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Le discours de Ouadane, par Samba Thiam, président des FPC
J’ai lu le discours de Ouadane. Il ne me parle pas ; il ne nous parle pas. Décrypté, il semble plutôt s’adresser aux haratines -Abeid, mais en filigrane, par circonlocutions, sans oser nommer les choses; sans oser nommer l’esclavage et ses séquelles, à l’origine “des préjugés et stéreotypes” qui frappent cette composante.
Il s’adresse aussi aux Arabo-berbères, comme le fit toujours ould Ghazouani en mettant le doigt sur la résurgence du tribalisme, pointé comme un mal pour la cohésion “nationale”. A aucun moment il ne parle de discriminations ou de racisme d’Etat, dont souffrent les négro africains, tous les jours.
Le président finit par poser que “l’état continuera à préserver la dignité, la liberté, et l’égalité des citoyens”. Mais égalité signifie égalité des langues et cultures, égalité à l’école et dans l’accès à l’emploi et à la promotion sociale, égale dignité surtout !
Or les écoles spéciales et les écoles d’excellence- symboles à outrance des discriminations ethniques et raciales- continuent de fonctionner après ses deux ans de mandat; la promotion récente des officiers pilotes ou des commissaires de police, puis chaque conseil des ministres, avec son lot de nominations, illustrent le contraire.
Le Président ajoute, plus loin dans son discours, “qu’il n’instituera aucun privilège sur la base d’une appartenance quelconque autre que l’Etat”; affirmation formellement controdite par les faits , au quotidien, dans tous les démembrements du gouvernement. A la tête de chaque institution créée, fut-elle la plus insignifiante, il faut un arabo-berbère – loi non écrite en application depuis les purges ethniques de ould Taya- .
Ce Président, en fait, toujour émet des vœux, ruse et use de slogans, sans jamais poser des actes forts, concrets, plus susceptibles de convaincre … Et l’on sait que la courtoisie toute seule ou la ruse tout court ne suffit pas pour gouverner.
L’Opposition doit, courageusement reconnaitre , que la seule difference entre ce commandant en chef et le précédent réside dans la courtoisie, la civilité, le côté avenant du personnage; dans la méthode de l’un et l’autre, à oser et assumer… Pour le reste rien a changé. Tous les deux sont guidés par la préservation du Système ; tous les deux restent mûs, par la même idéologie, plus ou moins. S’ajoutent à ce tableau le dossier des terres toujours pendant, ces répression brutales de manifestants pacifiques toujours en pratique , puis ces lois liberticides, récemment votées, qui conduisent , sans le dire, au culte de la personnalité.
Non, l’Opposition doit avoir l’honnêteté de reconnaître que sur le plan des attentes c’est la désillusion , la déception… Rien est mené fermement, rondement, assumé courageusement; on observe toujours un louvoiement, des hésitations sur les grands dossiers. Le Pouvoir dit s’attaquer à la corruption, et l’acte posé en conséquence, immédiatement par lui, a été de dire qu’il accroîtra le personnel du Contrôle d’Etat…Quel rapport ? il y a des dossiers tout ficelés qui n’attendent que d’être ouverts !
Dans la même foulée, le ministère de l’Education nationale, pour redresser ce secteur en déliquescence, se propose de recruter près de 2000 Enseignants. Mais recruter sans corriger les dysfonctionnements structurels majeurs ,pour ne pas dire l’anarchie générale qui y règne, recruter sans assainir au préalable, n’est-ce pas rajouter l’anarchie à l’anarchie ? La priorité est ailleurs, dans la mise en place des mécanismes pour installer l’ILN et démarrer l’enseignement des langues nationales! Par ailleurs -soit dit en passant- injecter 3 milliards d’ouguiyas dans des zones arides, sous-peuplées , pour quel rendement ?
Dernière chose pour finir, j’ai noté cette fois un silence complet, assez parlant, sur les perspectives des concertations-dialogue. Assez parlant, si l’on recoupe ce silence avec les omissions précédentes … Non, l’Opposition doit ouvrir les yeux et cesser de tenir au dialogue plus que la partie en face. Sans une volonté politique clairement affichée ou lorsque la partie adverse n’en voit pas l’impérieuse nécéssité et les enjeux, à quoi bon ?
Non, l’Opposition doit admettre qu’elle s’est trompée et oser tirer, courageusement, les conclusions qui s’imposent…Il y a risque d’être menée en bâteau, à la remorque d’un agenda qui, certainement, ne servira pas ses intérêts …
Samba Thiam
Président des FPC.
le texte intégral du discours du Président : OUADANE
“Au nom de Dieu le Miséricordieux
Et que les prières et la paix de Dieu soient sur son Noble Prophète
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale
Monsieur le chef de file de l’opposition démocratique
Mesdames et Messieurs, Ministres
Monsieur le Wali
Honorables présidents des conseils régionaux, élus et maires,
Mesdames et Messieurs, membres du corps diplomatique
Chers chefs de partis politiques,
Mesdames et messieurs, invités de la ville du patrmoine
Mesdames et messieurs invités
Tout d’abord, je tiens à vous adresser, à vous les habitants de la ville de Ouadane, les meilleures expressions de remerciement pour l’accueil chaleureux et la véritable hospitalité de Ouadane.
Mesdames et Messieurs,
De par son rayonnement culturel et historique, son architecture unique, ses bibliothèques riches en manuscrits précieux, la ville de Ouadane constitue un trésor patrimonial rare.
Au fil des époques successives, cette ville a su être un pôle économique actif, un pont qui relie l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne, et une source de rayonnement civilisationnel généré grâce au génie de ses savants, à leur bonne humeur et l’abondance de leurs connaissances, ainsi que grâce aux capacités créatives exceptionnelles de ses enfants qui s’appuient sur divers services issus de l’artisanat traditionnel et du développement animal ou agricole, construction et autres.
Ce sont ces groupes qui ont pu vaincre les dures conditions naturelles, et sans leurs efforts légendaires, la ville n’aurait pas été formée en premier lieu, et elle n’aurait pas pu survivre et résister face des temps ordinaires, pour l’élever aujourd’hui comme un héritage précieux.
Ce qui m’attriste, c’est que ces groupes de notre société ont historiquement été victimes d’injustice et de vision négative, alors qu’ils sont à la bonne échelle, ils devraient être au sommet de la hiérarchie sociale.
Le moment est venu de purifier notre patrimoine culturel des vestiges de cette injustice odieuse et de se débarrasser de ces préjugés et stéréotypes qui contredisent la vérité, heurtent les règles de la charia et de la loi, affaiblissent la cohésion sociale et l’unité nationale et entravent le développement de mentalités conformes aux concepts d’État, de droit et de citoyenneté.
De cette place, j’appelle tous les citoyens à transcender les vestiges de cette injustice dans notre patrimoine culturel et à purifier les discours et les comportements de ces préjugés et faux stéréotypes. J’appelle également chacun d’entre eux à se dresser face à l’émergence du soi tribal ces jours-ci, qui contredit la logique de l’État moderne et ce qui nécessite de se soucier de l’unité nationale ainsi que des intérêts des individus eux-mêmes.
En passant, je voudrais souligner que l’État restera le protecteur de l’unité nationale, de la dignité, de la liberté et de l’égalité de tous les citoyens par la force de la loi, quel qu’en soit le coût, et qu’il n’établira pas un droit ou un devoir sur toute affiliation sauf affiliation nationale.
Mesdames et Messieurs,
Ce festival a pour objectif de célébrer notre patrimoine, de revaloriser ses villes, de les accompagner dans des projets de développement, de stabiliser la population dans leurs foyers et de stimuler les industries culturelles et patrimoniales.
Conformément à cet engagement, le gouvernement a procédé à une revue globale des modalités et des objectifs du festival et a alloué, en prévision de la version actuelle de celui-ci, plus de trois milliards d’anciens ouguiyas pour financer divers projets d’aménagement qui contribuent à améliorer l’accès aux services de base tels que l’eau, l’électricité, l’éducation, la fin de l’isolement, le soutien au développement agricole et animalier, et d’autres choses qui contribuent à la mise à niveau de la ville et de ses environs et à l’établissement d’un développement local conforme à ses caractéristiques patrimoniales.
Je renouvelle mes remerciements aux résidents et invités pour annoncer, avec la bénédiction de Dieu, l’ouverture de la dixième session du Festival de la ville patrimoniale, en souhaitant à tous succès et réussite.
Je vous remercie et que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
Le combat de nos langues nationales: Reponse A SAKHO
Il y a quelques mois, j’avais fait une réponse détaillée à un texte de Monsieur Sakho sur la transcription des langues en Mauritanie. Mais après avoir vu sa récente vidéo, je crois que j’avais un peu ‘surestimé’ la nature intellectuelle de son propos !
La seule question que je me suis posée après avoir vu la récente vidéo de Monsieur Sakho à propos de la transcription des langues est de savoir si ce Monsieur était vraiment à sa place…
Sait-il vraiment de quoi il parle? Connait-il seulement les enjeux de cette gigantesque question sous ses aspects primordiaux?
Professeur? Okay. Mais on en connait des nullards aussi.Chercheur? Peut-être. Mais on en a vu des improductifs !Donc, on doit se référer aux oeuvres et à leur qualité. Quelles sont les siennes sur cette question? Quelles sont les siennes tout court?
Il ne faut pas permettre aux individus en mal de création intellectuelle de venir saborder une construction de plusieurs générations. Venir piétiner l’oeuf et empêcher sa maturation. Nous renvoyer plusieurs décennies en arrière. Le classique de l’improductivité, de l’infertilité intellectuelle. De celui qui vend une position académique (Dr, Prof, que sais-je encore) en lieu et place d’idées novatrices à même de faire fructifier le contenu de plus d’un demi siècle de lutte, de sueur et d’essais.
Ces langues sont une affaire de plus d’une vingtaine de pays. Aucune irresponsabilité idéologique, incarnée en une solution nationale, ne permet de les ‘localiser’ et d’y introduire des barrières aussi isolatrices. Si vous avez un peu de force, essayez de penser donc au-delà des frontières, ne serait-ce que pour vous conformer à la réalité de votre sujet. Et vous vous rendrez compte de combien grande est la bêtise consistant à vouloir adopter une transcription différente selon les pays. Sinon, vous pouvez continuer de jouer le rôle du guignol de l’histoire et de la marionnette d’une politique adoptée par un système qui affiche ses intentions de tailler la Mauritanie à l’image qui lui sied: tout devrait être arabe, sentir arabe, parler arabe, écrire arabe, chanter arabe. Vous resterez alors un pion à déplacer sur l’échiquier de ce système.
Mouhamadou Falilou Sy dit Pullo Gaynaako
Arrestations à Ngawlé : pour l’avocate Fatimata MBAYE, le transfert des détenus en prison est arbitraire
Alakhbar – Le déferrement des personnes arrêtées sur fond des incidents de Ngawlé, au sud du Trarza, est une décision arbitraire et nulle, a affirmé l’avocate Me Fatimata M’Baye, disant que la défense engagera les procédures nécessaires dans le cas de figure devant les tribunaux.
La Constitution protège le droit de manifester pacifiquement, a-t-elle assuré, soulignant que les autorités auraient dû respecter la loi au lieu de brutaliser les protestataires, qui ont manifesté contre l’expropriation de leurs terres.
Ces manifestants sont des villageois mais sont conscients de leurs droits garantis par la loi, a-t-elle ajouté, accusant les forces de sécurité de les torturer, blessant deux d’entre eux, qui ont été conduits à l’hôpital.
La police de la moughataa de Tékane, dans la wilaya du Trarza, a transféré le mardi dernier, 7 décembre courant devant le procureur de la République de la ville de Rosso, la capitale de la wilaya du Trarza, un groupe de personnes arrêtées, à la suite de manifestations organisées dans le village de Ngawlé.
Les renvoyés, au nombre de 9, furent déférés par la suite, à l’exception des blessés fracturés admis à l’hôpital, en prison.
Les manifestants avaient été arrêtés après avoir organisé un sit-in contre ce qu’ils ont appelé une confiscation de leurs terres arables et les tracasseries subies par leur village, situé près de la zone, relevant de Lexeiba 2.
Les familles des personnes arrêtées ont déclaré dans un bref communiqué, l’existence de pressions exercées par la police sur les interpellés afin de signer les procès-verbaux, où ils avouent avoir commis des actes criminels et vandalisé des biens publics et privés, disant qu’ils ont fermement refusé de les signer.
Traduit de l’Arabe par Cridem
Afrique : les principaux enjeux du 7e Forum sur la paix et la sécurité de Dakar
Le Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, 7ème du nom, s’ouvre, pour deux jours, lundi 6 décembre à Dakar, au Sénégal. Grand-messe de la réflexion sécuritaire, il réunira nombre d’acteurs politiques, militaires, de chercheurs, de raisonnables d’organisations publiques et privées.
Organisé sous forme de séances plénières et d’ateliers, l’événement sera centré autour des « enjeux de stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post-Covid ».
Le grand rendez-vous consacré à la défense et la sécurité en Afrique, chapeauté par le ministère sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur et le Centres des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS) fait son retour après une année d’interruption en raison de la pandémie de coronavirus.
La crise sanitaire sera d’ailleurs l’une des thématiques centrales de l’événement au même titre que l’aspect sécuritaire. Si le Sénégal n’évolue pas quotidiennement sous le menace djihadiste, il dispose toutefois d’une frontière avec le Mali, en proie au terrorisme.
Enjeu du forum
La première édition de ce rendez-vous, historiquement placé sous l’égide du président sénégalais, Macky Sall, remonte à 2014, au lendemain de l’intervention française « Serval » au Mali.
Cette rencontre est devenue un événement incontournable où interviennent chercheurs, militaires, responsables de grandes organisations et décideurs politiques. Les discussions portent sur les enjeux centraux de la défense et de la sécurité sur le continent africain mais aussi sur la lutte contre la pandémie.
Quels intervenants ?
Plusieurs dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement mais également des ministres feront le déplacement. Parmi les plusieurs centaines d’intervenants attendus, les présidents sud-africain, nigérien et bissao-guinéen, respectivement Cyril Ramaphosa, Mohamed Bazoum et Umaro Sissoco Embalo.
Certains dirigeants d’institutions continentales seront également de la partie, à l’instar de Moussa Faki Mahamat, président de l’Union africaine, et de Charles Michel, président du Conseil européen.
Côté français, la ministre des Armées, Florence Parly, et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian feront partie de l’assistance. Interviendront également, entre autres, des représentants de l’administration américaine, la vice-ministre japonaise Takako Suzuki, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, ou encore le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares Bueno.
Le président du Comité international de la Croix Rouge, Peter Maurer, figure également sur la listes des personnes conviées.
Climat, djihadisme et coopération au menu de discussions
Ce grand rassemblera sera scindé en deux blocs, chacun départagé en une séance « plénière » et trois ateliers thématiques. Le premier bloc sera consacré aux « enjeux de stabilité post-Covid-19 : défis sécuritaires et nouvelles menaces ». Le second portera sur la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique « pour favoriser l’émergence. »
Parmi quelques-uns des thèmes abordés au cours des deux journées, la crise sanitaire. Les intervenants s’attarderont notamment sur la place et la contribution de l’Afrique dans la lutte contre les pandémies. Ils mettront également l’accent sur les dynamiques de coopérations internationales et interrégionales pour consolider la résilience ou encore sur la désinformation.
Autre enjeu crucial du moment des années à venir : l’impact de la démographie et du changement climatique. Seront questionnées les stratégies de lutte contre le réchauffement climatique, principal accélérateur des migrations, et le problème du chômage structurel touchant la jeunesse.
La montée des extrémismes violents sera bien évidemment au programme des discussions. Il s’agira de réfléchir aux réponses politico-militaires pour y remédier mais aussi aux façons de mutualiser les moyens et capacités (militaires, renseignements, humanitaires etc.) d’Etats voisins.
Enfin, un atelier sera exclusivement consacré à la maîtrise des espaces maritimes.
TV5 MONDE