Les derniers Adieux de l’enfant de Djéol
La mort d’un être cher est toujours douleur. Mais quand derrière le vide laissé par le défunt, subsistent des souvenirs empreints de générosité et de grandeur d’âme, les souffrances se dissipent par la force de la méditation et de la foi. La mort du journaliste Abdallahi Mahmoud Bâ est une perte énorme pour la Mauritanie, pour le Fouta et particulièrement son Djéol natal.
C’est un cortège funèbre monstre qui l’accueillit dans sa dernière demeure dans un élan de recueillement de d’émotion profonde. C’est là une marque d’estime et d’affection voué à l’illustre disparu parti dans la plus grande discrétion ce matin du dimanche. En s’en allant stoïquement et religieusement, Abdallahi savait que le rappel avait sonné et comme cette phrase tombant de la bouche du capitaine Fracasse de Chateaubriand, « Oh mort vieux capitaine, il est temps, levons l’ancre », le journaliste émérite a fermé les yeux pour l’éternité.Ce chemin par lequel chacun attend son tour est tracé par le maître des cieux, nul n’y échappera. Mais il y a ceux qui savent s’y préparer en ménageant leurs montures. Abdallahi Mahmoud est un exemple de modestie, de courtoisie et de retenue. Il a fait les beaux jours de la télévision nationale. En dépit de toutes les petites mesquineries, de tous les coups bas il est resté digne et attaché aux principes du travail bien fait dont il s’est acquitté avec élégance et maîtrise. L’opportunisme n’a jamais été son sport favori, ni les courbettes sa gymnastique. Ce n’était pas le genre formé à cette école de la facilité.Il le doit sans doute à son éducation dans son milieu familial aux côtés de son précepteur qui n’est autre que son père, le grand érudit El hadj Mahmoud Bâ , l’homme qui installa les écoles Fallah en Mauritanie et dans toute l’Afrique noire. L’œuvre paternelle a continué à accompagner sa progéniture sans orgueil ni défaillance morale. De père en fils, cet héritage culturel a toujours été mis au service de la nation. L’Etat se ferait le devoir de réhabiliter cette grande université spirituelle et élever ce trésor au rang du patrimoine historique. Abdallahi Mahmoud Bâ et les siens se sont investis comme ils pouvaient pour sauver cet immense legs.Il appartient à chacun de continuer le travail de perpétuation de cette mémoire historique. Adieu l’enfant de Djeol et repose en paix au milieu de tes aïeux.
TEMPS FORTS-LE RENOVATEUR.