Mauritanie : Vaste mascarade policière, la face visible de l’exclusion
Le Général Mohamed Ould Hady a rendu la copie « blanche » de son mouvement au cours duquel il a placé le dispositif régional de la sûreté. Un placement qui met à nu les pratiques malsaines du clientélisme et du favoritisme tribal versions revue et améliorée de la préférence nationale . Tout le monde y compris le président Aziz aura remarqué que le principe de l’équité, du respect de la diversité démontre une fois de plus la volonté officielle d’exclusion et du mépris des autres. Sur 15 directions, une seule est confiée à un certain Fodié Draman. Et dire que la Mauritanie traite ses citoyens à part égale frise l’hypocrisie. D’ailleurs à chaque fois ce mensonge dévoile au grand jour le racisme d’Etat érigé depuis des années en mode de gestion du pouvoir. Aujourd’hui l’administration publique a été nettoyée des cadres compétents de la communauté noire toute entière du pays. L’armée et la police n’en parlons pas ! Ce ne sont pas ces indemnisations de misère accordées en guise de « réparation » qui vont distraire l’opinion sur la réalité des faits. Ceux qui encore tentent de supporter, la mort dans l’âme, les vexations et humiliations de toutes sortes quitteront leur boulot à la moindre opportunité, vers des horizons plus dignes. Et cette vaste croisade contre les cadres noirs n’indigne outre mesure les citoyens épris de justice dont rarement on entend les plus courageux s’élever contre cette discrimination officielle. Pire, les esprits chauvins se contentent de trouver des arguments piteux pour justifier cet état de fait flagrant qui consacre l’hégémonie politico- tribal favorisé par un Etat irrespectueux des droits des autres. Les observateurs auront constaté que plus on évolue vers des institutions démocratiques, plus les pratiques discriminatoires s’intensifient. Quand au temps de Sidioca, une poignée d’administrateurs chevronnés noirs avaient été rappelés dans le commandement territorial, des lobbies extrémistes ont crié au sandale de voir un ministre de l’intérieur noir compétent rétablir les règles minimales de transparence. La suite est connue. En effet, tous ceux qui avaient été promus la veille seront démis plus tard de leurs fonctions à la passation suivante de témoin. Qu’est-ce qui justifie cette volonté mille fois renouvelée de s’acharner contre une composante aussi importante du pays à qui on a fait subir toutes mauvaises épreuves sans arriver à la bouter définitivement vers la porte de sortie du pays. L’exil et les déportations n’ont fait que renforcer la détermination de ce peuple à continuer de revendiquer ses droits de manière pourtant pacifique. Mais toute chose a des limites. Les combats menés par les haratines de l’Ira , des jeunes Touche pas ma nationalité sont autant d’exemples qui doivent alerter l’Etat à prendre ses responsabilités car cela n’arriva pas qu’aux autres. A bon entendeur salut ! Roufat
Cheikh Tidiane Dia-LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN