Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Dans quelles eaux navigue le président Aziz ?

altLes mauritaniens auront vu de tous les régimes avec leurs différentes couleurs.Celles des systèmes passés ont été vécues avec leurs moments de crise, de gestion personnalisée du pouvoir par une autorité aveuglée par ses instincts belliqueux, de faillites des principes moraux et de désacralisation de la notion d’Etat.Quelques courtes lueurs d’espoirs s’en sont suivies avant de céder la place à l’incertitude puis à l’impasse et patatras au chaos. La Mauritanie plurielle, débarrassée de ses forces rétrogrades et de ses archaïsmes idéologiques peut-elle se construire avec le système actuel ? Certains déçus par les expériences passées -et ils sont les plus nombreux- avec les errements politiques, les drames communautaires la démystification des valeurs citoyennes , l’assassinat du système éducatif , la dislocation de l’unité nationale ont du mal à croire au nouvel équipage dirigé par son commandant à bord Mohamed Ould Abdel Aziz . Comparaison aura –t- elle raison !

La situation actuelle qui domine la scène politique et sociale malgré un semblant de retour au calme dans le pays est encore précaire pour délivrer un certificat de bonne conduite aux nouvelles autorités. Le navire qui vogue depuis plus d’une année dans les profondeurs de l’océan doit bien éviter les avaries des mauvais jours d’une météo politique et sociale qui affiche des prévisions parfois alarmantes. Que le maître à bord n’oublie pas qu’il doit aussi compter sur ses compagnons de route surtout en ces temps où la mer fait des vagues. Normalement l’homme fort du pays doit méditer les leçons des pouvoirs antérieurs, lui qui a évolué à leurs différentes ombres. Pour le moment il a du mal à se frayer un chemin lui permettant de ne pas tomber dans les mêmes travers. Deux faits importants doivent attirer son attention et desquels dépend le destin de son pouvoir. Le premier est celui de l’unité nationale et le second le dialogue politique. Sans vouloir tout de suite louer la politique d’assainissement des finances publiques qui, en théorie est soutenable par les indicateurs macro-économiques que le Fmi vient de certifier mais de manière directe, leur incidence sur le niveau de vie des populations ne se fait pas sentir. S’agissant de l’unité nationale, le président Aziz n’a pas fait mieux en termes de promotion de valeurs culturelles dans les médias nationaux, qui restent des instruments de domination idéologique et de marginalisation des autres communautés. Les antennes régionales sont des copiés –collés de la radio-mère. Cette réalité est d’autant plus prégnante que même dans les wilayas du sud où les populations autochtones ont besoin d’exprimer leurs préoccupations à travers ces médias, y sont exclues à 80 % par des grilles de programmes loin de les profiter. Dans le même temps à Atar aucun temps d’antenne n’est réservé aux langues et aux cultures nationales. Partant de ces quelques constats, comment réussir l’unité nationale avec de telles considérations frisant une volonté de nier les autres. Il faut que le Président Aziz reconsidère et honnisse ces pratiques qui sont encouragées par des responsables connus par leur passé et leurs intentions malsaines. Comment expliquer que dans les trois organes officiels que sont la TVM, la radio et l’AMI on n’attribue pas des postes de hautes responsabilités aux autres identités du pays. Il faut appeler le chat par son nom car c’est cette réalité qui prévaut encore et encore. Mohamed Ould Abdel Aziz sera jugé à l’aune de la rupture avec de tels comportements injustes. A l’orée de la libéralisation de l’audio-visuel le problème des quotas dans les médias mérite d’être posé pour éviter la perpétuation des mêmes politiques arbitraires au nom d’une mise en minorité de composantes nationales …(A suivre)

Cheikh Tidiane Dia –LE RÉNOVATEUR

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