Révision constitutionnelle parlementaire : dubitatif, le Président opte pour le référendum !
Le président mauritanien a pris du recul dans sa manœuvre politique visant à adopter le projet de révision de la Constitution à travers le parlement dont les deux chambres, n’ont pas affiché à l’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale et du sénat, le même enthousiasme pour ces amendements.
En effet, si le président de la chambre basse a qualifié la révision d’utile pour le pays, tel n’a pas été le cas du sénat, réputé par sa fronde dynamique contre ces amendements qui visent entre autres sa dissolution.
Avec des chances faibles de gagner le ticket d’adoption parlementaire, le Chef de l’Etat mauritanien, dubitatif, aurait finalement décidé de recourir à la consultation référendaire, dont il motivait auparavant, la mise à l’écart, en raison de son coût exorbitant pour un pays en crise politique et économique.
Ces montants seront affectés aux secteurs de l’Education et de la Santé qui en ont fort besoin, pense le Président mauritanien.
C’est donc un recul par rapport à l’option privilégiée récemment par Ould Abdel Aziz, relative à la discussion des amendements au Parlement, réuni en congrès plutôt que par référendum par souci d’économie.
Une volteface qui intervient quelques jours, après un diner offert par le Chef de l’Etat aux députés et sénateurs de la majorité présidentielle, au cours duquel, le Chef de l’Etat mauritanien aurait confié à ses hôtes, la révision de la Constitution par voie d’un congrès parlementaire.
Le diner portait par ailleurs sur l’explication des parlementaires au peuple l’intérêt des amendements proposés mais surtout dénoncés depuis plusieurs mois par une quinzaine de partis de l’opposition radicale formant le Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU).
Ayant entamé depuis mercredi passé, une session extraordinaire consacrée essentiellement à l’examen de modifications de la Constitution en vigueur depuis 1991, le Parlement mauritanien n’affiche pas une concordance de vue sur cette révision, qui semble de plus en plus utopique pour l’homme fort du pays.
En effet, pour que le texte passe, il devra être adopté par les trois cinquièmes des 106 parlementaires au sein desquels le régime du président Ould Abdel Aziz dispose d’une majorité confortable. Mais avec des sénateurs frondeurs, ce défi reste difficile à relever. C’est donc un retour à la case de départ.
Rappelons que la conférence des présidents issue de l’assemblée nationale avait examiné jeudi dernier les amendements proposés et transmis les textes à la commission technique concernée, avant leur soumission à la plénière de la chambre.
Dans un entretien accordé à France 24, le président Mohamed O. Abdel Aziz a dit que le parlement examinera les modifications constitutionnelles proposées et décidera ensuite s’il faut les soumettre à un referendum populaire ou à un congrès parlementaire.
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