Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Retour d’exil : Les FLAM sont-ils les bienvenus en Mauritanie ?

altDurant leur dernier congrès tenu en France, courant mai 2011, les Forces de Libération des Africains de Mauritanie (FLAM) ont posé les jalons d’un retour au pays après plus de 20 ans d’exil. L’inamovible président de ce mouvement, Thiam Samba et les membres de son organisation ont exprimé ainsi le besoin de poursuivre leur combat sur le terrain et de partager le fardeau de leur lutte avec les forces de l’opposition locales. Mais les FLAM sont-ils les bienvenus en Mauritanie ? En attendant une enquête plus approfondie sur l’opportunité ou non du retour des FLAM en Mauritanie, qui compte ses partisans aussi bien que ses détracteurs, osons une première réflexion, jetée dans le tas, pour poser d’une manière générale et impersonnelle les enjeux d’une telle décision, au moment où tous les facteurs institutionnels, juridiques et même politiques ne sont pas encore totalement réunis.

Certes, la Mauritanie d’aujourd’hui est différente de celle qui avait poussé les sympathisants de la cause d’une Mauritanie multiraciale et égalitaire hors des frontières du pays, pour échapper à la vendetta de l’époque. L’espace des libertés s’est beaucoup élargi et la culture des droits de l’homme s’est imposée au cours de ces dernières décennies comme une donne incontournable dans les relations internationales.

Mais les démons du passé n’ont pas complètement été chassés du champ social où les rapports de force entre les différents acteurs continuent de sourdre sous fond de rivalité pour le maintient ou l’effritement de la puissance dominante. En plus, les FLAM n’ont pas totalement parfait leur image, restée dans l’imaginaire populaire maure gonflée de préjugés.

En effet, cette organisation est encore perçue comme une menace contre la communauté maure. Comme toute idéologie basée sur la race et l’ethnie, les FLAMS ne pourront en fait complètement investir le champ politique et y réussir que s’ils changent de fusil d’épaule et acceptent d’insérer leur discours dans une carcan beaucoup moins étroit, selon certains analystes.

Thèse vite battue en brèche par ceux qui relèvent l’existence sur le terrain d’une floraison de partis et de mouvances politiques à forte connotation ethniciste ou raciale, comme les Nasséristes, les Baathistes de toutes les obédiences, libyennes, syriennes, irakiennes et qui continuent fièrement d’avoir pignon sur rue.

Certainement encouragés par les démarches actuelles du pouvoir pour panser les blessures du passé, à travers une résolution, même partielle, du passif humanitaire, doublées de la décision historique de marquer les tombes des victimes tombées durant les purges des années de braise, les FLAMS pensent le moment venu de rentrer au pays. Mais cette décision intervient-elle à point nommé ?

Cheikh Aïdara-  L’Authentique

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