Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Rapatriés mauritaniens: Déclaration de la Fonadh

altDepuis quelques jours, une tension est nettement perceptible au sein des sites des rapatriés au Brakna. Cette situation est imputable à la façon pour le moins incorrecte avec laquelle la Direction régionale de l’Education Nationale ( DREN) a procédé pour le recrutement des enseignants à affecter dans les écoles des sites de rapatriés. Il convient tout d’abord de rappeler que depuis 2008, année des premiers convois de rapatriement des anciens déportés mauritaniens au Sénégal, l’ANAIR a entrepris des actions non négligeables pour suppléer les carences des services compétents de l’Etat, en matière d’éducation des enfants rapatriés : constructions de salles de classe provisoires, construction de salles de classe aux normes, livraison de matériel et d’équipements, recrutement d’enseignants, etc. Au cours de l’année scolaire 2009 – 2010, l’ANAIR a effectivement recruté des enseignants (25 au Brakna et 6 au Trarza), en collaboration étroite avec les DREN (tests organisés par ces dernières), en privilégiant les rapatriés qui répondaient aux critères. Et, les différentes évaluations ont donné des résultats satisfaisants, d’après les rapports des inspecteurs eux-mêmes. Or, pour la présente année scolaire, au moment de procéder au recrutement, les autorités de l’éducation nationale ont déclaré que tout candidat devra soit être titulaire du baccalauréat, soit d’une attestation professionnelle. La DREN a organisé en catimini le test à Aleg, avec une publicité très restreinte. Au résultat, les enseignants rapatriés de 2009-2010, qui avaient donné pleine satisfaction, non seulement n’ont pas été reconduits à leurs postes (dans les sites où ils vivent), mais n’ont même pas pu participer au test.

Une semaine après le test, on note  déjà une demi-douzaine d’absences, sans parler des enseignants recrutés sans qualification ou aptitude physique (enseignant bègue). Il est certain que les pratiques mafieuses ont encore prévalu, puisque parmi les personnes recrutées, on compte une étudiante à Nouakchott, l’épouse d’un responsable des forces de sécurité, etc.

Au lieu de contribuer à favoriser l’insertion sociale des rapatriés par le recrutement, même pour une période très limitée, d’enseignants qualifiés et surtout motivés en leur sein, on se plait encore à recourir aux pratiques malsaines, plusieurs fois décriées, mais toujours présentes au sein d’une administration qui continue d’exhiber ses tares sans retenue. Le FONADH, demande le maintien à leurs postes de tous les enseignants qui ont obtenu des résultats satisfaisants lors des inspections (rapatriés et autres) dans l’intérêt des enfants rapatriés.

 Nouakchott, le 08 mars 2010

 Le Secrétaire Exécutif  du FORUM DES ORGANISATIONS NATIONALES  DES DROITS HUMAINS EN MAURITANIE (FONADH)

Mamadou Moctar Sarr

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