Conférence de presse des Flam : « Nous sommes revenus porteurs du rameau d’olivier… » dixit Samba Thiam
Le mouvement des Flam a organisé aujourd’hui dimanche à La Case à Nouakchott une importance conférence de presse.
L’événement était hautement symbolique, plein de couleurs, de volonté et de chaleur ainsi que de suspens pour des fils restés, malgré leur long exil toujours liés au pays mieux que les autochtones. Il n y a avait rien à dire à cette conférence de presse historique des Flam, parce que le message du Président du mouvement Samba Thiam ainsi que la Charte et le dépliant étaient autant d’éléments pour assister au départ de ce bolide sûr et unificateur dans la course pour une « autre Mauritanie » où tous se sentent au même pied d’égalité.
Dans cette rencontre avec les médias, Samba Thiam a abordé tous les importants aspects de l’existence du mouvement, de la joie du retour au pays, des espoirs de la construction d’une nouvelle Mauritanie, des objectifs du Manifeste, des peines de l’exil…
Il a évoqué aussi les mobiles du retour des Flam en Mauritanie, du devoir de regarder l’avenir, de la nécessité de bâtir un Etat de droit, du dialogue ainsi que de la revendication de l’autonomie en l’absence de la formation de l’Etat-nation escomptée…Ci-après les principaux extraits de cette conférence de presse :
« Nous sommes heureux de revenir chez nous. Comme dit l’adage, l’on n’est bien que chez soi » commence le président du mouvement son message présenté aux médias et à la nombreuse audience venue honorer par sa présence cette seconde sortie des Flam après celle de leur vice-président Mifo il y a quelques semaines.
Dans ce long message de quatre pages dont nous prenons ici des extraits, Samba Thiam dit : « nous sommes revenus, porteurs du rameau d’olivier, nourrissant l’espoir d’une Mauritanie réconciliée, à égale distance de tous ces fils, fondée sur les valeurs de fraternité, de justice, mais aussi de tolérance et de respect mutuel » .
« une autre Mauritanie est possible, -nous en restons fermement convaincus- une Mauritanie où nos enfants auraient les mêmes droits, jouiraient des mêmes chances, des mêmes possibilités, des mêmes opportunités, et partageraient le même rêve d’un meilleur devenir » a-t-il dit, précisant que ce sont ces objectifs qui formaient l’esprit du Manifeste de 1986, se réjouissant que de nombreux citoyens partagent maintenant cette conviction optimiste de l’avenir.
Samba Thiam a rappelé par la suite pourquoi, ils étaient partis du bercail, présentant succinctement les objectifs du Manifeste. Il évoquât tour à tour les pressions menées par le régime de Ould Taya contre les membres du Flam, les tortures, l’emprisonnement inhumain, les arrestations, les exécutions…
Malgré le long exil et les souffrances pénibles du dépaysement, Samba Thiam dit « pendant ces 27 ans la Mauritanie ne nous a jamais quittés », évoquant leur travail abattu à l’extérieur, les dénonciations de la dictature militaire de Ould Taya, l’internationalisation de la question du racisme d’Etat.
Evoquant les raisons du retour, il dit : « des choses ont changé, mais des problèmes persistent. Nous revenons aujourd’hui, après tant d’années d’exil, dans l’espoir de pouvoir apporter notre modeste contribution à la refondation indispensable de ce pays à travers un climat de liberté qui permette l’expression et la confrontation d’idées et de projets en toute sécurité » a-t-il ajouté.
Et de dire : « Si nous devons ensemble regarder vers l’avenir, il nous faut d’abord nous résoudre à nous regarder en face, faire le bilan de ces cinquante (50) dernières années, courageusement en dresser le constat d’échec, mettre en exergue les erreurs commises tout le long du parcours afin d’opérer les redressements indispensables pour avancer, résolument, vers un meilleur devenir en commun ».
« Il nous faudrait bâtir un Etat de droit, socle et condition sine qua none du jeu démocratique véritable qui reposerait à la fois, et sur la citoyenneté et sur la reconnaissance de l’égalité de toutes nos nationalités et l’égale promotion de leurs langues et cultures » a-t-il dit.
Samba Thiam a recommandé l’organisation d’un débat national ouvert, large et sans exclusive pour permettre à ce pays de fonder un Etat de droit.
« Dialoguons, débattons de nos problèmes cruciaux, en tâchant de rester attentifs aux raisons de l’adversaire. Permettons, au cours de ce dialogue, que nous espérons serein, sérieux et honnête, que chacun puisse s’exprimer librement, dans le respect et l’écoute de l’autre, mû par la seule volonté de recherches de solutions » a indiqué le président des Flam.
Evoquant la proposition de l’Autonomie que le mouvement serait contraint d’envisager, tant que l’Etat central unitaire, dans sa forme actuelle, n’a pas conduit, à la formation de l’Etat- nation escomptée ; obligeant par sa démission à sa mission unificatrice, les groupes exclus à explorer d’autres voies, pour la stabilité du pays, dans l’intérêt suprême « de nos enfants » a-t-il dit.
Evoquant l’approche des Flam de l’autonomie, Samba Thiam dira que cet objectif n’est pas une solution inédite, que c’est une première étape incontournable, un passage obligé vers la naissance de l’Etat-nation ou de la République des citoyens- finalité ultime- pour poser et forcer la reconnaissance et le respect de l’autre, sans lesquels il n y a pas cet « Etat des citoyens ».
Et d’ajouter : « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » restera un slogan creux tant qu’il n y aura pas ce nivellement des mauritaniens en citoyens égaux que façonnera, justement, à terme, la solution de l’autonomie.
Le président des FLAM a rendu dans son message une pensée pieuse pour les vénérables ainés et pères du mouvement feus Djigo Tapsirou, Aboubakry Kalidou Ba, Baba Gallé Wone « paix à leur âmes- ; Eux dont l’engagement ne s’était jamais démenti », rendant également le même hommage aux grands frères tels que Abdul Khoudous Kamara, Abdoulaye Malcikel Sy en particulier.
Et de conclure : « Nous revenons donc porteurs du rameau d’olivier, nourrissant l’espoir d’une Mauritanie réconciliée, à égale distance de tous ses fils, fondée sur les valeurs de fraternité, de justice, de tolérance et de respect de l’autre »
Et de conclure : « la route est encore longue, la tâche ardue, mais nous parviendrons au but si Dieu nous guide, il ouvre des voies que personne ne peut fermer ».
Au menu des questions soulevées par les journalistes, le président des Flam a répondu avec aisance et habilité, cuirassant le mouvement de tout positionnement, circonscrivant les objectifs des Flam à ce qu’il a énuméré dans son message.
Il a saisi également cette occasion pour rendre hommage aux rares médias qui sont demeurés au diapason des activités du mouvement, permettant de les porter régulièrement à la connaissance de l’opinion. Il a remercié à ce propos « rapideinfo », saluant le grand travail médiatique abattu par son webmaster, citant nommément Ahmed Ould Bettar ainsi que le confrère Isselmou.
NB : Nous publierons l’intégralité du message de Samba Thiam prochainement
Source: Rapide Info