Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Il y a deux ans il nous quittait: quand Mourtoudo rendait hommage aux FLAM

altTout d’abord je remercie ALLAH Seigneur des mondes de m’avoir donné l’occasion de témoigner brièvement sur FLAM, en tant que témoin et acteur de l’histoire. En dépit des toutes les tentatives de liquidation par les gouvernements racistes et esclavagistes mauritaniens, FLAM a survécu contre vents et marrées, et continue de porter haut et fort le flambeau de l’espoir, la flamme de la liberté, de l’égalité et de la justice, car l’état mauritanien est le dernier bastion de l’apartheid en Afrique de l’Ouest, mais un apartheid sournois et hypocrite. Les responsables mauritaniens n’ont cessé jusqu’ici de créer des actions néfastes et de les enterrer par le mensonge ; ils utilisent la religion pour légitimer l’injustice ; Mais un célèbre politicien américain avait bien dit : « On peut tromper un peuple en un temps, une partie du peuple tout le temps ; mais on ne peut pas tromper le peuple tout le temps ».

 Un demi-siècle d’oppression, d’exploitation, de marginalisation des Noirs mauritaniens et le maintien affreux de l’esclavage a permis de rayonner le crédo politique de FLAM né sur des braises incandescentes.

FLAM, ce vaillant parti, dont je suis le père spirituel est fondé dans la clandestinité, dans un contexte où prévalait un parti unique, inique, parti de l’état mauritanien dirigé par Moctar Ould Daddah qui aspirait viscéralement à imposer une hégémonie raciale et linguistique. Des courants politiques chauvins, haineux et quinteux ont mené des pressions sur cet état barbare pour accélérer la marginalisation des communautés ethniques qui sont démographiquement majoritaires en Mauritanie, à savoir : les Haratines, les Haalpulaar’en, les Sooninké, les Wolofs et la minorité Bambara dans l’est du pays. Selon le Front Uni de l’Action Haratine (FUAH), ces derniers font 50% de la population mauritanienne. Cette force humaine est soumise à un abominable esclavage que beaucoup d’intellectuels Haratines n’ont cessé de combattre tels que Sid’ El Moctar NDiaye, Bouyagui Abidine, Boubacar Messaoud, Bodjel Ould Houmeid, Messaoud Ould Boulkhaïr, Baba Ould Jidou, etc.

Actuellement FLAM et toutes nos organisations politiques patriotiques nationales se sont soudées pour éradiquer définitivement cet ignoble fléau de l’esclavage.

Par ailleurs, la langue, instrument de communication, véhicule des cultures, des connaissances et civilisations peut aussi, dans des régimes injustes comme la Mauritanie, être utilisée comme instrument d’assimilation culturelle et de domination raciale. Moctar Ould Daddah en usa pour revaloriser et promouvoir la langue arabe, ce qui est un droit que nous soutenons aussi. Ce qui est anormal, c’est qu’il évita de reconnaître ce même droit aux autres langues du pays à savoir : le Pulaar, le Sooninké, le Wolof, le Hassaniya et même le Bambara.

Sous prétexte que tous les mauritaniens sont musulmans, il décréta qu’ils sont arabes ; il radicalisa l’arabité au détriment de la Pulaarité, Wolofité, Sooninkité, Hassaniyanité et Bambarité.

Toutes ces cultures et langues ont cohabité, se sont empruntés mutuellement, dans les grands empires Ouest Africains appelés pays de l’or du Ghana, Tekrour, Mali, etc. où régnait l’égalité raciale. Ces empereurs nègres ont toléré en leur sein, bien qu’étant animistes, leurs frères maures musulmans ; ils ont permis la fondation de l’empire d’Aoudaghost dirigé par Tiloutan dans l’espace du Ghana. Jamais ils n’ont été persécutés, ni culturellement, ni racialement. Jamais ils ne leur ont fait subir le sort que Moctar Ould Daddah et ses prédécesseurs ont fait subir au peuple nègre de Mauritanie. Nous accusons l’état injuste que nous combattons et non nos frères maures que nous aimons, respectons, avec lesquels nous voulons vivre ensemble dans un état débarrassé des carcans du racisme, du tribalisme, de l’esclavage, disons un état de droit soucieux de l’égalité, de la justice, de la solidarité et de la fraternité humaine.

Cette volonté délibérée de l’état mauritanien à subjuguer les noirs du pays, à effacer leurs langues, cultures et histoires, à les marginaliser des centres vitaux politiques, économiques, financiers, diplomatiques et autres, à pousser nos premiers intellectuels à combattre cet arbitraire à travers le mouvement des 19 en 1966 ; Ils ont été embastillés, réprimés. Daddah a organisé le premier massacre des noirs mauritaniens qui a produit une répercussion internationale.

La résistance s’amplifia, des documents acerbes intitulés CONSCIENCE NOIRE, L’ETAT ARABO-BERBERE ET LA REPRESSION DES NEGRO-AFRICAINS DE MAURITANIE et ceux du MOUVEMENT EL HOR furent publiés.

C’est l’occasion de rendre un vibrant hommage au Professeur Saïdou Kane Moustapha Boli, agrégé en sciences sociales, qui a fait six fois la prison et qui s’était mis toute sa vie au service des causes justes. Il a aussi comme l’officier des douanes Bâ Ibrahima Kassoum et tant d’autres héros contribué à la naissance des FLAM que célèbre son 26ème anniversaire.

 Ce parti de l’avenir est le résultat de la fusion de plusieurs partis politiques des mélanodermes de ce pays, naguère appelé Ganngari.  L’UDM, l’Union Démocratique de Mauritanie créée par le Professeur Saïdou Kane a vu le jour et a drainé une force immense de jeunes et de cadres. Des contradictions inhérentes à chaque organisation ont entraîné son éclatement. D’autres partis virent le jour ; le MPAM, l’ODINAM, le Mouvement des Étudiants et Élèves noirs  (MEEN). Cette dernière organisation a été en son temps le fer de lance qui croisait le fer contre les mouvements panarabistes intolérants. J’ai contribué au rapprochement et à la fusion de ces partis.

 

Le parti clandestin que nous avions en France appelé Union Démocratique des Nationalités (UDN) qui a mené des luttes épiques contre les chauvins de tous acabits et les faux marxistes devait être la section européenne des FLAM. Mais un tel voeu n’a pu se réaliser comme nous le voulions. La publication du Manifeste des FLAM de 1986 a coïncidé dans une période où la France a imposé la démocratisation des états africains à la Baule en France. Cette célèbre conférence était présidée par FRANCOIS MITTERRAND.

Profitant des élections pluralistes, supposées conduire à la démocratie FLAM a renouvelé le Manifeste de 1966, car, toutes les injustices annoncées à l’époque, ont été radicalisées et renforcées par le régime fasciste d’Ould Taya pour qui la Mauritanie est arabe.

Les Nassériens et les Baathistes et autres nihilistes négrophobes ont investi les rouages de l’état de la base au sommet pour y imposer leur idéologie obscurantiste qui a conduit aux évènements d’Oualata de 1986, à la purification ethnique décidée par Taya, Djibril Abdallah dit Semper et autres en 1989/91 ainsi qu’au génocide et aux fosses communes de la vallée du fleuve.

Ce drame contre lequel FLAM s’est dressé est sans précédent dans l’histoire de notre pays. La cause que FLAM défend est juste. Elle fait son chemin, beaucoup de maures blancs se sont désolidarisés de cette injustice. Nous combattons avec eux au sein du FNDD et de la CFD. Contrairement à KADHAFI, aux membres de la junte et tous les autres racistes qui gravitent autour d’elle.

La Mauritanie est d’abord africaine avant d’être arabe. Elle doit déclarer haut et fort non pas seulement son arabité, mais aussi sa Pulaarité, sa Sooninkité, sa Wolofité, sa Hassaniyanité et sa Bambarité. Nous sommes un peuple arc-en-ciel. Cette diversité raciale et ethnique est notre force, notre richesse que tous nos régimes doivent prendre en charge. C’est pourquoi, l’existence de FLAM, DEKAALEM, FURAM, M25, et autres qui constituent une même famille politique ainsi que les Organisations de tous les Haratines sont une chance de la Mauritanie d’aujourd’hui et de demain, qui aussi, inchaallah aura son BARACK OBAMA qui réalisera son rêve, réconciliera les coeurs par l’éradication définitive de l’esclavage, de la solution de la Question nationale et du passif humanitaire dans ces multiples facettes.

Nouakchott, le 13 Mars 2009

DR MOURTOUDO DIOP

PRESIDENT DEKAALEM/RDNM

 

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