Attention au machiavélisme : Vigilance, vigilance, vigilance.
Cependant que des négros mauritaniens étaient dépossédés de leur nationalité et en les envoyant dans des pays frères, la Mauritanie en 1989 a fait croire à l’opinion internationale que c’était l’état sénégalais qui transformait ses rapatriés en réfugiés mauritaniens. Cette affirmation a été largement diffusée par le fameux et fumeux Livre blanc à destination de l’opinion internationale. Un walo-walo, un haalpulaar, un soninké et un bambara de Mauritanie ne sont pas sur le plan socioculturel différents d’un sénégalais ni d’un malien. Ils parlent les mêmes langues, partagent le même terroir et ont les mêmes us et coutumes. Les frontières sont artificielles. Le machiavélisme de l’état mauritanien en 1989 a semé la confusion auprès de l’opinion internationale en déplaçant des Mauritaniens de souche après avoir détruit leurs pièces d’identité pour qu’on les prenne pour des sénégalais ou des maliens. Je cite le Livre blanc : « Dès le troisième jour du pont aérien, un Ministre sénégalais exprimait l’inquiétude de son gouvernement: «Nous n’attendions pas plus de vingt mille sénégalais alors que le chiffre avait déjà dépassé les cinquante mille ».
Cette inquiétude prouve que le gouvernement sénégalais, qui est à la tête d’un pays à forte émigration, méconnaît totalement la situation de ses ressortissants vivant à l’étranger et notamment chez son plus proche voisin.Pour parer à cette situation inattendue, le gouvernement sénégalais avança l’idée des «réfugiés mauritaniens» en affirmant que la Mauritanie expulsait des citoyens mauritaniens.
Désormais, la majeure partie des rapatriés sénégalais originaires de la région du fleuve se verra attribuer la nationalité mauritanienne par les médias et la propagande sénégalaise. Ces populations, regroupées pour des fins de publicité, seront données en spectacle à la presse, aux organisations internationales et aux visiteurs étrangers ».
Encore une ruse que de subitement se rappeler des déportés. Pourquoi n’en a-t-on fait une priorité eux qui étaient sans pièces d’état civil et sur lesquels il n y avait aucun doute ?
Pourquoi a-t-on attendu si longtemps pour leur enrôlement ? Ils auraient du être les premiers. Pourquoi n’y a-t-on pensé que maintenant ? Le premier acte de réinsertion n’est-il pas d’avoir des pièces d’état civil en bonne et due forme ?
Je me pose cette question et je souhaite bien qu’on y réponde : les déportés rentrés depuis 2008 ne devraient-ils pas être aujourd’hui comme tous les mauritaniens munis de leurs pièces d’état-civil ? Qu’est ce qu’on attendait pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits les plus fondamentaux ? Qu’est ce qu’on attendait ?
Ces déportés qui sont de retour attendent une réinsertion digne de ce nom. D’autres attendent encore le retour au pays et d’autres comme les réfugiés au Mali ne sont pas reconnus comme réfugiés mauritaniens par leur propre état dixit l’actuel ministre mauritanien de l’intérieur. Toutes ces tracasseries ne concernent qu’un pan de la société mauritanienne, la communauté noire de ce pays.
Tous les évènements malheureux issus de la période 89 (Procès extra-judicaires, Pendaisons, déportations, spoliations et humiliations) sont encore vivaces dans les mémoires. Les crimes de sang n’ont jamais été élucidés et donc restent impunis et non traités. Leurs auteurs narguent la communauté des victimes.
Comment voulez vous que cette communauté fasse confiance à son état ? Un état qui ne défend pas la justice et la vérité ne peut pas mériter la confiance de son peuple.
Des problèmes aussi serieux et aussi important que la cohésion nationale cela ne se gère pas avec machiavélisme.
Djibril BA
FORUM FLAMNET