Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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FLAM, et le génocide de l’innocence par Hawa Tall

Image may contain: 1 person, smilingNo automatic alt text available.Je me souviens de ce mot, dans mes jeunes années, un mot en 4 lettre mais qui semblait en contenir des milliards, 4 lettre et l’avenir incréé. 4 lettre qui comme une berceuse a calmé l’angoisse qui engloutissait tout autour de nous. À y réfléchir cette angoisse habitait certainement le ventre de ma mère quand j’y séjournais. La peur… la peur, la démence qui s’est lentement, insidieusement insinuer dans le regards de ceux avec qui j’ai souri à la vie la première fois, levé la poussière sur le chemin de l’école… Puis la peur, le piège qui m’enferme, nous enferme, quand la fuite est la seule issu, et qu’il n’y a aucun endroit où aller.

  Les cris, les plaintes, le sang, la colère, les vies qui s’évaporent. La jeunesse brisée. Un millier d’années de frustration, un monstre d’obéissance, la cadence des pas.  Identité. Une identité, Mon identité, les murmures, le silence, la nuit, la nuit… les nuits… les portes closes. Les portes fracassées…Les regards impuissants des parents, rien n’est plus inhumain que de rendre un parent incapable de cacher sa défaite.

Puis le mot est arrivé à mes oreilles, comme un prophète, un frein, un mur, une protection, comme la voix,  la voie des ancêtres, FLAM…. Comme une brise. Malgré le chaos, on soupire, on respire, non, nous ne sommes pas seuls, non, nous n’avons jamais été seuls, maintenant nous le savons… FLAM… FLAM, il ne m’évoque pas le feu, mais l’apaisement, la sécurité, la détermination qui fortifie notre courage, plus jamais ça. FLAM c’est le sentiment de ne pas être seul face à la folie meurtrière, au despotisme, c la protection contre ce que l’humain a de plus vil: coloniser le bien être des autres, coloniser les esprits, les identités.

  Et puis les visages se sont défroissés. Moi j’ai eu peur, depuis toujours, peur d’être dominée, peur de dérivée vers une culture, une langue, un mode de vie qui par essence me méprise et veut me soustraire à moi, à mes racines à ma terre, au Dieu de mes ancêtres. Autant sucer l’encre de ma peau, effacer les mots sur ma langue, détruire l’enclos des vaches, décercler la case, détourner les fleuves, arracher les arbres, autant reverser nos calebasses de lait, manger nos vaches. Oui autant faire tomber le ciel, et détruire la terre. La vie est ce qu’elle est parce que je suis ce que je suis, vous êtes ce que vous êtes parce que je suis ce que je suis. Sans ce que je suis rien ne sera, ni l’arabe, ni l’Arabie ni l’arabité, ni la Mauritanie encore moins Coppolani. Tu es parce que je suis!

Voilà comment sans connaître la portée politique de cet organisation, elle a forgé en moi la conviction et la fierté d’être noire et peulh. Ce pays ne se fera pas sur le cadavre de ce que je suis. Mon militantisme se résumait à refuser de parler, de comprendre d’étudier l’arabe. Je ne voulais même pas avoir une bonne note en Arabe, c la peur qui a planté le rejet. La tentative de viol brutale de ce que je suis. 

FLAM a donné une conscience politique à tout les Mauritaniens, et aux bourreaux, la conscience d’avoir franchi la ligne rouge, d’être aller trop loin.

FLAM n’est pas qu’un parti politique, FLAM c la petite flèche planté dans le flan de la bête immonde, dans la flèche la graine, la graine qui germe, et qui germe, et fleurie sur le cadavre de ce que je ne veux pas être, de ce que nous sommes pas sensés être.

Je ne suis pas flamiste, la Flam à juste calmer mes angoisses, la où mes propres parents étaient impuissants. FLAM c le tapi où repose ma force…. C comme un œuf que je couve, c mon espoir, un talisman.

Puis j’ai rencontré Samba Thiam, celui qui a dit “Si tu parle ta langue, je parle ma langue”. C le continuum, de ce que j’attendais d’un combattant de la liberté. On ne peut être un homme politique dans une situation de domination, on est un combattant. Enfin c mon avis. Un combattant ne négocie pas avec son espace vital. Qd je l’ai vu en chair et en os, il est Si modeste, Si peulh, Si foutanke, Si comme moi, Si comme Mon père, Si comme Mon frère, Si comme tout ceux qui sont comme lui, des opprimés. Ce qu’il a de Si spécial c d’avoir compris le système. Ce qu’il a d’intelligent c de mettre son oppresseur au même pied d’égalité que lui. Tu n’es pas mieux que moi, l’arabe n’est pas au-dessus du Poular ou du Soninke ou de toute autre langue. L’arabe n’est pas sacré, les arabes ne sont pas plus sacrés que les autres. FLAM n’est pas un espoir,  il est ce qui allume l’espoir. Il est ce qui révolutionne les cœurs, il est ce qui porte le changement, il est la FLAM qui éteint la peur… et fait germer la lutte…

Je tiens à préciser que je ne suis sous influence d’aucune drogue, j’ai pas été payer par Israël, ni aucune organisation sioniste, ou homosexuelo-lesbiano-laïque. Aucun membre de ma famille n’est sous une menace directe de cette organisation raciste et séparationniste, sudiste qui veut soustraire une Mauritanie paisible à son milieu naturel arabe que sont les FLAM… je suis juste racistement, exclue et dominée comme eux…

Hawa Tall.

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Hymne national, drapeau et régionalisation : Pour quels desseins inavoués ?/Par le colonel (E/R) Oumar ould Beibacar

altNotre devise doit être corrigée pour mieux répondre aux aspirations de notre peuple. Compte tenu de notre diversité, la chose la plus importante pour notre communauté est sans aucun doute son unité. Cette unité ne peut se fonder que sur l’égalité citoyenne. Cette égalité citoyenne ne peut se concrétiser que par une justice forte, consensuelle et indépendante. On peut donc remplacer notre devise actuelle : Honneur-Fraternité-Justice par une nouvelle devise plus constructive et plus citoyenne: Unité-Egalité-Justice. Cette devise doit être le serment de chacun de nous, le fondement de notre République, l’équilibre indispensable à notre survie, l’idéal qu’il faut défendre coûte que coûte.

 Notre hymne national

Notre hymne national, est un habile plaidoyer poétique du salafiste (dans le bon sens) Cheikh Baba ould CHEIKH SIDIYE, écrit en 1890, une dizaine d’années avant la colonisation, pour un retour aux sources de l’islam sunnite, consécutif à la montée en puissance des confréries souffistes, soutenues par des entités guerrières laïques et sanguinaires partisanes de la raison du plus fort.

Son choix par les bâtisseurs est doublement significatif. D’abord il permet d’immortaliser le père de la pacification, Baba Ould CHEIKH SIDIYE, le vainqueur. Ensuite il concrétise l’appel à un islam limpide que pratiquaient le prophète Mohamed PSL et les quatre khalifes, et qui consolide la foi en Allah et en lui seul, sans aucun intermédiaire. Un Islam dont on avait beaucoup besoin au moment de l’indépendance, car notre société était dominée par un ordre tribal arabo-berbère et négro-africain séculaire, caractérisé par la violence, la terreur, l’arbitraire et le recul des valeurs islamiques.

Cependant, l’hymne national est un chant patriotique qui doit vanter l’identité du peuple, son unité, ses valeurs, ses gloires, son intégrité territoriale, et inciter au dévouement, au sacrifice et à l’abnégation pour la patrie. Il doit être capable de galvaniser le peuple, tout le peuple sans exception aucune. Aujourd’hui on peut solliciter notre million de poètes, pour nous produire quelques vers pour compléter le poème de Baba. Des vers plus enthousiastes qui font l’éloge de notre diversité, qui immortalisent notre gloire commune et qui prônent l’inviolabilité de notre unité et l’intangibilité de l’intégrité territoriale de notre chère Mauritanie.

Pour obtenir l’adhésion du peuple tout entier, l’hymne national doit nécessairement citer les quatre composantes du peuple mauritanien. A savoir les communautés beidhane, peulh, soninké et ouolof. Il doit être traduit en hassania, en poular, en soninké et en ouolof et récité par tout le peuple sans exception aucune en arabe et dans les quatre langues nationales

Notre hymne doit  être vulgarisé, car bien que sa musique soit quasiment connue par tous, très rares sont ceux qui le récitent, or l’hymne doit être récité par tous les citoyens, sans exception aucune. En novembre 1984, nous étions trente-cinq officiers, 24 gendarmes et onze gardes, en stage d’application à l’école des officiers de la gendarmerie de Melun en France, notre commandant de brigade nous avait demandé le texte de notre hymne national. Aucun de nous ne savait un seul mot de ce beau poème. Un officier de la gendarmerie nous proposa : « Ould Daddah gass ndar … Ould Daddah est parti à St Louis …» un autre gendarme lui répliqua : « Non ça c’est l’hymne des enfants ». Donc nous avions deux hymnes l’un pour les adultes et l’autre pour les enfants !

Un autre officier prétendit que c’est : «  Sirou vi hima Allahi el Emine Kounou jounda rabi Elalamine … Allez sous la protection d’Allah, Soyez les soldats du Tout Puissant …».Ce chant nous l’avions chanté comme élèves – officiers, pendant deux années consécutives à l’Emia d’Atar. Les sous-lieutenants, Ngaidé Aliou Moctar et Felix Henry Negri nous en  donnaient le ton. Paradoxalement, durant toute notre formation on ne nous avait jamais parlé  de notre hymne national.

Personnellement, sans connaitre le poète, je croyais que notre hymne était : « Haza akhirou Nomina, Biladouna la Techteki … » «  C’est notre dernier sommeil, chère patrie ne te plains pas… » Parce qu’on nous faisait chanter ce poème à l’école primaire. Pendant mon enfance j’avais aussi entendu plusieurs fois les militaires le chanter. Après l’établissement des relations diplomatiques avec le royaume chérifien en 1969, on avait cessé de chanter ce poème puisqu’il dénonçait les revendications marocaines sur notre pays.

Profitant d’un week-end à Paris, j’avais pris contact avec notre ambassadeur Ely ould ALLAF, l’un des bâtisseurs, compagnon du père de la nation, pour lui demander le texte de notre hymne. Il m’avait répondu que l’hymne est un poème de Baba ould Cheikh Sidiye qu’il ne récitait pas ses mots mais qu’il contacterait le ministère des affaires étrangères pour me trouver ce poème. Je l’avais rappelé à plusieurs reprises, et jusqu’à la fin de notre stage en juin 1985, le ministère n’avait donné aucune suite à sa requête. Il faut dire que la révolution de palais du 12-12-1984, nous avait fait oublier cette histoire de texte de l’hymne national.

De retour à Nouakchott, j’avais rencontré le capitaine Mamoye DIARRA, et je lui avais demandé ce qu’il savait sur l’hymne national. Il m’avait répondu : « Je suis moi-même musicien de spécialité, notre hymne national est un poème de Baba ould CHEIKH SIDIYE, chanté et composé par Sidatty ould ABBA dans sa tidinit dans le noir de Vaghou et je l’avais personnellement accompagné à ST louis,  en vue de transformer la musique traditionnelle en une musique moderne pour avoir une portée mondiale. Depuis l’indépendance, la musique de la Garde était exclusivement chargée de l’exécution de l’hymne national à toutes les occasions, étant la première musique dans les forces armées et de sécurité nationales.»

En effet, la fanfare des gardes-cercles avait été créée en 1945 à Saint-Louis du Sénégal, avant d’être transférée à Rosso d’où elle animait les rares cérémonies officielles à Nouakchott. Elle sera définitivement installée dans notre capitale en 1962.

Le père de la Nation, avait demandé par note  N 114/PR du 27 janvier 1964 de mettre à la disposition du ministère de la Défense, le personnel de la Garde nationale faisant partie de la fanfare, pour être transféré à l’armée nationale afin de constituer le noyau de la musique militaire. Avant de se rétracter dans une lettre N 1519/PR/SGDN/EMN/BP, en date du 8-12-1964, évoquant les multiples avantages que  perdraient les éléments transférés, qui n’étant pas volontaires pour servir dans l’armée, risqueraient de démissionner massivement. Et par conséquent, il  avait demandé leur maintien dans leur corps d’origine  en attendant que l’armée puisse constituer une fanfare avec ses propres moyens.

Conformément aux traditions militaires, c’est donc le droit d’aînesse qui avait attribué le prestige d’exécuter l’hymne national, au corps des gardes-cercles de Mauritanie créé le 30 mai 1912. Malheureusement le pouvoir militaire va nous voler ce prestige  avant de s’emparer des instruments et du personnel de notre musique qu’il ne nous rendra qu’en 2005, sur insistance d’un chef d’état-major issu du corps. La musique de la Garde était Initialement  habillée aux couleurs nationales, l’armée avait changé la couleur de sa tenue en bleu marine, sans doute pour mieux la camoufler, puis tout dernièrement la musique militaire a choisi le  rouge ocre en prélude, peut être, à l’immortalisation du sang des vaincus.

L’hymne est fixé par la loi, après plusieurs recherches dans le journal officiel de 1959 à 1978 je n’ai trouvé aucune trace de cette loi. Il semble qu’elle n’ait jamais été votée, c’est sans doute pour cette raison que les paroles de notre hymne sont quasiment inconnues. L’hymne national étant du domaine de la loi, on n’a pas besoin de consulter le peuple pour le changer. Il suffit de demander aux députés béni oui-oui de le faire, et ils le feront avec beaucoup d’enthousiasme.

Cependant, les détracteurs de la République ne visent pas l’hymne national. Ils visent le poète père de la pacification, le cheikh Baba ould CHEIKH SIDIYE, qu’ils veulent remplacer par le poète des razzieurs, pour l’effacer de notre mémoire. Ce mensonge ne passera pas. Il faut rappeler que le chanteur compositeur, père fondateur de notre hymne national, l’icône de la musique maure, le notable national Sidatti ould Elva ould ABBA attend depuis 56 ans ses droits d’auteur qu’il convient de lui régler immédiatement. Avant les amendements…

Notre Drapeau national

Après l’adoption, à l’unanimité, de notre constitution par l’assemblée constituante, notre très beau drapeau  sera hissé pour la première fois le dimanche 22 mars 1959 à Nouakchott. Ce drapeau  aurait été  inspiré par l’emblème de la République islamique du Pakistan, conçu par Sayed Amiroudine Kedwai en 1904 comme drapeau de la ligue musulmane, groupe politique qui prônait, pendant la période coloniale  la création d’une nation musulmane séparée sur le sous-continent indien. Il avait été adopté le 11 août 1947 comme drapeau de la République islamique du Pakistan au moment de l’indépendance.

Le croissant et l’étoile sont des symboles de l’islam. Le croissant représente le progrès et le calendrier musulman notamment le mois du jeûne, le mois du Hadj et les jours de fête ainsi que le début et la fin de l’an musulman entre autres. L’étoile représente le savoir, ces cinq branches symbolisent les cinq piliers de l’islam. On trouve le croissant et l’étoile, ensemble ou séparés, dans les drapeaux de certains pays musulmans comme le Pakistan, la Turquie, le Turkménistan, le Tadjikistan, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye, Djibouti, la Malaisie, la Somalie, l’Irak avant 1989, la Syrie, les îles Maldives,  l’Azerbaïdjan et l’Ouzbékistan.

D’après le père de la Nation : « l’esquisse de notre drapeau avait été suggérée dans ses grandes lignes, par un comité informel, un soir dans mon logement saint-louisien. Ce soir là, j’étais avec Ely ould Allaf, Ahmed Bezeid ould Ahmed Miske et Mohamedhen ould Babah alors tous trois étudiants… Au cours de notre discussion, je leur demandai leur avis sur notre futur emblème national, tout en donnant mon point de vue sur la question. Après un long échange de vues, nous sommes arrivés au drapeau que tout le monde connait et qui a fait le tour de la planète : vert avec étoile et croissant jaune d’or. » 

En ce qui concerne les couleurs, selon le capitaine Mamoye DIARRA, l’un des fondateurs de la République, issu du corps des gardes-cercles,  la seule institution paramilitaire qui avait assisté à Nouakchott à la dernière descente du drapeau français symbolisant la fin de la  colonisation, le dimanche 27 novembre 1960 à 18h. Ainsi qu’à  la première levée des couleurs nationales le lendemain, lundi 28 novembre 1960 à 9h symbolisant le début de l’indépendance de la République Islamique de Mauritanie. D’après lui, le jaune d’or représente la couleur du désert, où habitent généralement les maures, le vert représente la verdure de la vallée où habitent les négro-mauritaniens. En effet  les premiers drapeaux conçus au moment de l’indépendance, visibles dans certains films d’archives, avaient un jaune plus foncé de couleur sable et un vert  plus foncé proche de la verdure. Avec le temps les couleurs sont devenues plus vives, dans l’indifférence.

Le drapeau est créé par l’article 5 de la constitution du 22 mars 1959. Il est dimensionné par le décret 59 007 du 1er Avril1959. «  La petite dimension du drapeau est égale au deux tiers de la grande dimension, le croissant est placé au centre du drapeau, la convexité tournée vert le bas, l’étoile à cinq branches est placée à l’horizontale des pointes du croissant. » Très rares sont ceux qui respectent ses dimensions. La Gendarmerie nationale avait été chargée par décret présidentiel, que j’avais vu quelque part, d’assurer la confection du drapeau national, de faire respecter ces normes et de veiller à son intégrité. Une mission qu’elle a complètement oubliée.

Notre emblème national doit être traité avec beaucoup plus d’égard, puisqu’il incarne notre identité, notre fierté. Malheureusement les services publics n’ont aucune considération pour lui. On peut le voir flotter, amputé de sa moitié, de son tiers ou des deux tiers sur les différents ministères, sur des établissements scolaires, sur les  bâtiments de l’assemblée nationale, de la cour suprême, du  sénat, de la communauté urbaine, du conseil constitutionnel pour ne citer que ceux-là, sans susciter la moindre réaction. Seules les casernes militaires respectent encore son intégrité, puisqu’il est hissé tous les matins à 8h et descendu toutes les après-midi  à 18h.  Cet outrage constant à ce symbole de la République est inacceptable.

Toutefois, ce drapeau doit être vulgarisé, lui aussi, parce que la quasi-totalité des populations nomades ne l’ont jamais vu et ne le connaissent pas. En pèlerinage à la Mecque en  2004, l’un de nos pèlerins, originaire de Bassikounou, s’était égaré pendant deux jours dans la zone de Mina. Lorsqu’il avait été retrouvé au troisième jour, les organisateurs lui avaient reproché de ne pas avoir identifié notre drapeau comme tous les pèlerins, qui, à Mina, s’orientent par les emblèmes de leurs pays hissés au – dessus de leurs  campements.

Notre pèlerin leur répondit : « Moi je n’ai jamais vu le drapeau de mon pays. Si vous aviez mis sur votre drapeau la marque des animaux des Oulad Daoud, je vous aurais repérés immédiatement !» Aussi, dans les campements nomades on rencontre souvent des sacs confectionnés à partir du tissu de notre drapeau pour contenir du thé, du riz ou de la viande sèche. Car pour eux, le drapeau est un morceau de tissu qu’on peut utiliser à sa convenance et qui ne veut rien dire.

Ce nouveau drapeau a pour but essentiellement de dénier le sacrifice de nos soldats  pendant la guerre du Sahara. Plus de deux mille martyrs, six cents prisonniers et  des milliers d’anciens combattants et de nous faire un lavage de cerveau pour nous faire oublier notre histoire récente. Les deux traits rouges mettent entre parenthèses cet inoubliable sacrifice de nos chouhadas. Car pour ces « innovateurs », la bande rouge inférieure immortalise les pilleurs d’avant l’indépendance et la bande rouge supérieure immortalise les futurs martyrs d’une autre patrie qui reste à définir.

Ce qui exclut de facto les vrais résistants, les vrais héros que sont nos 2000 martyrs, ces oubliés de la République, qui avaient fait le don de leur vie, dans leur diversité, pour cette Mauritanie qu’ils avaient vu naître et tant aimée, sous ce drapeau qu’on veut aujourd’hui camoufler, qu’ils  avaient tant chéri, et sous lequel ils sont morts pour défendre notre intégrité territoriale, pendant la guerre du Sahara, et qui attendent depuis plus de quarante ans la reconnaissance par cette nation ingrate, de leur noble sacrifice.

De toutes les façons, nous ne respecterons pas les résultats de ces amendements inconstitutionnels et hors-la-loi. Nous ne saluerons jamais ce nouveau drapeau souillé et ne chanterons jamais cet hymne falsifié. Advienne que pourra.

En attendant la sécession

Depuis son deuxième putsch en juillet 2009, le général commandant du BASEP aurait été endoctriné par des nationalistes arabes et des notables majoritairement originaires des régions du Nord qui l’auraient convaincu de la nécessité de privilégier le développement de leurs régions sur la base des richesses de leur sous-sol. Et réussir ainsi cet exploit que ses trois prédécesseurs, originaires comme lui du Nord, n’avaient  pas pu réaliser pendant plus d’un quart de siècle de pouvoir absolu.

C’est ainsi qu’ils lui avaient préconisé de s’approprier le flambeau de la «résistance nationale»,  un rêve séculaire des gens du Nord. Une démarche destinée à falsifier  notre histoire, pour immortaliser de faux résistants, qui sont bien identifiés. Des razzieurs qui sont morts pour défendre les intérêts  égoïstes  des entités tribales laïques, sanguinaires, racistes et esclavagistes, qui avaient  déstabilisé notre pays dans des guerres fratricides interminables. Et qu’on ne peut  qualifier de héros nationaux, pour la simple raison  que leur sacrifice n’avait pas été consenti pour la Mauritanie, dont ils n’avaient jamais entendu parler, ni pour notre drapeau qu’ils n’avaient jamais vu.

Ensuite ils l’auraient amené à  changer l’identité des beidhanes, pour mieux les arabiser, en enlevant de leurs noms les mots ould et mint, sans que personne ne dénonce cette tromperie. Puis le général de bataillon avait  décapité illégalement notre capitale en trois entités administratives pour la minimiser, au moment où l’un des détracteurs de la république proposait publiquement de délocaliser notre capitale pour l’installer à Chami, un village dans les vents, créé récemment sur la route de Nouadhibou, à coût de milliards d’ouguiyas, dans une zone désertique inhabitée, juste pour répondre aux caprices du général en augmentant les élus du Nord.

Aujourd’hui, ils veulent changer notre drapeau et notre hymne national, pour détruire nos symboles afin de mieux camoufler la Mauritanie qu’ils veulent faire disparaitre. La prochaine étape ce sera le changement du nom de notre pays. L’un de leurs leaders, n’avait –il pas déclaré dans l’une de ses rares  sorties à la télévision, l’année passée : « Il y a des gens qui n’aiment pas le nom de la Mauritanie et qui souhaitent le changer – allusion à l’AJD-MR – je vous propose une nouvelle appellation pour notre patrie, la République du grand SAHARA ».

Pour ces détracteurs, puisque c’est Coppolani qui nous avait donné le nom de la Mauritanie, et puisque nous voulons réécrire notre histoire, il faut commencer par changer ce nom qui concrétise le premier acte colonial.  Ce grand Sahara auquel ils font  allusion englobe le Sahara occidental et  toutes nos régions du Nord à savoir : l’Adrar, Dakhlet Nouadhibou, le Tris Zemmour et l’Inchiri et exclut définitivement toutes les autres régions. C’est ce projet qu’avait mentionné l’irréductible sécessionniste dans son livre, “Front Polisario, l’âme d’un peuple” et dont il était, jusqu’à la fin de ses jours, un fervent défenseur. 

Par les temps qui courent, on sent déjà les prémisses de l’exécution du projet  sécessionniste de la république du grand Sahara, que le général de bataillon est entrain d’organiser sur tous les fronts, en entretenant coûte que coûte des dissensions entre les maures, avec la création de deux nouveaux partis suscités et encouragés par les pouvoirs publics, destinés à embrigader des jeunes extrémistes en cas de besoin, l’un à l’extrême droite des maures blancs, l’autre à l’extrême droite des maures  noirs pour diviser et déstabiliser cette communauté. 

La communauté négro-mauritanienne, victime de toutes les injustices depuis la discrimination jusqu’au génocide en passant par la spoliation, la déportation, l’exclusion et la négation, est toujours diabolisée, par ce pouvoir usurpateur qui ne vise qu’une seule chose, créer les conditions nécessaires pour mettre en péril notre unité nationale, en  entretenant  des dissensions sociales intercommunautaires en vue d’un embrasement général interethnique programmé.

C’est pour cette raison qu’il refuse obstinément de régler le problème honteux de l’esclavage qui perdure malgré plus de 56 ans d’indépendance, ainsi que le problème du passif humanitaire dont l’horrible génocide. Il nourrit ainsi volontairement des foyers de tension intercommunautaires qu’il pourra activer en temps opportun, pour déstabiliser le pays et provoquer une guerre civile pouvant lui donner, en cas de besoin, l’occasion de recourir à l’état de siège ou l’état d’exception pour prolonger indéfiniment son pouvoir, à défaut d’un troisième mandat.

Pour ce troisième mandat, un commando suicide portant le nom de «l’association mauritanienne de l’Etat de droit », dirigé par l’inconditionnel  du pouvoir militaire  le général de corps d’armée Vadili  ould RAISS,  soutenu par un ancien président du conseil constitutionnel, des anciens présidents de la cour suprême, ainsi que d’éminents professeurs et magistrats, vient d’être mis en œuvre par le général de bataillon pour conduire une opération kamikaze contre notre constitution sur la base de l’article 38.

Ce magistrat kamikaze, magicien de la constitution et de la loi, avait commencé sa carrière au parquet, une institution judiciaire sous ordre depuis l’avènement des militaires, avant d’intégrer le système des pouvoirs d’exception dont il est devenu l’un des plus grands adeptes, j’allais dire le plus grand concepteur.  Magistrat, directeur des moukhabaratts, au ministère de l’intérieur pendant les années de braises,  actuellement chargé de mission au ministère de la défense nationale, l’unique civil en fonction dans ce département, et conseiller privilégié du chef d’état-major général des armées. C’est lui qui avait convaincu le général de bataillon de recourir à l’article de la discorde pour contrecarrer l’action républicaine et honorable  des braves sénateurs.

Pourtant on n’a pas besoin d’aller à l’école pour être convaincu que   l’article 38, quelle que soit l’interprétation qu’on peut lui donner, ne peut jamais être utilisé pour imposer des lois constitutionnelles déjà rejetées par le parlement, dans une démocratie respectable, pour la simple raison que cette procédure est incompatible avec le  principe même de la séparation des pouvoirs et remet sérieusement en cause  l’indépendance du pouvoir législatif.

Les  conseils régionaux proposés par le général commandant de bataillon, seront destinés à préparer l’autonomie des régions, ce qui permettra, dans son entendement, à chaque région de gérer ses propres ressources, de quoi conforter la position des riches régions du Nord, au détriment des autres, en attendant la sécession, qui est désormais revendiquée haut et fort par l’émir de l’Adrar au palais des congrès, sous les applaudissements de ses sujets et de l’élite régionale, lequel émir, aurait déjà confectionné le drapeau du futur Emirat. Adieu la République.

le calame

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FLAMNET-AGORA: Dix ans déjà : Analyse psychique d’un général (deux fois) putschiste, chef d’Etat | Par le Pr ELY Mustapha

Dix ans déjà : Analyse psychique d’un général (deux fois) putschiste, chef d’Etat | Par le Pr ELY MustaphaPr ELY Mustapha – Tout ce qui façonne l’homme, sa force, sa dignité et sa gloire se retrouve dans la dialectique d’un « ego » (la représentation et la conscience que l’on a de soi-même) et d’un « alter ego » (Personne à qui l’on donne toute sa confiance).

Les comportements de chaque individu sont à l’image de ce qu’il veut être et de ce que les autres veulent qu’il soit. Lorsque ces personnes emportent toute la confiance alors l’ego tend vers l’alter ego. Lorsque cette confiance brusquement se rompt, alors l’ego se détache de son alter ego. La crise nait alors de cette rupture. Chez certains elle et passive (repliement sur soi) chez d’autres , elle est réactive (actes violents, physiques ou verbaux).

Depuis les dernières élections de 2007, qui ont conduit à l’élection d’un président de la République, toute la dynamique qui a secoué l’espace politique mauritanien s’explique par la dialectique entre l’ego d’un général et son alter ego, ce président, qu’il a soutenu et auquel il a fait confiance. Et dans cette relation, l’alter ego n’avait pas le choix des armes.

I- Le général bafoué : L’éviction de l’alter ego

Lorsqu’un militaire fait deux coups d’Etat successifs et qu’il monte en grade , l’on ne peut que se réduire à l’évidence : les coups d’Etat sont devenus pour lui un acte normal. Une forme de bonne gouvernance. Mieux, encore un acte hautement gratifiant.

Devenu général après le premier coup d’Etat, il devint chef d’Etat après le second. Il a pris le pli d’un acte qu’il ne juge même pas répréhensible, car le coup d’Etat est devenu dans la pratique politique mauritanienne, un usage au sens où l’entendraient les juristes: une pratique répétée qui entraine la conviction de son caractère obligatoire.

En effet on décompte plus d’une dizaine de coups d’Etat depuis 1978, et tous ceux qui les ont commis sont devenus des chefs d’Etat, des présidents de la République ou au moins député à l’Assemblée nationale. Le seul putschiste qui, avec ses compagnons, fut fusillé, est le colonel Kader, il eût moins de chance que les autres ou plutôt il vînt au mauvais moment, car d’autres ayant raté leurs coups sont aujourd’hui des élus du peuple.

Le général Ould Abdel Aziz, agit donc bien dans la droite ligne de ceux qui l’ont précédé et qui ont fait des coups d’Etat , les voies normales d’accès au pouvoir. Cette légalité dans laquelle il fut pris après l’élection du Président de la République en 2007, se devait de perpétuer son influence et non pas la contrarier. Il avait psychologiquement besoin de continuer à perpétuer une mainmise de l’armée dans le politique qui ne doit pas s’interrompre.

– Les espaces de liberté que le président renversé avait pris sonnaient pour lui comme le glas de sa secondarité. Secondarité qu’il ne pouvait pas admettre de celui qu’il a aidé à accéder au pouvoir et qui lui devait tout. Le personnage, le président, son « alter ego » qui devait refléter en tout et pour tout son propre vouloir, lui échappait. Alors le général bafoué, trahi dans ses espoirs de continuer à asseoir son influence à travers le vieil homme décida alors de le déstabiliser. Le « coup d’Etat » armé fut l’ultime recours après que le « coup d’Etat » légal ait échoué.

– En effet, le coup d’Etat légal fut celui qui allait à travers, tous les mécanismes partisans (fronde parlementaire) et les menaces institutionnelles ( enquêtes sur la fondation, haute cour de justice pour le président ) déstabiliser le président. Mais les efforts s’épuisèrent sans succès. Et ce qui fut certainement le drame psychologique du général, c’est que face à tous ces mécanismes, le Président de la République restait imperturbable. Le Président clamant que la fondation est « sans reproche », les frondeurs c’est des « trouble-fêtes ».

– Et cause donc perdue car le président n’allait pas dissoudre l’Assemblée nationale qui permettrait de renvoyer devant le peuple une majorité qui lui était favorable et recevoir en retour une autre majorité qui le renierait vue son impopularité que les militaires ne manqueraient pas d’amplifier en cas d’élections, le Président n’allait pas accepter non plus une enquête sur la Fondation et il n y aura donc aucun scandale qui l’éclabousserait, le Président confortait son premier ministre qui battait le ralliement de la majorité qui le soutenait…

Le général voyant le « coup d’Etat » légal piétiner, aurait pu patienter encore et d’avoir le Président par l’usure, les députés et les sénateurs de la fronde venaient , en effet, de déterrer l’argument de la Haute Cour de justice pour « juger » le Président. Mais peu habitué à l’argumentaire et bien porté sur une force à la quelle il s’est habitué, le général trouva alors dans le dernier décret du Président de la République, l’occasion inespérée de le renverser. En bon militaire et se considérant toujours l’égal du Président, il considéra que le décret le limogeant était une violence à son égard à laquelle il ne devait répondre que par la violence. Le naturel revenant comme on le sait au galop.

Psychologiquement, le Général est bien en conformité avec sa conscience. Il ne fait que perpétuer une pratique normale dans la passation des pouvoirs en Mauritanie: les coups d’Etat. Il ne fait, en bon militaire, que rendre coup pour coup ce que le Président lui a fait. En somme, il se devait de gagner au duel. Un duel commencé en Avril 2007.

Fort intéressante expérience de politique mauritanienne qui démontre comment se résout la dialectique de la force (militaire) et celle de la Démocratie (civile), lorsque la force qui a établi la démocratie se fait prendre au piège de la légalité.

II- Le général acclamé : le retour de l’ego

Il est fortement probable que le général ayant eu raison de son « alter ego », avait dans les premiers jours de son geste, l’intention de céder le pouvoir , de s’en éloigner ou tout au moins de revenir à une neutralité militaire. Hélas! C’était sans compter sur le pouvoir maléfique du microcosme politique courtisan mauritanien et sur l’hystérie populaire qui réduit souvent les dirigeants de bonne volonté en dieux de l’Olympe.

La caractéristique de la sphère politique mauritanienne est d’être absolument dénaturée par deux phénomènes qui ont un impact éminemment important sur le détenteur du pouvoir.

D’abord les cercles courtisans et laudateurs qui très vite réalisent une approche “déïficatrice” et sacralisante du détenteur du pouvoir et lui font croire de façon sournoise mais habile qu’il est le « nombril du monde ». Ces cercles qui ont acquis leurs lettres de « noblesse » sous les régimes précédents, ont développé leurs armes et les ont fourbies pour tirer le meilleur parti de celui qui prendrait légalement ou de force le pouvoir. De ce point de vue , ils ne font pas de distinction, ce qui compte pour eux ce n’est ni les intérêts de la nation ni ceux de l’Etat, c’est de se servir du pouvoir au mieux de leurs intérêts.

Ces cercles comprennent tous les éventails possibles : les intellectuels qui défendent , tout au long des colonnes de journaux ou d’ondes radio et télé, l’indéfendable et qui pertinemment, savent que leur mauvaise foi, à défaut de les tuer pourrait servir leur désir d’ascension auprès de celui qui les écoute; les chefs de tribus qui habitués au négoce de leur soutien au plus fort, à l’encontre des intérêts de leurs membres, se joignent aux laudateurs ; les groupuscules économiques en difficulté qui veulent profiter de la situation pour améliorer leur situation en attirant les faveurs ; les groupuscules sociaux, déçus ou rabroués durant l’ancien régime qui voudraient leur part du pouvoir etc.

En définitive, toute une mécanique laudatrice et courtisane qui rapidement prend d’assaut le pouvoir et qui finit par acquérir son oreille à son chant mielleux et trompeur. Le général doit certainement être en train d’entendre les fameux « Eddarjeu liman ? » et autres « monsieur le Président si vous ne vous présentez pas aux élections on vous attaquera devant la Cour internationale de justice pour non assistance à peuple en danger… » Etc. etc.

Une formidable machine de dénaturation de l’ego du détenteur du pouvoir, lui renvoyant une image qui très vite lui fait croire que la terre ne tournerait pas sans lui. N’a-t-on pas écrit que « les hommes politiques mesurent leur pouvoir au nombre des faveurs qu’on vient leur demander. »? (Maurice Druon, le pouvoir)

L’élément déterminant sur la psychologie du nouveau détenteur du pouvoir reste sans aucun doute l’acclamation populaire. En Mauritanie, comme pour tous les coups d’Etat, l’acclamation populaire du nouveau venu est une tradition. Un peuple qui applaudit à tout vent, pourvu que celui qui arrive lui promette de changer sa misérable situation.

Mais les effets d’une telle acclamation populaire sont dévastateurs sur l’ego de celui que l’on applaudit. Il finit par croire que c’est lui que le peuple soutien, alors que le peuple ne soutien qu’un espoir indépendamment du personnage. Si celui qui reçoit de telles acclamations sait que le peuple est descendu dans la rue pour soutenir tous les putschistes depuis 1978, il sortirait très vite de son leurre.

Il n’est pas erroné de dire qu’entre le moment ou il a fait son coup d’Etat et celui où ils est allé recevoir les acclamations de la foule, une translation psychologique c’est probablement réalisée chez le général Ould Abdel Aziz. Son « ego » lui dicterait alors qu’il a et qu’il est le pouvoir. « Le peuple est avec lui, il a besoin de lui ». Pourquoi ne resterait-il pas plus longtemps, sinon faire que le pouvoir, directement ou indirectement, ne lui échappe pas? Renvoyer les élections aux calendes grecques et perdurer davantage…

III – Le retour d’un ego amplifié par le pouvoir.

Ainsi, l’alter ego en berne et l’ego au vent, le général deux fois putschiste est pris entre sa conscience de militaire venu rétablir une situation qu’il a jugée déviationniste et un piège qui est en train de se refermer sur lui : la mauvaise conscience des autres.

Et il n’est nul besoin de dire que c’est moins la conscience de ce militaire qui entrainera le pays dans l’impasse que la mauvaise conscience de ceux qui le soutiennent.

Que les gens meurent, se suicident autour de lui….comme le référendum, un pis-aller.

– Un général sans alter ego, face à son ego…. désarmé.

Pr ELY Mustapha

cridem

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FLAMNET-AGORA: ELY OULD MOHAMED VALL ECHAPPE A LA JUSTICE DES HOMMES

Une source officielle : O. Mohamed Vall a reçu tous ses droits Depuis l’annonce de la mort d’Ely Ould Mohamed Vall, vendredi 5 mai 2017, nombre de journaux internationaux rivalisent d’ingéniosité sélective pour ne le présenter que comme un démocrate.

Tandis que Saleh Ould Hennena, porte – parole du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), faisant écho à cela, déclare ceci à l’AFP : « la disparition du président Ely Ould Mohamed Vall est une grande perte pour la Mauritanie et pour l’opposition démocratique » (Le Monde du 09/05/2017). Il est vrai que ces dernières années le défunt, convaincu d’être l’alternative à son cousin président Mohamed Ould Abdel Aziz, a mené une grande campagne de lobbying auprès d’hommes politiques puissants, de fondations, d’organisations influentes en France et au Sénégal via deux chaines de télévision dans ce dernier pays cité. Cette stratégie de communication a fini par payer. Si Ely Ould Mohamed Vall a le droit de polir son image, il nous revient en tant que citoyens mauritaniens d’interroger tout l’héritage de l’homme qui fut directeur de la sûreté nationale (1986 – 2005) puis président de la République (2005 – 2007).

De sa fonction de directeur général de la sûreté nationale, chacun a en mémoire le génocide perpétré contre une partie de la communauté noire, durant trois longues années (1989-1992). Son nom figure en bonne place sur toutes les listes des bourreaux. Comme tous les grands criminels en liberté qui ont eu une ambition politique, Ely Ould Mohamed Vall a voulu se donner une virginité à travers sa communication en se contentant simplement de nier sa responsabilité pourtant directe et évidente en rapport avec sa fonction de patron de la sureté nationale pendant cette période et même avant. Début octobre 1986 il s’était distingué à notre endroit en nous qualifiant déjà de terroristes, dans son discours radio télévisé, aux allures haineuses et guerrières, en ces termes : « les terroristes en Mauritanie seront poursuivis et arrêtés,…. nous allons les prendre et les châtier avec la plus grande sévérité ».

Ce fut sa réponse autorisée à nos manifestations spontanées et à nos actions clandestines (distributions de nuit de tracts, inscription de graffitis sur des murs et saccages de voitures officielles à Nouakchott) en faveur de nos camarades arrêtés, accusés d’avoir porté atteinte à la sureté de l’Etat pour avoir rédigé et distribué « Le Manifeste du Négro mauritanien opprimé ». Il demanda et mit en conséquence à nos trousses tout l’arsenal répressif (police, armée, gendarmerie et garde nationale). S’installa alors une répression aveugle et disproportionnée contre nos proches, qui deviendra très vite massive et durable avec les conséquences que l’on connait : l’exil forcé pour beaucoup, les mises à mort à petit feu pour certains de nos camarades emprisonnés à Oualata.

Dans la Mauritanie de la deuxième moitié des années quatre – vingt où la dictature militaire était des plus féroces, l’on peine à croire que ce qui se faisait comme exactions (déportations de plusieurs dizaines de milliers de personnes au Sénégal et au Mali, exécutions extra judiciaires, emprisonnements arbitraires, viols collectifs…) n’avaient pas l’assentiment du directeur général de la sûreté de l’Etat. Tout porte à croire que les listes de personnes persécutées étaient sinon dressées à sa demande, du moins validées avec sa bénédiction tant il avait avec Djibril Ould Abdallah alias Gabriel Cimper (ministre de l’intérieur) la haute main sur la police et la police politique qui ont exécuté, fait disparaitre nombre de personnes dans les villes et villages du Sud au vu et au su de tout le monde : ces disparitions ont été maintes fois dénoncées par plusieurs organisations internationales de défense des droits de l’homme dont Amnesty International.

Comme chef de la junte militaire qui a mis fin le 3 août 2005 au régime de l’autre colonel qui fut son mentor, Maawiya Ould Sid Ahmed Taya, il pesa de tout son poids pour que la question des déportés ne puisse être posée et discutée durant la transition (2005 – 2007) en même temps que tous les points inscrits à l’agenda des journées de concertation nationale. En déplacement à Rosso, il aurait traité les déportés et des militaires noirs, rescapés des exactions venus demander justice et réparation, d’aventuriers. Des propos qu’il nuancera à peine un peu plus tard à l’occasion d’une visite au Sénégal par la négation de l’existence de déportés mauritaniens dans ce pays.  Leu retour fut finalement légué au président civil démocratiquement élu le 25 mars 2007, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, qui sera renversé le 6 août 2008 par la même junte militaire, cette fois avec un seul chef : son désormais rival et cousin germain Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ely Ould Mohamed Vall est donc parti sans être entendu, ni demander pardon aux familles des victimes, alors même que son innocence n’est pas prouvée. Il a toujours nié jusqu’il y a peu l’évidence, sans jamais faiblir. Il est toutefois une Justice à laquelle il ne pourra échapper, celle du Créateur, l’Unique, le Justicier. De là où il nous a précédés, il devra répondre comme chacun d’entre nous à son tour, de ses actes d’ici bas, ordonnés ou accomplis depuis les responsabilités qu’il a occupées, notamment comme détenteur du pouvoir.

En sera-t-il de même pour Maawiya Ould S’d’Ahmed Taya? En sera-t-il de même pour tous les autres génocidaires en vie et en liberté. Certains sont toujours dans les cercles restreints du pouvoir. Conscients de leur responsabilité certainement directe dans les forfaits commis,  ces bourreaux font tout pour retarder ou empêcher la manifestation de la vérité. Mais jusqu’à quand ? Maawiya Ould Sid’ Ahmed Taya a fait voter une loi d’Amnistie de ses crimes de génocide, adoptée en 1993 par une assemblée et des députés à ses ordres. La tentation de tracer un trait sur les faits était déjà là. Le temps ne doit pas avoir de prise sur notre détermination et notre volonté à œuvrer, pendant qu’il est encore temps, pour la requalification de l’insultante appellation « passif humanitaire » en génocide. Des vagues réclamant la fin des injustices et leurs réparations déferlent partout en Mauritanie, les autorités devraient savoir qu’ « on n’arrête pas la mer avec ses bras ». Cette formule populaire d’un pays voisin illustre bien l’impérieuse nécessite de construire une autre Mauritanie.

 

Ciré Ba et Boubacar Diagana – Paris, le 13 mai 2017

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Lettre à Mohamed Yehdhih Ould Breidelleil (II)/Par M.S. Beheit

altTrès cher maître Mohamed Yehdhih, je vous salue et vous respecte.

Comme vous pouvez le constater, je prends acte de votre réponse à ma lettre précédente et, bien entendu, un goût particulier à vous lire et à m’imprégner de votre immense culture et de votre sens élevé de la convivialité.

Cependant et, au risque de récuser les attributs de chef dont vous m’y affublez et qui, dans d’autres circonstances m’auraient rempli de fierté, je regrette de devoir passer outre les conseils de votre éducateur en m’abstenant de ‘’verser du sable dans mon pantalon’’.

Dans le même ordre d’idées et quoique je reconnais aux Ashantis, à la fois, l’originalité dans les traditions et la maîtrise des sciences occultes du vaudou (Branche Poro Society), je passe outre les vertus qui découleraient à leurs yeux et à ceux des sages orientaux, du ‘’marcher doucement, doucement’’

Je le fais pour des raisons d’éthique et par respect à mon principal éducateur. Mais il y a lieu de préciser ici et pendant que j’y suis, que mon imperméabilité à la culture de la démission ne découle aucunement de l’anticonformisme ou de l’insensibilité aux enseignements des anciens, dont on peut me soupçonner.  Je rejette plutôt ces conseils en bloc pour une raison simple qui est celle de ne pas reproduire, dans sa dimension pathétique, le syndrome de la marche du corbeau, qui consacre le mépris que nous avons tous pour la copie et pour le plagiat.

Ces précisions étant apportées, je m’autorise à penser que les soucis qui ont présidé à votre réponse, n’abondent pas dans le sens de me fixer sur vos préoccupations actuelles, quoique je reste convaincu que la question nationale s’y situe aux premières loges. Je suis cependant sidéré par ce qui me semble être une diversion dont la preuve y est établie par l’évocation de ‘’ l’amitié’’, contre nature, qui vous lierait au jeune Directeur de Radio Mauritanie, Ould Hormettalla.

J’avoue être particulièrement étonné de cette amitié, dont vous semblez si fier au point de l’évoquer sans raison particulière. J’en suis étonné surtout quand je pense aux conditions et aux compétences à l’aune desquelles se justifient les nominations de Ould Hormettalla, de Mohamed Cheikh Ould Sidi Mohamed, de Rassoul Ould Khal, de Oud Khayar, de Abdel Fettah, pour ne citer que ceux-là.

J’espère par ailleurs, cher maitre, que l’amitié, pour le moins étonnante, que vous témoignez au Directeur de cette Radio, préférable en tous points de vue à Le Calame et que mon cousin AOSA Chez Vlane traite de Radio de ‘’milles dunes’’, ne s’étend pas au reste de cette grappe de ‘’journalistes’’ qui, sans être du niveau intellectuel et technique de Joseph Goebbels, n’en est pas moins une représentation digne de caricature.

Mon questionnement reste donc entier et, à juger par l’évocation des écoles auxquelles ne manque que celle de l’Iguidi sur l’échelle des ‘’sciences’’ cognitives, ma curiosité risque de rester encore longtemps insatisfaite.

Message clair

Si, à mon tours, j’ai bien compris, je peux dire sans risque de me tromper que, chez le professionnel en communication que vous êtes, la tonalité de votre réponse tout comme l’articulation de ses idées maitresses autour d’une modération qui sied mal à la situation actuelle du pays, ne m’étaient pas destinées. Elles visaient plutôt à rassurer le régime en éloignant de lui et autant que faire se peut, l’idée selon laquelle votre capacité de mobilisation au sein de l’armée, a survécu aux purges dont les baathistes ont été victimes par le passé.

Vous y insistez à la manière qui est la vôtre et où la pédagogie, la méthodologie et les techniques de la persuasion, occupent une place de choix et sont proprement subordonnées à l’élaboration d’un message que vous vouliez clair, net et sans la moindre susceptibilité à l’interprétation.

Vous avez, par ailleurs, bien compris et c’est là à mon sens un mérite important, qu’en vous écrivant, je ne cherchais pas la notoriété qui découle de l’intérêt évident de pouvoir fixer votre attention sur les sujets d‘actualité et ainsi profiter de votre manière d’en déchiffrer les effets induits et les conséquences.

Vous avez également compris qu’en toile de fond de ma lettre, se profilait la tentative de faire passer un message en direction d’une cible inaccessible aux articles d’une presse qu’elle a appris à banaliser et à apprivoiser. Ces fossoyeurs de la liberté d’expression étaient aidés dans leur besogne par la cupidité des peshmergas et par une certaine lâcheté chez les cadres et les intellectuels et par la ‘’prodigalité’’ de certains officiers à la retraite qui puisent dans des trésors qu’ils n’ont ni hérités, ni mérités, ni amassés au prix de l’effort.

Suivant ce raisonnement, purement marketing et puisque je peux le révéler à présent, Ould Breidelleil est un label vendable sur tous les marchés politiques et dans les arènes de sourdes luttes pour se positionner dans  l’après-Aziz. Le mêler donc à un projet d’article, consiste à s’offrir un support inégalé du fait de la notoriété de l’homme.

Vous avez enfin très bien compris que ma lettre procédait d’une approche technique, qui obéit aux contraintes de la ‘’Copy Strategy’’ pour la construction du message, d’où votre réponse qui s’inscrit dans le même schéma et pour les mêmes résultats, quoique suffisamment nuancés pour établir notre différence fondamentale de vue.

Très cher Mohamed Yehdhih,

Vous devez convenir avec moi, que répondre de manière cohérente et exhaustive à votre article, relève du défi et de cette prétention dont je n’ai, ni le courage, ni la folie.

Vous êtes à la fois comme Isidore Ducasse (Comte de Lautréamont) et comme Victor Hugo. Vous êtes la verve de l’un et la rigueur expansive de l’autre. Quand vous écrivez, vous essayez de toujours ressembler au torrent qui emprunte sournoisement le lit d’un Oued ou la gorge d’un canyon. Vos flots grondent, rugissent, emportent tout sur leur passage et font d’innombrables victimes dans la faune et dans la flore. Des victimes qui ont la particularité d’être insoupçonnées.

Il  s’ajoute, en amont, à votre force initiale, celle des versants qui alimentent, en énergie cinétique, votre fureur et votre intensité. Vous semez la terreur chez ceux qui vous observent en réalisant que vous êtes la somme des manifestations de ces éléments, liés, dans le subconscient collectif, à l’ordre métaphysique et à  celui, moins brillant mais tout aussi épouvantable, des mauvais esprits. Les esprits de Radio Mauritanie, de l’AMI et de la TVM. Après un long voyage de mort et de résurrection, vous vous calmez et venez vous reposer au fond d’une cuve ou épouser le mouvement lent et eternel d’un fleuve, qui meurt dans l’océan, sans jamais s’intégrer à ses propriétés.

Vous ressemblez à la fois, à Tamourt En’aaj et à Guebbou et aux deux Gorgol et à Foum Gleita. Vous en avez la majesté, la force et le côté résolument obscur qui, depuis la nuit des temps, couvre bien des tragédies en Aftout et sur la dorsale du Tagant et de la chaîne de Wawa.

A un ami qui, à défaut de m’en dissuader, me demandait comment je m’y prendrais pour répondre à votre article, j’ai dit qu’écrire à Ould Breidelleil, est comme quand on édifie un bâtiment. Il faut commencer par doser les matériaux de construction (ciment, gravier et sable), placer les briques une à une et revoir en permanence leur alignement, en usant du niveau et du fil à plomb.

Ma réponse, il est vrai un peu tirée par les cheveux, ne sembla  l’avoir convaincu qu’à moitié, puisqu’il s’était lissé longuement la moustache avant de dire : ‘’oui, un bâtiment qui ressemble à une pyramide, fort à la base et très pointu à la fin’’.

Je ne sais pas si mon ami a raison ou pas. A chacun sa symbolique et son registre de représentation, mais une réponse pointue à la fin me fait peur et flotte comme un cheveu sur la soupe de la caractéristique qui la précède.

Dans votre article, une chose m’a particulièrement impressionné. C’est  votre connaissance du monde des insectes. En vous référant à la fourmi et à ses us et coutumes pour décrire la société mauritanienne, vous m’avez remis en mémoire le traité de sociologie entomologique abordé dans l’ouvrage ‘’La religion des géants ou la civilisation des insectes’’.

Votre référence était juste mais, pour la perfection, il lui manquait de relever la fameuse ‘’mort du fécondateur’’ qui, avec le rôle des fourmis nourricières et celui des reines au cours du vol nuptial, constitue le triptyque des axes de recherches, ayant permis aux entomologistes d’élucider le mystère d‘un univers organisé en sectes et où la parapsychologie es très présente.

Cette mort du fécondateur est l’une des caractéristiques que la société mauritanienne partage avec le système des fourmilières. Seulement, chez les fourmis, il s’agit d’un auto-anéantissement, par lequel le mâle glorifie le don de la vie en se donnant la mort dans un rituel de sacerdoce, tandis que chez les mauritaniens, il s’agit de la démission du mâle devant les impôts et devant la manifestation de la ‘’virilité’’ de ceux qui l’administrent (gouvernement) et de  ceux qui le tiennent par le ventre (commerçants) et par l’esprit (charlatans et démagogues).

Tragédie shakespearienne

C‘est l’interprétation que les mauritaniens se font de l’Etat et de la force publique, qu’ils perçoivent à travers le prisme de la sagesse Ashanti et celui de l’école de l’Iguidi, qui les conduit à ‘’verser le sable dans leurs pantalons’’, voire même s’en débarrasser en signe d’allégeance à l’ordre du ‘’marcher doucement, doucement’’, du ‘’marquez le pas’’ et de ‘’Rompez les rangs’’.

Dans la réponse à ma lettre, vous avez promis de m’écrire de nouveau si, entretemps, je ne suis pas apaisé.

Sans vouloir revenir sur certaines choses concernant mon comportement qui dérogerait au modèle Ashanti-Iguidi, je vous assure, maître Mohamed Yehdhih, que je suis apaisé, lucide et en paix avec ma conscience.

Ceci vous dispense donc de m’écrire de nouveau et vous permet de consacrer votre énergie intellectuelle à éclairer les mauritaniens. Vos compatriotes ont beaucoup plus besoin de votre clairvoyance, même si celle-ci risque de déclencher un processus qui commence par un plan d’urgence et finit par un coup d’Etat miliaire. Un spectacle qui débute sur fond d’opérette Viennoise pour se terminer en tragédie Shakespearienne.

Vous pouvez, par la même occasion, écrire au président ou au premier ministre pour leur dire que rien ne va plus, ou plutôt, que tout va très bien et à la vitesse grand V, mais dans le mauvais sens. Vous pouvez leur dire que le potentiel historique de la nation a été dilapidé, pour cause d’une gouvernance dont les procédures se confondent avec les poches de certains officiers à la retraite.

Vous pouvez leur dire aussi que les slogans, dont ils usent à volonté après en avoir découvert la magie et le mode d‘emploi en 2008, ne font plus recette. Les faits et les événements leur ont apporté les démentis les plus cinglants.

Dites-leur que le charme des discours populistes, des promesses trop belles pour être réalisables et de la simulation de la modestie pour tromper le petit peuple, n’opère plus. Dites-leur que les prochaines consultations verront le désaveu du président Aziz au Hodh Echarghi et au Tiris Zemour, puisque ces deux régions ont compris que c’est à travers lui qu’elles pourront sanctionner Ould Mohamed Laghdhaf, Ould Haddemine et Cheikh Ould Bayeu.

Le régime sera désavoué à Nouadhibou, en Adrar, en Inchiri, au Tagant, au Trarza, à Nouakchott, au Brakna, au Gorgol, au Guidimagha et ne devra son salut au Hodh El Gharbi, qu’à la popularité de Mohamed Cheikh ould Sidi Mohamed qui doit succéder à Ould Haddemine, pour avoir si bien dressé le portrait robot du successeur d’Aziz dans un brûlot passé.

Dites-leur que le citoyen et l’automobiliste ont compris que le nouveau code routier, ne vise pas à assurer la sécurité routière mais plutôt à renflouer les caisses vides de l’Etat, depuis que les mines, la ressource halieutique, le pétrole et les terres aménagées, ont été hypothéqués auprès de multinationales pour des décennies, compromettant et ainsi durablement le train de vie de l’Etat et de ceux qui s’en servent comme moyens d’enrichissement.

Dites-leur que l’heure des comptes approche à grands pas, dans un contexte marqué par le refus de l’opposition, d’aménager une porte de sortie aux militaires qui ont pris le pouvoir par la force et qui continuent de l’exercer par la ruse et par l’exclusion des forces vives de la nation.

Une attitude qui expliquerait trois faits nouveaux :

1°) l’opération de charme que les baathistes semblent mener en direction du MND et qui préfigure d’une alliance conjoncturelle aux objectifs déroutants.

2°) Les derniers événements ont démontré que Nouakchott aura son Néron là où on ne l’attendait pas.

3° La peur de l’Etat ou de ceux qui l’incarnent de mettre à exécution leurs menaces de sévir contre les auteurs de troubles, malgré les preuves à charge qui les accablent.

Je vous remercie maître…

M.S.Beheit

Source : Le calame

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