L’éditorial de La Nouvelle Expression : La vie politique des militants alimentaires … !
WhatsApp. Un phénomène de société, un outil d’expression libre grandement utilisé par les Mauritaniens. Mon propos n’est pas de parler de cette application et de l’usage qu’en font certaines personnes. Mon propos va se focaliser surtout sur ces hommes et femmes qui pensent, par cet outil, pouvoir suborner tout le monde. Toutefois, un homme et ses discours ont suscité ses lignes.
Par la force des plateformes libres et gratuites sur le web, une autre façon de faire la politique vient de voir le jour. Des plateformes comme WhatsApp comblent, pour les Mauritaniens, le vide de l’audiovisuel qui n’arrive pas à se développer. Un espace des débats où aucune thématique n’est épargnée. On y parle politique, culture, économie mais surtout société ; une société archaïque et malade. Et de ces sujets, on entend des débats intéressants, des interventions de nature à contribuer davantage à l’éveil et à l’émancipation du citoyen. Cependant, des troubadours ou des nouveaux héros – je ne sais de quel trophée ils peuvent se prévaloir – s’invitent au débat avec des propos ni queue ni tête et parfois des contrevérités malsaines et des galimatias à faire dormir débout. Ils viennent au débat avec des propos comme ceux d’un homme victime de cauchemar et qui sursaute de son lit après un sommeil profond.
Ils s’autoproclament nouveaux leaders politiques noirs, non sans essayer d’enterrer les hommes et les femmes qui ont tout donné et tout perdu dans le combat pour la défense et la sauvegarde de l’intérêt d’une Mauritanie juste et égalitaire ; mais surtout au service d’une communauté meurtrie.
Ibrahima Moctar Sarr, Kane Hamidou Baba, Ba Mamadou Alassane, Diawara Gagny, Biram et Brahim sont tous passés au vitriol et couverts d’opprobre par ces nouveaux messies sortis de nulle part ; messies à l’attitude outrancière et qui n’excellent que dans le m’as-tu-vu et la polémique sans objet. Ils vilipendent les hommes de valeurs dont le combat a été constant et mené avec détermination et cohérence. Dans leur histoire politique, il y a eu des erreurs certes, mais Le parfait est du ressort du Tout Puissant et non de l’homme.
La vie politique des militants alimentaires ne dure que le temps d’une mousse de savon dont la durée de vie va avec l’action du baigneur. Ces hommes et femmes de politiques d’occasion pointent leur nez dans toutes les occasions, comme des vautours sur un cadavre. Ils multiplient les prouesses pour servir le pouvoir chancelant qui a coulé le pays. Mais qu’ils se ressaisissent et revoient leur copie : vouloir détruire l’action des figures emblématiques de notre histoire politique récente ne prospérera pas car il relève de la bouffonnerie de mauvais goût.
Ba Mamadou Alassane, du parti PLEJ, a dédié toute sa vie à la Mauritanie juste. Il est toujours égal à lui-même ; son discours et son positionnement politique ne se marchandent pas.
Gagny Diawara ou CRSM, est, à lui seul, une histoire ; lui qui, de tout temps, s’est attelé à diagnostiquer les maux de la Mauritanie pour réétudier ce projet de pays mal pensé, en optant pour les états généraux de la refondation.
Sarr Ibrahima Moctar, est une victime qui a su toujours relever la tête. Un homme qui refuse de se faire piétiner. Un digne symbole de la résistance pacifique et équilibrée contre l’anéantissement et le bannissement communautaire.
Kane Hamidou Baba, c’est la constance dans le combat pour une Mauritanie libérée de la myopie politique pour un développement harmonieux d’une Nation qui se cherche mais aussi un intellectuel tolérant au verbe légendaire.
Samaba Thiam ou le FLAM qui pèse et continue à peser sur l’échiquier politique, la constance et la détermination du politique du refus de la compromission. Samba, c’est toute une histoire ; histoire de combat contre l’épuration ethnique. Un idéal pour la justice et l’égalité citoyenne.
Ce sont ces Hommes dignes et courageux qu’un politicien (un hurluberlu, dirais-je) de la nouvelle génération des parti-politico-alimentaires vilipende. Un hurluberlu sorti de nulle part, un diable sorti d’on ne sait quelle boîte. C’est ahurissant
Malheureusement, ici et là en Mauritanie, pour arriver à ses fins, on se permet tout et son contraire. On se fout de la mémoire, on se fiche volontairement de notre miroir collectif ; un miroir qui nous renseigne sans mentir.
On peut être bas, trop bas et être lassé de sa situation économique ; mais de là à dénaturer notre histoire politique, c’est impardonnable. Oui, on ne peut pardonner ces pêcheurs en eau trouble qui ternissent l’image de ceux qui ont fait mieux qu’eux ; on ne peut accepter la volonté affichée de ces canailles qui veulent déconstruire l’histoire du pays, qui applaudissent les tenants de l’hégémonie raciale qui plombe la Mauritanie, notre Mauritanie.
Camara seydi Moussa