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La Mauritanie bénéficie d’un financement international de l’électricité des villes de la vallée
Le groupe de la Banque mondiale a approuvé ce vendredi 11 juin, un décaissement de 465 millions de dollars pour le nouveau projet régional d’accès à l’électricité et de stockage de l’énergie par batteries, visant à étendre l’accès au réseau électrique à plus d’un million de personnes, en améliorer la stabilité pour 3,5 autres millions d’habitants.
« L’Afrique de l’Ouest est à l’aube d’un marché énergétique régional qui promet des retombées positives considérables sur le plan du développement et recèle un potentiel significatif pour la participation du secteur privé.
Le raccordement au réseau d’un nombre accru de ménages et d’entreprises, l’amélioration de sa fiabilité et la mise en valeur des importantes ressources en énergie renouvelable de la région — de jour comme de nuit — contribueront à accélérer la transformation économique et sociale de l’Afrique de l’Ouest», indique Charles Cormier, chef de service au pôle mondial d’expertise en énergie de la Banque mondiale.
En Mauritanie, le projet porte sur l’électrification des villes de Boghé, Ka&di et Selibaby en plus des villages voisins situés le long de la frontière sud avec le Sénégal.
Alioune Tine loue l’apport d’Imam Dicko dans la résolution du conflit malien
Pour une solution durable et la résolution de la paix au Mali, Imam Dicko demeure une personnalité incontournable. C’est l’avis de Alioune Tine, fondateur du think tank AfrikaJom Center.
Les deux hommes ce sont rencontrés cette après-midi pour échanger sur divers aspects, notamment sur la situation au Mali.
“Dans nos discussions Imam Dicko a soulevé une crise dont la nature est insoupçonnée et qui est omniprésente de différentes manières dans notre contexte : la crise spirituelle ! Et il préconise une recommandation une concertation régionale de tous les guides religieux de la région”, a affirmé Alioune Tine.
Vidéo. Emmanuel Macron giflé lors d’un déplacement dans la Drôme, deux hommes en garde à vue
Le Monde – Un homme a agressé le chef de l’Etat mardi, à Tain-l’Hermitage, lors d’une visite consacrée à la restauration et à la gastronomie, à la veille de la réouverture des salles de restaurant.
Emmanuel Macron a été bousculé, mardi 8 juin, lors d’un déplacement dans la Drôme. Un homme a giflé le chef de l’Etat, avant d’être plaqué au sol par le service de sécurité, selon une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. L’Elysée évoque auprès du Monde une « tentative » de gifle, et ne fait « pas d’autres commentaires à ce stade » : les « serrages de main ont repris dans la foulée » et « le déplacement continue ». Deux personnes ont été arrêtées, a ensuite précisé la préfecture de la Drôme.
Auprès du Monde, le parquet de Valence annonce que deux hommes de 28 ans – dont celui que l’on voit porter le coup sur la vidéo et un autre l’accompagnant – ont été placés en garde à vue à 13 h 45 pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Sur l’un des extraits diffusé sur Twitter, M. Macron est vu s’approchant d’un groupe de personnes massées derrière des barrières, puis échanger brièvement avec un homme. Saisissant l’avant-bras du président, l’individu semble lui porter ensuite un coup sur la joue, après qu’a clairement été proféré le cri de guerre royaliste « Montjoie ! Saint-Denis ! » et « A bas la macronie ! »
https://www.youtube.com/embed/l90roSv8prQ?rel=0
« La vie démocratique a besoin de calme et de respect »
Le président de la République se rendait dans le lycée hôtelier de Tain-l’Hermitage (Drôme), village où se sont déroulés les faits. Après deux jours dans le Lot la semaine dernière, où il a discuté avec des retraités, le chef de l’Etat effectue dans la Drôme la deuxième étape de son « tour de France », destiné à « prendre le pouls du pays », selon l’Elysée. Ses opposants y voient une tournée électorale, à deux semaines des régionales et moins d’un an de la présidentielle.
Avant l’épisode de la gifle, Emmanuel Macron a effectué un point presse au lycée hôtelier de Tain-l’Hermitage. Interrogé sur les propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon à propos des attentats et « événements gravissimes » précédant les élections, le président de la République a déclaré que « la vie démocratique a besoin de calme et de respect, de la part de tout le monde. Des responsables politiques comme des concitoyens ». Et d’ajouter :
« Dans la démocratie, les oppositions peuvent s’exprimer librement, dans la rue, dans la presse, dans la télévision. Et elle s’exprime ensuite à échéances régulières dans les urnes. La contrepartie de cela, c’est la fin de la violence et de la haine. Si la haine et la violence reviennent, elles fragilisent une seule chose, c’est la démocratie. Et donc j’appelle tout le monde au respect et au calme. »
Jean Castex en « appelle à un sursaut républicain », Mélenchon est « solidaire »
Devant l’Assemblée nationale, mardi, M. Castex a appelé « à un sursaut républicain ». « La politique, ça ne peut en aucun cas être la violence, l’agression verbale, et encore moins l’agression physique. J’en appelle à un sursaut républicain ; nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie », a-t-il déclaré lors de la séance de questions au gouvernement au Palais-Bourbon.
« Il est inadmissible de s’attaquer physiquement au président de la République, à des responsables politiques, mais plus encore au président, qui est le président », a déclaré de son côté la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, en déplacement à Laxou (Meurthe-et-Moselle). « Gifler le président, c’est gifler la République. Intolérable, inacceptable », a estimé le patron des députés Les Républicains (LR), Damien Abad.
Xavier Bertrand, président ex-LR de la région Hauts-de-France « condamne avec la plus grande fermeté le geste inacceptable dont a été victime Emmanuel Macron. » Sur Twitter, il a écrit qu’« aucun désaccord politique ne justifiera[it] jamais la violence. Le respect des institutions de la République et de ses représentants est un principe cardinal de [la] vie démocratique ».
« Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ? », a ironisé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, tout en affirmant être « solidaire du président ».
Le Monde
Interview exclusive d’Ibrahima Moctar SARR à avomm.com
Ibrahima Moctar Sarr, tout le monde a entendu votre silence retentissant, si l’on peut s’exprimer ainsi. Voilà en effet un bon bout de temps que l’on ne vous a pas entendu sur la situation qui prévaut dans le pays. Pourriez-vous nous expliquer les raisons de ce silence ?
IMS : Merci à l’AVOMM et à ses animateurs. Il me plait aujourd’hui, après ce silence que vous décriviez, de me décider à le rompre via votre site, car je n’oublie pas qu’au moment où beaucoup s’évertuaient à m’enterrer vivant, c’est ici que j’ai trouvé des défenseurs acharnés, comme le président Ousmane Abdoul SARR, comme l’éminent philosophe Hamdou Rabby SY, ainsi que la vaillante combattante de la liberté Mireille Hamelin du Québec.
En vérité trois raisons ont présidé à mon silence ces derniers temps.
En premier lieu ma santé me donnait beaucoup de souci ces derniers temps. Je précise qu’en ce moment je vais beaucoup mieux, Alhamdou lillah ! Je n’avais qu’une préoccupation, c’est me soigner. Car physiquement, je me sentais atteint au point où même m’exprimer devenait pénible. Ceux qui me sont proches le savaient. C’est à cette même période que j’ai eu ce malheureux accident de voiture qui a failli couter la vie à un citoyen indien en visite chez nous. N’eût été l’intervention expresse du bon Dieu qui m’a évité de porter à vie sur la conscience la responsabilité morale de la perte d’une vie humaine, j’aurais été encore au plus mal. J’ai été très ébranlé par cet accident et remercie tous ceux qui m’ont témoigné leur soutien durant cette épreuve douloureuse.
Pour la deuxième raison, comme vous le savez, les dernières élections législatives et municipales ont vu l’Ajd-mr perdre beaucoup de terrain. A l’assemblée, de quatre députés nous sommes repassés à un seul. Je n’ai pas été personnellement reconduit, comme du reste mes camarades Sawdatou WANE et Mamadou Bocar BA. Et vous savez que l’assemblée nationale est le lieu privilégié pour porter le message du parti dans cet espace de visibilité et à travers des organes officiels qui permettaient de le répercuter dans le monde entier. J’ai d’ailleurs pu observer que récemment sur les réseaux sociaux, certains semblaient regretter que Sawdatou n’ait pas été réélue, et faisant porter ainsi la responsabilité aux négro-africains qui ne lui auraient pas donné leurs voix. A ce sujet je dois dire que si effectivement un vote massif aurait certainement permis cette réélection, je reste convaincu que la main du pouvoir pour nous éjecter de l’assemblée nationale y est pour quelque chose. J’en suis convaincu. Tout le monde se rappelle de la déclaration du président Ould abdel AZIZ à Kaëdi où il menaçait de barrer la route à l’assemblée nationale à ceux qu’il appelait « les extrémistes ». Durant la législature passée, l’Ajd-mr et Sawdatou en tête, avait beaucoup dérangé le système.
La troisième raison de mon silence au titre de président de l’Ajd-mr résulte d’une volonté de ma part. Au vu de tout ce qui précède, et en rapport avec la crise provoquée par certains pour tenter de détruire le parti, je suis arrivé à la conclusion qu’il était de ma responsabilité historique de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauver le parti du naufrage au moment il demeure un des seuls partis dirigé par un négro-africain n’ayant pas vu son récépissé retiré par l’administration. Le sauvetage du parti doit passer par une réorganisation profonde de ses structures à travers un congrès qui doit impérativement redéfinir de nouvelles orientations basées sur les enjeux actuels, reformuler le discours du parti et élaborer une nouvelle stratégie devant rompre avec le discours de victimisation et avec une certaine démagogie. Et ce, au moment où le système arrive à terme et où nous assistons à une lutte à merci entre les tenants de ce système pour son contrôle. Cela passe également par la mise sur le devant de la scène d’une équipe renouvelée, capable de faire face aux nouveaux défis.
Personnellement je pense avoir donné le meilleur de moi-même à la lutte, et je crois que je commence à atteindre mes limites physiques. Même si intellectuellement je pense avoir encore quelques ressources à faire valoir, je suis sollicité dans d’autres domaines d’activité. J’ai en effet au moins quatre livres en chantier, dont la publication restait en souffrance en raison de mon investissement politique. A titre d’exemple, les dérives que nous observons aujourd’hui dans le milieu médiatique appellent de la part du journaliste que je suis une contribution intellectuelle à la hauteur de mon expérience dans ce domaine.
J’ai aussi volontairement déserté le terrain et l’espace de parole pour permettre l’émergence d’un leadership nouveau au sein de mon parti. Car j’ai toujours dit, qu’au sein du parti, dans le respect de sa ligne, tous les militants et en premier lieu les cadres du parti peuvent s’exprimer sur tous les sujets d’intérêt national sans attendre que le président en parle. Certains s’en acquittent d’ailleurs admirablement, et cela me réconforte. Mais il faut dire que la situation que traverse le parti ne le favorise pas trop.
Avomm : maintenant que vous nous permettez de vous interroger, peut-on avoir votre commentaire sur ce que le pays vit en ce moment, à travers le conflit qui oppose l’ancien et le nouveau président ?
Me basant sur les relations qui existaient entre les deux hommes, je m’étais toujours refusé à admettre qu’il y ait un différend entre eux pouvant remettre en cause une amitié tissée dans la jeunesse. Surtout lorsqu’on sait tout ce qu’ils ont construit ensemble jusqu’au passage du flambeau. J’avais mis tout cela sur le compte de la compétition au sein du système pour son contrôle. Quand le président Ghazouani m’a reçu il y a quelques temps, il m’a expliqué sa version du problème, j’ai alors atténué cette perception que j’avais en attendant de voir la suite. Je ne souhaite que du bien pour notre pays. J’aurais donc souhaité que les énergies qu’on déploie soient consacrées à la résolution de ses problèmes les plus cruciaux, à savoir l’unité nationale et la cohésion sociale qui méritent tous les sacrifices. Car c’est cela la bonne cause, au lieu de se lancer dans des surenchères qui peuvent mettre le pays inutilement en danger.
Face aux dangers qui nous guettent et qui sont alimentés par les attentes liées à l’exploitation du gaz et du pétrole, notre environnement géostratégique ne permet pas certains dérapages qui pourraient remettre en cause l’existence même du pays. Nous savons comment la Mauritanie a été créée sur des bases très fragiles et très injustes. Personnellement ce qui me préoccupe, c’est comment régler la question de cohabitation dans ce pays.
Vous voulez donc dire que vous ne prenez pas part dans ce conflit ?
Ce conflit concerne les tenants du système. Je suis issu d’une communauté totalement exclue ; donc je suis exclu du débat. Le seul débat qui me mobilise c’est comment remettre en cause le système lui-même.
Où en est-on donc dans cette lutte contre le système ?
Je l’ai évoqué dans mes interventions précédentes, mais peut-être que peu de gens m’ont écouté. J’estime que le système étant clos, nous avons épuisé les moyens politiques d’une lutte pacifique. Nous n’arriverons pas à déconstruire ce système par des élections, et la démocratie dans laquelle nous sommes inscrits n’est pas à même de nous conduire à une solution satisfaisante du problème. Il existe d’autres formes de lutte, mais comme certains l’ont évoqué par ailleurs, nos communautés ne sont visiblement pas prêtes à s’y engager. Pour ma part, j’estime que les négro-africains ont payé le prix lourd pour leur libération depuis 1958. Le passif humanitaire, ou plus justement le génocide qu’ils ont vécu les a placés aujourd’hui dans une position très peu favorable pour une initiative décisive. Le génocide qu’ils ont vécu n’ayant pas encore été résolu, et ne semblant même pas avoir ému la communauté internationale, il m’apparait difficile aujourd’hui d’engager les militants dans des aventures qui permettraient au système d’achever son œuvre d’épuration ethnique.
Que faire alors ?
Cela aussi je l’ai dit. Nous devons continuer, si possible dans l’unité, à exister politiquement en marquant fortement notre refus systématique de la situation que nous vivons. Et ce en nous interdisant de participer à tout ce qui ne va pas dans le sens de soulager nos souffrances. Notamment :
-la confiscation de nos terres de culture
-Exiger l’enseignement de nos langues
-Nous mobiliser pour l’obtention de nos pièces d’état-civil.
Mais tout cela ne sera efficace que si nous arrivons à impliquer les vrais patriotes, les vrais justes des autres communautés pour mener ensemble ces luttes dans la légalité. C’est pourquoi nous devons continuer à occuper le terrain légal (malgré ses imperfections) pour investir la scène politique et rechercher des alliances utiles avec les autres afin de créer les conditions d’une saine coopération qui pourra sauver le pays en cas de crise majeure. Et comme je l’ai dit, cette crise finira par arriver. Nous devons refuser d’être des faire-valoir, où la chair à canon des gens du système qui tirent les ficelles sans se mouiller. Cela est d’ailleurs valable pour les éléments négro-africains qui sont dans le système. Si les démocrates de la communauté arabe veulent une Mauritanie démocratique et juste où les richesses nationales se répartissent dans l’équité, où l’état de droit ne serait pas une chimère, il faut qu’ils s’engagent de manière décisive auprès des communautés exclues afin de remporter ensemble des victoires.
Dans ce cadre qu’en est-il de l’alliance avec Biram Dah Abeid ?
On a dit beaucoup de choses ces derniers temps à propos de BDA. Certains vont jusqu’à dire qu’il a trahi les négro-africains qu’il se proposait de libérer. Personnellement je pense que Biram a pris des initiatives courageuses. Il s’est engagé de manière effective aux cotés des négro-africains pour dénoncer le génocide et l’exclusion dont ils sont victimes. Et je pense que si les leaders de la communauté arabe avaient agi comme Biram l’a fait, on aurait beaucoup avancé. Beaucoup de négro-africains ont suivi Biram en l’investissant comme l’unique leader pouvant faire aboutir leur lutte. Le problème me semble-t-il, c’est que Biram avait placé la barre très haut, et un moment il devait nécessairement revoir sa stratégie, comme je lui avais d’ailleurs conseillé quand il est venu me rendre visite dans mon bureau. Ceux qui voulaient faire de la lutte par procuration ont crié à la trahison, alors que la priorité pour Biram a toujours été claire : c’est le combat contre l’esclavage. Et quoi de plus légitime d’ailleurs? Ce sont ceux qui crient à la trahison qui devraient peut-être faire preuve d’humilité en assumant le fait qu’ils se sont peut-être trompés. Notre collaboration avec Biram se fera sur le terrain, mais c’est aux négro-africains à assumer pleinement leur lutte de libération.
Vous avez été récemment reçu par le président Ghazouani, peut-on connaitre la teneur de vos échanges ?
J’avais été reçu par le président Ghazouani à sa demande. C’était un premier contact et ça a été l’occasion pour moi de lui faire part de mes craintes pour le pays ; et en particulier en raison du niveau d’exclusion dont sont victimes les négro-africains et les Haratines. J’ai pu dire au président qu’une telle injustice qui est source de division est de nature à accentuer le danger sur le pays ; notamment dans le contexte géostratégique qui est le nôtre. Le président Ghazouani m’a semblé avoir entendu la véracité de mon propos et partager mes inquiétudes. Nous nous sommes promis de nous retrouver pour poursuivre cette discussion de manière plus ciblée. Je lui ai dit notre disponibilité à partager notre expertise sur ces questions. Mais l’expérience que nous avons eue avec l’ancien régime nous commande de ne pas prendre pour argent comptant les promesses. Nous attendons donc des actes concrets.
Il reste néanmoins par ailleurs, que depuis deux ans qu’il est au pouvoir, nous ne voyons pour l’heure aucun signe allant dans le sens de régler la question de l’unité nationale.
On a reproché à certains négro-africains d’avoir appelé à marcher en faveur de la Palestine. Quelle est la position de l’Ajd-mr ?
Nous avons été saisis par Tawassoul pour participer à la manifestation que ce parti voulait organiser pour protester contre l’action du gouvernement israélien contre les Palestiniens. Nous sommes actuellement en pour-parler avec ce parti pour une plate-forme commune par rapport aux différentes questions qui pourraient être à l’ordre du jour lors d’un éventuel dialogue. Nous voulons défendre ensemble certains points d’accord. Vous savez Tawassoul est aujourd’hui l’un des rares partis dirigés par des arabes qui défend la cause négro-africaine. Je n’en veux pour preuve que le fait aujourd’hui c’est le groupe parlementaire Tawassoul qui, au niveau de l’assemblée, essaie de prendre le relais de l’Ajd-mr pour réveiller la question de l’abrogation de la loi d’amnistie de 93.
Par ailleurs la question de la Palestine a toujours été au cœur de la lutte menée par l’Ajd-mr. Parce que les Palestiniens sont opprimés comme le sont les négro-africains en Mauritanie.
Pouvez-vous nous parler de votre coalition, la CVE/VR ?
Notre coalition poursuit son petit bonhomme de chemin. Nous nous concertons régulièrement et le président de la CVE/VR, le Dr Alassane DIA est très présent sur le terrain. Par ailleurs nous prenons date par rapport aux événements qui font l’actualité nationale. Récemment par exemple, nous avons envoyé une délégation dans la vallée pour soutenir les paysans de Ferralla face à la tentative d’expropriation de leurs terres de culture.
Et plus globalement, nous sommes en train d’entreprendre une réflexion par rapport au rôle qui doit être le nôtre sur la question de l’exclusion des négro-africains et des Haratines. Cette exclusion a atteint des proportions inégalées depuis un certain temps, et va en s’accentuant. Nous menons dans ce cadre des discussions avec des partenaires potentiels issus de toutes les communautés du pays pour une action globale et concertée. Et parmi ces partenaires il y a naturellement nos amis de l’autre CVE. Nous avons pris contact avec eux pour mener des discussions et éventuellement certaines actions ensemble. Ces concertations visaient également à asseoir une plate-forme commune en vue d’un éventuel dialogue. Même si j’ai l’impression que ce dialogue est devenu lettre morte. En tous cas on n’en entend plus parlé. Il faut croire que nous avions eu raison de ne pas accorder trop d’importance à cet appel au dialogue.
Où en êtes-vous monsieur le président avec votre pension de radio Mauritanie que vous réclamez depuis toujours ?
Cela fait presque une décennie que je réclamais mon droit à une pension en tant qu’ancien cadre de Radio Mauritanie, à défaut d’avoir été rétabli dans mes fonctions malgré l’amnistie de 1991. Car j’ai été arrêté avec les autres camarades le 4 septembre 1986. J’ai été arrêté dans les studios de radio Mauritanie même et j’ai été libéré quatre années plus tard : le 14 septembre 1990.
Le régime d’Ould Abdel Aziz n’avait pas voulu faire avancer mon dossier. Depuis le temps de Moaouiya nous réclamions déjà dans le cadre de notre mouvement, le CRADPOCIT, notre réintégration en tant que fonctionnaires ; sans succès. Et avec l’arrivée d’Ould Abdel Aziz, j’avais posé au moins le problème de ma mise en retraite, puisque je devais théoriquement aller à la retraite à partir de 2009. Mais l’ancien régime a été sourd à cette revendication. Alors, quand le président Ghazouani est arrivé au pouvoir, je lui ai adressé une lettre dans ce sens le 3 juillet 2020. Et c’est tout récemment que le ministre de la Fonction Publique m’a signifié que je ne pouvais réclamer toutes les années que j’ai perdues, c’est-à-direr de 1986 à 2009, date à laquelle je devais logiquement aller à la retraite. Je ne pouvais donc pas réclamer une reconstitution de carrière, ni mes salaires perdus, et que d’ailleurs, ma mise à la retraite ne pouvait être effective qu’à partir de 2017 car, prétendent-ils, y aurait un problème de prescription. A connaissance, ce n’est quand même pas moi, victime, qui suis responsable de la gestion de la temporalité sur ce dossier. Allez comprendre… Ma pension sera donc rétroactive seulement à partir de 2017 (au lieu de 2009) à raison de 11.220 UM (nouvelle monnaie) par trimestre. Faites le calcul et ça vous donnera une idée de ce à quoi j’aurai droit. Mais je ne renonce pas à mes autres droits que je ferai valoir le moment venu.
C’est toujours un honneur de vous recevoir sur notre site monsieur le président. Quel est votre dernier mot ?
Tout l’honneur est pour moi. Et je vous remercie de m’avoir encore une fois donné l’occasion de m’adresser à nos compatriotes.
Merci Mr le Président !!
Propos recueillis par Mireille Hamelin et Adama Sarr
avomm.com
7/06/2021
Appel aux Propriétaires Terriens de la Vallée du Fleuve/Rive Mauritanienne
Chérif Ba – Après moult coups de semonce, après diverses manoeuvres participant du dilatoire et suite à l’incursion, dans la zone du Sud renfermant l’essentiel des terres arables, le régime, en dépit des réactions des populations locales, ne démord pas de sa funeste ambition d’exproprier les terres des paysans de la vallée. Ses incursions dernières, à Silla dans le bossoya, à Daarel Barka sis dans le Toro et, plus récemment, à Koylal, près de Feralla, au coeur du Hebbiya, continuent une vieille politique d’expropriation des terres, initiée dans le Trarza et qui déroule son plan machiavélique que les prétextes économiques, enduits d’un faux patriotisme, ne peuvent dissimuler.
Nul n’ignore que cette politique entre en phase avec les ambitions des forces chauvines qui n’auront de repos que lorsque la particularité noire du pays sera entièrement concassée.
Souvenons-nous de toutes les initiatives passées prises par l’État, sous la poussée des forces noires du pays?
Qu’est-il advenu de l’Institut des langues nationales ? Saboté, méprisé puisque participant de l’émancipation culturelle des négro-africains. D’autres mesures, pourtant censées ressouder les vertèbres cassées de notre pays, ont subi le même sort, confrontées aux chauvins arabes, déterminés à dérouler leur inique calendrier, leur méchante ambition d’effacer les noirs de ce pays.
Pour s’en convaincre, rouvrons les pages encore sanguinolentes de notre récente histoire. De 1986 aux folles années 1990, que n’avons-nous pas enduré? Quels supplices n’ont pas été expérimentés sur nos corps renitents? Tout a été tenté pour nous déposséder de notre Mauritanie et, sans nos terres faisant saliver certains monstres, nous nous serions retrouvés sans aucun port d’attache dans ce pays qui est, avant tout, le nôtre et pour lequel nous avons consenti les plus grands sacrifices.
Le mois de février dernier, ces terres, décidément dans la ligne de mire de l’État décidé d’accéder à la volonté des hommes d’affaires Beydane, ont provoqué des remous dans le Hebbiya, précisément à Feralla, sur la plaine de Koylal qui a été prise d’assaut par des engins réquisitionnés pour aménager de nouveaux hectares, au nez et à la barbe des propriétaires ignorés.
Cette récidive a conduit les populations à organiser un sit-in de protestation sur la cuvette alertant ainsi la Banque Mondiale, bailleur de fonds du projet dénommé Ibn Khaldoum.
Illico, l’institution financière dépêcha une délégation qui visita Feralla pour s’imprégner réellement de la situation. Au terme de sa mission, la Banque Mondiale, respectueuse des droits des personnes à la propriété, décida d’arrêter les financements du projet de Koylal, véritable arnaque et grosse opération à risque pour les tensions qu’il exacerbe entre concitoyens.
Cette déculottée, au lieu de réfréner l’ardeur des forces de spoliation, accentua plutôt leur boulimie de terres et c’est Monsieur Ousmane Kane, fils du terroir et Ministre de la République, qui fut envoyé aux charbons ardents, comme de coutume, à chaque fois que le système envisage de planter une sagaie sur la chair éprouvée des sous-citoyens, notre triste statut au coeur de notre propre pays.
Dans une sortie, assez commentée sur Jeune Afrique, le sieur Kane a évoqué deux points dignes d’intérêt : outre le gouvernement ne peut plus cautionner le gâchis qu’est la non exploitation des terres de la vallée, une nouvelle approche sera expérimentée avec l’association des populations à toutes les étapes des initiatives étatiques.
Une telle avancée ne peut que susciter notre assentiment mais à une condition incompressible qui nous mettrait à l’abri des traquenards dont notre État est coutumier : délivrer des documents fiables reconnaissant la propriété des paysans.
Le Sénégal, État voisin, peut inspirer, en raison de son expérience en la matière. En effet, avec l’appui conséquent de la Banque Mondiale, les propriétaires fonciers de la région du fleuve ont pu étrenner lesdits documents reconnaissant leur statut . Qu’attend notre État pour adopter cette stratégie qui règle définitivement les vieux litiges et régule les rapports entre Gouvernants et propriétaires terriens?
Ce modus operandi a été bel et bien proposé à notre pays par cette même Banque Mondiale mais motus et bouche cousue…jusqu’à cet instant. l’État mauritanien se fait désirer. Pour quelle raison malencontreuse? Nul besoin d’esprits retors pour comprendre son absence de bonne volonté, son choix de torpiller la généreuse proposition de la Banque Mondiale qui attend…
Ce rappel, fait à toutes fins utiles, doit nous pousser, nous propriétaires terriens de la vallée, à une plus grande mobilisation. Des enjeux existentiels se posent à nous et exigent la mise en place immédiate d’un cadre de concertation pouvant nous permettre de prendre en charge notre destin.
Nul ne se battra à notre place, nul ne se sacrifiera pour régler notre “éminente” situation, car nous devons engager cette lutte pour éviter à nos enfants “l’apatridie”, pour leur léguer le seul socle pouvant pérenniser leur être, leur civilisation.
Nous avons une haute conscience des bénéfices qu’engendrerait une exploitation maximale de notre potentiel en terres. Aussi, plus que quiconque, nous vivons la faim, au quotidien, à l’instar d’autres compatriotes vivant dans d’autres régions de cette Mauritanie aride “climatiquement” et socialement.
La condition essentielle que nous posons pour l’exploitation des terres de la vallée, nos terres ancestrales, est la remise de documents, par l’État, authentifiant le droit de propriété des paysans sur leurs domaines agricoles, fruits d’un vieil héritage.
Toute autre astuce ou mesure de diversion pourrait ouvrir la porte aux confrontations que nous ne refusons pas, si telle est l’option à laquelle les décideurs mauritaniens nous condamnent.
Chérif Ba
Cincinnati, Ohio
bamoctar20@gmail.com