Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Le « printemps arabe » peut-il susciter un renouveau berbère ?

altL’espace culturel berbère européen Afus deg wfus célébrait samedi le 31e anniversaire du printemps berbère. Avec en tête un autre printemps, arabe celui-là. De bon augure pour les revendications identitaires jusque-là réprimées au Maghreb. Des retrouvailles sous le signe de l’espoir. Au trentième anniversaire du printemps berbère, l’an dernier, rien ne laissait envisager la révolution dite des jasmins et les autres soulèvements qui agitent le Maghreb et les autres pays arabes. Faut-il voir dans ces remous une opportunité pour les détenteurs de l’héritage amazigh qui considèrent que cette culture était présente en Afrique du Nord bien avant la colonisation arabe ? Samedi, dans la salle Richard-Lejeune rue d’Anzin où étaient attendues quelque 150 personnes autour du traditionnel couscous, au cours d’une table ronde rassemblant entre autres Hacène Hirèche, professeur à Paris-VIII, le poète Ben Mohamed, Hassan Asselwani, président de Tiwizi 59, et Stéphane Arrami, administrateur deTunisie-Berbère.com, Ouramdane Khacer, fondateur d’Afus deg wfus (espace culturel berbère européen) a estimé que les soulèvements actuels doivent être accueillis avec enthousiasme par ceux qui croient en l’Amazighie.

Ouramdane Khacer voit même dans ces soulèvements l’écho de ceux d’avril 1980 autrement appelés « printemps berbère ». « Il s’agissait du premier soulèvement pacifique d’essence démocratique et laïque d’une région depuis l’indépendance de 1962. » Ce soulèvement avait été suivi en 1986 d’émeutes à Constantine, puis en 1988 à Alger. « Ce printemps amazigh a ouvert la voie à la remise en cause de l’idéologie arabo-baathiste commune à l’ensemble des pouvoirs en place et dont on voit les effets sinistres actuellement en Syrie. »

Formation ou formatage ?

Le « coup de balai » opéré par la génération Facebook de l’autre côté de la Méditerranée semble pour M. Khacer annonciateur de profonds bouleversements.
Des bouleversements que Ben Mohamed considère avec confiance et sérénité. « On ne saurait trop remercier les professeurs d’arabe qui nous ont si mal enseigné cette langue en Kabylie. Leur intention n’était pas de nous la transmettre mais de nous imposer une idéologie. C’est en voulant nous arabiser qu’ils ont suscité le réveil berbère. Puisqu’on nous rabâchait sans cesse que nous étions arabes, il était paradoxal de trouver nécessaire de nous arabiser à tout prix… Les premières années de l’indépendance, cette arabisation n’était pas trop sensible. C’est après le coup d’état du 19 juin 1965 qu’on s’est rendu compte que la culture amazighe était rejetée par le pouvoir. Et dans quel but ? L’école algérienne est la seule au monde chargée de détruire un savoir. On a calqué l’enseignement général sur l’enseignement religieux. On ne forme pas, on formate. On a éradiqué tout sens critique. Rien d’étonnant alors que l’on rencontre aujourd’hui des licenciés en arabe incapables de rédiger une lettre dans cette langue.

NOR DE CLAIR 

 

Partagez