Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

A chaque pouvoir ses peines

altL’instabilité politique du pouvoir mauritanien a été depuis le premier changement intervenu dans le pays, l’œuvre de l’institution militaire.Il est vrai que les mouvements clandestins ont au fil des situations, ébranlé les régimes en place sans pour autant faire tomber les systèmes venus par la force et qui en usent pour se maintenir.Chaque pouvoir, en un certain moment de son parcours, fut secoué par des mouvements de contestations qui ont émaillé la vie politique.Le règne de feu Moktar Ould Daddah fut marqué par des agitations  politiques, syndicales et scolaires et par des heurts à caractère ethnique. L’unité nationale fut sérieusement mise à rude épreuve durant les événements de 1966. Des groupuscules actifs et structurés ont joué un rôle important dans certaines prises de décisions engageant le destin national du pays. Le premier pouvoir tentait à chaque fois de trouver des formes de collaboration avec les activistes politiques de tous bords. Le plus souvent la carte de l’apaisement aboutit à l’attribution de rentes politiques destinées à calmer les frondeurs. C’est à ce prix que des troubles- fêtes ont été nommés à des postes de responsabilité qui permettaient de rabattre le caquet à ces agitateurs- chasseurs de postes. L’histoire de l’opportunisme politique en Mauritanie a commencé durant ces périodes pour se poursuivre à nos jours. C’était l’ascenseur politique utilisé par ceux qui voulaient accéder aux privilèges. La prison était pour les opposants un moyen de se forger une personnalité qui se négociait à prendre fort. Cette méthode a été presque utilisée par les différents pouvoirs politiques du pays. C’est le cas avec le règne de Haidalla il est vrai intransigeant à l’égard de certains groupes nationalistes notamment hostiles à l’unité nationale. En revanche Khouna Ould Haidalla s’est rapproché des activistes modérés du militantisme clandestin et des frères musulmans. Le règne de cet homme ne fut pas du tout repos car il était la cible de mouvements panarabistes qui voulaient l’écarter par tous les moyens. Les prisons se remplissaient à la moindre tempête politique. Ould Haidalla a composé avec les opposants dont les idées correspondaient à la vision qu’il voulait donner à l’unité nationale et à la bonne cohabitation entre ses fils. C’est avec lui que fut créé l’institut des langues nationales, que des pratiques comme l’esclavage furent abolies, que la Charia islamique fut appliquée et que la lutte contre la corruption et contre la promotion par la tribu ont été menées. Mais son système a été plutôt catapulté par un autre colonel dont le règne enfanta les plus graves tragédies que la Mauritanie ait connues. Apolitique et taciturne, Ould Taya se distinguera en quelques années par une adaptation politique qui lui permit de dompter les forces contestatrices par la carotte mais surtout par le bâton. Les opposants à son régime en savent quelque chose. C’est un euphémisme que de dire que cet homme fut un tyran. Mais il n’en pas moins vrai de reconnaître en lui des traits de caractère d’un stratège qui a su asseoir un pouvoir qui s’est doté d’une machine politique lui ayant permis d’instaurer une démocratie de façade. Sa chute allait permettre de donner un nouveau décollage à la Mauritanie. Un départ qui a connu des ratés avec le putsch contre la démocratie et les nouvelles vagues de contestations qui se forment depuis plusieurs semaines contre le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz. A suivre …

Cheikh Tidiane Dia – LE RÉNOVATEUR

Partagez