Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Plus jamais ça !!! Il faut calmer les esprits !

altCe qui se passe depuis quelques jours dans certaines localités sud du pays suffit comme images choquantes témoignant d’une tragédie aveugle, implacable et inacceptable qui porte atteinte à la paix et à l’unité nationale.Il ne s’agit pas d’une guerre d’une communauté contre une autre mais d’une situation voulue et provoquée par l’Etat et ses institutions bancales.Les appels à l’endroit des autorités n’ont cessé d’être réitérés partout pour mettre le pouvoir devant ses responsabilités. Peine perdue! C’est à croire que tout ce que ce beau monde n’a cessé de crier haut et fort pour avertir est tombé finalement dans des oreilles sourdes à la voix de la raison.

Les manifestants pacifiques qui arpentent chaque semaine les avenues ont fait ce qu’ils ont pu pour solliciter les autorités, en vain. Comme qui dirait avec désinvolture méprisante : « le chien aboie, la caravane passe » ! Et cette bombe n’a pas tardé d’exploser malencontreusement. L’Etat a failli à ses responsabilités. La tutelle n’a plus d’explications à donner autre que d’assumer une situation qu’elle a entretenue. Aucun coup de grenade lacrymogène à plus raison qu’une balle réelle ne devaient péter si des ordres de réprimer des manifestants pacifiques n’avaient été donnés. Mieux, si l’autorité avait daigné écouter les revendications du reste légitimes des populations, aucune confrontation n’aurait eu lieu. Aujourd’hui il y a eu mort d’homme et des blessés graves à Maghama. La balle d’un gendarme a atterri dans le thorax d’un adolescent de 19 ans. Pour quelle raison tuer de cette façon sauvage un être humain aux mains nues ? Ce tueur en série, indigne de porter une arme doit être arrêté et réponde de ses crimes. Plus que jamais cette situation ne doit continuer. Les forces de l’ordre n’ont aucun mandat de tirer sur de paisibles citoyens sans défense. Les incidents qui émaillent le sud du pays ne sont pas seulement à mettre sur le compte d’un problème ponctuel mais d’un malaise général ressenti par une communauté victime de toutes sortes d’injustices tant au niveau local que central. Les différents pouvoirs ont géré de la même manière laxiste et nonchalante la question de l’unité nationale.

 La problématique des diversités culturelles et linguistiques n’a jamais voulu être abordée de façon directe ni posée en vue de trouver des solutions pour l’intérêt du pays. A l’intérieur du pays notamment au sud, l’administration locale se comporte à l’égard des populations comme des colons n’hésitant pas à réprimer, exproprier, emprisonner de paisibles citoyens autochtones. Les terres de la vallée ont été redistribuées à des arrivistes alors que les anciens propriétaires observent fatalement leur héritage séculaire tomber entre des mains bien protégées. Les forces de sécurité n’ont d’autre mission que d’intimider les populations riveraines considérées comme des citoyens de seconde zone. Un Etat qui se respecte doit traiter ses citoyens devant la loi avec les mêmes droits. La première mesure doit consister à faire la lumière sur les violences perpétrées contre les manifestants, situer les responsables et prendre des sanctions à l’endroit des auteurs des fusillades. L’arrêt immédiat des opérations d’enrôlement est une condition pour le retour au calme dans les localités du sud du pays. Personne, sauf des ennemis de la paix ne souhaite à la Mauritanie une situation chaotique.

Cheikh Tidiane Dia- LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN 

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