Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Dialogue : À petit trot…

 

Les tentatives de dialogue entre les acteurs politiques se poursuivent à petit trot. La mayonnaise tarde à prendre, surtout du côté de l’opposition. Après plusieurs réunions, ses membres peinent à harmoniser leur position. Si le principe d’aller au dialogue est acquis, certains traînent des pieds, notamment l’APP. Selon des sources proches de ce parti, même si des représentants ont été envoyés pour assister aux réunions chargées d’examiner la plateforme de dialogue, « on reste réticent ». Car, nous dit-on, c’est entre le gouvernement et l’opposition que devraient s’établir les concertations. Or, estime l’APP, c’est loin d’être le cas : le président de la République se cache derrière l’UPR pour refuser d’engager un débat de fond sur les questions majeures que sont l’unité nationale, l’esclavage et ses séquelles, le passif humanitaire, l’officialisation et l’enseignement des langues nationales, la cohabitation entre les différentes communautés, le partage équitable de nos ressources…Pour l’APP, ces questions majeures requièrent une volonté politique réelle et un engagement fort du président de la République, quant à la mise en œuvre des résolutions qui seront prises par les parties prenantes.

Tawassoul est aussi accusé de traîner les pieds, tandis qu’en d’autres partis tout aussi réputés d’opposition, on peine à s’entendre sur la représentation au dialogue. De quoi alimenter l’accusation de placer leurs intérêts devant ceux du pays ? Être au-devant, faute de quoi jouer l’« obstruction » ? C’est en tout cas ce qui expliquait, par le passé, les divergences autour de l’organisation des dialogues précédents…

Pendant que les partis de l’opposition tentent de mettre en place une plateforme commune, on explique le retard, côté pouvoir, par la volonté de certains groupes hostiles à un dialogue qui« ne s’impose pas », selon eux, « puisque le pays ne connaît aucune crise ». Et les voilà donc à s’agiter pour « torpiller » les efforts en cours. Parmi ces groupes, il y a ceux qui ne veulent pas de débats sur le passif humanitaire et la question des langues : les partisans du statu quo, donc. C’est précisément pour cette raison, s’accordent à dire plusieurs observateurs, que le gouvernement s’est employé à anticiper cette dernière question qui préoccupe, en particulier, la composante négro-africaine. Ils estiment que cette question devrait être débattue lors du dialogue politique en gestation.

Vers quelle issue ?

On suivra avec intérêt les résolutions des journées de concertations nationales sur la réforme de l’Éducation. Les acteurs politiques en débattront-ils lors du dialogue ? Est-ce pour ne pas couper l’herbe sous les dialoguistes qu’on s’est en quelque sorte empressé à évacuer cette réforme ? Autre sujet qui taraude également beaucoup d’observateurs :la question de l’unité nationale. Elle doit poser celles de la cohabitation et du vivre ensemble, fortement entamés depuis quelques années et surtout remis en cause par les pratiques d’exclusion dont les Négro-africains et les Harratines se plaignent. Il convient ici d’être particulièrement lucides : toutes ces interrogations qui risquent d’exacerber les tensions dans le pays ne peuvent pas être reportées à chaque fois qu’un dialogue est engagé. C’est en refusant de les traiter et de les évacuer qu’on a accentué – accentue ? Pour quelle fatale issue ? – les plaintes et les méfiances.

                                                 Dalay Lam

                                                       

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Seigneur de miséricorde, abrège nos souffrances !

Le document faisant état de malversations à la banque Centrale de Mauritanie au temps d’Ould Abdel Aziz, que l’ex-conseiller du ministre de la Justice affirmait détenir par devers lui et qui lui valut d’être interpelé pendant deux jours par la police, a été divulgué par l’Observatoire du Civisme et des Libertés. Et il n’a dévoilé qu’une infime partie de ce que tout le monde savait déjà, un petit morceau d’un énorme iceberg de prévarication et de gabegie, une symphonie savamment jouée par tout un clan. Où la BCM joua allègrement sa partition, comme toutes les autres institutions de l’État. Comment aurait-il pu en être autrement, d’ailleurs ? Quand, dans un pays qui se dit islamique, son raïs reconnait avoir lui-même trempé dans des affaires louches avant même d’arriver à la tête de l’État, il faut s’attendre au pire une fois qu’il aura toutes les cartes en main. Et l’on n’a pas été déçu. On aura tout vu en une décennie. Même la banque Centrale, dont les méthodes de gestion et les procédures étaient systématiquement frappées du sceau de la rigueur – n’exagérons toutefois pas outre mesure… – n’a pas échappé à la boulimie ambiante. Elle s’est transformée en passoire où les principales devises se retiraient ou s’échangeaient en toute opacité. La suspecte N°1 dans l’affaire dite de la BCM déballa tout aux enquêteurs. Le procureur de la République en fit rapport à sa tutelle. C’est de cela que parlait Ould Haroun. Mais il n’y eut jamais de suite : pouvait-on, de fil en aiguille et d’aveux en dénonciations, inculper toute la république ? Il ne s’agit pas de couper un doigt gangrené ; la main, le bras – la tête ? – sont pourris. Y a-t-il donc une chance de sauver notre Nation ? On se prend parfois à souhaiter que le Jour Dernier vienne au plus vite…

                                                               Ahmed ould Cheikh

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Remous fonciers en Mauritanie : les bords du fleuve en terres troubles de Trarza à Brakna

Afrique Midi – Des populations en colère, manifestant désarmées face à des forces de l’ordre lestées de gaz lacrymo et matraques pour protéger des opérations foncières au profit de riches entrepreneurs. Les uns arguent la légalité d’autorisations dûment signées, les autres la légitimité d’une occupation plusieurs fois séculaires.

Le synopsis qui peut se filmer dans toutes les zones du continent africain, se trame à Ngawlé dans la Wilaya de Trarza, en Mauritanie. et l’opposition ne détonne pas : des riverains contre des étrangers voulant s’approprier leurs terres cultivables.

David vs Goliath

La situation est sous tension à Ngawlé où des habitants qui, ce 3 novembre 2021, s’opposaient pacifiquement à l’installation de gros engins envoyés par de riches entrepreneurs à la solde de nababs qui veulent s’approprier des terres.

En lieu et place d’une posture d’arbitre, les autorités locales, le parti-pris flagrant, ont fait cavalièrement intervenir les forces de l’ordre qui, non contentes de gazer les manifestants, ont procédé à l’arrestation musclée de quelques notables détenus au commissariat de Lexeiba II, envenimant la situation et suscitant la colère de toute une contrée laissée à elle-même et délestée de la seule richesse vivrière qui lui restait : ses terres.

Pis, des oiseaux de mauvais augure y ont mêlé leur langue provocatrice, mettant dos à dos des communautés qui ont longtemps cohabité dans la paix et la cohésion.

Laisser-aller étatique

C’est à croire que le gouvernement ne perçoit pas l’enjeu vital de la terre pour des autochtones qui, face aux crises multiformes et l’absentéisme étatique du quotidien des populations, pour se prendre en charge, cultivent leurs terres.

Aussi laisser des promoteurs et autres nantis de la République envahir ces terres pour imposer leurs sous sonnants et trébuchants, relève-t-il d’une cécité programmatique et d’une surdité aux clameurs des peuples défavorisés.

Vigie citoyenne

C’est tout le sens de l’appel de politiques et autres activistes ou membres de la société civile qui, dans cette opposition entre les populations Ngawléennes et le richissime homme d’affaires Ould Wedi’a, rappellent au Wali de Trarza, Moulaye Brahim Ould, que la solution ne doit pas qu’être policière. Et pour cause, l’expropriation de terres de cultures communautaires et ancestrales est foncièrement illégale et la revendication des populations légitimement établie.

Ils en veulent pour preuve l’injustice des travaux d’aménagement au profit de l’usurpateur qui n’a que le soutien du Wali face aux documents légaux brandis par les populations de Ngawlé attestant leur propriété des terres en litige.

Dar el Barka

Tout comme à Ngawlé, la région du Brakna dans sud mauritanien bruit aussi de bottes policières chargeant des peuplades qui n’ont que le recours à la manifestation pacifique pour contrer la cession par l’Etat de leurs terres de culture de céréales à un investisseur arabe du Golfe qui, depuis 2015, s’acoquine avec deux hommes d’affaires mourabitounes en possession de permis fonciers pour mettre en valeur 3200 ha de terres agricoles. Une initiative louche en passe d’être évitée grâce à la vigilance citoyenne des populations autochtones.

C’est dire que la diplomatie intérieure gagnerait à disposer de ses lettres de nobles créances pour éviter que la grenade foncière ne se dégoupille, car les ondes de la déflagration pourraient éclabousser d’autres secteurs et induire d’autres crises pas facilement apaisables.

Par Mamadou LY

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Samba Thiam à propos des conclusions des journées de concertation sur l’Education

J’avais promis, suite à mon retrait des journées de concertation, de revenir sur un certain nombre de choses, notamment sur certaines reformes, les concertations, le sens et les limites mêmes de la démarche du ministre. Nous y voilà !

Je le fais après lecture et du rapport final de 123 pages de la Commission Nationale des Etats généraux de l’Education et de la synthèse finale des Ateliers régionaux. D’abord arrêtons-nous un instant sur la réforme de 1999, réforme la plus vicieuse ,la plus inique, la plus anti-nationale de toutes, s’il en fut !

Elle naît dans le contexte du système à filières; filière arabe obligatoire pour tous les enfants arabo-berbères, et filière bilingue où, pour l’essentiel, se retrouvent orientés les écoliers négro-africains.

Système à filières concomitante à l’expérience de l’ILN, arrivée presque à terme( 5ème année, devant être généralisée à la 6eme, en raison même de son plein succès- taux de réussite situé entre 70 et 80 % -), et qui remplacerait donc ce système à filières…A un an de l’échéance, voilà qu’on arrête tout, brutalement, et qu’on change d’orientation, contre tout bon sens…Et sans explication aucune!

Pour quelles raisons ou quelle motivation arrête-t-on une expérience satisfaisante à tous points de vue, se demanderont les hommes de bon sens ?

L’explication réside à la fois et dans l’échec patent de la filière arabe qui était dans l’impasse, et dans l’idéologie chauvine : enseignement du hassanya et non de l’arabe littéraire, incompétence des Professeurs des sciences à dispenser correctement les cours dans cette langue, et qui finiront par être relevés et reversés dans la diplomatie, étudiants envoyés à l’extérieur incapables de suivre les cours!

Idéologie chauvine-raison principale -qui choisit , à la faveur du traumatisme subie par les négro-africains suite à une répression féroce, de liquider tout legs colonial et d’imprimer le choix d’une Mauritanie arabe, exclusivement, qui passe par l’assimilation du groupe dit minoritaire, conformément à la loi de proximité en sociologie.

C’est pourquoi, au lieu de se limiter à corriger les défaillances de la filière arabe par le rétablissement de l’enseignement des matières scientifiques en français-chose normale et légitime-, comme ils le firent, ils décidèrent aussi et surtout de pénaliser, par la même occasion, les enfants pulaar, sooninko et wolofs en dispensant l’enseignement de toutes les matières littéraires en arabe ( Philos, histoire, géographie, langue , morale, instruction civique et religieuse),affectées de coefficients qui défient l’entendement.

Pire ils décidèrent de supprimer l’ILN et son expérience à succès, à un an de l’échéance fixée pour sa généralisation et l’officialisation des langues pulaar, sooninke et wolof !

Voilà pourquoi, depuis 1999 c’est l’échec massif en milieu négro africain, dans les examens et concours, conduisant aux abandons massifs de l’école.

Cela fait 22 ans que ça dure, les dégâts sont incommensurables… Ceci, l’exposé de la 1ère journée des Concertations nationales, portant sur le diagnostic du système, le passe sous silence…Il fait table rase du succès de l’expérience menée par l’ILN …Le problème d’équité est posé, certes, mais il l’est sous l’angle d’équité du genre et de classes, au sens de P Bourdieu.

L’exposé tout comme le rapport final de synthèse tait l’iniquité ou l’inégalité structurelle du système devant l’accès au Savoir entre enfants à la base, beaucoup plus grave ( 2 langues étrangères au sens pédagogique du terme, imposées aux uns au départ du processus d’apprentissage .)

Que retenir à la fois et de ces journées de concertation et du rapport final ?

Dans le libellé des rapports quelque chose frappe tout de suite après lecture : la formulation des conclusions partielles avec l’usage répétitif de termes comme ‘’ la plupart’’ recommandent que, ’’la majorité’’ retient que…Et vu l’absence ,flagrante, d’une juste représentativité des communautés nationales dans le choix des participants, on devine aisément où se situe la ‘’majorité’’ …Mais l’on sait ‘’qu’il n’y a pas de majorité en matière de vérité’’ ; tout comme il n’y a pas de majorité en matière d’identité.

Rien n’est plus faux que de croire (ou faire croire)que l’avis majoritaire est forcément le plus juste, le plus bon. C’est un raisonnement spécieux et pernicieux .Il n’y pas de majorité en matière de vérité, encore une fois. Du reste, dans ce genre de conclave c’est le consensus qui doit être requis ou de mise et rien d’autre.

A noter, par ailleurs, le flou sur lequel ‘’surf’’ les rapports concernant le statut des langues négro-africaines; tantôt on parle de ‘’langues d’enseignement’’, tantôt de langues de communication’’ tout court, ou de langues ‘’devant faciliter les apprentissages’’, c’est-à-dire de facilitation pour l’acquisition d’autres langues. Tantôt c’est l’arabe qui est la langue principale d’enseignement, tantôt ce sont toutes les langues qui le sont !!!

‘’Sur la langue d’enseignement, la majorité des participants a insisté sur les langues maternelles comme moyen le plus efficace pour véhiculer les sciences modernes. A cet effet la langue arabe, en tant que langue nationale devrait être la langue d’enseignement des SMT( les sciences ), sans négliger le rôle que pourraient jouer les autres langues nationales dans la promotion de ces matières.’’(fin de citation -page 109).Ca dit ce que ça dit, ambigüité à dessein !

L’ opinion et le bon sens exigent, clairement et sans ambages, que les langues nationales pulaar, soninke et wolof soient des langues officielles et dans lesquelles on enseigne, pour donner les mêmes débouchés que la langue arabe .

Toute équivoque doit être levée à ce sujet. Pourquoi le Maroc et l’Algérie , depuis 2002, reconnaissent-ils leur diversité culturelle et officialisent-ils la langue berbère tamazight, et la Mauritanie se cabre ou hésite à le faire pour nos langues ? Au nom de quelle logique ?

…Quelque part dans les rapports, on parle de commencer les langues maternelles dans le pré-scolaire , à la maternelle. C’est une supercherie ! Les classes maternelles existent à peine à Nouakchott où elles sont rarissime, à fortiori à l’intérieur du pays ! Non, il faut reprendre l’expérience de l’Institut là où on l’avait laissée …

Cette réforme, menée tambour battant tombe comme un cheveu dans la soupe , au regard du dialogue en perspective; à moins que …A moins d’indiquer, en sourdine, un rétropédalage dans la volonté politique ‘’d’en haut’’ d’organiser les fameuses ‘’concertations-dialogue’’. Bref , à certains égards et au vu du timing, l’idée de mener cette réforme paraît suspecte !

Toujours dans le rapport final, une sorte de dilemme transparaît dans les termes de choix ; démocratisation de l’enseignement et qualité, ouverture à la modernité et ‘’enracinement dans notre authenticité’’, c’est-à-dire dans nos valeurs traditionnelles islamiques qui , on le sait ,sont adossées au droit musulman lui-même assis sur la charia islamique …du 6ème siècle !

Les auteurs du rapport ne semblent pas prendre conscience du caractère antinomique de ces deux orientations : la charia-source de notre Droit-et l’orientation moderne .La seconde s’oppose à la philosophie socle même de la pensée libre et libérée.

Le questionnement philosophique , dit-on , ne présuppose rien sans examen de la raison , alors que le conservatisme réligieux, dogmatique, bride la pensée …Dichotomie ! Ne pas penser est plus dangereux que penser { pensée critique}, nous dit Anna Arendt .

Alors que nous avons toutes les difficultés du monde à concilier ces termes de choix , les voilà qui parlent d’intégrer le préscolaire, l’enseignement originel , et envisagent la prise en charge des personnes handicapées, ( chose que même les Etats-Unis n’arrivent pas à résoudre). Il faut savoir ce qu’on veut et ce qu’on peut …Qui trop embrasse mal étreint dit le proverbe !

Que penser de la tentative du ministre à mener, en solo, cette réforme ?

J’avoue, pour ma part, être admiratif de la foi ou de l’enthousiasme débordant de ce ministre qui croît possible de mener et réussir, en solo, la réforme du secteur éducatif. Il ne voit pas ou refuse de voir que c’est le ‘’ tout entier’’ qui s’est écroulé…Il ne perçoit pas qu’ ’’il n’y a plus d’Etat depuis la réorganisation judiciaire sous Haidalla des années 80’’,( dixit : Isselmou ould Abdel kader).

Chose que confirme amplement Abdallah Sidya Ebnou – grand commis de l’Etat- dans son ouvrage intitulé ‘’quarante ans au service de l’Etat mauritanien’’ – véritable réquisitoire contre les régimes militaires, cause première de cette déliquescence de l’Etat.

Ould Ebnou y relate quelques anecdotes , comme la réponse que lui fit, sans gêne , l’agent chargé du bureau des Archives nationales : les documents que vous demandez n’existent pas ! Puis cet administrateur qui jette les archives dans la cour pour faire de la place ; à noter que d’autres les brûlent…

Le Ministre ne semble pas prendre conscience de l’ampleur des dégâts mais surtout du désordre, pour ne pas dire de l’anarchie générale qui règne partout dans ce pays ; de la circulation routière et urbaine au plus haut sommet de l’administration ; et ce, pourtant, jusques dans son propre secteur -l’Education elle-même- !

En effet , combien d’Enseignants flottent sans rien faire ,alors que les besoins sont là ? combien sont détachés pendant que des écoles en manquent et qu’on parle d’en recruter 6000 ? Combien sont dans leurs boutiques et continuent à émarger ? et ceux-là, censés être dans les classes , combien sont assidus ?

Combien de faux diplômes à la fonction publique qu’on n’ose pas nettoyer, pour ne pas fâcher X ou Y ou tel électorat ? Je pourrai répéter ce tableau, à loisir, dans le secteur de la santé, de l’administration générale, de la Justice , des sociétés d’Etat, de l’Armée, partout …Dans ses propres bureaux du ministère où je me suis aventuré , par accident , lors de notre rendez-vous privé ,je suis tombé sur deux dames qui dormaient , à points fermés, sur le plancher !

Et ceci , on ne le rencontre pas qu’au ministère de l’Education seulement … La corruption gangrènne tout , jusqu’aux bureaux des Examens et Concours …Il n’y a plus de suivi rigoureux du personnel, et la multiplication des Inspecteurs jusques dans les départements est une fausse solution.

Bref, le mal est général et profond, au point qu’il est utopique de songer à redresser un secteur isolé. Pour réussir le redressement il eût fallu que, dans un vaste mouvement d’ensemble impulsé d’en haut, tout se redressât en même temps .

Ce n’est pas hélas le cas pour l’instant. Dans le secteur de l’Education, comme dans celui de l’administration générale, nous avons besoin, pour nous relever, de l’aide de la coopération internationale et d’un retour de la vieille génération au moins pour une tutelle deux ans ! les dégâts sont énormes et le mauvais pli pris, profond…

Maintenant que dire des solutions , des bonnes solutions ?

Elles doivent, à mon sens, toutes- si toutefois le vivre-ensemble demeure le cap-, reposer sur le constat que nous sommes un assemblage de peuples , agrégés par la seule volonté du colon. Nous ne sommes pas encore une nation , que l’on cherche à forger par l’assimilation forcée. Nous appartenons à deux espaces géographiques, deux aires culturelles différentes, deux entités politiques historiques distinctes, deux récits nationaux , deux peuples, en un mot, aux traditions et habitudes mentales différentes .

Toutes solutions imaginées, pour être viables et durables, doivent découler de cette réalité têtue de notre Diversité et Identité plurielle.

Par dessus tout, une question essentielle – presque existentielle- qui précède toutes les autres, demeure : voulons -nous réellement changer ? That’s is the question !

21 Novembre 2021

Samba Thiam

Président des FPC

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Mauritanie : Samba Thiam quitte la concertation nationale sur la réforme du système éducatif à Nouakchott

Kassataya – La première journée de la concertation nationale sur la réforme de l’éducation nationale à Nouakchott révèle le début de tous ses secrets.

Un public éclaté dans des ateliers multiples traitant du même thème, des interventions limitées à 2 ou 3 mn, un échantillon du public de toutes catégories, venu de tous horizons. Autant de couacs relevés par le président des FPC qui vient de suspendre sa participation.

Cette colère du président des FPC invité aux Assises nationales sur la réforme du système éducatif et pourtant son parti n’est pas reconnu officiellement jusqu’ici, est partagé par les observateurs d’autant plus que la question des langues nationales qui tient à cœur le leader négro-mauritanien, ne figure pas sur les sujets de débat qui sont tous libellés en arabe sans la moindre traduction.

Il s’agit d’un blocage communicationnel voulu par les organisateurs en tête le ministère de l’éducation nationale, qui s’inscrit dans le cadre d’une exclusion des non arabes.

Autrement dit, le régime de Ould Ghazouani semble ne pas tenir compte des échecs des 5 précédentes réformes en mettant en première ligne son idéologie linguistique arabe au détriment de la diversité culturelle.

C’est une première journée décevante qui augure ce que les observateurs pointent comme une concertation nationale pipée. Le coup d’envoi des assises nationales par Ould Ghazouani est significatif. Il est venu parachever l’arabisation en Mauritanie.

Cherif Kane

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