• Touche pas Nationalité France, Près de 2500 Mauritaniens Noirs ont manifesté à Paris
Ils étaient près d’un millier selon la police française, un peu plus de 2500 selon les organisateurs. En tout cas, de mémoire, il n’y a jamais eu autant de Mauritaniens réunis dans une seule et même manifestation à Paris. Des enfants, des vieillards, beaucoup d’adolescents et de préadolescents, des femmes étaient là pour exprimer leur refus du racisme et des discriminations qui entourent les opérations d’enrôlement des populations en cours en Mauritanie, mais, et surtout pour manifester leur solidarité avec “la première ville Martyre des recensements racistes de Ould Abdel Aziz“, confie Salamata BA, membre des Forces de libération africaines de Mauritanie en Europe de l’Ouest. Une confidence très partagée avec celle qui évoque “la mémoire du Jeune Lamine Mangane( 19 ans) fauché par la main assassine du commandant de Brigade de la gendarmerie de Maghama” dit un jeune manifestant brandissant la photo du martyr. Pour Amnata Ousmane NIANG, une autre militante des F.l.am, “cette mobilisation est une manifestation de soutien aux jeunes victimes de la tentative d’assassinat des Gendarmes et de la police de Ould Abdel Aziz à Nouakchott, Kaédi et Maghama. Et, pour rappeler à Aziz que ses missionnaires dans la vallée ; le Sud Mauritanien, ne réussiront pas à démobiliser ces jeunes de leurs légitimes aspirations pour la Justice et l’Egalité en Mauritanie”. Outre, Amnata rappellera à l’assistance que le gouvernement de Ould Abdel Aziz tenterait “aujourd’hui de dresser les Hratines Abiid contre leurs frères bambara, haalpulaar en, soninko et wolofs”, et qu’il reviendrait à chacun de combattre cette scélérate tentative.
C’est au rythme de ; “Aziz Assassin”, “Aziz raciste”, “Aziz dégage”, “Justice pour Lamine MANGANE,” que le cortège s’est ébranlé de la Place du Trocadéro vers le 5 rue Montévidéo, avec en tête, des enfants portant un cercueil recouvert des couleurs vert et jaune ( le drapeau de la Mauritanie), et sur lequel on pouvait voir des posters du jeune Lamine MANGANE.
Derrière le cercueil, suivaient de larges banderoles où on pouvait lire en plus des slogans scandés, “Non au racisme et à l’Esclavage en Mauritanie. Je suis Noir, Africain. Aziz ne touche pas à ma nationalité” .
Après lecture de la déclaration en français et en langues nationales, une délégation ira déposer le cercueil et une motion à l’intérieur de l’Ambassade de Mauritanie. La manifestation se disperse à 18 heures 30.
Depuis le début du mois de mai 2011, la Mauritanie a entrepris une opération d’enrôlement général de sa population. Pour les Négro-africains, ce qui devait être une simple substitution de documents d’état civil anciens contre de nouveaux plus fiables se révèle pour nombre d’entre eux comme un déni de nationalité. Les contestation avaient entraîné la semaine dernière le meurtre d’un jeune manifestant à Maghama.
Ibrahima DIALLO
Presse et Comunication F.l.a.m-Europe de l’Ouest