Samba Thiam fustige la position négationniste du Chef de l’Etat et sa volonté de faire oublier le passif humanitaire [Vidéo]
Samedi soir, à Nouadhibou, le président Ould Abdel Aziz a exprimé lors d’une conférence de presse son regret au sujet du passif humanitaire, affirmant qu’il ne servirait à rien de poser continuellement cette question, d’autant plus que des familles des victimes ont été indemnisées et des organisations des droits de l’Homme ainsi que les Imams et leaders d’opinion impliqués dans le processus.
“C’est regrettable ce qui s’est passé. C’est très regrettable. Mais on n’y peut rien maintenant et je crois que ce n’est pas en montant les uns contre les autres et moins en incitant à la haine qu’on va ressusciter les morts.
Ce qu’il faut se dire est : est-ce que le gouvernement a fait l’effort nécessaire pour que ces familles oublient leur peine ? Le fait d’indexer certaines personnes, ça n’avance pas et n’arrange pas les choses”, a dit le Chef de l’Etat.
Interrogé par Cridem sur cette sortie du Chef de l’Etat, en marge de la conférence de presse lundi du Comité de soutien au Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar, arrêté par la police, le 28 novembre dernier, le président des Forces du Progrès et du Changement (FPC), Samba Thiam a indiqué que Ould Abdel Aziz devait “corriger” son interprétation de la question du passif humanitaire.
“Dénoncer un génocide, un mal absolu qui s’est déroulé dans notre pays, en quoi cela peut constituer à générer la haine les uns contre les autres ? Il pense qu’il faut oublier, mais on ne peut pas oublier dans l’intérêt national qui voudrait qu’on applique les quatre devoirs : le devoir de vérité, le devoir de justice, le devoir de réparation et le devoir de mémoire.
Il pense que le dossier est clos mais il se trompe car s’il n’est pas résolu, le fossé va continuer de se creuser entre arabo-berbères et négro-mauritaniens”, a déclaré M. Thiam.
Le président des FPC a fustigé la position négationniste du Chef de l’Etat et sa volonté de faire oublier le passif humanitaire. “Ça ne se passera pas comme ça. Non”, a néanmoins indiqué Samba Thiam.
©Cridem
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