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FLAMNET – AGORA: AVERTISSEMENT
AVERTISSEMENT
Chers amis, j’ai le regret de constater que dans vos échanges sur ma page, l’antisémitisme s’invite à mon grand regret. Il est notoirement connu que ma démarche de chercheur objectif, n’implique ni engagement politique, ni concurrence des mémoires, encore moins le conflit israélo-palestinien. Cependant, nombre d’Africains s’impliquent dans cette nébuleuse, en ignorant tout sur sa genèse, pour pouvoir comprendre la complexité de son évolution actuelle. Aussi, la réalité est que dans cette région du monde, il y eut les Philistins. Ces hommes venus du nord sont apparus dans des sources égyptiennes au XIIe siècle av. J.-C. et présentés comme des ennemis de l’Égypte . Ils faisaient partie des « peuples de la mer. » C’est après leurs affrontements avec les Égyptiens, que ces Philistins se sont fixés sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaan, c’est-à-dire dans une région longeant la Méditerranée depuis l’actuelle bande de Gaza jusqu’à Jaffa. Les dernières mentions des Philistins datent du IIème siècle av JC. Dans le premier livre des Maccabées. Leur langue était indo-européenne. En fait pour rétablir une vérité anthropologique et historique, il faut dire que le nom de « Palestine » est un dérivé de ce mot « Philistin », qui signifie en hébreu : « envahisseur ». C’est après la révolte des Juifs contre les Romains (révolte dite de Bar Kokhba (132-136 après J.-C.), que l’empereur Hadrien a donné au pays des juifs le nom de Palestine, voulant les punir pour s’être révoltés contre lui. Puis après la partition de 1948 par l’ONU, les Juifs ont abandonné ce nom, pour reprendre celui, originel, d’Israël. La terre d’Israël, appelée terre sainte par les chrétiens, correspond au pays de Canaan. Elle a de tout temps, joué un rôle central dans l’histoire des Juifs, si bien qu’ils l’appellent souvent familièrement ארץ – Eretz (terre). À toute époque, malgré exil et massacres, il y a eu une vie juive en terre d’Israël. Dans l’Antiquité, cette terre juive depuis des millénaires, fut sans cesse envahie, par les Babyloniens, les croisés, les Ottomans et les Arabes. Pourtant malgré l’exil de nombre de ses populations, pendant les dix derniers siècles, les Juifs étaient encore majoritaires sur leur terre.
Ils connurent cependant, un triste sort dans leurs exils. Du terrible été 1096 à Prague, Worms ou Spire, en passant par le supplice de la cité anglicane de York en 1186 ou l’annexion de Polotzk par Ivan le Terrible, jusqu’à la sinistre entreprise de « solution finale », sortie des cerveaux malades des Nazis, les hommes et les femmes de ce peuple seront persécutés presque partout où ils s’implanteront. Alors un très lent mouvement de retour de leurs diasporas vers la terre d’Israël, s’est produit ensuite. Il est devenu significatif à partir de l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492. Ce mouvement va s’accélérer à la fin du XVIIème siècle puis nettement avec la naissance du sionisme à la fin du XIXème. Les Juifs ont retrouvé leur souveraineté sur leur terre ancestrale avec la renaissance de l’État d’Israël en 1948. Toute autre présence non juive sur cette terre, résulte d’invasions étrangères notamment arabe. Le problème est qu’ils sont « rentrés » dans leur pays, mais des populations non juives y vivaient aussi depuis 13 siècles. La complexité du problème réside dans le fait qu’au regard du droit du sang, ce pays appartient entièrement aux Juifs depuis toujours. Mais au regard du droit du sol les « Palestiniens » peuvent aussi le revendiquer, ou au moins en partie. L’ONU en a tenu compte avec sa partition du pays en 1948. Ben Gourion et les dirigeants israéliens l’ont accepté de bonne foi, mais les Palestiniens aidés par les autres pays arabes l’ont refusé. Ils préféré résoudre le problème, en engageant 4 guerres, qu’ils ont toutes perdues. Une telle complexité explique le silence plus que gêné, de tous les pays arabes environnants. Alors que viennent faire les Africains dans cette « Nébuleuse » ? Chers amis, ma page Facebook ne doit pas servir de lieu d’affrontements pour cela. Je supprimerai toute intervention sur cette question parce que, hors sujet…
Mais en PS, je vous dirais chers amis africains, si vous voulez vous mêler des problèmes de cette région, commencez par vous intéresser au sort que les Palestiniens réservent à leurs compatriotes noirs. Contrairement à celui des Falachas en Israël, aujourd’hui respectés et bien intégrés. Ceci pendant que les Palestiniens noirs à Gaza ou en Cisjordanie souffrent le Martyr, méprisés, marginalisés voire même cachés. Vous avez sans doute raison de dénoncer les graves bavures de l’armée israélienne, comme d’autres ailleurs. Mais lorsque je verrai vos posts dénoncer aussi le sort réservé aux Noirs dans tous les pays arabomusulmans, notamment en Palestine, je vous prendrai au sérieux, “Fumisterie quand tu nous tiens” En attendant recevez respectueusement de ma part, le mot de Cambronne…
Cheikh Tidiane Ndiaye
Tiré de sa page facebook
Le charnier de Benamira : un possible nouveau jalon du génocide
Boubacar Diagana & Ciré Ba – Des informations non démenties officiellement évoquent la découverte récente à Benamira, situé à une soixantaine de kilomètres de Choum dans le nord de la Mauritanie, de quinze squelettes humains dont neuf sont ligotés aux pieds et aux mains.
Une partie de l’opinion publique a naturellement fait le lien avec la purge au sein de la grande muette, entre 1987 et 1991, qui a laissé dans le secret des tombes hâtivement creusées à Inal, Jreida, Akjoujt, Azlat … et probablement Benamira, de centaines de soldats noirs qui s’étaient engagés au service de leur pays.
Cette macabre découverte, qui pourrait être un nouveau jalon du génocide, n’a pas retenu l’attention d’une partie de la classe politique dont le silence assourdissant n’est pas acceptable.
L’autre silence, celui des autorités, alourdit et rend crédible le soupçon de jalon du génocide quand on sait que les exactions durant cette période, dans l’armée, ont eu lieu principalement dans le nord du pays.
Faute d’avoir pu empêcher se produire le génocide, faute de lumière sur ses ossements humains, nous n’avons pas le droit de laisser les autorités ajouter au crime la bêtise de se murer dans le silence.
Quels que soient les interrogations sur ces squelettes ligotés dont le mode opératoire rappelle d’autres qui sont connus et répertoriés, les autorités ne peuvent pas ne pas faire la lumière sur ces ossements humains car il existe envers les survivants, les ayants droit, les victimes et la Mauritanie, un devoir de vérité.
La réconciliation nationale passera par une requalification du « passif humanitaire » en génocide, une justice rendue et la pénalisation du négationnisme portant sur ce génocide.
Un génocide : une qualification jugée recevable
Depuis son accession à l’indépendance, le 28 novembre 1960, la Mauritanie a mis en place un système d’exclusion de sa composante noire tendant à l’affirmation d’une identité exclusive arabe et la négation de tout soubassement africain à travers la mise en place d’une série de reformes politiques.
Le pouvoir militaire a procédé, au détour d’un conflit banal à l’origine, entre éleveurs mauritaniens et agriculteurs sénégalais en avril 1989, à des déportations massives de plusieurs dizaines de milliers de noirs mauritaniens vers le Sénégal et le Mali.
Entre 1989 et 1992, sous le régime du Colonel Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya, des milliers de civils et militaires noirs mauritaniens furent tués selon un mode opératoire présentant toutes les caractéristiques d’un génocide au sens retenu par les Nations Unies en 1948, dont une des conventions reconnait comme tel tout acte « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux».
Le général président Mohamed Ould Abdel Aziz a lancé depuis 2011 une opération dite d’ «enrôlement des populations» visant officiellement à doter la Mauritanie d’un état civil fiable et sécurisé, comme dans tous les pays.
Cet enrôlement s’est révélé dans son application être une opération d’exclusion et de bannissement des noirs, suspectés d’être sénégalais ou maliens, ou d’avoir acquis frauduleusement les états civils en leur possession.
Nombre d’entre eux qui se sont vu refuser l’enregistrement, deviennent donc apatrides dans leur (propre) pays, d’autres l’ont été au prix d’humiliations de toutes sortes.
Même de hautes personnalités civiles et militaires, ayant servi le pays pendant des décennies, se sont dans un premier temps fait exclure de l’enrôlement. Dans le même temps, échappent à ces exactions, des étrangers, originaires de pays arabes, installés parfois depuis peu en Mauritanie.
Parmi eux, des Libanais, des Maghrébins, et … des Touareg maliens ou nigériens. Aujourd’hui, cette opération se poursuit dans une relative opacité après de violentes manifestations encadrées par un mouvement de défense des droits civiques dénommé « Touche Pas à Ma Nationalité » et une partie de l’opposition.
La deuxième phase de cet enrôlement réservée aux étrangers vivant en Mauritanie a commencé, brutalement imposée par les autorités depuis mai 2012, sans en avoir précisé les modalités, par la traque de ressortissants d’Afrique noire donc majoritairement des sénégalais et des maliens.
Des expulsions (comme en 1989) ont suivi vers le Sénégal, puis des tractations avec certains pays ont donné un répit à ces étrangers auxquels l’Etat mauritanien impose de se munir de carte de séjour dans un délai très court.
La troisième phase réservée aux mauritaniens établis à l’étranger met à nu les intentions et la ferme volonté du régime actuel de retirer la nationalité à la majorité des mauritaniens établis en France et en Europe. Pour parvenir à cette fin, les autorités de Nouakchott qui clament sous tous les cieux leur attachement à la souveraineté nationale, exigent pourtant à leurs citoyens la présentation d’une carte de séjour délivrée par le pays hôte pour mériter de rester mauritaniens.
Une immersion dans l’histoire de création récente de notre pays nous invite pourtant à la tolérance, à la mesure et à l’acceptation de notre diversité pour construire la nation et entretenir des relations apaisées avec nos voisins.
La frontière avec le Sénégal, un enjeu humain d’abord
Le nom de la Mauritanie n’apparait officiellement que le 27 décembre 1899 par décision ministérielle qui délimitait un territoire qui englobe les régions s’étendant de la rive droite du fleuve Sénégal et de la ligne entre Kayes et Tombouctou, jusqu’aux confins du Maroc et de l’Algérie. Cette décision ministérielle et le choix du nom ont été inspirés par Xavier Coppolani.
En 1900, la première limite du Territoire fut fixée à travers un tracé théorique délimitant les zones d’influences franco – espagnoles au Nord. Le 10 avril 1904, par arrêté, tous les territoires situés sur la rive droite du fleuve Sénégal sont rattachés aux protectorats des pays Maures.
Le 25 février 1905, un décret précise et fixe la frontière au milieu du fleuve Sénégal puis le 8 décembre 1933, un autre décret repousse la frontière sur la limite du lit majeur du fleuve, c’est-à-dire sur la rive droite englobant le sud de la Mauritanie. En 1975 puis en 1989 surtout, l’internationalisation des eaux du fleuve dans le cadre de l’Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal a permis d’éviter le pire entre les deux pays mais jusqu’à quand ?
A chaque crise majeure, chaque partie brandit « son décret », à ce jeu dangereux la Mauritanie donne plus l’impression de vouloir en découdre militairement. Les deux pays ont tout intérêt à trancher ce flou juridique au grand bonheur des populations riveraines.
Enfin, le décret du 5 juillet 1944 rattache la région du Hodh, jusqu’alors sous dépendance du Soudan (actuel Mali), à la Mauritanie. Ce rattachement revêt un cachet sécuritaire, l’administration cherchant à neutraliser le mouvement Hamalliste (Cheikh Hamahoullah) dans cette région.
En lieu et place des Émirats (Adrar, Trarza, Brakna, Tagant) et des États du Sud (Guidimakha, Waalo, Fouta Tooro) se substitue et se superpose le futur État de Mauritanie. Jusqu’au 2 juin 1946, le nom de la Mauritanie continuera d’être associé, jumelé avec celui du Sénégal sous l’appellation de « Circonscription Mauritanie – Sénégal » et Saint Louis du Sénégal restera capitale de la Mauritanie jusqu’à la veille de l’indépendance. On comprend dès lors que bon nombre de Mauritaniens soient nés au Sénégal.
Tel est le contexte historique et politique dans lequel a été enfantée la Mauritanie actuelle, regroupant Sooninko, Wolofs, Maures, Bambaras, Haratines et Haal Pulaaren qui vont devoir désormais vivre sur un même territoire unifié et placés sous une même autorité. Il va s’en dire que pour présider aux destinées de notre pays, il vaut mieux connaître ce contexte et tenir compte de toutes les pièces du puzzle. Le prix à payer pour les fils de notre pays, maures comme noirs, sera énorme.
Dès 1946 lors des premières élections législatives dans le cadre de l’Union Française, la question était déjà posée. En 1945, en prévision de ces élections, deux tendances s’étaient dessinées : Chez les maures « le représentant de la Mauritanie ne saurait être un noir » tandis que les notables noirs, inquiets, font appel à une candidature européenne (source : Sous – série : 2G45 : 134, Archives Nationales du Sénégal).
Un territoire, deux administrations et un système éducatif différencié
Paradoxalement, la fracture entre maures et noirs de la vallée du Fleuve était déjà « officialisée » par les arrêtés n°469 et 470 du 20 août 1936 qui organisaient séparément les commandements et administrations : une administration indirecte chez les « indigènes maures », avec des émirs dépendant désormais de l’administration coloniale ; et une administration directe chez les populations sédentaires noires, avec la création de cantons dont les chefs étaient auxiliaires de police judiciaire et percepteurs des impôts.
Ce mode de gestion séparée est renforcé par la mise en place d’un système éducatif différencié. En effet l’administration coloniale, pour asseoir son autorité, affirme son intérêt pour l’école en vue d’une plus grande emprise sur les populations autochtones.
Dans sa circulaire du 22 juin 1897, le Gouverneur Général E. Chaude écrit : « l’école est le moyen le plus sûr qu’une nation civilisatrice ait d’acquérir à ses idées les populations encore primitives». « C’est elle (l’école) qui sert le mieux les intérêts de la cause française » ajoutera le Gouverneur Général William Ponty dans une circulaire du 30 août 1910, comme pour confirmer les propos de son prédécesseur.
Simplement, l’implantation de cette école en Mauritanie se fera, et pendant longtemps, dans le Sud : Kaédi en 1898, Boghé en 1912…. alors que les Médersas le seront seulement à partir de 1916 à Boutilimit, puis à Atar en 1936…., en raison notamment de l’hostilité affichée en pays Maures. C’est ce qui explique qu’à l’accession de notre pays à sa souveraineté le 28 novembre 1960, l’essentiel des cadres et des lettrés en langue française sont du Sud.
Du non règlement de la question nationale à la reconnaissance du génocide Plus de cinquante sept ans de vie commune, d’oppression, d’injustices, de domination, de persistance de l’esclavage, de déportation, de luttes et …. un pays à reconstruire. Pourtant, à la veille de l’accession du pays à la souveraineté internationale des signaux clairs avaient été lancés de part et d’autre.
Mais celui qui présidait aux destinées du pays, croyant en sa bonne étoile, s’est lancé comme si de rien n’était dans la construction « d’un Etat moderne, trait d’union entre l’Afrique Noire et le Maghreb » dans lequel devraient disparaitre tous les particularismes.
Cet équilibre affiché sera foulé dès les premières années de l’indépendance à travers une série de politiques préparant l’ancrage de la Mauritanie à l’ensemble maghrébin et arabe. Les clefs de ce nouvel ensemble, fraichement créé, encore fragile, ont été confiées à Mokhtar Ould Daddah. Si celui-ci appelait à construire ensemble la nation mauritanienne, sa conduite des affaires sera très tôt considérée comme partisane :
– Une conduite tendancieuse des affaires de l’Etat visant à donner une image exclusivement arabe du pays à l’étranger. Cette diplomatie a tellement réussi que bon nombre de Noirs Mauritaniens sont régulièrement suspectés de mentir sur leur nationalité ; pour cause « la carte postale Mauritanie » est autre. Il n’est pas rare de voir des compatriotes mondialement connus par leurs talents, par honte ou par facilité, être catalogués originaires du Mali ou du Sénégal.
– l’imposition de la langue l’arabe dans le système éducatif s’avèrera être un subtil moyen de sélection par l’école : en quelques années les résultats des examens de l’entrée en sixième et au baccalauréat, jusque là marqués par un fort taux de réussite d’élèves francophones, majoritairement Noirs, vont s’inverser en faveur des élèves arabophones.
Comme langue de travail, le rôle de l’arabe va être déterminant dans la réussite aux examens et concours, notamment d’accès à la fonction publique. En tant qu’unique langue officielle à travers la politique d’« arabisation des ministères qui n’ont pas un caractère technique et qui sont en relation directe avec l’ensemble de la population comme la Justice et l’Intérieur », l’utilisation de l’arabe dans la sphère administrative se révèlera comme un puissant outil de domination et d’exclusion : l’Etat laisse entendre sa volonté de s’adresser à toute la population mauritanienne au moyen de la seule langue arabe.
– la concentration de l’essentiel des pouvoirs économiques, politiques et militaires depuis le coup d’Etat de Juillet 1978 entre les mains d’une partie de la composante maure. Cette armée budgétivore, véritable fonction publique parallèle, qui dirige le pays depuis, a trouvé le moyen de se débarrasser de sa composante noire ou de l’écarter des centres de décisions.
– l’entrée en vigueur brutale à partir de 1983 d’une réforme foncière mal préparée et dont le seul objectif est l’expropriation, eut pour conséquence l’accentuation de la pression sur les terres agricoles de la vallée du Fleuve Sénégal d’investisseurs privés maures, bénéficiant de largesses de bailleurs arabes, et plus récemment d’investisseurs étrangers.
– Plus généralement, les frustrations et les injustices ressenties par les Noirs, nées des traitements différenciés qui leur sont réservés et autrement plus sévères que ceux rendus pour les maures. L’opinion publique noire a souvent du mal à comprendre que les auteurs du dernier coup d’Etat manqué en Mauritanie, (appelé « coup d’Etat de Hannana », en juin 2003, certainement le plus violent du genre), n’aient été condamnés qu’à des peines d’emprisonnement de quelques mois.
Moins compréhensible encore la reconversion de deux des présumés auteurs qui se sont présentés à leur libération aux suffrages de nos compatriotes et réussi à se faire élire à la représentation nationale. Leur mandat court toujours.
Alors que quatorze années plus tôt, en 1987, pour une tentative de coup d’Etat qui n’a jamais connu de début d’exécution, le régime d’alors, a, au terme d’une procédure expéditive, jugé, condamné et exécuté trois officiers Noirs.
S’en est suivie une purge au sein de la grande muette qui a laissé dans le secret des tombes hâtivement creusées à Inal, Jreida, Akjoujt, Azlat, …et maintenant Benamira, de centaines d’hommes qui s’étaient engagés au service de leur pays.
Les effets cumulés de tous ces facteurs présageaient d’une explosion de conflits. Une partie des maures, embrigadés par les mouvances pan arabistes et ayant le sentiment de plus en plus renforcé, et le disent, d’être chez eux, le seul chez qui leur soit propre (ça rappelle quelque chose), où l’Etat leur garantit tout : sécurité, impunité.
La majorité des Noirs vivent cette condition comme un non choix, une condamnation à cohabiter, avec le recensement discriminatoire (enrôlement) en cours, ils ont fini par se dire qu’ils ne sont que tolérés ? Leurs revendications ont toutes été réprimées dans le sang ; sans qu’à aucun moment le régime en place ne prenne le temps de réfléchir sur les motivations réelles de ces crises à répétition, et ne propose des solutions qui aillent dans le sens du maintien de l’unité nationale.
Le calcul politique qui sous-tendait ces mesures, les conditions de leurs applications, la mauvaise gestion des conséquences de ces applications en termes de contestations cristalliseront toutes les frustrations et « pollueront » pour ainsi dire le climat politique de notre pays. La brèche ouverte depuis est devenue un fossé, si grand aujourd’hui qu’il fait courir à notre pays le risque de conflits à répétitions.
L’exclusion peut-elle durer encore ? Combien de temps ? Les gouvernants, tous régimes confondus – exception faite des parenthèses Ould Haidalla et Sidi Ould Cheikh Abdallah – ont invariablement œuvré au maintien et au renforcement de l’option arabe irréversible de la Mauritanie. Une option que même l’opposition dans son écrasante majorité ne remet pas en cause, en dépit des conflits et les risques d’explosion auxquels elle a exposé notre pays en cinquante et une années de vie commune.
L’exacerbation de cette politique raciste, injuste et d’exclusion donnera naissance aux évènements de 1989 et suivants, avec des massacres massifs des populations noires du Sud. Des actes que l’on peine encore à qualifier avec les mots qui conviennent.
La victoire a beaucoup de pères : Génocides reconnus
Historiquement, ce sont les vainqueurs qui ont imposé leur volonté quand il s’est agi de qualifier les faits. Leur camp ayant eu le soutien des instances internationales, quand il ne les a pas créées, pour traduire les bourreaux : le Tribunal de Nuremberg pour qualifier le traitement réservé aux Juifs lors des deux grandes guerres de crime contre l’Humanité, ceux d’Arusha pour le génocide des Tutsi au Rwanda et de la Haye pour le génocide des Musulmans de Bosnie Herzégovine.
La Cour Pénale Internationale pour Charles Taylor et récemment Laurent Gbagbo pour les crimes commis contre les peuples Sierra Léonais et Ivoirien respectifs.
La défaite est hélas orpheline : Génocide voilé
Ce qui s’est passé en Mauritanie entre 1989 et 1992 présente toutes les caractéristiques d’un génocide au sens retenu par les Nations Unies en 1948 dont une des conventions reconnait comme tel tout acte « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
Abstraction faite du débat que peut soulever l’usage des concepts renvoyant au nombre de victimes, à l’ethnie, à la race, voire à la religion notamment chez certains scientifiques puristes, cette définition lève toute ambiguïté sur le caractère des massacres commis lors de la période référencée.
Trois facteurs accablants sont à considérer ici, pris séparément ou mis ensemble.
Premier facteur : l’intention (de détruire tout ou partie d’un groupe national). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle y était, on est allé les chercher là ils se trouvaient : villages, lieux de travail (bureaux, écoles et marchés), au sein des forces armées et de sécurité.
Deuxième facteur : le motif apparent pour désigner puis massacrer les cibles, était leur appartenance à une ethnie. A l’exclusion des exécutions au sein de l’armée, les pogroms le long de la vallée ont ciblé les peulhs. La population victime a donc délibérément été sélectionnée (tous ceux qui ont été massacrés avaient la particularité d’être Noirs).
Troisième facteur : ces massacres ont été pensés, planifiés, et exécutés au nom d’une idéologie raciste dont l’objectif était la purification ethnique. Le maître d’œuvre en était le Colonel Ould Taya, conseillé par des idéologues civils se réclamant du Baathisme.
Il en découle que les crimes commis l’ont été sur la base d’une sélection, un tri. Une effroyable opération qui a précédé l’exécution collective des victimes. La sélection confère donc à ces crimes la condition nécessaire de leur qualification en génocide, tandis que le caractère collectif érige le mal en crime d’Etat. Faut-il encore un argument supplémentaire pour convaincre qu’il s’agit bien là d’un génocide. La réponse est assurément NON.
A l’évidence, ce drame est bien issu d’une volonté systématique et planifiée d’extermination. La Mauritanie doit porter un regard apaisé sur son passé d’autant que certaines franges pan arabistes n’hésitent pas à accuser les exilés et déportés Mauritaniens au Sénégal d’avoir participé aux massacres de leurs compatriotes en 1989 dans ce pays, telle la réplique de l’Etat Turc accusant la France de génocide en Algérie en réponse au vote par le Parlement Français, le 22 décembre 2011, de la proposition de loi pénalisant la contestation du génocide Arménien.
Pourquoi alors s’obstine-t-on à utiliser d’autres qualificatifs ?
D’abord parce que les bourreaux sont encore en activité, dans les premiers cercles du pouvoir. Conscients de leur responsabilité certainement directe dans les forfaits commis, ils font tout pour retarder ou empêcher la manifestation de la vérité.
Ensuite, la majorité des partis politiques ont préféré laisser les ONG sous-traiter la question, désertant ainsi cet épineux terrain rendu glissant par sa connexion avec la question nationale. Le débit des autres partis est faible, presqu’inaudible, en raison d’un réseau saturé par des dissensions des associations des victimes.
Enfin les divisions au sein des associations de victimes elles mêmes, liées peut être aux traumatismes subis, sont un pain béni pour les présumés coupables, pourtant répertoriés, qui n’ont eu aucun mal à surfer sur ces divergences pour essayer de passer la solution de cette question par pertes et profits. Victimes et ayants droit s’accommoderont du discours édulcorant les crimes en «passif humanitaire».
En acceptant ainsi de suivre les autorités dans cette démarche, ils espéraient peut-être donner une chance à ces dernières de cheminer vers une véritable réconciliation, impliquant réparations et pardon.
Mohamed Ould Abdel Aziz, qui fut aide de camp du président Ould Taya et commandant du Bataillon de Sécurité de la Présidence de la République (BASEP) de 1987 à 1991 puis commandant du bataillon de commandement et des services à l’Etat Major national d’août 1991 à juillet 1993 selon son cv, aurait été épargné pour accorder une chance supplémentaire à la chance de réconcilier la Mauritanie avec elle-même. Ce fut un coup de poker perdant. La « prière aux morts » qu’il a orchestrée en grande pompe, n’avait d’autres motivations que mystiques.
La campagne qui l’a suivie, autour du pardon participait à une démarche de diversion, visant à faire passer les victimes pour des haineux, des rancuniers qui ne pouvaient pardonner. N’entendions-nous pas les chantres de cette campagne répéter à qui voulait l’entendre que « Allah, dans Son infinie bonté, accordait Son pardon à Ses créatures (fautives) qui le Lui demandaient ».
Ce qu’ils omettaient de dire, c’est qu’Allah n’a jamais fait de mal à personne. Les victimes des exactions n’ont pas de contentieux avec Allah, mais bien avec des créatures comme elles qui se sont adonnées à des abominations, dont elles doivent répondre ici bas, avant de devoir en rendre compte devant notre Créateur et Ses Anges. Ils semblent être frappés d’amnésie, oubliant que certains de ces crimes ont été commis pendant le mois de Ramadan.
Faute d’avoir pu l’empêcher de se produire, nous n’avons pas le droit de laisser les autorités ajouter au crime la bêtise de le minimiser. En effet, les expressions utilisées pour qualifier ces faits de « passif humanitaire », l’ont été, parfois sous la pression des bourreaux et de leurs amis au pouvoir. Comme si ce qui s’est passé n’était pas suffisamment grave pour mériter d’être qualifié autrement.
Le « passif » (et l’ « actif »), usité en comptabilité ou en grammaire, ne peut ni ne doit en aucun cas être employé pour parler de cette abomination. On est en politique. En politique, comme en tout autre domaine, il est préférable d’utiliser les mots qui conviennent pour désigner les maux causés au risque de tomber dans le négationnisme. Les propos tenus récemment par le Général Meguett en constituent un début de commencement.
Souvenons nous qu’Hitler, tirant la leçon de la non application des résolutions du traité de Sèvres, signé le 10 août 1920 entre les Alliés et l’empire Ottoman, qui prévoit la mise en jugement des responsables du génocide arménien, aurait lancé en 1939 « Qui se souvient des massacres des Arméniens » à la veille de massacrer les handicapés, l’extermination des Juifs viendra deux ans plus tard.
Rappelons aussi que le général père de la nation Turque, Moustapha Kemal avait pris soin de faire voter une amnistie générale des dits crimes le 31 mars 1929. En Mauritanie le colonel Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya a fait voter une loi d’Amnistie de ses crimes, adoptée en 1993 par une Assemblée à ses ordres. La tentation de tracer un trait sur les faits était déjà là.
Le temps ne doit donc pas avoir de prise sur notre d
2019 odyssées des changements.
Ce pays n’a pas connu fléau, plus ruineux, ni plus funeste, que son sacrifice, sur les autels de luttes politiques.
On peut mener les hommes en bateau, mais on ne peut tromper l’attention de Dieu.
Je sais que très peu comprendront ce que je dis. Peu importe. Ceux qui comprennent et ceux qui ignorent se sont confondus dans l’anonymat sordide de cette mosaïque humaine, ou la valeur et la dé-valeur ne font plus ni avancer ni reculer.
Les présidents, comme les hommes de l’influence se sont succédés, tels des vagues houleuses et retentissantes. Ils sont tous partis mourir sur les berges de l’indifférence, de l’oubli, souvent du mépris et de la haine.
Pourtant la route de l’espoir, le tronçon Nouakchott-Rosso, n’ont pas bougé de leur place. Comme le temps, ils ont continué à manger les hommes à feuilleter les générations et à capitonner les destins.
Les arbres, rabougris par les sècheresses opiniâtres du climat et par les crasses du cœur de l’hommes, escortent les bords des chemins, scrutant narquoisement, ces foules humaines, bercées par les vents de prétentions indéterminées, de soutiens impersonnels, indiscernables et valables pour toutes les causes, pourvu qu’elles payent.
Des héros, renouvelables, qui veulent changer et qui se font changer continuellement.
Qu’est ce qui sera en 2019 et qui n’est pas en 2018, ou n’a pas été en 2000 tout court, ou ne fut en 1900 quelque chose « tout long » ??
Rien.
Peut-être un nouveau visage, ou un ancien nouveau visage, ou un « ancien-nouveau » « revissage ». C’est tout.
Pourquoi ce qui n’a jamais voulu changer pendant toutes ces décennies, doit-il se modifier, ou se convertir en autre chose en 2019 ?
Pauvre de nous !!! Comme nous sommes devenus naïfs et ridicules !!!
Ce matin-là qui arrive. Tout ce qui vient arrivera. Cette échéance tant attendue, et tant médiatisée, ne diffèrera en rien des matins d’hier de demain de l’autre fois et de celui de l’aujourd’hui. Les matins sont tous des matins et les années se succèdent indifférentes aux ruses et aux supercheries des hommes. Même s’il s’agit de citoyens.
Au service du citoyen !!!!!! Quel slogan !!!!! Et quel citoyen ??????
Le citoyen n’existe pas. Il y-a le clan, la bande, la tribu, la coalition, le pacte, l’alliance. Bref, tout l’arsenal blindé, bien de chez nous et spécifiquement made in chez nous, qui consiste à débiter les discours du Paradis, pour maquiller les strangulations de l’Enfer.
Sinon, pourquoi « renforcer » les partis politiques, au détriment d’un citoyen qui n’existe que pour justifier la justification législative de ces partis qui l’oppressent le garrottent et l’écrasent au nom d’une démocratie cosmétique ???
Ces odyssées qui commencent à s’ébranler pour racler la totalité de la surface du territoire national, en vue de maintenir celui qui est assis, ou installer celui qui attend debout, pourquoi ne se sont-elles pas déployées, ne serait-ce qu’une fois, pour instruire les citoyens du genre de pièges qui leur sont tendus et de la nature de mauvaises intentions qui les bloquent et les empêchent d’accompagner le reste du monde ?
Ce ne sont que de sinistres techniques invisibles, pour que le citoyen reste endigué dans les enclos, et que les profits ne profitent qu’aux sources traditionnellement bénéficiaires de tout ce qui se bouffe.
Des tactiques de la procrastination, pour que ceux qui souffrent espèrent continuellement, selon le talisman, le gris-gris soporifique du : « Tant qu’il y-a de la vie, il y-a de l’espoir »
Un peu comme celui qui accompli le jeune, supportant la soif et la faim avec la certitude que le muezzin chantera au coucher du soleil et que la nourriture sera au rendez-vous.
Opposition…majorité…alternance… ONG droit-de l’homme, des facettes multiples du même stratagème, et des subterfuges masqués des mêmes stratégies anthropophages. Des cannibales du peuple à visage d’anges-gardiens.
Ceux qui veulent changer de mal en bien, le font tout de suite, pourquoi attendre tant d’années ?
N’est-il pas étrange de continuer à prier avec l’impureté, avec le vœu pieux de faire ses ablutions l’année prochaine, ou les années suivantes ?
Changer ou ne pas changer un président est loin d’être le problème.
Il n’y-a chez nous qu’une seule marque déposée de président : « Mon Dieu est pour moi, ma tribu, mon clan, ceux qui me chatouillent la vanité et personne d’autre. »
Ce qui est à transformer, depuis longtemps, se cache dans les profondeurs. Il n’a pas besoin d’un changement de guide ou de campagnes électorales, ou immorales.
Il suffit juste de nettoyer les intérieurs, faire fonctionner la raison, avoir un peu de bon sens pour envisager le fruit de cette récolte stérile, qui affame le pays et assassine ses citoyens.
Ça fait bien longtemps, que le citoyen, livré à tous les caprices et a toutes les supercheries inter-charlatanesques, croupi insensible à sa condition. Il est convaincu, comme il l’est de l’existence de Dieu, que pour vivre et connaitre le bonheur, il doit passer par la mort.
Il a été piégé dans l’engrenage de l’ignorance depuis le début du jeu. Il se fait soigner par les fabulateurs de mensonge, qui se font passer pour les ambassadeurs de Dieu sur terre et pervertissent la foi et les hommes. Au vu et au su de l’état, qui observe et ne se sent concerné par le sort de ces parias que lors de collectes de voix, pour légitimer une élection.
Ils ne nous manquent jamais ces professeurs de l’expérience politique, sociale, stratégique, religieuse, qui sortent au moment de ces « Moucharia » pour dépecer et vendre un peuple qui n’a plus que la peau sur les os. Malgré les richesses incommensurables que Son Créateur lui a données.
En 2018, notre citoyen se fait encore traiter de la galle, du cancer de l’hépatite, de la tuberculose et de toute maladie contagieuse, par les queues de margouillats desséchés, les morceaux de tissus, entortillés autour du cou, ou les dents de souris, trempées dans un marinage « spécial » de crottes de moutons. Il est assassiné par des sorciers, qui s’imposent au vu et au su de l’état, qui ne s’inquiète de la situation, tant que les moins animalisés, peuvent aller se faire traiter à Tunis, à Paris ou à Dakar.
Entretemps, nos élites, qui n’ont d’élites que le titre, la vanité et l’arrogance, et n’ont de réformateurs que le nom, lui servent des chewing-gums amuse-gueule, comme le parler en arabe, en français, respirer en langues locales, tenir la main de son épouse en public ou pas, détester le concitoyen, pour sa différence de couleur ou de soutenir tel Cheikh, qui dine à Bogué et prie à la Mecque à la vitesse supersonique d’une corvette spatiale.
Quelle mauvaise foi et quelle mascarade. Et quel courage à braver la patience de Dieu !!
Tandis que les vieilles mères se désaltèrent, en toute ignorance de l’existence de cette créature, nommée microbe, nos savants dissertent de la nature de la langue à adopter pour « enrichir » le monde de leurs augustes sciences. Ou sillonnent le monde portant en bandoulière des sacoches d’érudition, de passions extravagantes, qui se résument souvent à présenter le pays comme une masse de misère, contre quelque charité entachée de mépris, pour un peuple qui n’est pas habitué à tendre la main.
Apres Dieu, vous êtes les mieux placés pour savoir que ce qui y-a dans votre esprit.
Personne ne vous dira qui vous êtes vraiment, mieux que vous-même.
Qu’est-ce qu’un intellectuel ou un politique de mauvaise foi peut-il donner à son peuple, après avoir bandé ses cordes vocales sous tous les cieux, pour badigeonner sa nation d’opprobre de diffamation de souillure, d’humiliation et de honte ?
Il peut juste servir ses poches, ignorant qu’il est, que le linceul n’a pas de poches et que son départ est inévitable.
Ne vous trompez pas. Nous sommes tous sur le bien mauvais chemin.
Nous avons développé une immunité tactique contre tout soupçon. Au point de déployer les paratonnerres de foi, de morale, d’éthique irréprochable, pour couvrir quelque chose d’effrayant, de flagrant d’impie que je ne nommerai pas et que tous savent.
Ne vous trompez pas nous sommes tous sur un bien dangereux chemin.
En 2019… Qu’est ce qui se passera ? et qui, autre qu’un malade mental, ou un cannibale aux dents acérées, voudra hériter de la carcasse d’une situation ou des milliers, des millions de concitoyens ont souffert, ont gouté aux affres de l’humiliation, de la faim, du complexe endémique devant des peuples, qui ne les surpassent en rien d’autres que par la volonté de leurs fils, à ne pas accepter que leurs mères, leurs filles leurs sœurs et leurs tantes, restent à la queue des nations ?
Si une femme a été jetée en Enfer pour avoir affamé une chatte, quelle tribune dans la Fournaise suffira à contenir toutes ces fautes ?
Evaluez les sommes colossales que vous avez déjà entamées, pour astiquer l’UPR, arrière-petit-fils du PRDS, futur papa du PRU ou du URP ou du RUP.
Des sommes faramineuses, pour jouer un scrabble avec quelques lettres de l’alphabet en vue de tromper la faim d’un peuple.
Quel drame !!! Des discours dans les marmites d’un peuple déjà anéanti par la sècheresse la voracité mondiale et éprouvé par les affres de l’ignorance programmée et préméditée à outrance !!
Le changement se fera peut-être. Mais à propos quel changement ?
Un « bou’ta », dont la longueur est égale à la larguer était debout et qui s’est rassis.
Ceux qui fourbissent les armes, le font pour accomplir la même mission : course au pouvoir, pour savourer les reliefs du peuple.
Combien de « gladiateurs du changement », ont scotché définitivement la bouche, après l’avoir remplie de sous ? Observez autour de vous et jugez.
La seule image de ces misérables en guenilles, que les partis et les non-partis défendent en boubous de Bazin riche, ou en costume de dernière mode, raconte la longue histoire d’un très long mensonge qui serpente dans l’histoire de ce peuple et continue le cours de son manège.
« L’opposition met en garde contre l’exploitation de la sècheresse, à des fins électorales » cette seule révélation de la confrontation nationale, pour diriger le pays, montre à quel degré les intentions peuvent aller aux bas-fonds pour racler la nation.
Un système ou l’enseignement agonisant ne produit plus que les désœuvrés, une nation qui n’arrive pas, après presque un siècle d’indépendance à assurer une assistance médicale nationale à ses privilégiés. Si on concède que les autres peuvent trépasser, sans déranger personne.
Un pays que Le Seigneur des mondes a doté de tant de richesses et dont le citoyen continue à haleter derrière un morceau de poisson séché, sans jamais l’assurer.
On change vers ou ?????
Le changement, c’est ce que nous vivons : un transfert vers la décomposition.
L’autre alternative, c’est le changement vers la succession constante des non changement.
C’est le « change et ment », « gouverne et ment », « parle et ment ».
Que Mohamed ould A. Aziz reste ou pas, que Jemil Mansour soit président du Kremlin, que Biram ould Abeid soit un Nelson Mandela au carré, que Messoud Boulkheyr, soit l’Obama de Mauritanie, ou que l’autre monsieur, qui ternit le visage de la noble et paisible ethnie maure par des rafales de propos racistes contre leurs frères noirs, ce n’est pas de votre changement dont nous avons besoin.
Nous avons devant nous un peuple endolori, dont les rudes conditions sont fossilisées sur la carte nationale.
Nous savons que vous changez pour vous passer la mèche et que rien ne changera. Tout ce que vous faites en toute franchise, n’est rien de plus, que vous vous imposer aux autres à des fins sur-intéressées.
Si vous voulez changer en 2019, commencez tout de suite à faire circuler les biens du pays entre ses citoyens. Faites comprendre aux populations encore abruties que vous n’êtes pas leurs maitres, mais leurs serviteurs. L’esclavage étant aboli. Du moins théoriquement.
Mohamed Hanefi. Koweït.
(Reçu à Kassataya le 18 mars 2018)
FLAMNET-AGORA: Loi sur la discrimination, c’est parti pour la dérive ! Par Samba Thiam
Une loi portant sur l’incrimination de la Discrimination vient d’être votée récemment par nos Députés, sur impulsion du Gouvernement .
Dans l’exposé de motifs présenté par le Premier Ministre, un rappel :
« La République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine , de race ,de sexe ou de condition sociale l’égalité devant la loi .Toute propagande particulariste de caractère racial ou ethnique est punie par la loi ‘’.
Qu’en est-il de la réalité sur le terrain ?
Il y a un an , il a suffi du coup de téléphone d’un conseiller à la Présidence de la république pour jeter en prison un pauvre Infirmier, innocent , pour s’être bagarré avec un accompagnant de malade à l’hôpital Sabbah, proche parent du puissant conseiller! il y croupit toujours…
A peu près à la même époque, une fuite émanant du staff de ould Hademine-1er ministre- relayée par les medias , faisait état de nominations de plus d’une dizaine de conseillers à la Primature , tous arabo-berbères , quasiment tous cousins , cousines du Premier ministre…. Jusqu’ici nous attendons toujours un démenti qui ne viendra pas …
Plus loin dans l’exposé des motifs, l’intention du gouvernement à « élaborer un plan d’action (….) pour prévenir et lutter contre la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance » . Pour soutenir ce passage, on convoque le verset 13 d’une sourate « O hommes !(……) le plus noble parmi vous auprès d’Allah est le plus pieux , Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur ».
Dieu a dit ce qu’Il a dit dans sa sourate- convoquée ici -, qu’Il prônait ‘’ l’égalité, la fraternité , la tolérance ‘’entre les hommes , mais qui s’en souvient ? Qui met ceci en pratique ? Des versets invoqués , scandés à longueur du jour , seulement quand ça nous arrange… mais dont l’esprit et la lettre sont oubliés, dévoyés dans notre pratique quotidienne …
Il faut, quand même , se féliciter que ceux qui nous gouvernent reconnaissent, enfin, l’existence de la discrimination raciale et de la xénophobie chez nous , chose qu’ils se sont toujours évertués à nier …Mais, hélas , toujours fidèles à eux -mêmes , dans leur art à berner les opinions , le problème est posé de telle façon dans le corps du texte que le lecteur, non averti, serait porte à mettre ces tares ou ces comportements négatifs sur le compte du petit peuple et des citoyens lambda…Or la vérité est que la discrimination raciale, ethnique ou clanique demeure le fait quasi exclusif du Gouvernement et de ses plus hauts responsables ; l’anecdote à la Primature , plus haut, en témoigne …Pour des besoins d’agenda et du Système on a encouragé, voire suscité ou impulsé des partis politiques et discours racistes et intolérants, c’est connu . Cependant , toute négative que soit leur propagande , le racisme d’Etat déstructure et déconstruit davantage notre cohésion nationale …
Allez dans les bureaux, dans les Administrations, la discrimination est là , ouverte… Parcourez les listes des candidats reçus aux Examens et Concours, visitez ces Ecoles d’excellence, comme le Prytanée militaire, l’Ecole des mines , la fac de médecine, le corps de commandement des forces armées et de Sécurité, les télévisions dans leur distribution et leurs programmes , vous trouverez les manifestations de cette discrimination visible, patente ; elle est là voulue , conçue…Si la volonté de lutter contre les discriminations est réelle c’est par là qu’il va falloir commencer . C’est ce racisme d’Etat et non l’action de quelques individus isolés, encore une fois , qui déconstruit ou détruit le tissu de l’Unité, et qui fait chaque jour, hélas , un peu plus tâche d’huile … les Bidhaans embauchant des Bidhaans, les Soninkes des Soninko, les Pulaars des Fulbe, les H’ratin des h’ratins – dans l’espace économique résiduel exigu où sont confinées ces franges – . A quelques rares exceptions, c’est désormais ainsi ; c’est fini le recrutement ou la promotion par le mérite et la compétence , ciment de l’Unité !
Concernant la Xénophobie évoquée dans le texte, posons- nous la question honnête : qui pourchasse qui ? Qui pourchasse les Ouest-Africains, nos voisins immédiats, dans nos rues , à la plage , dans les quartiers populaires , dans les taxis ? Ce n’est certainement pas notre population ! Lorsqu’on parcourt cette loi, il apparait clairement que nous sommes dangereusement engagés dans une dérive … Puisqu’au lieu d’établir notre culpabilité sur des faits, précis , comme le fait toute loi en général , Nous serons désormais condamnés sur des intentions , prêtées… Les ambiguïtés , l’amalgame, la confusion de genre par ailleurs, tout le long des 27 articles du texte sont tels que, entre ‘’l’intention d’aider ’’ les victimes et la volonté de punir des coupables, un boulevard aux dérives autoritaires est ouvert …Dans ce texte on mélange le général au particulier, discriminations et fausses signatures sont associées , la ligne de démarcation entre discrimination positive et négative ténue , floue par endroits , bref du n’importe quoi !
Ces Députés qui ont voté cette loi , sans en mesurer tout le danger, porteront ses dégâts sur leur conscience et la responsabilité devant l’histoire …
Le seul élément positif de cette loi aurait pu être l’instauration d’une journée ‘’pratiques discriminatoires national –Day ’’ …Mais échappera-t-elle au cirque habituel du faire-semblant dont nous sommes coutumiers … destiné à endormir nos partenaires, comme toujours ?
En conclusion , la seule et unique motivation –inavouée- des concepteurs de cette loi est d’étouffer les voix discordantes et la parole libre ; par l’intimidation, faire taire la critique et les objecteurs de conscience , frapper les victimes et les empêcher de crier leur douleur…
Nos partenaires , lucides et clairvoyants , ne seront pas dupes… Et puis, c’est sans compter sur la détermination des victimes elles mêmes . Paraphrasant JAURES Nous dirons à sa suite que ,
‘’ Nous ne subirons pas la loi du mensonge triomphant ,
Nous ne plierons pas ,
Nous ne nous tairons pas,
Nous ne nous irons pas en silence ,
Nous ne nous coucherons pas …’’
Samba Thiam … 16 Fevrier 2018
FLAMNET- AGORA : De la langue de barbarie et au-delà de l’ile à Morphil.
La récurrence des incidents entre pêcheurs Guet-ndariens et nos gardes côtes risque d’entrainer des conséquences graves si l’on ne prend garde.
Le dernier épisode de ce long feuilleton macabre est plus que dramatique. Ironie de l’histoire, c’est justement à cause de ce type d’exactions que cette bande de terre à la confluence de deux frontières a été baptisée par les colons “ langue de barbaries”.
Si l’émotion des populations concernées est tout à fait compréhensible, nos gouvernants doivent agir avec responsabilité, et il est heureux de constater que c’est ce qui semble être le cas pour le moment. Cependant, les responsabilités doivent être situées. Cette réponse disproportionnée ne peut être l’œuvre d’un subalterne; l’ordre vient vraisemblablement de la hiérarchie. Ceci soulève tout un tas de questions. Y a t- il une politique définie, une législation claire ou un modus opérandi précis de protection de nos cotes contres la pêche non autorisée? Ou simplement la réaction varie –t- elle en fonction de la géopolitique interne, de l’humeur des autorités ou de l’état d’esprit des agents de l’Etat. Une chose est sure, ce genre d’incident ne se produit nul par ailleurs le long de nos côtes. Nul n’a jamais entendu ce type de drame au large de La Gouera par exemple ou ailleurs. Nos ressources halieutiques continuent à être pillées par de gros navires étrangers, mais personne n’a jamais été tué.
Personne ne s’y trompe; ces réactions sélectives rentrent dans un schéma global de harcèlement et de l’intimidation de tout étranger noir. Des contrôles intempestifs; des rafles quotidiennes, des reconduites à la frontière régulières, voici le lot quotidien des africains en Mauritanie. Ce traitement n’est jamais réservé aux autres étrangers; en particulier arabes. Dieu sait que nombreux parmi eux violent nos lois au vu et au su de tout un chacun. Ce sont la des faits; à chacun son interprétation, mais la vérité est unique.
La lecture de cet événement doit être faite sous cet angle : la discrimination raciale en Mauritanie , non en fonction d’un quelque protocole ou convention entre les deux pays.
C’est pourquoi, aucune solution viable ne peut être trouvée sans un changement de paradigme de nos autorités, de notre classe politique et de nos compatriotes arabo-berbères. Ce changement doit s’opérer à deux niveaux.
D’une part il faut intégrer, enfin, le fait que les africains ne sont pas des étrangers en Mauritanie; ils sont chez eux avec leurs frères de race , les Negro-mauritaniens qui sont aussi autochtones dans ce pays comme leur concitoyens arabo-berbères.
Ensuite il faut contextualiser cette notion même de frontière; celle-ci dans notre culture peut être certes perçue comme une limite, mais jamais comme une barrière. Aujourd’hui, c’est Saint – Louis qui est sous les feux de l’actualité, mais le harcèlement le long de la frontière est monnaie courante pour touts les habitants de la rive gauche du fleuve.
En effet, ces populations sont devenues les victimes collatérales du racisme d’Etat qui sévit contre leurs frères negro-mauritaniens. Ces trois dernières décennies ont vu la mise en œuvre de toutes une série de mesures sournoises à leur égard par nos autorités. Mesures qui ont pour conséquences des tracasseries permanentes, un raquetage organisé et des brimades intolérables.
Traverser le fleuve pour visiter sa famille, pour une cérémonie religieuse ou autre est devenu un vrai parcours de combattant. Même visiter ses morts c’est la croix et la bannière. Ce qui ne devrait pas être le cas.
Qu’il s’agisse du Walo, du Futa ou du Guidimakha, la notion de frontière est plus qu’abstraite. La mer ou le fleuve ne sont pas des lignes de démarcation mais plutôt des matrices fondatrices de tout un mode de vie. Si pour Hérodote: “l’Egypte est le don du Nil”, pour ces populations ce fleuve est un don de Dieu, une source de vie. C’est sous ses injonctions que toute activité prend forme. Les lieux d’habitations, les champs de culture, les aires de jeu, sont dictés par le caprice des eaux. Les mariages, les compétitions et même l’émigration dépendent de la crue ou de son absence.
Tout ceci pour dire combien ce concept de frontière est subjectif. Là où les Etats agissent en terme de souveraineté territoriale, les populations raisonnent en terme d’accès aux ressources mises en valeur par leurs ascendants. Dés lors il est essentiel de tenir compte de cette réalité dans toute tentative de résolution de cet épineux dossier.
Il faudra sortir des sentiers battus pour trouver une solution politiquement courageuse, bilatéralement juste et culturellement acceptable. En un mot il faut trouver un juste équilibre entre le désir d’exercer la souveraineté sur son territoire et la réalité historique des populations autochtones.
La lutte continue!
Abou Hamidou Sy FPC/ Amerique du Nord.