Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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La coupe est pleine /Par Samba Thiam, président des FPC

Samba Thiam – La discrimination qui nous frappe durement avait – et a toujours – cours dans les médias, l’Administration, l’enrôlement, la Justice, dans les écoles d’excellence et toutes ces Ecoles spéciales (l’Ecole de la magistrature, l’Ecole aéro-navale, l’Ecole de médecine, l’Ecole polytechnique, l’Ecole des mines, l’Ecole des officiers, le Prytanée militaire,) toutes monocolores.

L’Université, en voie d’arabisation, pousse dehors des Professeurs de formation francophone. Les Examens et Concours et les chapelets des nominés en conseils des ministres viennent boucler la boucle!

Depuis quelque temps cependant, cette discrimination, à l’allure de provocations outrancières, prend des proportions et une tournure inquiétantes, graves.

Récemment le Professeur Gourmo Lo, Vice président de l’UFP a subi une humiliation –qu’il a lui-même rapportée- : Sommé de s’exprimer en arabe s’il ne voulait pas voir sa voiture immobilisée par des agents de la circulation …l’ incident passa presque inaperçu sans susciter aucune protestation sérieuse. IL avait été précédé par celui d’un Député de la République (Sooninke) qui s’est vu refuser de déposer sa plainte dans un Commissariat parce que celle-ci était rédigée en français. Là aussi rien !. Pratique, du reste, qui avait déjà cours dans l’Armée nationale depuis quelques années , imposée aux officiers et soldats négro-africains qui seraient tentés de rédiger une demande en français, sous peine de subir des arrêts de rigueur…L’Armée parle arabe, et rien qu’arabe !

Ce type d’incident continue avec un ministre de la République-Mr Kane – qui, face aux parlementaires se voit rabroué, bruyamment, par un énergumène s’opposant vivement à ce qu’il s’exprimât en Français ! Pour la première fois on note zéro admis à l’ENS et à l’ENI, en filière français…On invoque pour justifier l’échec la baisse de niveau, comme si celle-ci épargnait la filière arabophone!!!

Que dire, sinon que ces faits parlent d’eux-mêmes et que nous assistons, de facto, à l’extinction progressive et programmée de la langue française, sans transition ! Comme pour ôter rapidement et définitivement le pain de la bouche de ceux qui en usent comme langue de travail. Extinction programmée, sans que rien ne soit fait, en retour, pour la promotion des autres langues nationales pulaar, sooninke, wolof!

L’aile chauvine de l’élite arabo-berbère, sourde et aveugle, dénie toute valeur aux langues nationales pulaar, sooninke et wolof, et freine des quatre fers ; elle continue de se cramponner, obstinément, au projet funeste de l’assimilation, sans en mesurer tous les dangers sur notre coexistence pacifique. Refusant de voir qu’à côté, il y a officialisation du berbère ( l’Amazigh) par le Maroc et l’Algérie, depuis déjà quelques années. La France, aujourd’hui, vient de surmonter ses résistances jacobines ancestrales en s’engageant dans la voie de “la préservation et de la promotion des langues régionales”. La Mauritanie, seule, reste encore cabrée sur cette question.

En lieu et place de la rupture attendue et souhaitée après l’ère Aziz, nous assistons plutôt, hélas, à une continuité du Système… le Danseur et le style ont changé certes, mais non la musique… C’était peut-être là le sens du coup de gueule de Maouloud, en conférence de presse ?

Bref, la descente aux enfers continue de plus belle, par tous les moyens, dans la voie de l’assimilation, à marche forcée ! Sans susciter, quasiment, la moindre réaction de la part de “nos frères utérins” Arabo-bèrbères, plus soucieux de compatir avec leurs frères de Palestine… Aucune indignation compatissante à nos douleurs, à l’exception d’une infime minorité d’hommes et de femmes, justes et honnêtes, au courage téméraire … Mais le plus déroutant dans tout ça demeure ce silence même des victimes – directes ou collatérales, internes ou externes – comme frappées d’hébétude, perdant jusqu’à la capacité à s’indigner !

La coupe est pleine d’un présent amer d’injustices et de l’avenir confus … Ces mauritaniens Justes se doivent de se lever et sonner l’alerte, pour dire que la voie choisie, jusque-là, est dangereuse et ne menait nulle part, afin de jouer leur “rôle d’alerte au danger” qui sied aux intellectuels, comme dirait P. Bourdieu !

“Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante , c’est une position pas raisonnable et qui, surtout, n’est pas tenable”, rappelait feu Yehdih…

Samba Thiam

Pr des FPC

31 Mai 2021

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Ousmane Mamadou Kane, ministre : “Nous ne pouvons plus laisser ces terres [de la vallée] sans valorisation”

Le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamadou Kane, a annoncé que la Mauritanie était en train de travailler avec la Banque Mondiale afin d’attirer le privé international pour investir dans l’agriculture, tout en le mettant à l’abri des problèmes fonciers dans la région du fleuve Sénégal.

« Nous ne pouvons plus laisser ces terres sans valorisation, les populations locales n’ont pas les moyens d’en tirer tout le potentiel », a déclaré M. Kane, lors d’une interview à Jeune Afrique, diffusée ce lundi 31 mai.

« Le privé mauritanien a essayé de venir en appoint. On a été aussi tenté de faire venir des investisseurs internationaux sans le consentement des populations et personne n’a réussi. La Mauritanie importe toujours ses légumes et son riz. Nous pensons avoir trouvé la bonne approche pour y associer les populations », a ajouté Ousmane Mamadou Kane.

Le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a indiqué qu’il sera développé une pédagogie pour que cette mise en valeur des terres de la vallée du fleuve Sénégal débouche sur un processus gagnant-gagnant, afin d’en faire une source de croissance et d’emploi au profit d’une région que les habitants quittent.

Dans cet entretien avec JA, Ousmane Mamadou Kane a annoncé que les réserves de devise de la Mauritanie ont atteint 1,5 milliards de dollars.

Interrogé sur le Programme prioritaire élargi du président (ProPEP), il a indiqué qu’il s’articulait autour du social et de la croissance notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui a été le plus touché par l’impact de la Covid-19.

Au sujet de la dette, le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a affirmé que celle-ci représentait 55% du produit intérieur brut de la Mauritanie.

« Notre dette est insoutenable. Nous pouvons la rembourser, certes, mais nous avons tellement de priorités que nous aimerions réaménager le service de cette dette. Nous avons un mur devant nous, à partir de 2023-2024. Il faudrait alors y consacrer la totalité de notre budget », a-t-il rappelé.

Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem


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La Cédéao suspend le Mali de ses institutions en réponse au récent double putsch

Yahoo Actualités – Une dizaine de chefs d’Etat ouest-africains, réunis lors d’un sommet régional extraordinaire, ont décidé dimanche de suspendre le Mali de leurs institutions communes en réponse au récent double putsch des militaires maliens et appellent à la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile.

Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunis lors d’un sommet régional extraordinaire, ont décidé, dimanche 30 mai, de suspendre le Mali de leurs institutions communes en réponse au récent double putsch des militaires maliens.

Les dirigeants ouest-africains ont également rappelé l’urgence pour les autorités maliennes de nommer un nouveau Premier ministre civil par intérim.

Dans un communiqué publié dimanche, le bloc a demandé que la junte malienne se tienne à son engagement d’organiser une élection présidentielle en février prochain, après une période de transition de 18 mois.

“Après de longues discussions, les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest)” et “appellent à la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile”, selon le communiqué publié à l’issue de leur rencontre.

Appel à la nomination immédiate d’un Premier ministre civil

Peu avant la publication du communiqué, la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, avait annoncé la suspension de la participation du Mali à l’organisation régionale. “La suspension de la Cédéao prend effet immédiatement jusqu’à la date limite de fin février 2022, date à laquelle ils sont censés passer le relais à un gouvernement démocratiquement élu”, a déclaré Shirley Ayorkor Botchwey.

“L’une des décisions des chefs d’État est de veiller à ce que dans les prochains jours un Premier ministre civil soit mis en place pour former le prochain gouvernement”, a-t-elle ajouté.

Les pays de l’organisation avaient ordonné la fermeture des frontières terrestres avec le Mali après le coup d’Etat l’an dernier, provoquant une chute de 30% des importations du pays, avant que les sanctions ne soient levées en octobre.

Dans un entretien publié le même jour par le Journal du dimanche, le président Emmanuel Macron avait de son côté brandi la menace d’un retrait des 5 100 soldats français de l’opération Barkhane, déclarant ne pas vouloir rester “aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition”.

Avec AFP et Reuters

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Remaniement ministériel : La montagne a-t-elle accouché d’une petite souris ?

Le remaniement tant attendu par les mauritaniens a finalement eu lieu hier, mercredi 26 mars, dans  l’après-midi. Les choses sont allées très vite. C’est, en effet, en début d’après-midi que le premier ministre Ould Bilal a été convoqué au Palais et quelques petites heures après la présidence rend publique la liste du nouveau Gouvernement. 

Rien de spécial sauf l’entrée dans la nouvelle équipe de cinq nouvelles figures dont Amal Mint Sidi Ould Cheikh Abdallahi et de Toutou Mint Khattri. L’arrivée de la fille de l’ancien président renversé par l’ancien président Aziz constitue un geste fort, on pourrait même considérer cela comme une espèce de réhabilitation de SIDIOCA que son tombeur avait humilié, non seulement en le renversant quelques mois après son élection, mais surtout en l’emprisonnant. Sur ce point, Ghazwani se démarque totalement de l’ancien président.

Autre fait marquant, l’entrée ou le retour de Mint Khatrri au gouvernement. Membre de l’ex parti ADIL, Mint Khattri  a été  ministre  de SIDIOCA. Originaire de Djigueni, à l’est du pays, elle appartient au clan  opposé  au groupe de l’ex premier ministre, Ould Hademine.

Pour toutes ses raisons, son entrée au gouvernement constitue un désaveu à l’ancien président Aziz et à son ancien premier ministre que ce clan avait écrasé lors d’une campagne de l’UPR. Mint Khattri rejoint ainsi d’autres ministres de l’actuel gouvernement qui ont eu maille à repartir avec Ould Adbel Aziz ; il s’agit de  Kane Ousmane, ministre de l’économie et des  secteurs productifs et Ould Merzoug, ministre de l’Interieur.

Mis à part ces deux changements, le président Ghazwani reste dans la continuité. Les membres du gouvernement sont cooptés selon les dosages en vigueur depuis des lustres. Aussi, en privilégiant les permutations et les changements par petites touches, l’actuel président laisse-t-il  apparaître clairement qu’il n’est pas partisan de changements pour ne pas dire de rupture. « N’attendez pas de changement brusque de la part de l’actuel président, ce n’est pas dans son tempérament et il va avancer prudemment, sinon, il allait commençait par renvoyer son premier ministre considéré comme un homme sans étoffe », a indiqué un observateur.

Le président Ghazwani ne se hâte que très lentement, une posture qui déroute et décourage, à la fois, une grande partie de l’opinion. Le marabout président ne veut pas faire de vagues pour vraisemblablement,  ne pas prêter le flanc à ses adversaires, notamment son prédécesseur, Ould Abdel Aziz qui n’hésite à le charger depuis qu’il a été inculpé par la justice. On note même sa côte monter auprès de ses proches et une certaine partie de l’opinion. Des indicateurs que l’actuel président ne peut pas négliger. Les lenteurs dans  la gestion du dossier de la corruption ont occupé l’essentiel du début de son mandat.

L’autre fait marquant de ce remaniement reste le départ du gouvernement du ministre de la santé. A sa demande disent certaines sources. Ould Hamed aura été presque le seul ministre a avoir osé prendre des mesures audacieuse dans ce département fortement « empoisonné » par des médicaments périmés et piratés, par le laxisme dans la gestion des structures de santé…Confronté à la COVID 19, ce consultant  très peu porté sur la politique a été sur tous les fronts pour limiter les dégâts.

En tous les cas, le remaniement est acté depuis ce mercredi après-midi, les mauritaniens en parlent très peu, ils s’attendaient à  beaucoup plus de leur président dont les deux gouvernements ont montré les limites, surtout depuis que des rumeurs ont fait état de son départ de la salle des conseils des ministres avant d’avoir levé  la séance, pour montrer son mécontentement de l’incompétence dont certains membres de son équipe ont fait  montre, et que  depuis son premier ministre a reconnu des « manquements » dans l’exécution du programme  électoral du chef de l’état. Un mea culpa qui ouvrait  depuis lors la voie à un remaniement ministériel. Beaucoup s’attendaient  dès alors à un véritable coup de balai de la part du président pour se débarrasser de tous les recyclés des gouvernements de son prédécesseur, des incapables, des gens ayant trempé dans la mauvaise gestion. Rien de sert  de garder une équipe qui ne gagne pas. Ce remaniement devrait être l’occasion ou jamais  pour l’actuel président d’enclencher ensuite la rupture d’avec les dix ans de gouvernance de son compagnon d’armes, que ceux qui l’ont élu et soutenu attendent  depuis aout 2019. Mais hélas, comme dirait l’autre, la montagne a accouché d’une petite souris, donc  le changement, lui,  attendra. Circulez, y a rien à voir !

le calame

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Emmanuel Macron au Rwanda: «Je viens reconnaître nos responsabilités»

RFI Afrique – Le président français est pour la première fois au Rwanda ce jeudi 27 mai 2021. Il est seulement le deuxième président français à faire le voyage depuis le génocide des Tutsis en 1994.

Le premier temps fort de ce déplacement a été la visite du Mémorial du génocide de Gisozi où plus de 250 000 personnes sont enterrées. Une visite après laquelle le chef de l’État français a pris la parole pour un discours très attendu. Il a évoqué la responsabilité de la France.

Le discours du président français, devant le Mémorial de Gisozi, a duré une vingtaine de minutes, le ton était très solennel. Il a évoqué l’horreur, « l’éclipse de l’humanité » qu’a constitué le génocide des Tutsis, la « traque implacable » de « ceux dont, dit-il, nous n’avons écouté la souffrance ni avant ni pendant ni même après. »

Emmanuel macron n’a pas prononcé le mot « excuse », des excuses qui étaient pourtant attendues par certaines personnalités au Rwanda. S’il a parlé de la « responsabilité » de la France, il estime qu’elle n’a pas été complice : « Les tueurs qui hantaient les marais, les collines, les églises n’avaient pas le visage de la France. Elle n’a pas été complice. Le sang qui a coulé n’a pas déshonoré ses armes ni les mains de ses soldats qui ont eux aussi vu de leurs yeux l’innommable, pansé des blessures, et étouffé leurs larmes. »

Ensuite, le président français est revenu sur le devoir de la France : « Mais la France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda. Et elle a un devoir : celui de regarder l’histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de vérité. En s’engageant dès 1990 dans un conflit dans lequel elle n’avait aucune antériorité, la France n’a pas su entendre la voix de ceux qui l’avaient mise en garde, ou bien a-t-elle surestimé sa force en pensant pouvoir arrêter le pire. La France n’a pas compris que, en voulant faire obstacle à un conflit régional ou une guerre civile, elle restait de fait aux côtés d’un régime génocidaire. En ignorant les alertes des plus lucides observateurs, la France endossait une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire, alors même qu’elle cherchait précisément à l’éviter. »

Le pardon des victimes

Néanmoins, le chef de l’État français a évoqué le pardon des victimes : « Seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent peut-être pardonner, nous faire le don de nous pardonner. »

Autre moment fort du discours quand Emmanuel Macron a donc reconnu la responsabilité de la France, mais a aussi appelé à poursuivre le travail de recherche et demandé l’ouverture des archives : « En me tenant, avec humilité et respect, à vos côtés, ce jour, je viens reconnaître l’ampleur de nos responsabilités. C’est ainsi poursuivre l’œuvre de connaissance et de vérité que seule permet la rigueur du travail de la recherche et des historiens. En soutenant une nouvelle génération de chercheurs et de chercheuses, qui ont courageusement ouvert un nouvel espace de savoir. En souhaitant, qu’aux côtés de la France, toutes les parties prenantes à cette période de l’histoire rwandaise ouvrent à leur tour toutes leurs archives. »

Ensuite, le président français a rappelé la nécessité de justice : « Reconnaître ce passé, c’est aussi et surtout poursuivre l’œuvre de justice. En nous engageant à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper au travail des juges. »

Il a enfin proposé une alliance respectueuse, lucide, solidaire, et mutuellement exigeante, entre les jeunesses française et rwandaise.

Texte par : RFI

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