L’éditorial: Dans l’attente de la justice divine par Seydi Camara
Pour avoir dénoncé l’esclavage de deux jeunes filles mineures, des militants des droits de l’homme ont été condamnés et trois d’entre eux croupissent dans les geôles de la prison civile de Nouakchott. L’esclavage, ce phénomène rétrograde et dégradant, n’en déplaisent aux flagorneurs continue à être inscrit dans le quotidien du Mauritanien. Alors sans honte on se ment et en foulant à terre toutes les principe-bases de la dignité humaine. Une attitude qui fait de nous tous des prisonniers… Mais ignare qu’il est, le Mauritanien pense éteindre un feu qui s’annonce sur un océan par le pan de son boubou. L’extincteur de ce feu est à chercher ailleurs. Je suis d’avis comme vous (les militants anti-esclavagistes) que l’esclavage n’est pas une invention de l’Etat mauritanien mais qu’il ne fait rien pour son éradication. Comme vous chers amis, condamnés parce que vous êtes contre cette ignominie de l’être humain, je sais que l’Etat mauritanien n’est pas d’essence esclavagiste mais défend les esclavagistes. Et pour l’avoir dénoncé vous êtes en prison. Pour avoir dit être jaloux pour la Mauritanie qui occupe encore la dernière place du peloton des pays respectés et de droit.
Vous êtes condamnés parce que haut et fort vous dénoncez l’exclusion, le népotisme, le chauvinisme, le clanisme, le régionalisme et le racisme. Comme cette masse muette et hagarde, vous êtes pour une Mauritanie positive, une Mauritanie juste et égalitaire en droits et en devoirs pour tous ces citoyens et pour ça vous êtes en prison. Vous êtes en prison parce que pour vous toute vie est une vie et vous militez pour l’avènement en Mauritanie des citoyens à part entière et non des citoyens entièrement à part. Comme vous, le peuple pense que vos préoccupations sont nobles et devront être en droite ligne avec des ambitions des autorités républicaines éprises de justice et d’équité. Des autorités qui comprennent que leur mission doit rimer avec l’épanouissement, la justice et la paix sociale, corollaires de l’unité nationale qui est la quintessence de votre combat pour une Mauritanie civilisée. Vous dites et continuez à dire que IRA Mauritanie ira avec une Mauritanie de justice. Et combattra la Mauritanie de la honte, du barbarisme, de la cruauté et surtout de cette Mauritanie de l’hypocrisie congénitale inouïe. Une fausseté comportementale qui nous ronge.
A voir la société mauritanienne, on est en droit de se poser la question si certains des hommes et des femmes qui la composent n’ont pas l’appréhension d’être un jour devant leur CREATEUR TOUT PUISSANT. L’esclavage est une tare de notre histoire, sur laquelle on a légiféré et les militants des droits de l’homme ne demandent que l’applicabilité de ces lois de la république contre les contrevenants. Est-ce trop demander? Les envoyer en prison pour un fallacieux problème ne grandit pas notre nation. Le véritable problème est l’esclavage et le procès était celui de l’esclavage non des vulgaires agresseurs d’une police qui n’existe même pas encore en droit et en devoir.
Ne pouvons-nous pas faire l’économie de cette honte mauritanienne?
Seydi Camara- La Nouvelle Expression
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