Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Category Archives: Agora

Réponse de Hamadi Sow au livre d’ABDOUL BIRANE WANE.

altDans son livre intitulé Les Noirs de Mauritanie, entre résistance et résignation publié aux Editions Continentales, monsieur Abdoul Birane WANE, a livré une attaque inouïe contre notre organisation les FPC, jadis FLAM avec une désinvolture et des vues de l’esprit déconcertantes. Il balaie d’un revers de la main les sacrifices militants consentis par les aînés qui ont livré des luttes, certes jalonnées de hauts et de bas, mais qui ont tout de même coûté la vie à nombre d’entre eux.  J’avoue c’est une curieuse impression d’incompréhension, d’étonnement et de surprise qui s’est dégagée en moi après la lecture de ce chapitre (8) où les approximations se le disputent aux contrevérités insultants ainsi la mémoire des vaillants et courageux camarades aînés, comme s’ils sont indignes d’être considérés comme des résistants à ses yeux.

Tout en laissant à monsieur Abdoul Birane WANE l’entière responsabilité de ses propos blessants parce que mensongers et irrespectueux par déni et la falsification de l’histoire, je ne saurais passer sous silence ses incongruités négationnistes et fantaisistes. 

 

Manque d’humilité ou mépris des sacrifices des aînés ?

 

Loin de moi l’idée de passer en revue toutes les étapes de la résistance allant de l’indépendance en 1960 jusqu’aux années 1989 / 1990, ce n’est pas le propos, mais je vais tout de même rappeler, en guise d’illustration, quelques faits majeurs dans l’histoire politique mauritanienne pour rafraîchir la mémoire des négationnistes et des ingrats de tous acabits. 

En effet, dès l’entame de son chapitre 8, A. B. WANE insulte la mémoire de la résistance à travers les suivants :

« Peut-on parler de résistance en dehors de la période située entre 1989 et 1990 » », s’interroge-t-il (P 141).

D’un point de vue historique, il est important de ne pas occulter le rôle des générations qui ont participé à leur manière au combat que nous poursuivons. Les faits sont là !

 

Le Manifeste des 19” 

Le 04 janvier 1966 les élèves noirs du lycée de Nouakchott déclenchent une grève qu’ils déclarent illimitée en vue de faire supprimer la mesure rendant obligatoire la langue arabe dans l’enseignement du second degré. Par cet acte militant, ils ont déjà posé les jalons de la résistance qui sera incarnée par plusieurs autres générations par la suite. Ceci est une forme de résistance valeureuse et éloquente. De par leur détermination et courage ces aînés ont transmis aux générations futures le devoir de répondre à l’appel du peuple opprimé.

Ça s’en est de la résistance !

Aux survivants, notre respect et notre considération, aux disparus, nous prions pour le repos de leurs âmes !

 

 

Reserved: 2EL Hor

Le mouvement d’émancipation des Haratine, dont les premières bases seraient jetées dès 1974 et qui finira de se structurer en 1978 pour prendre sa véritable dimension. Il est le fruit d’un travail collectif de plusieurs cadres haratine prenant leur destin en main le combat contre l’esclavage dont leur communauté est la principale victime.

Cette prise de conscience matérialisée par la mise en place d’El Hor est une résistance historique qui a défriché le chemin aux générations futures haratine faisant de la lutte contre l’esclavage leur credo.

Ça s’en est de la résistance !

Aux survivants, notre respect et notre considération, aux disparus, Paix à leurs âmes !

 

FLAM

La création des FLAM en mars 1983 à Nouakchott chez feu le doyen Aboubacry Kalidou BA est une résistance et espérance pour certains. La production du Manifeste du Négro-Mauritanie Opprimé, digne héritier de celui de 1966, en le réactualisant et l’enrichissant avec des données et statistiques à l’appui, est une suite logique de la résistance.

Sans la création des FLAM, la production du « manifeste du Négro-mauritanien opprimé », sa publication et sa large diffusion clandestine auprès des chancelleries internationales et auprès de l’OUA, il n’y aurait pas d’arrestations et des emprisonnements qui aboutissent à la mort parmi les pères fondateurs à Oualata. 

Ça s’en est de la résistance !

Aux survivants, notre respect et notre considération, aux disparus, Paix à leurs âmes !

 

TENTATIVE DE COUP D’ETAT

La tentative de coup d’État militaire des jeunes officiers Negro-Mauritaniens (SY Saidou, BA Seydi et SARR Amadou), du 22 octobre 1987 est plus qu’une résistance. Leur témérité, et leur sacrifice pour une autre Mauritanie démocratique, juste et égalitaire, ne seront pas oubliés et ne resteront pas vains. 

Une telle audace, assumée avec dignité jusque devant le peloton d’exécution le 06 décembre de la même année, ne saurait être oubliée ; ce n’est pas le groupe Bolumbal et Abdoul Aziz dit Tazi BA qui vont me démentir !!!

Ça s’en est de la résistance !

Aux survivants, notre respect et notre considération, aux disparus, Paix à leurs âmes !

 

La Régénération des FLAM

C’est cette jeunesse consciente et courageuse, je veux nommer- les camarades Kaaw Touré, Ciré Ba, Amadou Alpha Ba, Mamadou Kane dit Thiernel, Almamy Mamadou Lamine Sackho, Amar Abdoulaye Ba, Alassane Aly Dia dit Diaz, Elhadj NGaide Chérif Ba – qui avaient échappé aux mailles des filets de la police politique après la décapitation de la direction des FLAM suite aux arrestations de septembre 1986, a pris la relève hors de nos frontières, au Sénégal non sans difficultés. Parallèlement au Sénégal, en France d’autres camarades courageux et déterminés portaient l’écho et le flambeau notamment Hammeyel Barry, Ousmane Diagana pour ne citer qu’eux. Grace aux efforts conjugués de cette jeunesse, les FLAM vont renaître de leur cendre. 

En si peu de temps avec des moyens quasi-nuls à leur disposition, ils ont su s’adapter à l’extérieur pour y continuer la lutte et porter la résistance à la face du monde à partir du Sénégal et en France. N’eût été leur campagne de sensibilisation auprès de l’opinion publique nationale et internationale notamment auprès d’Amnesty international il y’aurait sans doute eu plus de morts dans la prison mouroir de Oualata parmi les pères fondateurs des FLAM. Ces jeunes loups, précoces, très déterminés, et combien courageux loin de leur base naturelle, ont opposé une résistance historique et titanesque au régime de Maouya Ould Sidi Ahmed Taya avant la libération des prisonniers de Oualata.

 Ça s’en est de la résistance !

Aux survivants, notre respect et notre considération, aux disparus, Paix à leurs âmes !

 

Si l’ancien coordinateur du mouvement TPMN ignore royalement toutes ces luttes et résistances ayant engendré des morts et toutes autres formes d’indignité et d’humiliation pour ceux qui les ont initiées, cela devient pathétique et même très préoccupant. Ce n’est pas une posture digne d’un responsable politique qui, de surcroît veut se positionner en grand leader de sa génération. Agir ainsi, c’est faire offense et injure aux combattants parmi les plus dévoués dont la loyauté et le sacrifice ne sont plus à démontrer.

 

Accusation de complot : Il faut avoir le cuir épais pour les FLAM-FPC !!! 

 

Dans son réquisitoire diffamatoire contre les FLAM/FPC où le sordide se le dispute à l’insensé, il dit : « Pour l’histoire, je dois citer le rôle que les FLAM ont joué dans cette affaire – la crise ayant conduit à la scission de TPMN – en s’appuyant sur des hommes comme Gando Dia, Malick Sall de la Belgique et Djibril Sanghott du Canada ». PP144 / 145.

Premier mensonge grossier : les camarades Gando DIA et Malick Sall malgré tout le respect que j’éprouve pour eux – ils sont très engagés et bien investis dans le même combat que nous –  ne sont pas des militants de notre organisation, ils ne l’ont jamais été. A titre personnel, j’aurais bien souhaité les compter parmi nous en tant que militants affiliés à notre mouvement. Quels intérêts auraient les FLAM/FPC à s’aventurer à affaiblir le TPMN ? Pourquoi le faire par procuration ? Quel intérêt messieurs Gando DIA et Malick SALL ont-ils à faire cette sale besogne ? Qu’y gagneraient-ils ?

Tout cela est plus que ridicule, invraisemblable et sans aucune consistance. Qui peut croire un instant et donner du crédit à cette allégation mensongère que les FLAM/FPC déstabiliseraient TPMN par des personnes en dehors de leur structure sur lesquelles elles n’ont aucune influence ni pouvoir de contrôle ? Dans sa fuite en avant et sa volonté de nous dénigrer à tout prix il mélange les pinceaux en liant honteusement ces militants à notre organisation afin de noyer le poisson.

 Quant au camarade Djibril SANGHOTT, il est bien un militant de notre organisation et, par ailleurs, le coordinateur de TPMN au Canada. En effet, l’émergence de TPMN en Mauritanie avait spontanément suscité l’intérêt et la sympathie de la diaspora noire mauritanienne qui s’est organisée en coordinations notamment au Canada, en France et en Belgique. Il y avait ainsi trois autres coordinateurs en plus de celui de Nouakchott. Il s’agissait donc de SANGHOTT pour le Canada, Malick SALL pour la Belgique et moi-même pour la France.  Tous ces camarades qu’il diffame, salit, à la dignité desquels il porte atteinte et dont il bafoue l’honneur étaient engagés et dévoués  pour la cause bien avant l’apparition de TPMN.

Pour donner plus de lisibilité à nos mobilisations et les rendre plus homogènes, plus structurées et plus cohérentes au Canada, en Belgique et en France – nous, coordinateurs de ces pays, nous concertions par conférence call (Skype). Nous discutions entre autres des modalités pratiques pour maintenir la pression sur les autorités chancelières de notre pays à l’étranger et sur certaines institutions internationales notamment l’Union Européenne, mais aussi et surtout des voies et moyens susceptibles de nous aider à trouver de l’argent pour venir en aide financièrement à TPMN en Mauritanie.

Ces vidéos conférences n’étaient qu’une plate-forme où nous échangions nos expériences en vue de mutualiser nos efforts afin de rendre le mouvement plus dynamique et efficient. Nous avions donc à discuter de choses utiles plutôt qu’à nous attarder sur sa personne, qu’il confond délibérément avec le mouvement. Nous n’étions que des partenaires et alliés naturels que la gravité de la question du recensement biométrique obligeait à se transcender en mettant de côté nos différentes chapelles pour ne pas dire divergences pour y faire face.

Monsieur Abdoul Birane WANE, après la crise qu’il a lui-même créée du fait de son égo surdimensionné et paranoïaque pense naïvement que ceux et celles qui désapprouvent voire dénoncent son leadership sont des ennemis et les place de fait dans l’autre camp. Pour lui dans sa mégalomanie nous, alliés de l’étranger (France, Belgique et Canada/USA), devrions nous aligner comme si nous étions adhérents de sa structure car il ne connait pas la différence entre alliance et adhésion, s’il ne confond pas les deux à la soumission ! 

Ma rencontre avec monsieur Abdoul Birane WANE.

 

Le recensement biométrique mis en place par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz a, de par sa nature et les conditions très humiliantes voire indignes qui le caractérisent, suscité le mécontentement et la peur au sein de la communauté Négro – mauritanienne. A Nouakchott à la veille des états-généraux de l’éducation, quatre organisations se coalisaient (Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice : IMEJ, Conscience Citoyenne, Kawtal et Fede Diokere Endam Thierno Yaya Bass), pour réfléchir ensemble à une contribution collective relative à la prise en compte et à l’officialisation des langues nationales. Entre temps, l’urgence de faire face au dit recensement qui s’est révélé dans son exécution raciste et discriminatoire vis-à-vis de la communauté noire, ces organisations prennent les devants en organisant des sit-in et marches pour dénoncer la volonté inavouée du régime de poursuivre le génocide, entamé à la fin des années 1980, à travers l’exclusion des Noirs de l’état civil. Ainsi, le slogan ” Touche pas à Ma Nationalité”, devient le nom du collectif et monsieur Abdoul Birane WANE, qui y représentait l’IMEJ, son premier coordinateur.

En France, comme à l’accoutumée, c’est le collectif des organisations mauritaniennes (regroupement d’associations, de mouvements, de partis politiques et de syndicats), qui a pris en charge la question. J’ai eu l’honneur d’être choisi   comme coordinateur. Étant tous les deux coordonnateurs, nous avons noué une relation privilégiée pour synchroniser nos actions militantes, échanger des informations au profit de nos deux structures sœurs et partenaires dans le but d’intensifier et mobiliser davantage nos concitoyens.

Nous échangions très fréquemment pour faire le point sur nos différentes mobilisations et tirions les enseignements pour aller de l’avant. Ainsi est née notre collaboration voire une certaine complicité et de la considération. Je l’appelais « Tokara baba », homonyme de mon père !

 

 En France, et en Belgique, la mobilisation des diasporas de TPMN est forte et attire les mauritaniens établis en provinces des deux pays, d’où une forte affluence dans les manifestations grâce à l’abnégation et aux efforts conjugués de tous les membres du collectif.  La problématique du recensement biométrique est une des rares causes qui ont véritablement fédéré la diaspora Mauritanienne. A Nouakchott, sous l’égide et la coordination de monsieur Abdoul Birane WANE le mouvement TPMN connait un grand engouement et une forte mobilisation.

Pour accentuer et étendre la pression sur les autorités nationales, mener à bien la sensibilisation à l’intérieur du pays et faire face aux frais liés à l’impression des tracts, des banderoles, au transport et à l’assistance aux nombreux blessés suite à la répression de la police politique sur les manifestants, notre collectif venait en aide financièrement à nos camarades de TPMN Mauritanie. Parallèlement, notre organisation, les FLAM/FPC, de son côté, le conseillait, l’accompagnait et le soutenait financièrement. Cette collaboration souterraine faisait de monsieur Abdoul Birane WANE le principal et seul interlocuteur de son mouvement auprès de notre organisation et du collectif de la diaspora mauritanienne en Europe.

Il bénéficiait ainsi d’une forte sympathie auprès des plus hauts responsables de notre organisation (le président, le porte-parole et moi-même secrétaire national aux relations extérieures), avec qui il discutait et entretenait une relation privilégiée. La déception n’en est que plus grande pour nous car au vu des rapports que nous entretenions il aurait dû prendre son courage à deux mains et assumer ses responsabilités pour s’expliquer avec nous de vive voix sur ce prétendu complot au lieu d’alimenter cette fausse et dangereuse idée qui n’a jamais existée et qui relève du pur fantasme d’un individu qu’une estime démesurée de soi détache du réel!

 

Le redéploiement des FLAM

Dans le cadre du redéploiement de notre organisation en Mauritanie, en ma qualité de secrétaire national aux relations extérieures, j’ai effectué une mission de sensibilisation et d’information auprès de certains responsables politiques à Nouakchott en avril 2012. 

Dans ce cadre, j’ai rencontré monsieur Abdoul Birane WANE le 06 avril à son domicile à Nouakchott de 18h à 19h45. A l’instar des autres acteurs politiques, je lui ai fait part de notre redéploiement prochain afin qu’il en soit informé officiellement en sa qualité de coordinateur du mouvement TPMN. A l’époque la relation que nous avions m’autorisait à penser qu’il serait un allié objectif sur le train avec qui notre mouvement pourrait mettre en place le pôle d’opposition au système ; mais aussi et surtout, à moyen terme, envisager une éventuelle fusion de nos organisations pour optimiser et capitaliser nos énergies militantes au sein d’une seule organisation dans laquelle lui et son équipe pourraient jouer un rôle prépondérant comme acteurs de premier plan.

Il semblait apprécier ma démarche et partager mon souhait. Tout de même, au moment où nous échangions, rien n’était formalisé ni acté, juste des pistes de réflexions, des souhaits d’unité de notre part.

Les FLAM, dans la perspective de leur retour au pays, s’étaient fixées une feuille de route où figurait en bonne place cette idée forte de réunir toutes les oppositions au système en un seul regroupement (les forces d’obédience négro-africaine et les progressistes et démocrates arabo-berbères), pour rendre leur action plus énergique et audible en mettant en relief ce qu’elles ont en commun. Il m’avait promis de faire un compte rendu de notre entretien à son bureau et me ferait part de la suite que je n’ai jamais eue.

A mon retour en France, comme il est de vigueur, j’ai fait un rapport pour rendre compte à notre bureau de l’ensemble des rencontres que j’ai eues à faire dans le cadre de la mission qui m’était confiée. Ce rapport est envoyé le 28 mai 2012 à 16h17. En plus des éléments cités plus haut, il y est fait mention de la démission du camarade Mamadou Kalidou BA de TPMN Mauritanie suite à des divergences avec lui, démission que nous déplorions, et le souhait de notre côté de formaliser la collaboration entre nos organisations. Ayant fait état de tous ces éléments d’information dans ce rapport- écrit noir sur blanc détaillant tous les points abordés, je ne saurais dire qu’il était injoignable, contrairement à ce qu’il a affirmé faussement, je cite : ” je l’ai (Hamadi SOH, moi), reçu chez moi et nous sommes entretenus pourtant pendant des heures, mais une fois de retour en France, il a tout simplement laissé entendre que j’étais injoignable ». PP/146. Ceci est la deuxième accusation farfelue, mensongère et grotesque une nouvelle fois. 

Toujours emmuré dans sa posture mensongère et fantaisiste, monsieur Abdoul Birane WANE continue d’égrener son chapelet de contrevérités à travers des raisonnements totalement fallacieux. Les FLAM, à défaut de pouvoir instrumentaliser son mouvement vont s’attacher à le déstabiliser pour s’imposer plus facilement en Mauritanie : “Pour mieux se positionner ; il leur (FLAM/FPC), fallait un terrain vierge pour pouvoir s’imposer plus facilement. Donc un mouvement fort comme Touche pas à ma nationalité, actif sur le terrain et qui ne voulait pas être leur instrument, ne les arrangeait pas. Ces éléments expliquent pourquoi nous pensons que ces hommes ont œuvré dans l’ombre pour déstabiliser notre organisation.” PP/ 146.

Que retenir de cette déduction honteuse et immonde si ce n’est une troisième contre vérité encore plus nauséeuse qui en dit long sur l’homme et qui montre combien il est borné et fait preuve de malhonnêteté caractérisée indigne d’un responsable.  Monsieur Abdoul Birane WANE se fait beaucoup de fausses illusions en se posant comme une éternelle victime de complots ourdis par des ennemis tapis dans l’ombre. Serait-ce un contre feu pour détourner l’attention, camoufler son forfait ? Visiblement, il rêve plus grand que ses capacités.

 

Quand on est responsable et surtout d’un mouvement citoyen comme TPMN, il ne faut pas faire de raccourcis douteux et fallacieux. Il faut se montrer un peu plus à la hauteur du devoir et des responsabilités ; cela suppose parler en connaissance de cause et donc soumettre à l’examen des arguments clairs et leur source, sous-peine de tomber dans le simplisme et le ridicule !  

 

La crise de Touche Pas à Ma Nationalité : TPMN

 

A l’instar de toutes les organisations sincères et dynamiques, TPMN a connu son lot de difficultés inhérentes à son fonctionnement. Certains cadres du mouvement notamment docteur Alassane DIA, porte-parole, Housseynou DIALLO, chargé de relations extérieures, Abasse DIAGANA et Youssouf SYLLA chargés de la communication, entre autres dénonçaient l’accaparement et la monopolisation quasi exclusive de toutes les instances de l’organisation au profil du seul et puissant coordinateur monsieur Abdoul Birane WANE. Ils se sentaient isolés et dépouillés de leurs responsabilités par lui. Quant à lui, il reprochait aux autres d’être des pions : « Nous sommes victimes de notre propre succès. Après de nombreuses et infructueuses tentatives de récupération de notre mouvement, les dinosaures tapis dans l’ombre ont décidé de détruite notre organisation”. Plus loin, il dit : « Notre structure dirigeante s’est trouvée infectée de leurs pions dont la seule mission consistait à semer la zizanie parmi nous afin de faire éclater plus tard le mouvement. », PP 141, 142. Comme le dit l’adage populaire, qui veut tuer son chien on l’accuse de rage.

Monsieur WANE qualifie tous ces militants d’ « infiltrés » depuis le début de la crise en mai 2012, jusqu’à la parution de son livre cette année, sans jamais apporter une seule preuve pour étayer ses affirmations. Comment peut-on porter et attribuer de telles accusations très graves dans un livre, de surcroit, sans se soucier une seule fois d’y joindre des éléments de preuve ? En réalité ces militants auxquels l’Histoire aura finalement donné raison n’étaient ni infiltrés par quelque organisation que ce soit, ni, encore moins, des pions de l’Etat mauritanien ; leur seul tort était de s’opposer à votre autoritarisme et à l’irrespect avec lequel vous les traiter. L’Histoire aura démontré que monsieur Alassane Dia, le leader de TPMN et ses camardes n’ont jamais roulé en réalité pour le pouvoir en place. Monsieur Abdoul Birane WANE, n’êtes-vous pas impliqué dans la campagne de Mohamed Ould Abdel Aziz pour la présidentielle de 2014 ? La réponse semble aujourd’hui un secret de polichinelle. Avez-vous pas introduit les jeunes du Mouvement Y’en a marre de Boghé auprès du Président Mohamed Ould Abdel Aziz pendant la même campagne présidentielle ? Pour avoir osé dénoncer la non tenue des promesses que Mohamed Ould Abdel Aziz leur avait faites à cette occasion, ils ont dû payer très cher ; leurs leaders ont été passés à tabac et laissés pour morts lors d’une visite du Président à Boghé.

 

Au lieu de faire face à une fronde ouverte au sommet remettant en cause ses méthodes et son leadership en écoutant attentivement les critiques et dénonciations formulées par les membres de son bureau et répondre de ses actes, monsieur Abdoul Birane WANE a préféré regarder ailleurs en accusant tantôt le pouvoir, tantôt notre organisation d’être derrière ce soulèvement : “notre maison brûle, nous regardons ailleurs !”.

N’est-ce pas lui qui, au début de la crise, accusait le régime en place de détruire le mouvement, (voir le communiqué qu’il a publié le 25 mai 2012 : “Après une année d’existence, de lutte acharnée et de contestation sur le terrain, Touche Pas à Ma Nationalité réaffirmait sa volonté de lutter pour la dignité des noirs opprimés… C’est dans ces conditions que le régime s’est attelé à détruire TPMN, en semant la zizanie par l’intermédiaire d’élément infiltrés pour faire éclater le mouvement de l’intérieur.” Il faudrait tout de même choisir qui des FLAM / FPC ou du pouvoir voulait détruire son mouvement pour se donner un tant soit peu de crédit.

 

Face donc à cette nébuleuse interne, au lieu de s’armer de courage et de responsabilité comme un bon leader en difficulté, en réunissant son bureau – même si l’écrasante majorité rejette et condamne ses méthodes de cavalier seul, monsieur Abdoul Birane WANE publie sur les réseaux sociaux un communiqué le 25 mai 2012 dans lequel il est question de la création d’un nouveau bureau débarrassé de tous ceux qui lui tiennent tête. Ce faisant, il porte la responsabilité historique de la destruction de l’élan et de l’espoir sans commune mesure qu’avait su susciter TPMN au sein de la communauté noire. Par ses agissements et ses mensonges éhontés il a provoqué le découragement et la démobilisation de nombreux militants qui ne savaient plus à qui se vouer. 

Les camarades bannis par monsieur Abdoul Birane WANE qui a ainsi « court-circuité le mouvement en créant un bureau sorti de nulle part » ont mis en place leur propre bureau dont docteur Alassane DIA est le coordinateur. Voilà la réalité amère et triste avec des conséquences négatives sur la suite de la marche mouvement que l’on connaît.

 

Au regard de ce que notre organisation partage avec TPMN (des militants communs, des luttes menées ensemble sur le terrain à l’intérieur et à l’extérieur), cette accusation incongrue de Monsieur Abdoul Birane WANE peut apparaître une surprise bien déplaisante. Ce déchaînement de haine envers les FLAM/FPC devenues subitement la cible passionnelle pour ceux qui sont censés être ses alliés naturels et auxquels elles ont apporté aides et soutiens interroge bien sûr. Qu’ont – elles (FLAM/FPC), fait pour mériter une telle lâcheté ? Plusieurs explications peuvent être envisagées, mais en âme et conscience j’écarte sans aucun doute et en connaissance de cause tout complot à l’initiative directe ou indirecte de notre direction nationale ou de nos directions régionales. Je déclare avec force que les FLAM / FPC n’ont jamais, vraiment jamais, cherché à déstabiliser TPMN encore moins à comploter contre lui. Ce soi-disant « complot » n’est qu’une pire invention de monsieur Abdoul Birane WANE !

 

Il est connu de tous les observateurs et de tous ceux et celles avec qui nous partageons l’arène politique que les FLAM/FPC ont toujours nommé et ciblé clairement leur ennemi. Seul le système raciste et esclavagiste incarné par les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat – à l’exception de la courte période du régime du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallah – et ses partis satellites sont nos ennemis. Il est également connu de tous que nous avons toujours fait le distinguo entre notre ennemi – le système – et nos adversaires et concurrents politiques. TPMN de par son credo – dénoncer le génocide biométrique – et de par la composition de ses leaders dont certains sont des camarades, d’autres des sympathisants, ne pouvait attendre de nous que l’aide, le soutien et l’accompagnement. C’est précisément ce qui a été fait avec beaucoup de générosité et de solidarité. Nous n’avons jamais hésité à répondre promptement et positivement aux diverses sollicitations que nous avons honorées avec fierté et responsabilité.

 

Ces accusations très graves ne reposent sur rien. Aucune argumentation ni preuve plausible ne sont fournies pour donner de la crédibilité à ses affirmations si ce n’est que certains camarades l’ont exclu de leurs pages privées Facebook : « Ils nous ont supprimé des groupes Facebook qu’ils administraient, même Libérez Abboul Birane Wane ». PP 146.  Quelle légèreté ! A ce jour, notre organisation n’a jamais disposé de page officielle Facebook. Les militants sont libres de soutenir, ou pas d’ailleurs, qui ils veulent sur leurs pages et groupes privés Facebook. Ceci n’engage nullement notre organisation même s’ils sont des militants de notre mouvement.

Je ne sais qui il veut incriminer parmi nos camarades qu’il confond délibérément avec notre organisation : ce n’est pas parce qu’un militant affilié à une organisation vous critique, vous dénonce et/ou partage les avis de vos ex-camarades qu’il devient ipso-facto votre ennemi ou bien un adversaire. Un militant existe en tant qu’un individu qui a une certaine liberté de penser qui peut aller dans le sens que vous souhaiteriez comme dans le sens contraire. Ainsi, il peut en toute liberté apprécier, prendre position et juger un ou des faits qui n’engagent que lui-même, même s’il est affilié à un parti ou mouvement. Prendre les points de vue des uns et des autres en faire la somme pour en déduire la position de leur parti, c’est faire preuve d’une sérieuse incompréhension de ce qui différencie la position officielle de ce dernier et de ceux qui y adhèrent.

Monsieur Abdoul Birane WANE brille par son esprit paranoïaque qui consiste à ne voir que du mal partout. Un esprit malsain qui procède par des déductions et des raccourcis farfelus au lieu de chercher à trouver des éléments objectifs pour fonder ses positions.

En balayant d’un revers de main, par la dénégation, tous les sacrifices et combats menés d’avant 1989, en diffamant notre organisation sans scrupules, en calomniant ses propres camarades avec beaucoup de légèreté et de mensonges grossiers, sans relever l’indignité voire l’irrespect avec lequel il blesse et bafoue l’honneur de quelques autres personnes qu’il vilipende et agresse honteusement dans ce calamiteux chapitre (8), M. WANE a montré combien il est malhonnête, fait preuve de manque d’humilité et de lucidité à cause de sa propension à mentir, à calomnier à agir par des fantasmes et falsification de l’histoire. Un responsable politique se doit de s’attacher à l’éthique et aux rigueurs du combat, il n’a pas le droit en tant que patriote témoin et acteur de la lutte de libération du peuple de mentir et calomnier sciemment pour affaiblir les adversaires et surtout ne pas confondre le fait et le rêve pour ne pas dire le fantasme. Le fait que vous calomniez des personnes, je dirais des camarades, que vous jetez en pâture en les dénigrant gratuitement et en les accusant publiquement sans fournir aucune preuve avec une telle indignité et ignominie en dit long sur votre cruauté, irresponsabilité et lâcheté.

 

J’invite monsieur Abdoul Birane WANE à prouver ce qu’il a publié dans le chapitre 8, il ne suffit pas de dire, encore faudrait-il prouver vos affirmations. Autrement dit, soyez un peu courageux : au lieu de se poser en victime, donnez la preuve de votre victimisation, des complots que vous prêtiez aux FLAM / FPC. A moins qu’il nous dise, comme dirait l’autre, “A ce niveau de diffamations et d’ignominie, il n’y a plus besoin d’argumentation”.

 

Au vu de l’extrême gravité et de l’énormité des mensonges nauséabonds étalés dans ce chapitre 8, contre notre organisation, contre certains camarades et l’insulte insupportable et infamante contre les sacrifices consentis par les générations précédentes, je m’indigne foncièrement et tiens par ces mots à dire ma forte et sincère désapprobation contre ce torchon. N’est-ce pas Jaurès qui disait: « Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux hués fanatiques ».

 

Manchecourt, le10 décembre 2018

Hamadi SOH

 

 

Partagez

Le torchon brûle-t-il entre les compères ? Par Samba Thiam président des FPC

altEngager une polémique avec plus ‘’grand’’ que soi n’est pas sans risques tout comme affronter un aîné peut paraître déplacé . Mais que faire quand  les plus qualifiés  pour le faire  font profil bas et tournent casaque , au mieux,  louvoient, au lieu de croiser le fer ? 

Quoique Yehdih soit mon adversaire idéologique déclaré, c’est quelqu’un je le lis toujours avec respect, et auprès de qui j’apprends, toujours…Je suis admiratif de cette érudition , de cette  profondeur et de ce  style éthéré qui n’appartenait  qu’à lui . N’empêche, il m’apparait parfois développer une logique  paradoxale que l’on ne saurait ne pas relever .L’ article ’’ faire  la paix avant  la guerre’’ paru récemment, sonnait comme une révolte contre le Président Abdel  Aziz ou , en tout cas , laisse sourdre une irritation , une sorte de colère contenue et… pourtant ! Et pourtant, au regard  des sentances tirées, ici et là, de ses articles passés, au gré de mes lectures, le Président semble l’avoir suivi et appliqué à la lettre ?

Je crois , au cours de ces neuf dernières années, que la politique nocive du Président de la république s’est  inspirée largement  des ‘’conseils ’’ de cet intellectuel hors pair, érigé en conseillers occulte du Prince ;  qui ne parlait, généralement, qu’au peuple  maure, arabo-berbère, rien qu’à lui, et ne prenait la plume que dans les  tournants  historiques.. .

 

Lisez :

’L’Etat responsable ne peut dormir que d’un  oeil  pour s’assurer qu’il  n’est pas entrain d’être assiégé , et qu’un cheval de Troie peint aux couleurs de la paix et de la justice n’est pas installé au cœur de la forteresse ‘’ .(Yehdih).

’Aucun Etat ne saurait compter  sur la bonté de ses voisins (…) sans s’exposer  à devenir l’objet de rivalités des  autres ,…’’(Yehdih)

*L’effet de ces sentances  a été d’engendrer la frilosité , l’inquiétude, la  méfiance extrême  voire l’hostilité developpées  par  le Président à l’égard de nos  voisins Marocains et Sénégalais , et même Algériens …

‘’La maitrise d’une crise (- entendez  entre Etats-)  ne consiste pas nécessairement à la moderer, mais surtout à l’utiliser aux  fins d’une stratégie, c’est –à-dire  à  avancer dans  ses objectifs’’.(Yehdih)

– Celle-ci eut  pour effet dévastateur de cultiver  l’impossible relation apaisée avec le Maroc et le Sénégal surtout , malgré la politique  de ‘’balle à terre ‘’ de ce dernier .

‘’La politique pacifique de tout Etat conscient ne doit pas être trop ostentatoire’’ (yehdih)

*Prenant Yehdih au mot , notre Président se comporte comme un  va-t-en-guerre, permanent !

Le Pays est défendu tant que les frontières le sont ‘’ ; ‘(’…) le danger auquel fait face la Mauritanie est :  des groupes restreints traversant nuit et jour , en pirogue ou à la nage , une frontière de plusieurs  centaines de kilomêtres  de long , peu ou pas surveillée ‘’. (Yehdih)

D’où toutes ces  tracasseries excessives ,ce calvaire de tous les jours que l’on fait endurer à tous ces Ouest-africains à la frontière sud, plus particulièrement.

‘’La Mauritanie est une destination privilégiée pour les Africains , soit  pour prospecter leurs chances d’y travailler soit pour  la traverser  vers le Nord …’’ (or) Nous sommes un pays de trois millions d’habitants  dont la configuration humaine et culturelle reste très sensible ‘’.(Yehdih)

Décodez : Si on laissait ces Africains venir et s’installer , c’en est fini de la Mauritanie culturelle majoritairement arabe , fini de l’équilibre culturel et démographique existant! N’allez pas chercher ailleurs la  source de la xénophobie ambiante , que les mauritaniens , hospitaliers légendaires, ne connaissaient pas.

‘’Avec un taux de chômage de 35% tout apport supplémentaire (d’immigrants ouest-africains) signifierait inévitablement  retirer aux mauritaniens la nourriture de la bouche’’.(Yehdih), …d’où  cette  allergie qui s’exprime à tous les coins de rue , pour tout ce qui vient de l’Afrique noire et en particulier du Sénégal .

 ‘’Si l’état civil  n’est pas sécurisé  et fait l’objet de trafic  c’est qu’on est en pleine irresponsabilité la plus caricaturale ‘’ .(Yehdih)

Décodez : Tous ces Négro-africains du Pays qui se prétendent mauritaniens avaient  obtenu leurs papiers d’état civil frauduleusement  ; il faut y mettre fin. ..D’où l’invention d’un Enrôlement biométrique, étranglé, pour réduire, drastiquement, leur poids démographique !

‘’ Que la langue arabe continue à être marginalisée et combattue avec la bénédiction de  l’Etat,  et  notre sort est scellé ‘’. Appel et Incitation explicites à plus d’arabisation que ce qui est fait ; il existe des poches de résistance à éliminer, coûte que coûte , pour arriver à l’assimilation forcée de cette minorité  negro-africaine …

 

Comment au vu de l’application à la lettre de ses ‘’conseils’’ Yehdih  peut-il encore se rebeller contre son disciple ?

Sur  l’Azawad –sa passion-  voilà ce que Yehdih écrivait  il y a  peu de temps encore :

‘’ (… ) les drames , les injustices et les oppressions dont il (l’Azawad) a été victime  depuis 50ans , sous nos fenêtres…’’ …. ’’l’Azawad était une zone de non droit et l’Etat Malien ne s’y manifestait  que par l’injustice’’

‘’(…) que toute politique  concernant le devenir de notre pays ne peut ignorer l’Azawad…’’ .

Comment à partir de telles positions s’en prendre à un Président qui , justement , essayait de traduire tout ça en réalité  en déployant maintenant son armée, pour protéger les Azawadis , soutenir le Mnla ? une stratégie, mise en œuvre dans des normes ,définies plus haut, par Yehdih lui-même, Avec pour finalité  d’étoffer la Mauritanie blanche, garantir sa perennité , protéger son identité, en un mot veiller à préserver justement , ‘’ces  trois millions d’habitants  dont la configuration humaine et culturelle (menacée)  reste très sensible ‘’ !


Que voulait donc le grand Maître , pardi ? Pourquoi trouvait-il  à redire , puisque sur toute la ligne le président semblait suivre à la lettre son credo ?  J’avoue ne pas comprendre la logique, paradoxale, qui semblait  animer, Yehdih , et l’amenait , maintenant , se retourner contre un Président qui s’était, jusque-là, revélé  être un de ses plus fidèle talibés  !

Visiblement le torchon brûle-t-il entre les deux compères – le  grand maître et son  élève- pour une raison mystérieuse qui nous échappe … 

Mais qui ne se souvient pas, par ailleurs, que Yehdih a toujours soutenu ces régimes militaires, autoritaires, sécuritaires,qu’il jugeait seuls à même de garantir la préservation du Système, au détriment d’une Démocratie, dangereuse, qui  laisserait  s’exprimer toutes sortes de ‘’sentiments  confinés d’injustice’’ ! Soutenus tant que ceux –là gardaient la ligne d’une Mauritanie arabe, soutenus tant qu’ils  inhibaient  les espoirs et étouffaient les revendications légitimes  des uns, surtout …Ce fut le cas avec le régime  sanguinaire de ould Taya,  tant qu’il  constitua le gardien du Système ; il se  retourna contre le colonel  lorsqu’il le perçut  comme étant devenu  une menace à la préservation  du Système…

 Enfin ,Yehdih n’était il pas entrain de rejouer, en filigrane , le coup fait au Président , démocratiquement élu, Sidy O cheikh Abdallahi ?  On se souvient que c’est à partir de  son article  ‘’Eviter l’infâmie ‘’  qui sonna le tocsin, qu’une collusion de conspirateurs s’était constituée pour éjecter Sidioca de son fauteuil , lorsque celui-ci prit la résolution de corriger les dérives  du Système ;  Sidioca , était un danger pour la préservation du Système , jugea-t-il  …

Qui sait ce qui se passe dans les grands cerveaux ? Mais  si Aziz coulait , Yehdih  ne risquait-il pas de couler avec, au vu de son immense responsabilité dans ce qui nous arrive ?

Wait and see !

 

Samba Thiam (President des FPC)

27 octobre 2018

 

 

Partagez

Faire la paix avant la guerre./Par Mohamed Yehdih O. Breideleil

altII. S’élever en hauteur

Idriss Déby qui, lui, est franchement un guerrier, pratiquement né et grandi dans le feu et qui n’a jamais connu une année calme et dont le crépitement des armes ennemies constitue la musique nocturne habituelle, a fait, en toute franchise, son mea culpa public. Il s’est jeté corps et âme dans le combat, comme sait le faire ce peuple tchadien admirable, mais une fois dans la gueule du loup, on l’a abandonné avec ses problèmes économiques et les préoccupations quotidiennes d’une population avec laquelle la nature marâtre a été injuste.

Peut-on faire mieux qu’Idriss Déby dans la lutte contre le terrorisme ? Jamais !

​Ceux qui mènent la danse anti-terroriste n’ont pas encore trouvé la formule et la voie pour circonscrire l’incendie et, dans leur fébrilité, ils veulent jeter du gaz inflammable pour éteindre le feu. Dégarnir à l’Ouest du Grand Sahara, ça sera la fin des haricots. Le terrorisme pourra alors courir tout au long de la colonne vertébrale du Grand Sahara, de Bilma à Dakhla.

Cinq ans d’effort 

​Après cinq ans d’efforts, apparemment sincères, pour imposer la paix dans le Grand Sahara et le Sahel, ils apparaissent de plus en plus comme des gens qui courent derrière des oiseaux ou un feu de brousse dont la langue dévastatrice est inatteignable.

​Il eût été pourtant de bon sens de créer, au départ, aux deux extrémités de l’arc de l’incendie, deux zones de sécurité et de stabilité, ou deux points d’appui sûrs. De toutes les zones touchant ce ventre mou gagné par le terrorisme, seuls le Tchad et la Mauritanie sont susceptibles d’être sécurisés et peuvent, potentiellement, constituer de vrais remparts, et pas uniquement parce que ce sont des pays sahariens, bien que cette donnée vient en première ligne de compte, mais parce que ce sont deux pays qui ont connu dans l’époque récente des guerres internes, dans les années 1970. En Mauritanie, d’ailleurs les armes n’ont vraiment  jamais été déposées depuis 1900. Après la « pacification » de 1934, des ilôts de guerilla sont restés avec ce qu’appellent les gens du Hodh les « gens de la montagne ». Puis au Nord, on a empoigné les armes avec le Jaïch Tahrir, en 1956, et ces derniers soubresauts ne se sont éteints qu’en 1963 au Hodh. 

​La sécurisation du Tchad est simple. Elle est économique, un point. 

​La sécurisation de la Mauritanie est plus complexe, plus problématique pour les puissances étrangères à l’Afrique. Elle demande une révision conceptuelle, un changement de logiciel, parce que la Mauritanie et sa sécurité sont inséparables du Sahara Occidental. Vouloir séparer la Mauritanie et le Sahara occidental, dans l’analyse, est une chimère. Sécuriser la  Mauritanie signifie s’orienter vers une vraie solution du problème du Sahara Occidental, c’est-à-dire une solution acceptable pour sa population.

​Sans cela, aller mourir à Bamako ou à Mopti, bêtement, c’est trop d’audace incompréhensible, une légèreté inadmissible. N’avoir rien à proposer aux Mauritaniens, dans cette année de sécheresse grise, que d’aller mourir hors de leurs frontières, c’est franchement dépasser toutes les bornes imaginables. Faire la guerre en pleine crise économique, quand les mauritaniens sont déchirés intérieurement, inquiets pour leur avenir, que le pays ressemble à une marmite de sorcière, on y pense pas quand on a encore un grain de raison. 

Actions inconsidérées 

​Nous avons, certes, une institution militaire digne de considération, mais quand on a une belle perle, on n’en fait pas un boulet de canon à la première occasion venue. C’est  l’Armée qui est tout de même la colonne vertébrale de l’Etat. 

​Le pays qui était déjà mal en point à cause du gaspillage et d’un tâtonnement invraisemblable, a été jeté l’année dernière dans une confusion folle par un processus incompréhensible dont la première salve a été la révision constitutionnelle, refusée par le Parlement et malgré tout imposée. 

Elle a été suivie d’actions inconsidérées qui dénotaient, non pas de la lucidité mais de la nervosité et la solitude dans la décision, des choses contre lesquelles mettait en garde Thucydide, il y a 2400 ans, sans parler de Maawiya Ibn AbiSouviane. On poursuivit, devant les tribunaux, des sénateurs réfractaires et l’un d’eux fut même jeté sans ménagement, affirme-t-on, en prison pour un an. Des journalistes et des syndicalistes sont poursuivis, mais quand les parlementaires sont emprisonnés, ils devraient, eux, se sentir heureux que ça s’arrête là. L’homme d’affaires Mohamed O. Bouamattou eut droit à des textes spécifiques, personnalisés, aux yeux de tous,  destinés à arrêter ses affaires. Ce qu’on lui reproche, à la vérité, est difficile à saisir, en dépit des sous-entendus et des déclarations fracassantes. Toujours est-il que personne n’y croit. Quand une chose n’est pas crue, il est inutile de s’y accrocher. Elle devient un boulet qu’on traîne, une charge supplémentaire handicapante. L’emprisonnement de Biram O. Dah O. Abeïd est intervenu plus récemment, aussi curieux que les précédents cas. Il a été emprisonné à la veille d’une élection législative où il est candidat. N’ayant pas été condamné, il a été élu député. C’est donc un nouveau parlementaire qui est en prison, un très mauvais signal pour une démocratie toujours balbutiante. Mais personne, alors personne, ne peut dire le motif réel de son emprisonnement. Question de tempérament ? Question d’entêtement ? Biram fausse-t-il un jeu ou un projet quelque part ? Tout le monde en est réduit à des conjectures, sur un sujet qu’on garde in petto.

 Régime vilipendé 

​Après cette révision constitutionnelle forcée, la population médusée a répondu par une dérision de haute voltige, lorsqu’il a été question de réimplanter le parti au pouvoir. Un million deux cents mille personnes munies de leurs cartes d’identités inviolables et sécurisées y ont adhéré, pendant que dans la rue, le Régime en place est vilipendé de manière quasi-unanime. La dérision n’ayant pas été déchiffrée et même comprise au premier degré comme une preuve de popularité, on est passé, tambour battant, au scrutin législatif et municipal du 1er septembre 2018. 

​La population par une dérision plus cynique a clarifié son geste précédent : un huitième seulement des adhérents qui se sont inscrits au parti, à peine plus d’un mois auparavant, a voté pour le Parti! Ce huitième est principalement constitué de supporters des candidats intéressés personnellement.  La dérision ne s’arrête pas là, mais personne ne veut lire ce qui est écrit avec des lettres de la grosseur des pilons à mil. Dans le meeting d’ouverture et le meeting de clôture du parti officiel à Nouakchott, l’affluence dépasse le score national, toutes régions confondues, y  compris Nouakchott ! 

Ce n’est pas facile à comprendre, il faut en convenir. Seules les expériences du passé peuvent nous éclairer. C’est une constance, dans un pays où tout tourne autour de l’Etat – même les affaires- un pays de surcroit où les oisifs sont infinis, les intelligences supérieures fréquentes et la transparence est l’exception et même un vice dénoncé, les applaudisseurs et les nageurs en eau trouble qui sont légion ne prennent la tête du cortège officiel que tardivement, quand la situation devient mauvaise et lorsqu’ils ont bien étudié et compris la mentalité, les penchants et la personnalité de leur proie. Mais à ce stade, ils en font leur jouet. D’ailleurs le haut responsable acquiert la conviction que s’il se débarrasse de cette compagnie, il sera isolé, seul, et il est, a contrario, agréable d’être dans une compagnie souriante sans motif, affable à l’excès, couvrant leur interlocuteur de caresses verbales, au besoin, les mains ruisselantes de cadeaux.

​Mokhtar O. Daddah, lui-même, qui est un homme équilibré et rompu aux relations humaines, a été conduit dans le gouffre, sans parler de ceux qui lui ont succédé. Une fois son idole d’hier perdue, cette classe qu’on ne saurait qualifier mais qui se définit elle-même comme politique se détourne lestement, avec régularité, et devient introuvable. Aucun de nos chefs d’Etats adulés -et ils l’ont tous été-  n’a jamais eu droit à la moindre solidarité, à la moindre manifestation de soutien, après sa chute.

Revenir à la raison 

​Dans le processus irrationnel en cours, l’homme de la rue soutient que nos dirigeants comptent surtout, pour tordre le cou, de nouveau, à la Constitution et engager, contre toute logique et en l’absence du moindre soutien réel, un troisième mandat ou un mandat déguisé, sur une puissance tutélaire étrangère, en contrepartie de l’intervention militaire au Mali.

​Ce serait mettre le comble à la confusion. Aucune  puissance étrangère, dans le monde d’aujourd’hui, n’est capable de maintenir un pouvoir contre la volonté de son peuple et si elle le tentait, elle y perdrait définitivement sa crédibilité. De plus, un pouvoir isolé qui sent la nécessité d’un appui étranger sera vomi, perdra sa légitimité et retournera contre lui les derniers patriotes qui s’accrochent encore à lui et ceux qui ont déjà pris le large mais pensent qu’il est encore possible de trouver une sortie honorable au pays.

​C’est l’aveuglement qui crée le mécontentement, les frustrations, mène les gens aux extrêmes, crée la révolte, l’extrémisme, le terrorisme. Ce qui se dévoile de jour en jour n’incite guère à l’optimisme et, il faut bien l’avouer, le pays ressemble à un convoi qui roule à toute allure dans l’obscurité.

​Non, au lieu de l’aventure, nous pouvons revenir à la raison, pendant qu’il est temps. Nous ne devons pas insulter l’avenir, nous devons le construire. Nous pouvons encore désamorcer une crise qui ne profitera à personne, une véritable bombe à retardement. Nous pouvons faire la paix, au lieu de la guerre. Quelle paix ? La paix intérieure, celle qui est une fin en soi et qui permet, éventuellement, de faire la guerre.

​La paix commence par l’apaisement. Les gens plient, volontiers, devant qui rabat de ses prétentions.

​Le seul apaisement convaincant et significatif, susceptible de changer les données actuelles, c’est de s’orienter résolument en toute honnêteté,  en toute sincérité, vers l’alternance démocratique en perspective des prochaines élections présidentielles. C’est une attitude incontournable et salutaire pour tous. Il y aura alors, pour la première fois depuis longtemps, une réelle unanimité et la fierté que l’intérêt général prime sur tout le reste. Personne, quel qu’il soit, ne pourra se mettre en travers d’une telle orientation, sans encourir le sort d’un reprouvé et d’un isolé.

​Sans chercher à s’agripper au pouvoir ou à s’infiltrer par la fenêtre, le régime cessera d’avoir des ennemis. Sans chercher à imposer un candidat, il gagnera en considération. En cessant d’apparaître comme mû par des intérêts égoïstes, il gagnera en estime. En s’élevant  en hauteur, pour garantir et faciliter ce que la population voudra, il gagnera en dignité et sera respectable pour tous.

Sans cela, tout le monde constatera qu’il n’y a plus rien à faire, que nous allons droit au mur et que nous sommes, malheureusement, contraints de prendre à notre compte le constat du philosophe Michel Onfray auquel on demandait, il y a quelques temps, quels conseils il pouvait donner aux jeunes d’aujourd’hui. Il répondit ainsi : « Le bateau coule. Restez dignes. Mourez debout ! »

 M. Y. B.

le calame

Partagez

Faire la paix avant la guerre./Par Mohamed Yehdih O. Breideleil

altI. Une position inconfortable.

​Le laxisme ambiant, la démoralisation de la société et la démobilisation des esprits sont tels qu’on nous dit que nous allons entrer incessamment en guerre ou que nous nous sommes déjà engagés et que nos troupes sont sur le qui-vive sur le champ de bataille sans que personne ne s’émeut d’une telle information, ne cherche à la vérifier, ni ne s’étonne qu’on puisse franchir ce pas à l’insu de la population.

​Depuis des années, les pressions et les invites à la guerre n’ont pas manqué. Cela était patent. De même qu’était patente l’ambiguïté des hauts responsables en charge du pays.

​Le rôle de nos troupes serait, au Sahel, de sécuriser d’autres troupes « amies », en attendant peut-être que celles-ci se retirent et nous lèguent leurs succès relatifs et leurs limites effrayantes. Dans cette perspective, les hommes du Désert devront se débrouiller seuls, dans leur milieu naturel, comme le poisson dans l’eau, ou plus exactement comme la gazelle ou le chameau entre les dunes brûlantes interminables, les plaines rocailleuses infinies où les os d’un oiseau, mort il y a des années, trahissent à plusieurs kilomètres comme un groupe de tentes blanches volontairement regroupées. Pour le décor et la forme tout cela se comprend. Mais la raison, le motif et le procédé ?

La guerre, une affaire sérieuse

​De tout ce qu’entreprennent les hommes et les Etats, la chose la plus sérieuse et la plus grave c’est la guerre. Peut-on imaginer une minute qu’elle soit décidée dans le secret ou à l’insu du peuple concerné qui doit nécessairement en payer le prix financier et le prix de sang ? Engager la guerre, c’est engager tout un peuple dans une aventure de mort. La guerre est dirigée, sans doute, par un seul homme, le commandant en chef. Mais la décision de guerre est autre chose. Si elle est prise par un seul individu, c’est le sommet de l’extravagance. Dans un pays qui n’est pas un Etat informel, diverses instances participent à son élaboration ou donnent leur avis formellement et notamment l’Opposition, dans la mesure où les Etats, dans pareilles conditions, cherchent le consensus, l’unanimité, l’union nationale. Ils tentent bien souvent d’affronter la guerre avec un gouvernement d’union  nationale. 

​Le minimum est que le Conseil des Ministres évoque dans son communiqué une intervention armée hors du territoire national et d’obtenir, au préalable, une autorisation formelle de la représentation nationale, c’est-à-dire de l’instance parlementaire. Elle ne suffit plus. Une large information préalable est indispensable. Elle ne suffit pas non plus. S’est-on assuré de la licéité d’un tel engagement, du point de vue de la religion. On nous répète perpétuellement, sans qu’on sache vraiment pourquoi, que nous ne sommes pas un Etat laïc. Alors, comportons-nous en Etat théocratique. Que dit le Texte sacré sur le sang qui sera versé, non seulement par nos soldats, mais encore par ceux qui ne nous ont pas attaqués et qui sont réputés musulmans ? 

 D’autres formes de préparation psychologiques et morales auraient pu être faites au moment du départ des troupes.

 Un défilé du corps expéditionnaire eût été d’une extrême utilité et on eût été avisé de faire appel, au cours de cette parade, à nos derniers saints et de leur demander de bénir et sacraliser les troupes. A côté des femmes qui lanceraient les youyous, et les artistes qui galvaniseraient par leur ‘’vaghou’’ les soldats, et au milieu des chameaux, et bœufs qu’on sacrifierait pour conjurer le sort, il y aurait ces hommes à la passion éteinte, psalmodiant, lugubres, le visage ravagé par la piété et l’humilité face au Créateur, des prières protectrices que même le plus endurci des laïcs sait qu’elles montent au ciel.

 Des chefs intelligents

​Et les poètes, seraient-ils de trop ? En cette occasion, les Etats ont toujours accordé à ceux auxquels la nature a donné le secret et la magie du verbe une place de choix. Alexandre le Grand, lui-même, rasant Thèbes, a reculé devant un seul site : la maison d’un poète. Al Moatassim, le Khalife abbasside, attaquant les Romains orientaux s ‘accompagna d’Abou Tamam qui immortalisa cette campagne.

 De surcroît, les penseurs nous disent que la poésie est le sommet de la production de l’esprit.

 Il est vrai que depuis les déclarations publiques de nos responsables, nous cachons comme un meurtre notre penchant pour la poésie.

 Quoi de plus urgent et de plus utile que de remonter le moral des partants et de créer une mobilisation parmi la population qui, si elle n’est pas suffisamment informée, peut, à tout moment défavorable sur le front ou sur l’arrière, se retourner contre les dirigeants et s’insurger contre une décision à laquelle elle est en juste droit d’être associée.

 Lorsque l’Emir Ely El Kory O. Amar O. Ely voulut, en 1200 de l’Hégire, attaquer ses ennemis – et son émirat n’était pas théocratique -, il consulta les lettrés, sans doute après ses chefs militaires. C’est à cette occasion, pour ne rien négliger, qu’il leur posa la question : que signifie la transcription, en symboles alphabétiques, de l’année 1200 ? Ils lui répondirent « charr », c’est-à-dire guerre, mais guerre avec une intonation de malheur. Ely El Kory demanda aux lettrés de renverser le mot et de lui dire ce que donne l’anagramme. Ils lui répondirent « rach », c’est-à-dire jet ou giclée. Il comprit sans peine que giclée dans la guerre est de sang. Les chefs à l’époque étaient plus intelligents que maintenant.

 Mais, comme Ould Ely-Chandhora portait un nom lourd de gloire, il ne recula pas. Il attaqua ses ennemis, en dépit du présage, et fut tué. Il craignait infiniment plus que la mort le déshonneur et l’opprobre. 

 Dans l’antiquité grecque, lorsque le richissime roi de Lydie, Crésus, Qaron pour les Arabes, -pas son homonyme évoqué dans le coran – voulut attaquer le roi mède Cyrus dont l’étoile menaçante montait à l’Est, il ne se contenta pas de l’approbation de la Cour. Il attendit d’abord de consulter l’Oracle de Delphes. Celle-ci, de manière sibylline, répondit que s’il le faisait « il détruirait un grand empire ». Crésus, encouragé, engagea la guerre, sur la foi d’une prophétie équivoque. Les sentences de la Pithye sont proverbiales par leur manque de limpidité et c’est Crésus qui fut battu et c’est son empire qui fut détruit.

 Quelle que soit l’urgence ou l’attrait des bénéfices qu’on escompte de la guerre, il y a des précautions à prendre, des formalités à accomplir quand il s’agit de soulever le lourd glaive de la faucheuse des têtes. On n’y va pas comme on va saluer des parents à Akjoujt ou à Rosso.

Obligations rituelles

​Dans la civilisation d’Afrique noire, c’est la même chose. On s’acquitte d’une multitude d’obligations rituelles qui conjurent le mal et invitent la bonne chance, tout en associant la population et en rendant solennel un acte si grave. S’il y a des guerres secrètes, il n’y a pas de guerre confidentielle. Bien au contraire, c’est le plus grand retentissement qui est généralement recherché. 

 Lorsque le grand résistant, le Mogho Naba Wobgho, roi du pays où coulent les trois voltas, voulut faire face aux troupes françaises envoyées de Bamako par Trentinian et Archinard, il fit d’abord appel à « ceux qui détiennent le secret du monde invisible ». C’est à la suite de cette consultation que le Grand sorcier Naba immola sur sa route, au moment du départ, une poule noire, un mouton noir, un âne noir et, dit-on, un esclave gourounga. Qu’il ait échappé aux Français, qui « ne trouvèrent que les crottins de ses chevaux » et qu’il mourut, des années plus tard, dans son lit s’explique par ces apprêtements, aux yeux des Mossi. Dans la guerre, rien n’est de trop pour mettre toutes les chances de succès de son côté. 

 Dans l’Empire mandingue, il a fallu que la sœur de Soundjata Keita se donne pour découvrir le secret de l’invulnérabilité du roi des Sosso, Soumaouro Kanté (le terrible), qui donna du fil à retordre au « Toit du Manding », Soundjata Keita, comme dit le griot. Le roi Sosso ne pouvait être tué que par un ergot de coq blanc.

 Quel ergot magique, quel ergot infaillible, peut-on chercher ou déterrer qui pût être aussi efficace ? S’il existe, c’est par l’association de tous qu’on pourra le découvrir. Mais avant les formes, il y a le fond. Quelle est la logique qui peut nous conduire à nous engager dans un conflit armé dans lequel nous ne sommes pas agressés et dont l’issue, en cas de victoire, ne nous ouvre a priori, aucune perspective franchement riante. 

 Il est juste que nous ne pouvons pas nous désintéresser du sort de nos frères Azawadis et il nous est difficile de les considérer avec la même intensité de sentiments que les Rohingas de Birmanie. 

 Les autres aussi avec lesquels ils sont aux prises sont des frères, des frères toujours braqués sur les stéréotypes de 1963.

 Mais cette histoire de terrorisme islamiste n’est pas convaincante en ce qui concerne l’Azawad. La question de l’Azawad est une vieille affaire de plus de 50 ans. Toutes ses péripéties sont connues ici. Vouloir la noyer dans le terrorisme islamiste est une tentative vaine, théoriquement, mais pratiquement elle réussit momentanément à prendre en otages les mouvements nationaux de l’Azawad. On veut y ajouter l’armée mauritanienne.

Financement aléatoire

​Vouloir la paix au Mali, c’est isoler le problème de l’Azawad du reste du fatras de récriminations, de revendications et d’injustices, cette boîte de Pandore que la révolte de l’Azawad a contribué manifestement à ouvrir et sur lequel elle a agi comme un révélateur. L’épiphénomène doit être isolé du phénomène et les Azawadis motivés par leurs droits et associés à la protection de leur territoire.

 On pouvait, à la limite, si ceux qui détiennent les leviers du Mali décidaient d’une vraie solution juste et raisonnable pour l’Azawad, accepter de participer à une sécurisation limitée dans le temps et dans l’espace, avec un budget non pas promis mais disponibilisé.

 Compter sur une quête financière aléatoire que les Nations Unies refusent d’entériner, c’est vraiment le sommet de l’inconscience. La manière  dont les discussions se déroulaient depuis deux ans n’est guère engageante et ressemble fort aux disputes des ménagères au marché lorsqu’elles prennent à partie les marchands qu’elles accusent de ne pas leur avoir donné la quantité ou la qualité convenue.

 Le risque qui nous guette ressemble à celui de ce client qui entre dans un restaurant, commande à diner un poisson mais pour payer la note, il compte sur la perle qu’il pourrait trouver dans le ventre du poisson.

 C’est vrai, les Français ont dit que la défense de Marseille commence à Bamako. Nous le comprenons, ils ont le sens de la stratégie. Oui, mais nous,  nous ne sommes pas au Nord de Bamako, nous sommes à l’Ouest. Il ne faut pas faire d’erreur de perspective. Notre défense commence à El Aioun, à Dakhla, à Saint-Louis, à Bakel (ou Bakar). Sans être très sûr de l’amitié et des bonnes dispositions permanentes de nos voisins, en cas de complication des données, nous ne pouvons réellement être utiles aux Sahéliens de l’Est. 

​Il faut être sûr qu’un conflit n’éclatera pas à Guergueratt, à un jet d’obus de canon de la fameuse Zone franche et du port minéralier ou sur la voie ferrée qui regarde, sur près de 500 km, la frontière du Sahara Occidental et dont un tronçon de quelques kilomètres court même en plein Sahara, depuis la guerre de 1975-78, pour contourner l’ancien tunnel sous l’escarpement (taref) de Choum. Qui nous garantit qu’un incident de pêche (ou de gaz) fortuit ou délibéré, au large de N’Diago et Ghahra, n’éclatera pas entre-temps ?

 Toutes ces hypothèses possibles, voire plausibles dans certaines conditions, sont de nature à nous mettre, toutes proportions gardées, dans la position inconfortable, puis franchement désespérée, de Paulus ou du grand Manstein lui-même.

 Aller à Bamako n’aura d’ailleurs pas grand sens, car il se révélera qu’on ne pourra pas sécuriser l’Azawad sans sécuriser le Niger et le Burkina Faso.

 La jonction est faite depuis belle lurette entre tout ce qui bouge et se révolte contre l’injustice et la domination au Nord du Mali et du Niger et Boko Haram et quantité d’autres révoltes contre l’exclusion et l’accaparement des richesses par les gouvernants.

 En dépit de toute l’agitation, des menaces, des déclarations incendiaires et des interventions armées, le front anti-terroriste n’a même pas pu être stabilisé, bien au contraire, il continue à s’étendre et à s’approfondir. Il a déjà fait un pic, complètement au Sud du pays Diola, à Grand-Bassam, ses flammes lèchent le pays N’Gourma, au Burkina Faso. Au Sud-Est, il n’a pratiquement pas de limite. Le terrorisme de Boko Haram après avoir métastasé vers le Sud et l’Est du Niger a gagné le Nord Cameroun, dans l’Adamaoua, l’ancien royaume d’Adama, compagnon de Osman Dan Fodio.

Un peuple fier

​Pour vaincre tout ça, il va falloir pacifier le monde foulbé et assimilés du Macina jusqu’aux vestiges de Hamdalaye, capitale de Cheikhu Amadou et les falaises de Bandiagara, dernière demeure d’El Haj Omar. De là, il faut nécessairement aller plus au Sud-Est, vers Zinder, l’ancienne capitale du Niger, en pays Haoussa, là où Boko Haram est chez lui. Le nœud sous le coup de hache continuera à se corser.

 Les peuples peul et Haoussa vivent dans une zone de rencontre des carences économiques, sociales et politiques. Entremêlés au Sud depuis Osman Dan Fodio, ils sont extrêmement imbus de l’Islam. Il fait partie de leur culture et de leur personnalité. Si on dit que ces peuples sont de religion musulmane, on n’aura pas suffisamment caractérisé la place de l’Islam dans leur conscience profonde, si par la suite on dira que l’Afrique Centrale est chrétienne. Ce n’est pas la même profondeur, la même assimilation, la même durée. On est tenté de dire que ce n’est même pas le même Islam que celui des Mandingues, pourtant si ancien. 

 Ceux qui articulent la langue peule, en tout cas, ont une particulière disposition à connaître l’Islam. Il y a quelque chose qui ressemble à cette espèce d’isomorphisme qui règne entre la langue arabe et la poésie ou la langue allemande et la philosophie. Ils le connaissent autant que ceux entre les tentes desquels il a éclaté subitement comme un tonnerre dans un ciel clair, en l’an 610.

 Il n’y a pas des millions d’Arabes qui égalent Osman Dan Fodio, Cheikhu Amadou et El Haj Omar.

 Les Peuls semblent avoir embrassé l’Islam sur un temps long, par assimilation lente. C’est ce qui explique, peut-être, qu’ils ont islamisé d’autres peuples et produit, à diverses époques, des mouvements d’approfondissement, de rénovation et de conscientisation. Une religion imposée est difficilement messianique ou missionnaire.

 Le partage, non pas colonial mais des indépendances, a privé ce peuple altier d’un Etat où il pût donner toute la mesure de son génie et cette frustration n’est pas facile à manier et la blessure ne doit pas être approfondie. Qui ignore l’histoire peut au moment se référer à la géographie – regarder une carte- et se demander au nom de quel principe l’Adamaoua a été rattaché au Cameroun.

 C’est dire qu’on ne va pas dans des terres vides ni à la rencontre des malheureux Pygmées.

A suivre.

le calame

Partagez

Le devoir arabe : plus que jamais dans le soutien à Mohamed b. Salmane, Mohamed b. Zaîd et Sissi (Troisème partie)/ Par Mohamed Yehdih O. Breideleil

altIII-      Les Nouveaux Sassanides

En 1975, après l’offensive des Hauts Plateaux de l’armée Nord-Vietnamienne, le dernier président du Sud-Viêtnam, installé par les Etats-Unis, Thieu, submergé par le cyclone de la débâche de son armée d’un million d’hommes et du corps expéditionnaire américain, n’eut pas d’autre issue que de s’envoler furtivement pour Taïwan , non sans avoir au préalable prononcé un violent réquisitoire contre les Américains qui l’ont lâché.

Quelques mois auparavant, le Général Lon Nol, chef de l’Etat du Cambodge, installé en 1970 par la CIA, avait fui la capitale à bord d’une machine  volante, à partir du toit de son palais, après que les implacables khmers rouges l’aient encerclé.

Sirik Matak, coauteur du coup d’Etat avec Lon Nol, eut ce mot quelques heures avant d’être saisi par les khmers rouges, devant le consul de France  en pleurs qui tentait de lui donner l’asile : ‘’je n’ai commis qu’une seule erreur : celle de croire les Américains’’.

A la même époque,  le pays le plus bombardé dans l’histoire, avant l’Irak, le Laos, connaissait la même fuite des Américains et de leurs alliés. Le prince rouge  Souphanouvong qui tient le maquis depuis douze ans à la tête des communistes du Pathet Lao sort de la grotte où il avait installé son PC. Il est proclamé président de la république. Le roi est envoyé en rééducation dans les rizières de la plaine des Jarres.

L’un des amis les plus fidèles des Etats –Unis était le chah d’Iran, Mohamed Reza Chah Pahlavi, que les Occidentaux avaient installé sur le trône du Paon en 1941, en destituant son père.

Lorsque le peuple iranien a vomi le Chah et sa corruption aux premiers jours de 1979, que les manifestations assiégeaient le palais impérial, quotidiennement , que l’armée impériale proclama sa neutralité, refusant de tirer sur le peuple, un  haut gradé américain, le Général Huyser, adjoint du Général Haig, commandant suprême atlantique en Europe, rendit visite au Chah, environ 40 jours avant l’arrivée de Khomeiny. Ce n’est, pas pour lui conseiller  de partir, mais pour lui demander quand il compte le faire. Il y’avait encore 50.000 militaires américains en Iran.

Les laquais dociles et les alliés accommodants des USA qui ont été lâchés en pleine tourmente par l’Oncle Sam ne se comptent pas, de l’Amérique latine à l’Indonésie et aux Philippines.

Extrêmes dévastateurs

L’un des plus pitoyables est sans doute Mobutu, un agent de la CIA, installé à la tête du Congo pour tenir ce grand pays si riche en dehors de l’histoire et du progrès. Lorsque son heure a sonné aux yeux des Occidentaux, il ne trouva même pas un ami compatissant pour essuyer ses larmes qui coulaient à flot, ni un hôte reconnaissant pour lui offrir le gîte. Il est mort dans une atroce solitude, dans la misère morale, rongé par les remords, la richesse accumulée par le détournement accentuant sa tristesse et sa peur, au lieu de les apaiser.

Voilà comment on peut finir  en comptant sur les USA et les Occidentaux en général.

Les initiatives de décision, en Amérique, ont deux sources. La première ce sont les institutions, c’est-à-dire les monstres froids qui n’ont pas de morale, ni de mémoire. L’autre source, qui est plus souveraine et plus imprévisible encore, c’est l’opinion publique. Elle est despotique. Si nous en croyons l’écrivain Stendhal ; ‘’l’opinion publique  est faite par les sots.’’ En Amérique plus que partout d’ailleurs.

En Amérique, il y a du tout, il ya certes de grands penseurs, de grands écrivains, des idéalistes de toutes les espèces et même  de celles qui se sont éteintes ailleurs. Mais toutes ces catégories ne sont pas représentatives de l’Amérique. Même les savants, les scientifiques, les ingénieurs, les chercheurs, en tous domaines, ne sont pas représentatifs. L’opinion est tenue par  l’Américain moyen et il n’est pas forcément  averti, ni instruit. C’est paradoxal, mais c’est ainsi.

Une étude publiée cette année même, 2018, fait ressortir que seize millions d’américains pensent que le lait chocolaté vendu dans les épiceries, provient des vaches marron.

Qu’est ce qui peut empêcher ces 16 millions auxquels s’ajouteraient  16 millions d’une autre espèce de croire que les Arabes sont anthropophages, d’assiéger  la Maison Blanche et d’exiger l’envoi de force et d’urgence d’une mission d’inspection pour vérifier que dans leurs congélateurs, il n’ y a pas de chair humaine ou que simplement l’horreur est avérée et qu’il faut envoyer sur leurs capitales des missiles ‘’intelligents’’ pour les dissuader d’une pratique interdite par la Bible et que les Mundugumor d’Océanie eux-mêmes, ont abandonnée.

Sans aller jusqu’à ce phantasme outré, toute rumeur moins fabulée, un tant soit peu plausible, ou toute manipulation malveillante peut entraîner une société pareille à des extrêmes dévastateurs, parce qu’elle ne craint pas d’autorité et elle n’est encadrée que par une Presse qui la caresse dans le sens du poil.

On ne peut donc se fier ni aux instances dirigeantes américaines, ni à leur opinion publique. On ne peut sortir indemne du commerce des Américains que par un miracle. Les Kurdes l’ont vérifié, l’année dernière, à l’issue d’une amitié de plus de 50 ans.

Une chose ne doit pas faire illusion : les gesticulations actuelles entre d’une part les USA et d’autre part les Iraniens et les Turcs. Elles peuvent même prêter  à conséquence pour l’Iran du fait de son verbiage démagogique à propos de la Palestine, destiné justement à amadouer les Arabes, mais aussi de l’hostilité des Israéliens à l’égard du régime des Mollahs. Mais il n’ya  pas d’incompatibilité fondamentale entres les Américains et les Iraniens, si on enlève à ces derniers leurs turbans. Enlevez aux iraniens le rôle d’épouvantail que joue Khamenei et la lune de miel revient entre les Américains  et notre voisin de l’Est  comme elle l’a toujours été, c’est-à-dire intime.

Obscurantisme politique

Les Iraniens et les Turcs n’ont jamais été allergiques à Israël et ont vécu en bonne intelligence avec l’Etat hébreu depuis son existence. L’incompréhension est due à leurs prétentions à diriger la région et à ne plus se contenter de manger dans la main d’un maître. Il y’a un prix à payer : celui de prendre ses distances à l’égard d’anciens alliés, déconsidérés dans la région  et de tenir un verbiage de nature à attirer les Arabes, en plein désarroi. Dans ce jeu, les Américains sont bien autorisés à pincer de temps en temps  l’oreille des Turcs et des Iraniens.

L’incompatibilité des Occidentaux avec les Arabes, elle, est fondamentale. Les Arabes sont rejetés, quels que soient leurs dirigeants ou leurs régimes politiques. C’est même une question de civilisation où entrent les réminiscences du passé lointain et des scories de la période contemporaine.

Quelle part ont les Sarrasins dans la conscience collective et les luttes des Croisés, bénis par le Pape, et rejetés de la Terre Sainte, il y a des siècles ? Quelle part à la diabolisation des ‘’Fellagas’’ dans les années 1950 au Maghreb et la haine que la Presse a entretenue  pendant si longtemps? Quelle peur injustifiée gardent les Occidentaux des discours incendiaires de Nasser, présenté comme un nouvel Hitler ?

Quelle surprise  amère a laissé dans les consciences occidentales la position de Fayçal et à sa suite les Emirs du Golfe, en 1973 – 74, sur le pétrole et la peur de retourner au transport à cheval et à l’éclairage à la bougie ? Toujours est-il que Fayçal a été assassiné sur ces entrefaites.

Il y a peut être plus. Il faut chercher d’où nous vient cette ‘’malédiction’’,  que notre zone est l’un des principaux foyers de tempête et d’inquiétude pour les Occidentaux et qu’ils refusent de dialoguer avec nous et n’acceptent l’amitié que nous leur offrons, sans même de conditions, que du bout des lèvres, et encore à un prix exorbitant, qui ressemble   fort à un chantage dans une prise d’otages.

Israël et son hostilité n’expliquent pas tout. Si c’était seulement Israël, c’eût été dans l’intérêt de ce protégé chéri qu’ils acceptent notre amitié pour mieux ménager, dans la confiance réciproque , une issue au différend  israélo-arabe.

Le problème risque d’être plus insoluble, d’être une appréciation prospective  qui considère notre potentiel humain, économique et stratégique quantitatif, voué, par nature à évoluer vers le qualitatif, dans 30 ou 40 ans, et d’être en lui-même un danger potentiel, une menace latente, pour leur position dominante, qu’il faut entraver  coûte que coûte, par une espèce d’obscurantisme politique avant qu’il ne se révèle une nouvelle Chine.

Mais nous n’en sommes pas là. Une nouvelle fois, pour notre existence en tant que peuple autonome, qui peut se moderniser, qui peut se développer, qui peut résoudre simplement ses problèmes élémentaires de vie, il faut d’abord échapper  aux tentatives immédiates, à l’offensive d’autres sous-développés de nous dominer, de nous diriger.

Si nous sommes prédestinés  à être dominer, mieux vaut  l’être par des gens civilisés et intelligents qui y mettent au moins les formes, en enrobant leurs agissements et leur rhétorique de quantité de considérations comme les droits de l’homme, les droits des peuples et qui ne piétineront pas l’Habeas Corpus.

Il est temps pours les Arabes de prendre leurs responsabilités, tous les arabes, dirigeants et citoyens.

Lorsque les Arabes se sont ressaisis après la tombée de la nuit turque sur eux- sous le nom de califat Ottoman – et ont compris quelque peu la nouvelle marche du monde, ils se sont jetés, quels que soient leurs positions, dans la lutte anti-Ottomanne. Même les théologiens, avant que les nationalistes arabes d’étiquette ne se constituent, ont pris leurs responsabilités. Les prêches du fameux théologien Mohamed Abdel Wahab ont été les premières, selon les historiens, à ébranler la domination turque dans la presqu’île arabique.

A l’heure actuelle, quelques rares dirigeants ont eu la lucidité et le courage de prendre la tête du combat : Le Prince Mohamed Ben Salmane, le Prince Mohamed Ben Zaïd et le Président Sissi n’ont pas accepté de baisser la tête devant le danger. Ils ont ranimé l’espoir et créé la confiance. Le grand penseur, théoricien  du nationalisme arabe, Michel Aflaq, que beaucoup ne connaissent que de nom, mais dont l’œuvre est une source incomparable de force pour celui qui pense à la Nation arabe dit : ‘’ il suffit qu’un seul individu arabe ait confiance en lui-même pour que toute la nation arabe ait confiance en elle-même ‘’.

Le devoir de tout arabe sincère et honnête vis-à-vis de sa partie arabe, dans cette étape si cruciale, est d’être  de corps et, s’il  ne peut, de cœur avec Mohamed ben Salmane, Mohamed ben Zaïd et Sissi.

Dans ce combat, la sagesse élémentaire exige que tous les facteurs et tous les tuteurs de résilience soient renforcés.

D’aucuns voient ce renforcement par une action informelle mais suivie, sous la forme de congrès sectoriels ou généraux arabes visant à créer la cohésion et l’appui au Prince Mohamed ben Salmane, au Prince Mohamed ben Zaïd et au Président Sissi et à éclairer le chemin pour tous les citoyens arabes.

D’autres ont tendance à croire que la force viendrait, serait extraite, de réformes institutionnelles au niveau des Emirats Arabes Unis et du Royaume d’Arabie Saoudite et notamment par la promulgation de Constitutions et la création de parlements élus, ses réformes pouvant aller jusqu’à la suppression du terme saoudite dans le nom du royaume.

D’autres encore estiment que la force de Mohamed ben Salmane est tributaire de l’amélioration des conditions de vie de la masse populaire dans les campagnes, les villages et la périphérie des villes.

Ce genre de politiques et de réformes relève naturellement de la seule appréciation et de la seule responsabilité des dirigeants concernés.

Ce qui est général, et concerne tous les Arabes, la tâche actuelle la plus urgente et la plus exaltante, est de faire front commun et d’apporter appui et soutien aux hommes qui refusent que les Arabes, une nouvelle fois, perdent leur âme et la notion même de leur nationalité, de leur appartenance civilisationnelle, devant l’arrogance et la perfidie des nouveaux Sassanides, en mal de revanche.

C’est seulement en rejetant les Perses hors de nos frontières que notre existence aura un sens et que nos aspirations à la dignité et à la liberté seront fondées. A ce moment-là, le projet majeur qui veut réconcilier les Arabes avec l’histoire , c’est-à-dire la marche créatrice du temps historique, les réconcilier avec  les exigences de la vie et les réintroduire dans l’axe de la civilisation, prendra pleinement toute sa signification.

M.Y.B

le calame

Partagez