Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Soutenons et protégeons Samba Thiam, soutenons les principes, par Boubacar Diagana & Ciré Ba

Boubacar Diagana et Ciré Ba – Les clameurs du «discours de Ouadane» se sont évanouies cédant la place aux interrogations.

Qu’adviendra-t-il des mots? Que restera-t-il de cette « invocation rituelle », que sont devenus les appels à l’unité nationale, des exhortations à «dépasser les survivances des injustices», à «rompre définitivement avec les préjugés et les stéréotypes» et à en «apurer les discours et les comportements»? Les mots survivront probablement.

Les actes ne suivront pas. Perdureront les comportements et les pratiques de toujours. On sait à quel point ils sont à rebours des incantations «ouadaniennes».

Les faits sont têtus

Ils demeureront ce qu’ils sont, résisteront et finiront par disqualifier totalement les incantations. C’est qu’ils sont, et de loin, de meilleurs révélateurs de la réalité profonde d’un pays, du pays, et du visage démasqué de ceux qui le régissent : un pouvoir évoluant en circuit fermé, fait d’entre-soi, fondé sur l’exclusion, le racisme, les discriminations, les pratiques éliminationnistes, d’invisibilisation et d’effacement des «indésirables». Des pratiques anciennes et ancrées qui persistent avec une implacable constance à harceler et à frapper toujours les mêmes.

La communauté et le mouvement négro-africains mauritaniens en sont la cible désignée et permanente. Les haalpulaar en ou ful6e sont de cette cible le cœur. Tous sont relégués au rang de parias et sont boudés par l’action et la parole publiques. Le discours de Ouadane ne pouvait faire exception. Il n’a pas fait exception. Le lire attentivement suffit pour s’en persuader. Qui sont donc identifiées à travers ces «franges qui ont permis de venir à bout des conditions naturelles difficiles»? A qui songeait le chef de l’Etat quand il vante ceux sans les « efforts légendaires » desquels « la cité n’aurait pas vu le jour et n’aurait pas survécu et résisté aux aléas du temps » ? Il n’y a d’ailleurs aucun mal à célébrer ceux qui le méritent. Bien au contraire. Encore faut-il les nommer. Ce serait tellement mieux. Comme tout discours, surtout quand il se veut porteur de récit réputé national, celui de Ouadane est situé. Il l’est au sens strict du terme : topographique. C’est tout.

Et c’est ce qu’a compris Samba Thiam écrivant très simplement : « j’ai lu le discours de Ouadane. Il ne me parle pas ; Il ne nous parle pas» et désignant ses vrais destinataires : «il semble s’adresser aux Haratine-Abeid». Nous y voilà. A ce stade, une précision s’impose. Elle est loin d’être superflue car veillent les censeurs sans scrupules et en mal de polémiques intéressées. La précision est typographique. Avez-vous observé que dans le texte de M .Thiam, les mots Haratine et Abeid sont séparés par un tiret , un signe distinctif, censé tout naturellement distinguer? Il n’y avait, à dire vrai, pour qui est honnête, dans le propos aucune équivoque, aucun jugement de valeur, a fortiori péjoratif. Juste l’énoncé d’un fait. Pourquoi alors les réactions qu’il a suscitées? Qui a sonné l’hallali, lancé la chasse à courre et déclenché la curée ciblant nommément un homme, un dirigeant politique?

Indexer clairement le dirigeant politique Samba Thiam, c’est l’exposer dangereusement à la vindicte populaire

Décréter (à tort de surcroît) que cet homme est à lui seul l’ennemi juré d’une communauté qui, comme toutes les communautés humaines, peut receler des extrémistes, des maximalistes, c’est l’exposer et exposer ses proches à des risques. Qu’est-ce qui peut donc bien expliquer ou justifier le départ que l’on dirait concerté de tirs au bazooka dans la même direction? D’où vient la belle synchronisation qui fait se coordonner des acteurs qui, d’ordinaire, ne font pas cause commune? Comment, en clair, expliquer l’alliance de suprémacistes et racistes maures avec un leader autoproclamé, fut-il de seconde zone, de la communauté et de la cause haratines? Précisons à toutes fins utiles que cette communauté, pas plus qu’aucune autre composante nationale, n’est en tant que telle concernée par les présents questionnements. Cela devrait aller sans dire mais au point où nous en sommes, cela ira forcément mieux en le disant. Et c’est triste. A qui la faute? Principalement aux amateurs de débats inutilement incendiaires.

« Droit de réponse aux propos graves du président des FPC». Tel est le titre dramatisant à souhait d’un article surjouant l’indignation et dont le signataire est réputé pour n’avoir ni retenue ni pondération. Son texte d’une violence aussi inutile qu’incompréhensible impute mille et un griefs au dirigeant des Forces Progressistes du Changement (FPC) dont celui et, en fait le seul explicité, d’user d’un « qualificatif irrespectueux à l’adresse de toute la communauté Haratine» et «de traiter toute la communauté Haratine de Abeid». Vous avez bien lu : toute la communauté Haratine! Et de poursuivre, menaçant à l’égard du président Thiam: «Osera-t-il nous sortir qu’il ignorait le sens et la différence entre ces deux noms, dont l’un est le contraire de l’autre». «Haratine veut dire affranchi alors que Abeid veut dire esclave». Nous y revoilà. Aussi curieux que cela puisse paraître, il est donc reproché à Samba Thiam, de la part de celui-là même dont le combat contre cette pratique ignoble est le credo, d’avoir décrit (et non « traité ») d’« esclaves » ceux qui, de manière ignoble, sont considérés et traités (cette fois le mot est approprié) comme tels par certains de nos compatriotes.

Le sens de la stigmatisation est bizarrement inversé. On ignorait que dire d’un dominé que c’est un dominé, d’une victime de discrimination que c’est une victime de discrimination, c’était la « traiter» ou l’insulter. Et pourtant ! «Au nom de quoi Samba Thiam continue de vomir publiquement la communauté Haratine»? Rien évidemment n’accrédite cette accusation absurde dans le texte incriminé. Il suffit de s’y reporter. Une fois encore, curieux raisonnement que celui qui considère que nommer des dominés, des victimes, des exclus, des asservis et par là même dénoncer les dominations, l’exclusion, l’asservissement d’êtres humains, ce serait donc «vomir» les intéressés. Les arguties sémantiques servant de bouées auraient-elles plus d’importance et de pertinence que la réalité de la domination? Faisons abstraction de la distinction établie par M. Thiam lui-même. Devrait-on considérer que le simple fait d’être « affranchi » efface par lui-même ipso facto la domination en tant que rapport, le mépris, les représentations et la chaîne des séquelles générées dérivant du statut antérieur? Dans ce cas, quel est l’objet du combat des différents mouvements haratines d’hier et d’aujourd’hui? N’est-ce pas une tentative de minorer le combat nécessaire mené notamment par nos compatriotes haratines que d’exagérer des nuances renvoyant davantage à des statuts formels, de relativiser la réalité et les mutations du joug subi?

Le combat contre l’esclavage, la chosification de l’homme, ses séquelles, quels qu’en soient les auteurs et à quelque communauté qu’ils appartiennent, doit être mené par et au sein de toutes nos composantes nationales car il est tout simplement le nôtre. Le signataire de l’article au vitriol regrette que, «au lieu de se féliciter», Samba Thiam « exprime clairement son mécontentement vis-à-vis d’un discours du chef de l’Etat qui dénonce la discrimination tribale qui frappe une frange importante de la population mauritanienne». Comme si tel était l’objet des objections de M.Thiam. Qu’elle est curieuse, cette injonction à «se féliciter» et donc à féliciter le puissant de l’instant ! Serait-ce la vraie raison de la colère? L’outrecuidant M. Thiam a osé ne pas « se féliciter» du discours de Ouadane. Crime de lèse-majesté!

Dans quel but et pour quel gain? Le supprimer, le jeter dans la corbeille et vider celle-ci

Retenons au passage que, dans sa verve, le «polémiste » a, sans s’en rendre compte, donné raison à celui qu’il attaque quand il accole le mot « tribal» à discrimination. Est-il besoin de préciser que «tribal» et «national» relèvent de deux échelons différents? Et que si le chef de l’Etat a fait le choix de dénoncer des «discriminations tribales” c’est bien qu’il assume celui de s’adresser prioritairement à un segment de la population à ce sujet. On notera curieusement que Samba Thiam est accusé délibérément et allègrement de glisser vers les «Haalpoulaaren» (c’est l’orthographe choisie par l’intéressé) entendus globalement comme communauté dont les « adages féodaux» ne portent que mépris éternel et irréductible des haratines. Il est également question d’ «excitation brutale ethnicisée » pour qualifier le propos de Samba Thiam (accusé pourtant par ailleurs de ne représenter que lui-même) en réponse au discours de Ouadane. Double globalisation alors même que le texte est signé du seul Samba Thiam. On aurait voulu créer des tensions intercommunautaires qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

La logique de l’amalgame et du mensonge est en branle avec tous les risques de dérives qu’elle comporte et que comporte toute tentative de communautarisation de divergences politiques. Dans quel but et pour quel gain? La fuite en avant atteint sa vitesse de croisière quand sont brandis en guise de menaces à l’égard de Samba Thiam des textes dont une loi réprimant les «pratiques esclavagistes». L’outrance et la démesure atteignent leur comble. Samba Thiam fait figure d’esclavagiste. On touche le fond.

Le débat public mérite mieux. Il doit, il devrait être régi par des règles, s’inscrire dans un cadre et surtout respecter une certaine éthique. Tous les coups ne sont pas permis. On doit «viser» les idées et non la tête de ceux qui les émettent car viser la tête c’est tirer pour tuer. Quant à allumer la mèche de la division et des tensions entre nos communautés, c’est prendre le risque de l’irréparable. Merci d’en prendre conscience alors qu’il est temps.

Boubacar Diagana et Ciré Ba – Paris, le 25/12/2021

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CONTRIBUTION : Je suis Samba Thiam

Chaque fois que la vaillante jeunesse négro-mauritanienne résiste aux projets sournois d’assimilation de la part de l’Etat mauritanien, la stupidosphère   nationaliste arabe se déchaine contre le leader des FPC. Tels des bourdons, ils polluent les réseaux sociaux, empêchant la tenue de tout débat sérieux. Aux idées, ils opposent des invectives; face aux projets, ils objectent par la distorsion, devant une vision, ils répondent par la diabolisation.

Un membre de cette horde, Sidi Ali O. Balamash s’est fendu récemment jusqu’aux tripes dans un article insipide pour dégurgiter sa haine sur Samba Thiam, dont la détermination inébranlable face aux tentatives d’annihilation des Noirs de Mauritanie fait de lui une sorte de scélérat aux yeux de certaines franges de la communauté arabo-berbère. Et pourtant, tous ceux qui l’écoutent avec la raison, l’approchent sans arrière-pensées et le pratiquent sans parti pris, découvrent un homme loin de l’image de paria qu’on nous dépeint à tour de crises. C’est un homme politique qui pose les problèmes de fond, invite à leurs discussions et propose des solutions. Sa méthode à lui est franche, sans langue de bois, ni faux fuyants. Il ne fait pas dans le louvoiement et ne caresse pas dans le sens des poils. 

M. Balamash, dans une incohérence débile, juxtapose des énormités inouïes. Tantôt c’est ” les berbères sont des Arabes purs “, tantôt ” l’élite française d’aujourd’hui parle anglais” ; parfois ce sont ” les dialectes locaux”. Bref… aucune réplique consistante au texte de Samba Thiam sur le discours de Ouadane.

Juste quelques précisions en passant : les Berbères ne sont ni des Arabes purs ou des Arabes de piètre qualité ; ils ne sont pas arabes tout court. Si vous doutez encore, demandez à ce journaliste saoudien qui a requis l’exclusion des pays du Maghreb de la coupe arabe des nations par ce qu’ils ne sont pas…arabes !

Chaque fois que l’opportunité leur a été offerte, les Berbères ont choisi de ne pas être arabes, mais Amazigh. Ce fut le cas dans les pays du Maghreb y compris la Libye où des voix se lèvent de plus en plus pour exiger la reconnaissance de l’identité Amazigh du pays. C’est cette opportunité qu’on leur refuse en Mauritanie depuis la bataille de Shar bouba.  Youssouf ben Tachefin n’est pas un arabe, c’est un métis Sanhadja de mère noire.

Excédé par cette confusion entretenue, Nizar Al Qabbani, dans un texte devenu célèbre exprime son agacement ainsi: << Non, nous ne sommes pas des arabes. Assez de mensonge, de tromperie, de fraude, de faiblesse, d’impuissance et de peur. Le syrien n’est pas arabe, l’irakien n’est pas arabe, l’égyptien n’est pas arabe, le libanais n’est pas arabe…Nous sommes des levantins, nous sommes des byzantins, des syriaques…nous somme des phéniciens>>.


Bien qu’agaçantes, ces sorties des Balamash et de son genre ne doivent ébranler aucune personne avertie. Ce sont là, les derniers soubresauts d’une bête à l’agonie, une sorte de baroud d’honneur de mauvais aloi. En effet, depuis que leur tête pensante, Al Mal-oune Saddam a été retiré du trou dans lequel il se cachait comme un rat d’égout et que le régime du rejeton de leur éminence grise ne tient en Syrie qu’à l’aide de l’ennemi juré “Al Fours Al majous”, les baathistes authentiques se sont terrés de disgrâce. Les nôtres, toute honte bue, continuent à s’acharner sur la communauté noire à la poursuite de leur chimère renvoyée aux calendes grecques partout dans le monde arabe.


Souweidi Ali conteste tout de go à notre président l’emploi du prénom “nous” remettant en cause son statut d’un des leaders de la communauté négro-mauritanienne. Laissez-moi vous dire, monsieur, que Samba Thiam parle pour moi, il parle pour Amadou Sarr, la fille de notre martyr Sarr Amadou, il parle pour Thomas Diallo sauvagement agressé par la soldatesque du régime. Il parle pour toutes les victimes du racisme d’Etat en Mauritanie, il parle pour tout le pays. Il pense ce que nous pensons; il dit ce que nous disons, seulement mieux et avec un courage rarement égalé.
Le discours de Ouadane ne nous parle pas. Il ne nous parle pas parce qu’il fait fi de nos réalités quotidiennes, faites de marginalisation politiques, d’exclusion économique et d’oppression culturelle, le tout enrobé dans une perfide sournoiserie et amplifiée par le jacassement des acabits de la trempe de O. Balamash avec une insolence sans commune mesure.


Le Président Ghazouani ne s’adresse pas à nous, car l’unité nationale qu’il prône nous exclut de facto. Il veut la faire sur nous, pas avec nous. Son unité nationale, à lui, passe sous silence la question de cohabitation, pour nous la principale contradiction. C’est une invite à la communauté dominante à taire ses querelles pour préserver son ascendance. C’est une sorte d’appel à un sursaut face au péril noir. C’est ainsi que nous l’analysons, eu égard à l’absence totale de nos préoccupations. L’accaparement des terres de la vallée ? Ni vu ni entendu. Le non enrôlement des négro-africains ? Une pure invention de Samba Thiam et de ses gens. Le non-accès des enfants noirs aux écoles d’excellence ? Pas de souci, elles sont faites pour les excellents…

Voilà pourquoi le discours de Ghazouani à Ouadane ne nous parle pas.

Par contre l’autre discours de Ouadane, le sermon de l’imam de la mosquée nous a donné en partie, du  baume au cœur. Un exemple de courage et de piété, cet homme de Dieu n’a pas manqué de rappeler au président ses obligations envers ses administrés, et l’a tenu responsable des malheurs de son peuple, notamment l’effusion de sang et le détournement des deniers publics par la classe dirigeante.

J’aurai aimé savoir la réaction de O. Balamash sur cet autre discours de Ouadane.

La Lutte continue

Abou Hamidou Sy

FPC/Amérique du Nord

20 Decembre 2021

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Le combat de nos langues nationales: Reponse A SAKHO

Il y a quelques mois, j’avais fait une réponse détaillée à un texte de Monsieur Sakho sur la transcription des langues en Mauritanie. Mais après avoir vu sa récente vidéo, je crois que j’avais un peu ‘surestimé’ la nature intellectuelle de son propos !
La seule question que je me suis posée après avoir vu la récente vidéo de Monsieur Sakho à propos de la transcription des langues est de savoir si ce Monsieur était vraiment à sa place…
Sait-il vraiment de quoi il parle? Connait-il seulement les enjeux de cette gigantesque question sous ses aspects primordiaux?
Professeur? Okay. Mais on en connait des nullards aussi.Chercheur? Peut-être. Mais on en a vu des improductifs !Donc, on doit se référer aux oeuvres et à leur qualité. Quelles sont les siennes sur cette question? Quelles sont les siennes tout court?
Il ne faut pas permettre aux individus en mal de création intellectuelle de venir saborder une construction de plusieurs générations. Venir piétiner l’oeuf et empêcher sa maturation. Nous renvoyer plusieurs décennies en arrière. Le classique de l’improductivité, de l’infertilité intellectuelle. De celui qui vend une position académique (Dr, Prof, que sais-je encore) en lieu et place d’idées novatrices à même de faire fructifier le contenu de plus d’un demi siècle de lutte, de sueur et d’essais. 
Ces langues sont une affaire de plus d’une vingtaine de pays. Aucune irresponsabilité idéologique, incarnée en une solution nationale, ne permet de les ‘localiser’ et d’y introduire des barrières aussi isolatrices. Si vous avez un peu de force, essayez de penser donc au-delà des frontières, ne serait-ce que pour vous conformer à la réalité de votre sujet. Et vous vous rendrez compte de combien grande est la bêtise consistant à vouloir adopter une transcription différente selon les pays.   Sinon, vous pouvez continuer de jouer le rôle du guignol de l’histoire et de la marionnette d’une politique adoptée par un système qui affiche ses intentions de tailler la Mauritanie à l’image qui lui sied: tout devrait être arabe, sentir arabe, parler arabe, écrire arabe, chanter arabe. Vous resterez alors un pion à déplacer sur l’échiquier de ce système.
Mouhamadou Falilou Sy dit Pullo Gaynaako

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CONCERTATIONS SUR L’EDUCATION, ENCORE UNE FAUSSE ROUTE

Comme faisant partie du calendrier socio-politique de notre pays, la réforme de l’éducation est devenue un sujet recurrent. A chaque régime sa partition, il n’est donc pas étonnant que Ghazouani s’y mette à son tour pour tenter de ressusciter une école à l’agonie. Il est fort à parier que cette nouvelle entreprise sera vouée au même sort que les précedentes, tant la démarche est incohérente. 

En effet, vouloir isoler la problématique de l’éducation nationale du contexte général qui a toujours prévalu en Mauritanie est assurément faire fausse route. 

Certes l’école est en déliquescence, mais c’est aussi le cas de l’administration, la justice, l’économie…bref, c’est l’Etat qui est déliquescent dans son ensemble. Dés lors, il faudrait une approche globale qui s’inscrit dans une dynamique de refondation totale de notre pays. Il est illusoire de vouloir bâtir un îlot d’excellence dans un océan de médiocrité.

L’éducation n’est pas une fin en soi, mais un maillon d’un processus bien établi de construction d’un État  aux normes bien définies, avec des citoyens qui adhèrent à certaines  valeurs. En un mot, l’école est une tentative de matérialisation d’une certaine volonté. Les hautes autorités émettent une intention, transformée en plan, puis en programmes, enfin en objectifs que les enseignants essayent d’atteindre. 

Une école de qualité découle d’une volonté politique clairement exprimée, sans arrières pensée hégémoniques, qui s’articule autour des questions suivantes. Quel savoir ? Avec quel savoir faire ? Pour quel savoir être? Autrement dit quel citoyen veut-on former, quel État veut- on bâtir et enfin quelle nation veut on fonder.

La Mauritanie est l’un des rares, sinon l’unique pays au monde ou l’école a produit exactement l’effet contraire. Supposée inculquer les vertus de la dure labeur, on y cultive le népotisme le plus primaire. Sensée raffermir l’unité nationale et la cohésion sociale, elle est le terreau du chauvinisme arabe. Au lieu de l’idéal républicain on y initie à l’hégémonie culturelle arabo-berbère.

Les rapports de ces concertations qui circulent ça et là font état de la détérmination des autorites par le truchement de ses mandataires d’entériner la transcription des langues nationales négro-africaines en caractères arabes. Ce fait, s’il s’avère traduit d’une part la mauvaise volonté de l’Etat d’introduire ces langues dans le système éduactif et d’en faire des outils de communication et de travail dans notre pays, d’autre part un des derniers jalons du processus  d’arabisation inéluctable des négro-mauritaniens.

Faut il rappeler que le Pulaar, le Soninke et le Wolof au delà de leur caractère national, ce sont des langues africaines, par conséquent la question de leur transcription, par soucis de cohérence et d’harmonisation doit être traitée à l’échelle continentale. C’est à quoi l’UNESCO s’est attelée depuis 1966 à la réunion du groupe d’experts pour l’unification des alphabets des langues africaines. Plus récemment, à la rencontre de Niamey en 1978, toujours sous l’égide de l’UNESCO, les experts ont recommandé l’adoption de l’Alphabet Africain de Référence. C’est ce cadre et ce cadre seulement qui doit servir de canevas pour le traitement de nos langues nationales. La démarche cavalière à laquelle on assiste en Mauritanie équivaut à renoncer au système métrique pour adopter les mesures empiriques.

Il ne fait aucun doute que ces concertations, entrent dans le sillage des “réformes” de 1966 et de 1979 et ne visent qu’un seul but arabiser totalement le système éducatif national et d´assimiler culturellement les communautés négro-africaines du pays.

Abou Hamidou Sy

Secrétaire Général- FPC-Amérique.

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LA REPONSE DU PRESIDENT SAMBA THIAM AU MAIRE D’AOUJEFT

Il y a un peu plus de deux ans, en fin de matinée, je croisais, juste au rond-point de la BMD, un Monsieur que je ne connaissais pas , qui me fixa avec intérêt  et dans un élan de franche sympathie me tendit la main, comme enchanté de me rencontrer . De taille courte, moustache poivre-sel, il se présenta comme étant le maire d’Aoujeft . Il engagea la conversation et par glissement évoqua les pendaisons survenues au nord du pays pendant les années de plomb (aspect du Passif humanitaire) sur lesquelles, affirma-t-il , il  était prêt à témoigner… je  répondis pour dire que je prenais note , et que ce moment viendrait certainement un jour. Puis nous nous quittâmes…

Je rappelle à cet individu, ici, que c’est toujours le même Samba Thiam, avec les mêmes convictions et les mêmes positions de principe d’alors …Qu’est- ce qui a donc changé à ses yeux , aujourd’hui, pour me valoir d’être subitement catalogué comme ennemi de la ‘’nation ‘’ et voué aux gémonies, serais-je tenté de lui demander ?  

Ce Monsieur dit disposer de mes audios où j’incitais les populations de Lexeiba à protéger leurs terres ;  je l’invite donc  à les publier sans tarder  sur la toile …J’affirme que depuis la fin de la désastreuse élection présidentielle de 2019 , je ne me suis rendu nulle part dans la vallée du fleuve, ni rencontré aucune population , sauf à Mbagne ,récemment , pour des motifs de condoléances . Publiez donc Monsieur ces Audios, s’il vous plaît !

Pour quelles motivations cet individu se dresse aujourd’hui pour développer un discours truffé de mensonges, fabriqué sur la base d’un ramassis de ragots, si ce n’est à des fins de dénigrement, pour monter les uns contre les autres ? Le Système a ses tentacules et l’appât du gain facile ne cesse de pervertir les âmes, hélas ! Les retournements de veste dans notre pays ne surprennent guère plus, pour constituer presque la norme dans les comportements au quotidien…

J’aimerais, maintenant, toucher, de biais ,un mot sur ces ‘’ terres de Lexeiba’’  , en guise de réponse  à son propos …Je rappelle ce que j’avais écrit il y a quelques temps – et qui demeure- à propos de  l’article de Ahmed Sidy Baba, paru en novembre 2019 ; voilà ce que je disais  « ( Si) les terres d’Atar , des Hodhs, du Tiris ,relèvent du Trab –el bidhaans, comme le terroir de Sangrava appartient aux El- Maali et affiliés – refusé aux Meshdoufs- et LEMDEN à la parentèle du Président (feu) Sidy O cheikh Abdallah { ….}», pourquoi donc les habitants de Lexeiba ,à leur tour, devraient –ils  se priver d’ exercer le même droit sur leurs terres ancestrales  ? Ces mêmes Meshdoufs – ironie de circonstances – s’installent aujoud’hui , de force et non sans tension,  sur certaines portions du terroir des parents de  Messoud  Ould Bulkheir dans le Hodh  …  Encore une fois, si les terres d’Atar appartiennent aux Atarois ( aux gens du nord comme le laisse entendre un audio qui circule en ce moment sur la Toile ) pourquoi celles de la vallée ne seraient -elles pas aux autochtones de la vallée du fleuve ? La question est là !

Pour ma part, je suis un habitué des cabales contre ma personne … Hier Nous étions quelques-uns à subir, conjointement, les fourches caudines du Système et des groupes à sa solde….Je demeure le pestiféré , mais cela ne m’intimide pas outre mesure…Seul Dieu protège ! Je ne me tairai pas, je ne me coucherai pas .

Je salue, au passage, ces compatriotes arabo-berbères qui font preuve de courage…Le courage, disait Jaures, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas céder à la loi du mensonge triomphant ‘’.

Enfin je ne terminerai pas sans dire aux champions de l’amalgame et du renvoi dos-à-dos qu’il n’y a qu’un extrémisme et on sait où il se trouve … tout le reste est démagogie !

Samba Thiam

03 Octobre 2021

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