Déclaration des veuves et mouvement des rescapés militaires mauritaniens
A l’occasion de l’anniversaire de la journée de la « prière aux absents » organisée à Kaédi le 25/03/2009, qui nous rappelle la date du 28 novembre 1990 au cours de laquelle 28 ( vingt et huit négro africains, furent pendues et exécutés dans les conditions les plus inhumaines à la base d’ Inal, notre Coordination dénommée Mouvement des Veuves et Rescapés Unis pour la Dignité Humaine (MVRUDH) qui regroupe le collectif des Veuves et des Rescapés des événements de 89 , tient à rappeler à toutes les personnes éprises de justice et de paix que les exactions et injustices commises par le régime du dictateur Moawiya et ses acolytes ne doivent en aucun cas restées impunies. Cette journée constitue pour nous un moment de deuil amer surtout si l’on sait que certains courants paternalistes persistent toujours à considérer cette journée comme un signe de victoire ; celle de l’impunité et de l’oubli.
En célébrant, cette journée, ce courant, animé par Le colonel Dia Adama Oumar, appuyé par le COVIR(un collectif crée par le régime pour saborder la lutte de l’ensemble des victimes des événements de 89) essaye de consacrer la victoire de l’impunité sur la justice en décrétant un pardon national sans tenir compte de l’avis des véritables victimes. Leur démarche, vise à occulter l’ensemble du passif humanitaire en obligeant le pardon aux victimes alors que ceci devait être le résultat d’un processus inclusif qui doit nécessairement aboutir à une solution juste qui tient compte de la dignité des tous les ayant droits.
Dans sa campagne, le colonel Dia Adama Oumar, avait donné plusieurs promesses relatives au règlement du passif humanitaire, aux réfugiés et à l’intégration des fonctionnaires, mais jusqu’à ce jour aucune d’entre elles n’a été respectée. Cet homme et ceux au nom desquels il prétend parler, ne nous inspirent plus confiance car ce groupe n’a utilisé cette question qu’à des fins d’enrichissements personnels.
Le passif humanitaire, est un terme galvaudé mais il est loin d’être vide ; c’est en d’autres termes l’ensemble des violations des droits humains dont les négro africains ont été victimes durant le régime sanguinaire de Moawiya , aucun terme, aucune expression ne pourra rendre avec exactitude cette réalité qui s’est matérialisée entre autres par :
– Arrestations arbitraires
– Séquestrations,
– Déportations de Population,
– Exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées (fosse communes et Charnier)
– Viols massifs de femmes dans la vallée
– Licenciements abusifs
– Expropriations foncières, tortures, procès inéquitables
Nous rappelons que la lutte contre l’impunité repose sur 4 principes conformément au fondement du droit.
- Devoir de vérité
- Devoir de justice
- Devoir de Mémoire
- Devoir de réparation
Ce processus doit être piloté par une Commission Nationale Indépendante, qui prendra en charge l’ensemble des problèmes du Passif Humanitaire.
Si ce processus est respecté, certes nous ne pouvons jamais oublier mais il serait possible de pardonner.
Fait à Nouakchott, 25/03/2011
La présidente du collectif des veuves
Houleye Sall Le Président du mouvement des Rescapés Unis pour la Dignité Humaine (MVRUDH)
Diop Abdoulaye Amadou