Hosni Moubarak s’accroche au pouvoir jusqu’en septembre
Le président Hosni Moubarak a annoncé jeudi 10 février 2011 qu’il va déléguer ses pouvoirs au vice-président Omar Souleimane « conformément à la Constitution ». Parlant « comme un père à ses enfants » il a assuré qu’il restera au pouvoir jusqu’aux prochaines élections prévues en septembre.En promettant que « le sang des martyrs ne serait pas inutile », Hosni Moubarak s’est adressé à ses compatriotes « comme un père à ses enfants » Pour la deuxième intervention depuis le soulèvement populaire dans son pays, le président Moubarak s’est dit déterminé à protéger la Constitution. « J’ai proposé une feuille de route » pour un transfert pacifique du pouvoir. Hosni Moubarak a salué aussi le dialogue « constructif » engagé avec l’opposition. Il a aussi indiqué qu’il demandait l’amendement de cinq articles de la Constitution et l’abrogation de l’article 179.« La transition va d’aujourd’hui à septembre », a martelé le chef de l’Etat égyptien en voulant rappeler qu’il a « toujours assuré la sécurité » de son pays. Hosni Moubarak a insisté sur le fait qu’il n’accepterait pas le diktat étranger et a assuré qu’il voulait « être enterré en Egypte ». Une allusion à l’allocution du président Obama qui déclarait dans la soirée au Michigan : « l’histoire est en marche » en faisant l’éloge des jeunes Egyptiens qui sont descendus dans les rues. Après le discours du président Moubarak, la Maison Blanche a annoncé que le président américain réunira son équipe de sécurité nationale. Juste après l’intervention télévisée du président Moubarak, le vice-président Souleimane s’est adressé aux Egyptiens en leur demandant de renter chez eux. Cet appel a peu de chance d’être entendu. Sur la place Tahrir, des dizaines de milliers de manifestants suivaient le discours du raïs. Certains d’entre eux ont brandit des chaussures, certains d’autres scandaient « A bas Moubarak ». Un appel à manifester a été lancé pour ce vendredi et une grève générale est prévue dimanche.
RFI