Lettre ouverte des victimes des évènements de 89/91 au président de la République
Lettre ouverte
adressée à son Excellence, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz,
Président de la République Islamique de Mauritanie
Excellence,
Voilà une année sur votre instruction matérialisée en Conseil des Ministres, que les fonctionnaires et agents de la fonction publique victimes des évènements douloureux de 89/91 ont été recensés aussi bien à Nouakchott qu’à l’étranger, en vue de les rétablir dans « leurs Droits » – c’était là un pas apprécié et soutenu par la Communauté Nationale et Internationale ; donc un début du règlement du passif social qui figurait parmi vos engagements politiques pour la consolidation de l’Unité Nationale.
Le REVE 89/91 s’était investi à côté de la Commission Nationale de Recensement par un travail sérieux et transparent car, à nos yeux c’était un devoir républicain.
Excellence, Voilà une année écoulée que nous attendons les résultats de cette Commission qui semble être victime d’un blocage dont nous ignorons les principales raisons.
Nous continuons après 21 années d’injustice, d’indifférence et de mépris à compter nos morts, nos malades et nos familles disloquées en refusant énergiquement « le désespoir » dans la dignité et la sagesse… car nous avons vécu la violence sous toutes ses formes et savons bien ce que c’est.
Dans un Etat de Droit : réparer une injustice est un devoir et un droit.
En ces moments de turbulences sous-régionales, notre Pays a besoin de la réconciliation de ses fils et nous attendons de votre part, Monsieur le Président, une réelle volonté politique officielle qui doit être exécutée à tous les niveaux de l’appareil d’Etat pour régler définitivement ce passif social qui n’a fait que trop durer.
Cette lettre ouverte n’est qu’un cri de détresse, des victimes privées de leurs droits élémentaires, après vous avoir adressé trois lettres de demandes d’audience qui ont été déchargées à la Présidence et qui demeurent sans suite.
Excellence, Monsieur le Président de la République et ceux des pauvres : « qui dit pauvre dit victime », nous restons dans l’espoir d’être bien entendus pour une solution juste, consensuelle et rapide.
Veuillez agréer, Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre plus haute considération.
Pour le Bureau Exécutif
Le Président
LO Souleymane