Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Questions orales à qui de droit

altEntre les arguties de la haute administration qui continue d’utiliser l’arme de la négation contre les accusations très fondées présentées par les acteurs de la société civile à l’endroit des commissions d’enrôlement et l’intervention qui tarde à venir du président de la République, des questions continuent de tarauder les esprits :les opérations de recensement sont-elles une occasion de raffermir l’unité nationale ou de réveiller les vieux démons?Comment comprendre qu’un président de la République qui dès son investiture a promis « que rien ne sera plus comme avant », garde le silence devant des atteintes graves à l’unité nationale aux droits des citoyens par une administration censée bannir des pratiques ségrégationnistes et des comportements « Lépenistes » ? Sinon les autorités en charge de ces opérations ont –elles tout simplement menti sur toute la ligne au président en lui faisant croire que les commissions ne font que leur boulot et qu’elles s’emploient à barrer la route à ces étrangers « Ejanibs » qui veulent avoir sur un plateau d’or la belle et glorieuse nationalité mauritanienne ! Mieux, disent ces pseudo -enquêteurs, ces faux mauritaniens sont reconnaissables par leurs patronymes, leurs traits physiques et même la langue qu’ils parlent. Une sorte de type mauritanien passé au crible par les fantasmes haineux de ces agents recenseurs sous ordres car sans niveaux ni scrupule.

Aucun bureau ne déroge à cette consigne officielle donnée aux membres des commissions pour trier, faire une radioscopie de la mauritanité des uns en niant et confisquant celle des autres. Et c’est le lieu de poser une autre question toujours à qui de droit : est-il plus aisé de refuser la mauritanité à un noir que le faire à un blanc ? Sans trop verser dans cette dichotomie, on est tenté tout de même de se demander si tous ceux qui ont la peau claire sont forcément des mauritaniens ? Le sujet est tellement grave qu’il doit être vite traité dans toutes ses dimensions. Avant de provoquer un choc social lourd de conséquences. Avant de nous ramener en arrière. L’inquiétant n’est pas seulement de voir des mauritaniens passer un oral devant d’autres mauritaniens pour justifier leur nationalité dès lors où les pièces ne suffisent pas pour le faire. Le drame est de décourager d’autres qui n’ont pas de pièces à pouvoir se recenser pour obtenir leurs documents. Il y a plus de mauritaniens sans papier que de détenteurs de pièces d’état-civil. Et ces cas sont encore plus délicats à résoudre. Assiste-t-on donc à un déni programmé de la nationalité qui même au temps de la dictature tayienne n’a jamais atteint une telle ampleur. Si on refuse à un citoyen sa nationalité que va-t-on lui accepter comme droit ? Il est plus facile de comprendre qu’un mauritanien éprouve des difficultés à devenir français, allemand que d’entendre dire ou voir que dans son pays il redevient un pauvre étranger. Cela ne surprend pas outre mesure dans un pays où les décisions sont prises par des lobbies extrémistes infestant la grande et petite administration et qui ne rêvent qu’à une dénégrification de ce pays. Dès lors, l’exclusion constitue à leurs yeux l’arme de négation préférée pour réaliser dette basse besogne. En attendant des réponses à ces questions adressées à qui de droit, nous prions Dieu de nous préserver contre ces démons de la division éhontée.

Cheikh Tidiane Dia -LE RÉNOVATEUR.

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