Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Mauritanie – Recensement: 26 manifestants libérés, nouvelle manifestation samedi

altVingt-six des 56 manifestants interpellés lors de violences fin septembre à Nouakchott pendant une manifestation contre un recensement jugé “raciste” par les Noirs de Mauritanie, ont été libérés, a annoncé jeudi le collectif à l’origine de la contestation. Ce collectif, “Touche pas à ma nationalité” (TPN), a également annoncé qu’une nouvelle manifestation contre le recensement, “autorisée” par le gouvernement, aurait lieu samedi à Nouakchott. Les manifestants remettront une lettre aux députés leur demandant d’oeuvrer pour l’arrêt du recensement controversé. “Les 26 détenus ont été libérés dans la nuit de mercredi à jeudi des différents commissariats de la capitale” où il se trouvaient, une trentaine d’autres, dont 13 étrangers, restant détenus, a déclaré Wane Abdoul Birane, porte-parole du collectif TPN. Tous avaient été arrêtés au cours de violences, le 29 septembre à Nouakchott, lors desquelles des voitures avaient été incendiées et des magasins saccagés. Des affrontements avaient également opposé des policiers à de jeunes manifestants. L’autorisation de la marche de samedi est un signe d’apaisement après les incidents de Nouakchott, précédés d’autres manifestations violentes à Kaédi et Maghama (sud), où un jeune manifestant avait été tué par un gendarme.

Les Noirs du pays dénoncent le recensement de la population en cours depuis mai, craignant une remise en question de leur nationalité qu’il leur est demandé de prouver par des pièces souvent impossibles à réunir, selon des ONG. Ils le qualifient de “discriminatoire” et “raciste”.
Selon le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ould Boilil, l’unique but du recensement est d’instaurer “un système d’état civil biométrique moderne et fiable”.

Beaucoup de Mauritaniens sont hantés par les affrontements entre Noirs et Maures arabo-berbères qui s’étaient produits en 1989 et 1990, occasionnant l’exode de milliers de Noirs vers le Sénégal et le Mali, dont une grande partie a aujourd’hui été rapatriée.

© Agence France-Presse

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