Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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HOMMAGE ET TÉMOIGNAGE

Extrait du discours du president Samba thiam, à l ‘adresse du peuple mauritanien, lors du redeploiement des FLAM, oú il rendait hommage aux compatriotes arabo-berberes qui ont osé denoncer ouvertement le racisme d’ etat sans langue de bois et continuent de le faire.

Lisez l’ Extrait :… «. .. Il nous fallait , par ailleurs, nous tourner vers la diaspora pour la secouer de sa torpeur , renforcer la prise de conscience tant chez les victimes elles- mêmes, que chez nos compatriotes arabo- berbères honnêtes, qui avaient été désinformés, à dessein, par une propagande mensongère, éhontée . C’est le lieu de rendre, ici , un hommage mérité à ces compatriotes courageux qui , se détachant du lot, ne se sont pas dérobés au rôle, attendu , de l’intellectuel qui est , non pas de séduire , mais ‘’ de porter la plume dans la plaie’’, de refuser d’aller avec le courant… Ils sont nombreux, mais je n’en citerai que quelques- uns : Feu Mohamed ould Cheikh –paix à son âme-, Amar ould Bejar, Nasser ould Ethman ould Yessa , Isselmou ould Abel kader ,mint El Moctar , mint Derwich et bien sur et par-dessus tout , notre honorable et téméraire Mohamed Babah …» courageux qui , se détachant du lot, ne se sont pas dérobés au rôle, attendu , de l’intellectuel qui est , non pas de séduire , mais ‘’ de porter la plume dans la plaie’’, de refuser d’aller avec le courant… Ils sont nombreux, mais je n’en citerai que quelques- uns : Feu Mohamed ould Cheikh –paix à son âme-, Amar ould Bejar, Nasser ould Ethman ould Yessa , Isselmou ould Abel kader ,mint El Moctar , mint Derwich et bien sur et par-dessus tout , notre honorable et téméraire Mohamed Babah …»

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ADIEU KOFI MON SAUVEUR!

Image may contain: 1 person, smiling, closeupJe viens d’apprendre avec une immense tristesse le rappel à Dieu de l’un des plus dignes fils de l’Afrique, Kofi Annan, du pays de Kwamé N’Krumah du Ghana, premier noir secrétaire général de l’ONU et Prix Nobel de la paix.

Je n’oublierai jamais cet homme de paix qui m’a sauvé de justesse grâce à son intervention diplomatique et efficace et ce dans un tournant décisif de notre lutte.
En effet, en 1999 suite aux pressions diplomatiques et pressantes du colonel Ould Taya, le gouvernement sénégalais fut obligé de m’expulser de son pays parce que mon activisme débordant dérangeait le régime du colonel Ould Taya et mettait du sable dans les relations entre les deux pays.
Le 7 juillet 1999, le colonel ould Taya, par l’intermédiaire de son cousin ancien consul de la Mauritanie à Dakar Ould Aly, exigea mon extradition et je fus bloqué à l’aéroport LSS de Dakar par deux policiers sénégalais qui m’ont interdit d’aller à la salle d’attente et m’ont prié de les suivre, alors que j’avais déjà obtenu l’asile politique en Suède et effectué toutes les formalités requises. Grâce à la vigilance de l’américaine Tami Sharpi, responsable de la réinstallation du HCR à Dakar qui m’avait accompagné et qui a suivi de loin mon interpellation est venue à mon secours. Elle a alerté directement le délégué régional du HCR en Afrique de l’ouest qui a saisi le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et qui à son tour saisit le président sénégalais Abdou Diouf pour lui demander de me laisser quitter le pays de la “Téranga” en toute sécurité et a demandé aussi si le Sénégal pouvait assumer la responsabilité historique de me livrer à Nouakchott et surtout de mon sort tragique certain après mon extradition en Mauritanie. Ce que ce dernier n’a pas voulu assumer. C’est ainsi donc grâce à cet homme que j’ai échappé de justesse à une mort certaine entre les mains de la Police raciste et ethno-génocidaire de Nouakchott qui voulait avoir ma peau. Paix à son âme.

Je prie que la terre lui soit légère.
LLC!

KAAW TOURE

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FLAMNET-RÉTRO: Oualata : chronologie funèbre

altAnniversaire de la mort en détention de nos martyrs de Oualata 4ème et dernière partie : la mort de Djigo Tabssirou Par Boye Alassane Harouna- Écrivain et rescapé de Oualata – Quand, avec toute la conscience religieuse qui était la sienne, il avait dirigé et organisé les cérémonies funéraires de Bâ Alassane Oumar et de Bâ Abdoul Khoudouss, Djigo Tabssirou, notre imam (devenu notre doyen depuis la mort de Ten Youssouf Gueye, était naturellement bien loin de s’imaginer que très bientôt il allait reposer dans une tombe à côté de celles de nos deux camarades. En effet, il n’aura survécu que trente-deux jours à Bâ Alassane Oumar, et seulement quinze jours à Bâ Abdoul Khoudouss. Pendant neuf mois, il fut notre imam. Entendre cet homme au moment de la prière réciter le Coran, c’était un plaisir de l’âme et du coeur. Quand il récitait le Coran au moment de la prière matinale, il arrivait souvent que sa voix belle et puissante réveillât tous ceux qui parmi nous avaient le sommeil lourd. Et dans les moments critiques de notre détention, quand la lassitude morale et physique prenait le dessus, quand le désespoir cherchait à s’installer, quand le moral commençait à vaciller, quand, sous l’effet de la tension nerveuse, il se produisait çà et là quelques différends et autres coups de gueule, les sermons de Djigo Tabssirou venaient toujours remonter le moral et restaurer la sérénité. Très grand tribun, ses propos, inspirés du Coran et des hadiths, étaient toujours réconfortants par l’optimisme et l’espérance qu’ils véhiculaient. L’homme était humble et aimable. Sa mort fut aussi rapide que celle de Bâ Abdoul Khoudouss. Moins de soixante-douze heures s’étaient écoulées entre son alitement et son décès. N’Gaïdé Aliou Moctar était resté à son chevet. Dans la nuit du 27 septembre 1988, de la cour où il se trouvait avec quelques camarades qui le veillaient, nous parvenaient ses gémissements. Des difficultés respiratoires persistantes l’empêchèrent de dormir toute la nuit. Le lendemain matin 28 septembre 1988 vers 9 heures 30, Djigo Tabssirou s’éteignit. Diallo Abou Bakri qui le secondait dans sa fonction d’imam lui succéda. À ce titre, il organisa et dirigea la cérémonie funéraire de Djigo Tabssirou qui fut enterré à côté des tombes de Bâ Alassane Oumar et de Bâ Abdoul Khoudouss. Un mois : quatre morts. Cela fait une moyenne d’un décès par semaine. Quand on sait que dans cette même période plusieurs détenus étaient gravement atteints de béribéri et incapables de se mouvoir, autant dire que sans la mobilisation et la pression internationales, plusieurs, pour ne pas dire tous les locataires du fort-mouroir se retrouveraient au cimetière. Quelques mois plus tard, nous demandions à l’administration carcérale de nous permettre de matérialiser durablement les tombes de nos camarades et d’y inscrire leurs noms. Ainsi, avec du ciment et des pierres, nous élevâmes un petit mur autour de chaque tombe. Et chacune des trois tombes fut dotée d’une plaque sur laquelle sont inscrits en pulaar, français et arabe, les nom, prénom et date de décès de chacun de nos quatre compagnons.

Alassane Boye 27 septembre 2006.

www.flamnet.info

REF: [1] J’ÉTAIS À OULATA- LE RACISME d’État EN MAURITANIE- L’Harmattan, 1999. Page 138 à 139

 

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DEVOIR DE MÉMOIRE: 13 septembre 1988-13 septembre 2015, 27 ans jour pour jour,

Bâ Abdoul Khoudouss.JPG: LieutenantDEVOIR DE MÉMOIRE: 13 septembre 1988-13 septembre 2015, 27 ans jour pour jour, l´assassinat de notre camarade et frère L´ingénieur Ba Abdoul Ghoudouss dans la prison mouroir de Oualata.
Une pensée pieuse et militante à ce grand combattant de la liberté et martyr de notre lutte.

A la mémoire de tous ceux tombés pour les causes justes nous répéterons après d’autres, cette oraison funèbre devenue classique «ta vie fut combattante, ta mort héroïque, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle».

TÉMOIGNAGE:

“…Sous l’effet du béribéri, il avait pris beaucoup de poids. De corpulence moyenne, il faisait alors deux fois son poids normal. Il s’était fait une grande barbe. Quelques jours avant de nous rejoindre dans notre salle, on pouvait très souvent le voir, assis à l’entrée de la chambre de la «bande des quatre», lire un livre coranique.
Sa mort interviendra moins d’une semaine après son retour dans notre salle. Elle fut soudaine. Son alitement, consécutif à un malaise anodin en apparence, n’excéda pas quarante-huit heures. Il souffrait tant, que nous demandâmes aux geôliers, eu égard à son état de santé, de lui retirer ses chaînes aux pieds, pour le soulager de leur poids et encombrement. Malgré notre insistance et l’état du malade qui s’empirait, les geôliers refusèrent de satisfaire notre demande.

Le 13 septembre 1988 vers 19 heures, nous l’installâmes dans la cour du fort. Il parlait difficilement. Il se mit à hoqueter. Demanda à boire. L’eau lui fut apportée. Il en but quelques gorgées et vomit. Sa respiration devint plus difficile… Ses yeux se refermèrent et sa tête s’affaissa sur l’une de ses épaules. Il expira. Nous l’accompagnâmes jusqu’à sa dernière demeure. Il repose dans une tombe à côté de celle de Bâ Alassane Oumar.”

BOYE Alassane Harouna – Extrait de “J’ÉTAIS À OULATA- LE RACISME d’État EN MAURITANIE – L’Harmattan, 1999. Page 137 à 138.J´- Écrivain et rescapé de Oualata.

La lutte continue!

 

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Nelson MANDELA n’a jamais quitté la prison de OUALATA.

L’injustice sociale est comme une maladie opportuniste, insidieuse, elle ne se camoufle et ne s’endort qu’enfin de conforter sa virulence, de mieux surprendre et détruire toutes les forces de résistance.

«  Image saisissante, émouvante, inoubliable: Ten Youssouf Gueye rassembla tout ce qu’il lui restait d’énergie, essaya de redonner à sa voix habituellement forte et claire, présentement tremblante, tout son tonus, et malgré la douleur qui se lisait sur son visage, et comme s’il avait conscience d’émettre sa dernière volonté, il voulut s’assurer que tous ses propos fussent entendus, articula aussi fort que le permettait son état, à l’intention du lieutenant Oumar toujours penché au-dessus de lui:

– Lieutenant Oumar, vous n’allez pas laisser mourir comme un chien l’un des hommes de culture de ce pays? (….)

Conséquence tragique d’une telle vacance de pouvoir et du refus des responsables administratifs sur place d’engager leur responsabilité: Ten Youssouf Gueye agonisant, évacué d’un fort-mouroir pour être hospitalisé, se retrouva, malgré son état, dans la prison des détenus de droit commun de Nema. C’est dans
cette prison qu’il expira dans la nuit du 2 septembre 1988. Sans sépulture, il serait enterré dans une tombe anonyme dans un cimetière de Nema. Telle fut la fin de l’un des plus prestigieux écrivains et hommes de culture de la Mauritanie.”1

De Nouakchott à Pikine, de Mbagne à Guédiawaye et de Kaeidi à Yeumbeul, des voix avaient alors retenti pour pleurer mais aussi pour avertir. C’était au temps des centres et foyers ardents d’alphabétisation dans la langue nationale PULAAR. Murtudo, Mamadou Samba DIOP avait balisé la voie et toute une génération de moniteurs bénévoles et d’artistes engagés avaient repris le refrain :

« Mandela sortira mais d’autres Mandela resteront encore enfermés ».

Refuser au FPC-Mauritanie un récépissé de Parti Politique c’est comme croire que l’acte de baptême seul conduit à la naissance et à l’existence. Mais La Lutte Continue, mes frères ! Tant il est vrai qu’une paume tendue vers le ciel ne saurait cacher l’éclat d’un soleil au zénith.

L’actualité politique en République Islamique de Mauritanie interpelle de nouveau toute l’Afrique. Ce qui s’y trame sous nos yeux pour réduire au silence politique les FPC ex FLAM est pire que le génocide des années de braise de 1988 à 1990.

Ma nationalité sénégalaise passe d’abord par mon identité de Halpulaar Foutanké et c’est pour cette raison, suffisante, que ce combat est le mien…car ce sont encore les miens qui vont en payer le prix le plus fort. Peut-être faut-il le rappeler que « des deux rives, sud et nord, le FOUTA demeure un terroir indivisible ».

On va encore diaboliser tout un groupe social dans le but de réduire au silence ses leaders ou à défaut de les éliminer physiquement ; l’histoire récente prouve que les possibilités en la matière sont illimitées.

Le Lieutenant Oumar de 1988, devenu en 2015 Colonel en retraite met en garde sa Patrie en ces termes : “Quant aux Flam, il s’agit d’authentiques citoyens mauritaniens qui ne sont ni racistes ni sécessionnistes, détenteurs d’un projet de société raisonnable pour la Mauritanie qu’ils veulent soumettre au peuple. C’est leur droit le plus élémentaire. Leur exclusion du débat national constitue une erreur monumentale, leur parti doit être reconnu officiellement. Seul le peuple, souverain, peut refuser leur projet.” De quoi on-t-ils peur, ces Khaym Kébir de dunes? Que la majorité Négro-mauritanienne s’appuie sur un socle Pulaar pour exprimer son ras-le-bol du racisme esclavagiste Beydane. Cet aparthied arabo-berbère sera combattu et vaincu comme hier à SOWETO et Johanesburg!

J’en ai un pincement au cœur ; car la Pulaarophobie, un mal absolu, est banalisé au point de devenir normal et acceptable. Tous les néo-nazis des tropiques s’en servent pour combattre la démocratie, le progrès et la Liberté. Jusqu’à quand ?

1.     (Extrait de “J´ÉTAIS À OUALATA- Le racisme d´Etat en Mauritanie”- BOYE Alassane Harouna- Préface par Samba Thiam)

barousadio.seneweb.com

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