Sous pression, le ministre des Affaires étrangères tunisien démissionne
Le chef de la diplomatie tunisienne a présenté dimanche 13 février 2011 sa démission à la veille de l’arrivée en Tunisie de Catherine Ashton, le patronne de la diplomatie européenne. Depuis une visite en France, le 4 février dernier, il était décrié notamment pour avoir fait l’éloge de Michèle Alliot-Marie, ce que les Tunisiens lui reprochaient vertement. Du rêve au cauchemard… C’est pour avoir affirmé, en autres, que sa rencontre avec Michèle Alliot-Marie était un « rêve devenu réalité » qu’Ahmed Ounaïes s’est attiré les foudre des Tunisiens, et notamment des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères. Depuis plusieurs jours, ils manifestaient devant ses bureaux, l’empêchant de se rendre au travail. Le diplomate, nommé le 27 janvier dernier, avait fait l’éloge de son homologue français, lors de sa visite à Paris, saluant en elle une amie de la Tunisie et affirmant « aimer l’écouter en toutes circonstances et dans toutes les tribunes ».
Les Tunisiens pardonnent difficilement à la France ses altermoiements
Des propos qui ont choqué les Tunisiens, alors même que Michèle Alliot-Marie était sommée en France de s’expliquer sur ses voyages privés à Djerba, au frais d’un grand patron proche de l’ex président Ben Ali. Michèle Alliot-Marie qui avait proposé une coopération policière au régime Ben Ali qui faisait alors tirer sur la foule, est devenue aux yeux de l’opinion tunisienne le symbole des liens entre une certaine élite française et le régime Ben Ali. Les Tunisiens pardonnent difficilement à la France ses altermoiements et son ralliement très tardif à la révolution du 14 janvier.
RFI