Lancement du dialogue Pouvoir/Opposition: Majoritaire abstention, dans les rangs de la COD
L’écrasante majorité des partis membres de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) – Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), Union des Forces de Progrès (UFP), Tawassoul, Convergence Nationale Démocratique (CND), notamment – a décidé de ne pas prendre part aux assises qu’ils considèrent comme une mascarade. Du coup, le dialogue engagé samedi ne peut plus revendiquer un caractère inclusif. Assertion d’autant plus vraie que la société civile n’était même pas concernée par le format initial. Une frange qui n’a jamais été associée au débat politique, alors qu’elle est, partout dans le monde, un acteur quotidien incontournable, dans toutes les questions traitant de l’avenir de la nation.
Le faux bond de la majorité des partis de l’opposition signale son absence totale de confiance envers un pouvoir qui n’a «jamais respecté ses engagements». Parmi leurs plus récents dénis, la COD cite l’ouverture des médias publics, toujours impitoyablement verrouillés, au profit du culte de la personnalité et d’un monolithisme affligeant. Quant à la liberté de manifester pacifiquement, garantie par la Constitution, l’illustration de sa violation était réalisée au moment même de la tenue des assises, avec la répression contre des militants de l’IRA et contre le nouveau mouvement «Touche à Ma Nationalité» (TPN). Des mauritaniens interdits de marcher et victimes d’interpellations, pour avoir protesté contre l’esclavage et un enrôlement «sélectif» des populations.
Autant dire que le forum, qui a inscrit l’unité nationale dans sa feuille de route, devra abattre des travaux herculéens, pour convaincre l’opinion mauritanienne et les partenaires étrangers.
Amadou Seck-LE CALAME