Un haut conseil de l’éducation serait-il nécessaire ?
Il ne sert à rien diront à première vue certains, de multiplier la création de structures si en retour on n’aboutit pas à des résultats.Trêve de gâchis! Mais face à la situation actuelle que traverse l’école mauritanienne, il urge de trouver des solutions pour redresser un système chancelant dans sa totalité qui ne manque pas d’hommes à la hauteur mais de véritables artisans en mesure de changer le destin tragique qui menace de mort clinique l’école mauritanienne. Ce ne sont pas aussi les réformes à elles seules qui sont responsables de la dégradation des niveaux. C’est plus à cause de l’incohérence des décisions , du choix arbitraire des responsables , de l’instabilité des organigrammes au sein de l’administration, des restructurations permanentes qui brouillent toutes les cartes prévisionnelles et maintiennent dans la médiocrité une machine totalement défaillante, de la précarité des conditions des enseignants etc. .
On ne peut pas changer un système si on ne connaît pas ce dont il souffre. D’où l’idée de faire un diagnostic médical complet et sans complaisance de tous les maux en vue de dresser un bilan complet sur la base duquel prescrire les remèdes nécessaires. Il faut à cet effet que les décideurs pensent à confier ce travail à un organe consultatif investi de prérogatives qu’il faut pour installer un cadre permanent de concertation et de recherche continue de solutions. Car les systèmes évoluent, les outils d’appréciation aussi. D’où la nécessité d’adapter les politiques éducatives aux évolutions de l’universalité. L’institution d’un haut conseil de l’éducation permettrait de combler le vide existant. Et ce d’autant plus qu’on a l’impression qu’à chaque fois que la crise perdure, on pense aussitôt aux états -généraux de l’éducation comme l’ultime secours pour sauver le système. Tels que conçus, ces états- généraux de l’éducation ne sont pas l’approche qu’il faut aujourd’hui, pour sortir le système éducatif national de l’impasse. Il vaut mieux se passer d’un énième cadre d’échange créé à la hâte qui ne changera jamais de méthode et qui engloutira des fonds énormes pour des résultats invisibles basés sur des recommandations produites pêle-mêle et jetées au bout du compte dans les tiroirs. Le travail que doit nécessiter le redressement de la machine demande de la rigueur, de l’expertise et de la volonté de rompre avec un système paternaliste soumis à la loi l’orthodoxie éculée et du dogmatisme restrictif. Il faut agir de manière transversale sur tous les pans du système. Se départir de vieux clichés idéologiques pour libérer l’école de ses pesanteurs politiques. La création d’un haut conseil de l’éducation un HCE (à ne pas confondre avec celui de la transition militaire passée) permettrait à la fois de gérer de manière transitionnelle les différentes étapes de ce redressement en vue de la remettre sur les rails. Peu importe par ailleurs la dénomination à donner à cette haute instance. C’est sa mission qui est la plus essentielle et son efficacité. Les paliers qui le composeront doivent tenir compte de toutes les exigences d’un système moderne plurilinguistique, pluridisciplinaire et hautement scientifique supporté par une forte teneur pédagogique. Une fois cet organe créé, son cadre juridique et institutionnel défini, il faudrait lui confier un mandat lui doter des ressources nécessaires pour qu’il élabore sa feuille de route. C’est, nous semble-t-il une option qui mérite d’être explorée et approfondie et une modeste contribution au débat que nous avions lancé depuis quelques années autour du paradigme qu’il faut pour sortir l’école d’une crise structurelle dans laquelle il se morfond …
Cheikh Tidiane Dia –LE RÉNOVATEUR