Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Reconnaissance des FPC : Le ministère de l’intérieur va-t-il répondre à la cour suprême ?

Reconnaissance des FPC : Le ministère de l’intérieur va-t-il répondre à la cour suprême ?Suite au rejet de leur demande de reconnaissance comme parti politique par le ministère de l’intérieur, les Forces progressistes du changement (FPC, EX flam) ont introduit un recours contre cette décision au niveau de la cour suprême. Sur la base de cette plainte, la chambre administrative de la cour suprême a adressé une lettre, le 03 décembre 2015, au ministère de l’intérieur.

Le ministère de l’intérieur, a expliqué Samba Thaim, président des FPC « devait répondre dans un délai n’excédant pas un mois. » Le président des FPC s’exprimait mardi 19 janvier dans une conférence de presse à Nouakchott. « Ce délai étant largement dépassé, nous attendons de la cour suprême qu’elle dise le droit, qu’elle rende justice en tranchant le contentieux le plus rapidement possible.

A défaut de quoi, nous serions en face d’un déni de justice pur et simple » a ajouté Samba Thaim qui explique ainsi la procédure : « quand la demande de reconnaissance d’un parti est rejetée, il a deux mois pour introduire un recours.

Nous avons respecté ce délai. Nous avons commis un avocat et porter plainte. Le dossier est à la chambre administrative de la cour suprême. La Chambre a interpellé le ministère de l’Intérieur pour qu’il s’explique, qu’il donne sa version.

C’est sur la base des deux versions que la cour doit trancher. Le ministère a un délai de trente jours pour répondre. Ce délai est passé et il n’y a pas eu de réponse. »

Que feront les FPC après épuisement des recours ? Réponse de Samba Thiam « nous sommes déterminés à nous exprimer, le droit nous le permet. Nous souhaitons le faire dans la légalité et la stabilité. »

Le président des FPC a aussi fait le rappel du processus suivi par le dossier de reconnaissance de son parti. La demande de reconnaissance a été déposée le 18 octobre 2014. La notification de rejet du ministère de l’intérieur est tombée 08 mois plus tard. Le président des FPC dénonce « une politique de deux poids deux mesures » en déclarant : “Ce que l’on constate, c’est la création récente de l’Alliance Nationale Démocratique, issue d’une dissidence au niveau du RFD.

Et entre l’annonce de la naissance de ce parti et sa reconnaissance, il y a eu environ une semaine. Nous, nous avons attendus 08 mois. C’est ce que nous dénonçons toujours, la politique deux poids deux mesures d’un système inique, dangereux pour l’unité nationale.

La demande de reconnaissance des FPC a été rejetée sur la base de l’article 06 de l’ordonnance sur les partis politiques (ART. 6. – Aucun parti ou groupement politique ne peut s’identifier à une race, à une ethnie, à une région, à une tribu, à un sexe ou à une confrérie) et l’article 11 de la constitution.”

(ART. 11: Les partis et groupements politiques concourent à la formation et à l’expression de la volonté politique. Ils se forment et exercent leurs activités librement sous la condition de respecter les principes démocratiques et de ne pas porter atteinte par leur objet ou par leur action à la souveraineté nationale, à l’intégrité territoriale à l’unité de la Nation et de la République.)

« On nous reproche d’être un parti ethnique. Ce n’est pas vrai » martèle Samba Thiam. Il ajoute : « les images de l’alliance nationale démocratique ne montrent que des arabo-berbères. La réalité, c’est que les partis politiques mauritaniens sont à dominante négro-africaine ou arabe. Nous sommes un parti à dominante négro-africaine, comme le RFD est à dominante arabo-berbère. L’argument de rejet du ministère de l’intérieur est un faux argument. »

Où sont alors vos arabes, demande un journaliste ? Réponse de Samba Thaim : « Nous en avons au moins deux dans le parti qui assistent à nos activités. Autrement, nous n’aurions pas déposé un dossier de reconnaissance. Il y a des partis, comme je l’ai dit, ou les négro-africains sont minoritaires.

Et dans l’alliance nationale démocratique, c’est pire. Moi je n’y ai vu aucun négro-africain. Tawassoul a ses négro-africains, le MPR a ses arabes…. » Au cours de la conférence de presse, le président des FPC a aussi fait état « d’une tendance, une orientation dangereuse pour la démocratie. »

Pour lui, “le pouvoir prend en otage la démocratie en s’opposant a toute opposition crédible”. Et la preuve, « c’est son attitude face à l’IRA et les FPC. » Pour le président des FPC « Daoud Ould Ahmed Aicha a été inspiré, crée pour donner un alibi au pouvoir dans son refus de reconnaitre les FPC

« D’un coté le pouvoir refuse l’émergence de forces démocratiques, de l’autre, il sape les fondements de l’opposition qui existe en débauchant, en affaiblissant » affirme Samba Thiam. Il donne l’exemple du RFD avec « la création de la récente dissidence » et du FNDU de manière générale.

Khalilou Diagana

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