Indemnisations des victimes des purges ethniques : « Un pas en avant, mais nettement insuffisant » selon les Flam
Dés lors où les conclusions de leur dernier congrès recommandaient un retour au bercail et un redéploiement local accru, les Flam n’avaient plus le droit d’observer un profil bas pour des questions nationales qui les ont toujours préoccupées le long leur exil jusqu’à aujourd’hui, faisant partie intégrante de leur courageuse lutte contre l’oubli. Suivant de prés les évolutions de la politique intérieure, dont les aspects liés au règlement du passif humanitaire, ce mouvement vient de réagir à la dernière décision prise par le régime de Nouakchott visant à indemniser à la fois les victimes des purges ethniques de 1987, au sein de l’Armée « nationale » et tous les auteurs de putschs remontant à 1981. Les Flam estiment que « c’est là une mesure appréciable d’apaisement, même si elle fait un amalgame cynique entre des cas de putschistes avérés, et les graves et sombres pogroms survenus dans la vallée du fleuve », soulignant que « C’est un pas en avant, mais nettement insuffisant ». Le mouvement explique son constat par le fait que la décision des autorités, bien qu’elle a le privilège de tirer le pays du gouffre du passif humanitaire omet « gravement, les cas de ces milliers de civils massacrés et de ces centaines de femmes violées dans la vallée du fleuve, entre 1986 et 1991 ». De manière plus claire, les Flam exigent « que les auteurs principaux de ces crimes, commis, soient identifiés, mis devant leur responsabilité, et amenés à répondre, pleinement, de leurs forfaits », estimant que « ette réhabilitation devrait également concerner les fonctionnaires négro-africains arbitrairement radiés de la fonction publique, et tous ces réfugiés spoliés de leurs droits, pour une pleine réparation des préjudices subits ». C’est seulement à ce prix, selon ce mouvement que le climat social peut être apaisé « pour avancer vers les questions centrales, telle que la question cruciale de la cohabitation » qui selon les Flam mine l’unité nationale ainsi que la question sociale de l’esclavage «sans la solution desquelles il ne saurait y avoir de démocratie ». Et de conclure que « la Mauritanie a, plus que jamais, besoin d’une rupture d’avec le passé ; les hommes du passé doivent partir, et les pratiques du passé doivent cesser ! », indiquant enfin que le mouvement reste égal à lui-même, déterminé à mener jusqu’au bout ce combat pour la justice et pour l’égale dignité entre tous les mauritaniens.
Le Rénovateur et (flam_com)