et sur les difficultés actuelles à s’enrôler  que rencontrent  les populations des villages, des adwaba et des periphéries des villes  .

 Selon nos informations , dans certaines localités du  Brakna ,du Gorgol  ,du  Guidimakha, du Trarza et à l’Est du pays,  l’enrôlement se fait au rythme   de trois personnes  par jour, alors que les centres ne désemplissent pas . Partout des blocages , de l’obstruction, comme pour décourager et amener les populations à baisser les bras .

Le  Président Ghazouani avait , lors de son discours d’investiture , promis  de ‘’résoudre les déséquilbres  et toutes les manifestations d’injustice,  de consolider l’unité nationale,  d’œuvrer au respect des droits de l’homme, de mettre fin au calvaire des populations dans leur enrôlement ’’ .

A propos de  l’injustice, le cas des  FPC et  du RAG, victimes de  l’arbitraire, en constitue l’illustration, concernant  l’unité nationale, elle a été mise à mal  pour ne pas dire  démolie , quant au  respect des droits de l’homme,  il a dérapé  en intimidation et menaces, en assassinats dans les commissariats de police  ; enfin, pour  l’enrôlement , les populations continuent de pâtir de blocages en tous genres  . Pour la seconde  fois , des commissions techniques ont été diligentées à cet effet par le Président, mais sans résultats , les blocages persistent. Dysfonctionnement manifeste  dans l’application .  Soit ces consignes avaient été données du bout des lèvres , sans volonté politique réelle, soit les agents  de l’Etat civil  ,à la base, se moquent des instructions du Président de la république .

En ce qui concerne la reconnaissance des partis politiques ,le RAG et les FPC souhaitent, afin d’éliminer des choix arbitraires et partisans  , d’adopter le régime déclaratif  qui permet ,le mieux,  d’ouvrir le jeu démocratique, et partant  l’expression  de tous les  projets . La démocratie  véritable  constitue  une soupape de sécurité , un gage  de  l’apaisement  social .

Il  demeure, en conclusion,  trop de problèmes  irrésolus , trop de défis non relevés .

Tous ces  défis , aggravés , tous ces nombreux échecs posent, naturellement, la question  légitime de l’alternative  pour 2024 .

Appel ,

                                                                     LES  FPC et le RAG

_Appellent  à  leur  reconnaissance légale  et à  plus de compassion  et de solidarité nationale ,

_ Souhaitent la simplification de l’enrôlement  des populations et des sanctions pour les obstructions constatées  ,

_ Estiment , nécéssaire et impérieuse  au vu de la situation préocupante du moment , la  mise en place d’une vaste Mouvance pour le   changement (MPC)  , en vue  bâtir  une  Mauritanie reconciliée  et refondée sur des bases  justes , égalitaires et démocratiques . La ‘’nation’’ mauritanienne , le vivre-ensemble harmonieux ne saurait s’édifier  sur l’hégémonie suprématiste des uns . Cette situation conduit à l’impasse et reste porteuse de danger .

 Il nous faut nous ressaisir …

  FPC –RAG

                                                    Nouakchott        Août -20 -2023

https://www.facebook.com/federationnouakchott/videos/1532208597523363/?mibextid=JgRRn7n7jRVACbyL

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Mauritanie : Interview exclusive de Samba THIAM à KASSATAYA

« L’accord UFP-RFD- ressemble à du déjà vu, un fourre-tout où s’enchevêtrent questions de fond, questions superficielles et techniques qui relèvent d’axes programmatiques de parti ou de ministère »

 Samba Thiam, président des FPC

kassataya  – Le président des FPC réagit sur l’accord tripartite UFP-RFD et INSAF, un document politique qui ne fait pas l’unanimité des Mauritaniens. Pour Samba Thiam il ne parle plus de crise politique mais juste de contentieux électoral à régler. Le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie s’est confié exclusivement à Kassataya pour revenir aux leçons des élections 2023 qu’il qualifie de mascarade électorale où un opposant homme politique et non politicien ne peut gagner sans faire allégeance au système. Samba Thiam est revenu sur son engagement dans des alliances sans calcul mesquin encore moins d’agenda caché avant de considérer la tolérance zéro édictée par Ould Ghazouani au gouvernement comme un simple slogan. Le leader charismatique de l’opposition n’est pas également indifférent au coup d’Etat du Niger.

« Je trouve la démarche inadéquate, quelque peu inélégante, à la limite de la maladresse. En effet, comment compter rallier à cette initiative d’autres fractions de l’opposition, mises devant le fait accompli – qualifiées de surcroît comme elles l’ont été- en plus d’un droit de propriété assumé avec discourtois… »

kassataya : quelle lecture faites-vous de l’accord tripartite entre UFP et RFD et INSAF ?

Samba THIAM : je m’interdis, en général, par principe, d’intervenir sur des questions ou des situations pour lesquelles je n’ai pas d’informations précises, vérifiées. J’ai lu ces derniers temps, comme tout le monde, un texte repris dans les réseaux sociaux sujet à polémique…Si je devais donc m’avancer à son propos ce ne serait qu’au conditionnel. Est-ce qu’il existe ce texte ? et son contenu est-il endossé par les présumés auteurs ? Si oui, alors mon commentaire porterait d’abord sur son objet, c’est -a- dire la reprise d’un dialogue -concertations qui, dit-on, aurait été suspendu pour des raisons de calendrier électoral.

En vérité, il fut abandonné, de façon unilatérale et péremptoire par la Présidence de la République, bien avant toute échéance électorale et sans que l’Opposition et même la majorité ne fussent consultées ; opposition qui, du reste, manifesta alors, diversement, son mécontentement. Le risque encouru ici, c’est justement de retomber dans les travers du dialogue précédent qui avait été arraché, presque forcé …toute chose qui explique son échec.

Maintenant pour en venir au contenu, il ressemble à du déjà vu ; un fourre- tout où s’enchevêtrent questions de fond, questions superficielles et techniques qui relèvent d’axes programmatiques de parti ou de ministère. Le document ne parle plus de crise politique, notons-le, mais juste de contentieux électoral à régler… Il y a à dire également sur l’attitude courroucée post-électorale adoptée (Manif et déclaration cinglante) en raison du scrutin décrié et, tout d’un coup, cette volte-face soudaine, surprenante, comme par ramollissement, qui sonne comme un flop !

Certains parmi nous de l’opposition donnent l’impression, parfois, d’avoir tellement subi et souffert sous ‘’la décennie ’’passée…que chat échaudé craint l’eau froide. Composer à tout prix et non pas s’opposer, quelle que soit la politique chauvine et pernicieuse menée par le Pouvoir, est devenu une option … N’empêche, nous nous devons, malgré tout, de respecter la ligne et les choix de chaque formation politique, lui reconnaître la liberté, le droit et la latitude de porter des initiatives propres, qu’ils jugent opportunes, avec la précaution toutefois de ne pas le passer au nom de toute l’Opposition.

Enfin pour la forme, je trouve la démarche inadéquate, quelque peu inélégante, à la limite de la maladresse. En effet, comment compter rallier à cette initiative d’autres fractions de l’opposition, mises devant le fait accompli – qualifiées de surcroît comme elles l’ont été- en plus d’un droit de propriété assumé avec discourtoisie ? Au juste, qui ‘’cherchent à entraîner le pays dans l’instabilité voire dans le chaos’’ ? Les tenants du Système avec leur politique chauvine, raciste et funeste ou les victimes de l’oppression en tous genres ? Non content de brimer les victimes, il faut encore chercher à les culpabiliser ! Cela étant, pour conclure, un dialogue politique sincère, sous-tendu par une volonté politique réelle est à prendre, toujours. Depuis 1986 nous le demandons, en vain. Toutes les guerres, même les plus féroces, finissent, généralement, sur la table de négociation…

« C’est toute la pyramide de l’administration qui s’est écroulée avec l’avènement des militaires…. »

kassataya que vous inspire la tolérance zéro édictée par Ould Ghazouani pour les manquements du gouvernement aux programmes prioritaires ?

Samba THIAM : c’est juste un slogan, rien de plus, parce qu’il n’en a pas les moyens, à moins de relever tous les agents de l’Etat. Il ne comprend pas que c’est toute la pyramide de l’administration qui s’est écroulée avec l’avènement des militaires. Abdallah Sidya Ebnou l’a bien expliqué dans ses mémoires. C’est le désordre partout ; chacun fait comme bon lui semble, embauche rien que sa parentèle et sert sa tribu. Relevé aujourd’hui pour être nommé le lendemain, avec de surcroît, une promotion ! Il n’y a ni suivi, ni contrôle, ni sanctions, d’où l’anarchie générale qui règne. Cette administration, pour se redresser, aurait besoin d’une tutelle de longue durée d’anciens commis de l’Etat modèles.

Notre Raïs n’a pas les moyens de sa politique pour manquer de vision, de connaissance des hommes, de perception claire sur les véritables maux du pays et l’ordre de priorité des choses. D’où l’instabilité du gouvernement constatée au vu des changements multiples à la tête de certains départements, par trois à quatre fois, en l’espace de quelques mois ! Enfin ce Président n’échappe pas, comme beaucoup parmi nous, à l’emprise de son milieu ; comme pour la plupart, il demeure produit et prisonnier de son environnement, prototype de ‘’ l’homo-mauritanicus’’. Le désert façonne à sa façon, tout comme la savane …Pour se distancier de cette entrave, Souleymane B Diagne -philosophe- rapporte deux idées importantes qui y participent : ‘’savoir penser contre soi’’ ; ‘’se déprendre des significations immédiates dans lesquelles nous retiennent la culture et les religions’’.

kassataya :  Pour revenir aux élections de 2023. Quelles leçons tirez-vous de l’échec aux législatives ?

Samba THIAM : C’était un test, sans grande attente en réalité, mais qu’il fallait passer. Je ne le perçois pas comme un échec comme vous semblez le poser. Quelle leçon ? Si ‘l’on devait comparer les pays africains dans leur résistance à enclencher la démocratie , au regard de l’opacité des élections , des pesanteur et des insuffisances notoires à ce sujet, la Mauritanie serait classée dernière …Ici on assiste, comme nulle part ailleurs, à l’achat massif des consciences, ouvertement encouragé par l’Etat et le parti au pouvoir, aux ’intimidations et menaces , à la chape tribale ,au carcan ethnique, au contrôle exclusif du ministère de l’intérieur en amont et en aval du processus électoral qui s’arroge le droit et la force de priver les opposants jusqu’aux PV des dépouillements du vote ! On ne peut pas parler d’élection mais de mascarade en Mauritanie ; un opposant ne peut pas gagner avec ce type d’élections à moins de faire allégeance au Système.

Quand les véritables conditions pour un jeu démocratique transparent seront un jour instaurées, alors nous gagnerons…S’y ajoute que le parti FPC reste particulièrement ciblé ; la peste en un mot ,au vu de ses déboires : un récépissé de reconnaissance arbitrairement refusé ,un contentieux juridique bloqué voilà 9 ans, six candidatures aux municipales et législatives dont certaines étaient nettement favorites ,toutes recalées , un chef de parti ,enfin ,ancien fonctionnaire de l’Etat, privé jusqu’à ses droits naturels à pension ; le seul des anciens détenus politiques de Walata à voir sa situation administrative irrésolue .Et dire que ce Président avait promis de solder les injustices … Pas même les plus flagrantes ! Reconnaissez-nous donc cet environnement particulièrement hostile.

« J’ai toujours dit que j’étais un homme politique et non un politicien »…

kassataya :  des compatriotes vous reprochent votre stratégie de consentement aux différentes coalitions auxquelles les FPC ont consenti pour aller vers des élections. Quelle analyse faites –vous de ces critiques ?

Samba THIAM : pour ma part, je me suis toujours engagé dans des alliances sans calcul personnel mesquin, sans agenda caché, mu essentiellement par la grande cause, l’intérêt général … Et comme je reste fidèle à cette posture ou manière d’être, on peut craindre que les désillusions ne soient pas près de s’arrêter pour nous. J’ai toujours dit que j’étais un homme politique et non un politicien…

kassataya : que vous inspire la situation au Niger ?

Samba THIAM :  elle me préoccupe au plus haut point comme tout progressiste et bon panafricaniste . Pour l’instant elle est dans l’impasse. Laisser passer ce coup d’Etat, c’est encourager d’autres coups d’Etat qui consacrent un recul démocratique en Afrique de l’Ouest, voire dans tout le continent. Ne pas intervenir, pour la CEDEAO, c’est perdre la face ; intervenir comme elle le voudrait c’est faire courir à la sous-région entière un risque élevé de déstabilisation. Je pense, par ailleurs, qu’il faut distinguer les coups d’Etat ; il y en qui sont légitimes comme celui du Gabon intervenu récemment, celui de Guinée où hélas, le putschiste commence à suivre les pas de Condé…Rien ne justifie à mon avis celui du Niger qui tombe comme un tonnerre sous un ciel serein.

Des chefs d’Etat qui oppriment leurs peuples, mettent à mal l’unité nationale, ne veulent pas de l’alternance au sommet de l’Etat doivent partir… Ma petite idée est qu’on devrait tenter, pour sortir de la crise au Niger, ce schéma : Libérer le Président Bazoum, procéder dans un délai de 3mois au retour de l’ordre constitutionnel, par l’organisation d’une compétition électorale supervisée par un gouvernement d’union nationale civil et un CENI consensuel, ; une compétition électorale ouverte à tous les partis et acteurs politiques, y compris le général putschiste, devant démissionner de l’armée.

En tout état de cause, quelle que soit l’issue de ce scrutin, le retrait de la France, à défaut d’une remise en cause rapide et profonde de ses relations avec l’Afrique noire, sera inévitable, au regard de la pression populaire que personne ne pourra plus esquiver. Je n’ai pas de problème avec ces généraux dans leur posture vis-à-vis de la France, mais ce que je stigmatise c’est leur politique d’épuration ethnique, ouverte et manifeste, les violations massives des droits humains, le musellement de toute voix discordante. Enfin il ne faudra pas que nous chassions un maître pour un autre maître …qui ne dit pas son nom… Ce que les peuples demandent aux généraux c’est de remettre les choses à l’endroit et de s’en aller, exactement à la belle manière de Rawlings, et non pas s’incruster.

Propos recueillis par Chérif Kane, journaliste à Rouen (France)

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