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Maliens et Mauritaniens à la table des négociations
Deutsche Welle – Le litige entre la Mauritanie et le Mali sur des crimes commis contre des Mauritaniens à la frontière entre les deux pays est dans la phase de négociations à Nouakchott.
La porosité de la frontière entre le Mali et la Mauritanie permet une circulation facile entre les deux pays. A ceci s’ajoute le fait que les populations qui vivent de chaque côté de la frontière sont très similaires culturellement.
Cependant, les échanges de chaque côté ne sont pas toujours sans problème. Le vol de bétail, les activités de contrebande, de trafic de drogue ou encore les conflits intercommunautaires sont fréquents, sans que cela n’attire toujours l’attention des autorités.
Début des hostilités
Mais depuis 2012, quand le Mali commence à faire face aux premières attaques terroristes, principalement du MNLA, les Mauritaniens vivant près de la frontière, majoritairement des commerçants et des éleveurs, accusent les forces armées maliennes d’être les auteurs des disparitions ou tueries dont ils seraient victimes.
Depuis le week-end dernier, quand plusieurs autres personnes ont été déclarées disparues, la tension est de nouveau montée entre les deux pays. Les Mauritaniens ont ainsi manifesté en début de semaine contre “l’inaction” de leur gouvernement.
Le Mali admet ces disparitions mais il rejette l’accusation selon laquelle ces crimes seraient commis par les forces armées maliennes. Mais Boubacar Salif Traoré, un analyste politique malien, estime que la présence de groupes terroristes dans la zone complique le travail de l’armée malienne.
“Nous avons des acteurs hybrides qui évoluent dans cette zone, notamment des personnes qui appartiennent parfois aux groupes terroristes et qui peuvent parfois revêtir d’autres formes. Donc, il est très difficile pour les forces de défense et de sécurité d’avoir une bonne lisibilité de la situation”.
Les efforts des deux pays
Depuis 2015, les deux pays ont mis en place un mécanisme de surveillance des frontières afin d’éviter les incursions. Ils ont renouvelé leur engagement dans cette lutte, sans toutefois parvenir à calmer la situation.
Isselmou Moustapha Sahili, expert mauritanien en matière de sécurité : “Je me rappelle que le premier communiqué sorti fin 2021 parlait de patrouilles conjointes, de mesures entre les autorités sécuritaires au niveau des régions riveraines, pour justement faire de la prévention et veiller à ce que ce genre d’actes ne se reproduisent plus”, souligne-t-il.
“Mais je pense aussi que ce mécanisme n’est pas opérationnel, du moins du côté de cette frontière. Sinon, cela aurait contribué à limiter les exactions contre nos compatriotes”, poursuit l’expert en sécurité.
Les deux pays membres de la force conjointe du G5 Sahel partagent plus de 2.000 kilomètres de frontière commune, d’où la question du manque de moyens pour pouvoir gérer la crise qui les oppose actuellement.
Etienne Gatanazi
cridem
Mauritanie : le syndrome de la patate chaude de l’officialisation des Langues nationales sur la table
Les associations culturelles nationales ( pulaar, soninke et wolof) montent au créneau cette semaine à Nouakchott pour exprimer leur déception sur la lenteur des recommandations de la concertation nationale sur la réforme du système éducatif et réaffirmer la nécessité d’officialisation les langues nationales au même titre que l’arabe.
C’est le syndrome de la patate chaude de l’enseignement des LN ( pulaar, soninké et wolof) qui revient sur la scène nationale à l’occasion de la loi d’orientation de l’Education nationale sur la réforme du système éducatif.
Au lendemain de la demande de la coalition des six partis de l’opposition de son report après le dialogue politique, les associations culturelles nationales ne sont pas en reste et n’entendent pas céder le terrain à des activistes pro-arabes qui bloqueraient la réforme éducative. Les acteurs culturels demandent l’officialisation des LN au même titre que l’arabe.
Autrement dit faire des LN des langues d’enseignement et non de communication. Une forte revendication qui ne date pas d’aujourd’hui qu’ils ont renouvelé cette semaine à Nouakchott au ministre de l’Education nationale bien mal parti pour avoir des participants pour la réforme du système éducatif.
Des difficultés révélatrices que le principal obstacle est l’absence de volonté politique de la diversité culturelle qui date de plus de 60 ans. La balle est dans le camp de Ould Ghazouani, président de tous les mauritaniens.
La Mauritanie accuse l’armée malienne de crimes «récurrents» contre ses ressortissants
Le ministère mauritanien des Affaires étrangères a indiqué mardi 8 mars avoir convoqué l’ambassadeur du Mali et lui avoir signifié sa «vive protestation contre les récents actes criminels récurrents» commis selon lui au Mali par l’armée malienne contre des Mauritaniens.
La Mauritanie a émis cette protestation après deux évènements graves impliquant des Mauritaniens en l’espace de quelques semaines au Mali, dont la disparition de plusieurs ressortissants de l’autre côté de la frontière dans des circonstances encore obscures il y a quelques jours. Des enregistrements sonores circulant sur les réseaux sociaux, attribués à des témoins oculaires mais non authentifiés, ont mis en cause l’armée malienne dans la disparition d’une trentaine de Mauritaniens du côté malien dans la zone frontalière au sud d’Adel Bagrou (est de la Mauritanie).
Un député local, Mohamed Mahmoud Ould Henenna, cité par l’agence privée Alakhbar, a parlé d’au moins 15 morts. Cette disparition a été précédée en janvier par la mort, elle aussi dans des circonstances non officiellement éclaircies, de sept Mauritaniens dans le même secteur. À l’époque déjà, la question d’une possible implication de soldats maliens avait été posée.
Le ministère mauritanien rappelle dans un communiqué publié par l’agence de presse nationale que le gouvernement avait à cette occasion envoyé une «délégation de haut niveau» au Mali, «pour tenter de contenir ce comportement hostile envers nos concitoyens». «Malgré les assurances données» par les autorités maliennes, leur réponse «est restée en deçà des attentes», déplore le ministère.
Un diplomate mauritanien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat suivant la pratique courante dans une telle situation a mis en garde les autorités maliennes. «Nous avons clairement dit aux Maliens que si ça continue, nous allons fermer la frontière», a-t-il dit. «En plus, les autorités à Bamako ne décrochent pas le téléphone quand nous les appelons», a-t-il dit.
Peuples frères
En janvier, le gouvernement malien avait annoncé l’ouverture d’une enquête et assuré qu’aucun élément ne mettait en cause l’armée malienne. Aucun élément de ces investigations n’a été rendu public depuis. La junte au pouvoir au Mali depuis août 2020 ne s’est toujours pas exprimée sur les récentes disparitions.
Le Mali est pris dans la tourmente depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012. En plus des agissements des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, des violences intercommunautaires, et des actes crapuleux, l’armée est régulièrement accusée d’exactions. Ces violences ont fait des milliers de morts, civils et militaires. La Mauritanie, avec laquelle le Mali partage plus de 2000 km de frontière, a été touchée par l’expansion des groupes islamistes d’Algérie au début des années 2000, mais n’a plus connu d’attaque sur son sol depuis 2011.
Des dizaines de Mauritaniens ont manifesté mardi devant la présidence à Nouakchott pour réclamer la fin des exactions commises selon eux par l’armée malienne contre des compatriotes, a constaté un correspondant de l’AFP. «Nos frères sont froidement assassinés par l’armée malienne, nous devons réagir vite contre ces exactions à répétition» a dit l’un des participants, Ahmed Sidi, originaire de la même région que les disparus. Nouakchott élève la voix alors que la junte malienne a entrepris récemment un effort de rapprochement avec la Mauritanie. Il s’agit pour les colonels de contrer l’embargo imposé en janvier par l’organisation des États ouest-africains Cédéao pour sanctionner leur projet de se maintenir encore plusieurs années au pouvoir.
Les États membres de la Cédéao ont fermé leurs frontières avec le Mali, sauf la Guinée, elle-même dirigée par des militaires. La Mauritanie et l’Algérie, qui ne font pas partie de la Cédéao, ont gardé leurs frontières ouvertes. Le ministère mauritanien explique dans son communiqué que les liens historiques et les considérations humanitaires l’ont empêché «d’affamer le peuple malien frère». Mais il prévient «que la vie de nos innocents concitoyens et la sécurité de leurs biens resteront au-dessus de toute autre considération».
Par Le Figaro avec AFP
ALERTE!
Chaque tournant historique de la lutte produit souvent ses héros et secrète ses trahisons. Davantage de trahisons que de héros, retient notre histoire …Des informations fuitées font état ces derniers temps de tractations obscures menées en sourdine, visant à saborder, purement et simplement, le dossier dit ‘’du Passif’’. En effet, il ressort de ces informations recoupées que, sur l’autel de l’opportunisme des uns et par appât du gain extrême chez les autres, la cause commune est sur le point d’être sacrifiée … Le génocide mauritanien, appelé par euphémisme ‘’Passif humanitaire’’ semble faire objet, depuis un certain temps, de négociations suspectes qui traitent ce crime grave avec beaucoup de légéreté; sous prétexte de lui trouver des solutions ‘’adaptées aux réalités du pays’’ on cherche à vider le concept de ‘’ justice transitionnelle’’ de son contenu ; et poser ainsi des bases visant à pousser les ayants-droit à monnayer ces crimes, ni plus ni moins !!!C’est simplement inacceptable ! Nier un crime d’une telle ampleur et d’une telle gravité ou vouloir le solder par de l’argent revient, en réalité, à encourager d’autres crimes; un génocide ça ne se pardonne pas et ça ne se monnaye pas…Telle est la vérité qu’il faut oser voir, qu’il faut oser dire pour ne pas subir la loi du cynisme et du mensonge triomphant. A côté, la Gambie nouvelle gère son dossier de crimes, beaucoup moins importants, avec tout le sérieux requis. Révéler toute la vérité pour cicatriser la plaie et conjurer les périls futurs est une étape incontournable, dans notre situation. On ne peut ni ne doit considérer ce dossier très important comme une affaire privée. L’on se trompe si l’on croit que ce dossier n’appartient qu’à ces militaires, à ces orphelins avides, obsédés par l’argent. Nous sommes sidérés par tant d’ignominie que nous renvoient certains signes, terrifiants ,qui semblent annoncer l’éclosion d’un nouveau monde étrange, assis sur la tête, où des fils vils poignardent des pères et s’asseyent sur leurs dépouilles, rien que par appât du gain… Pour oublier des pères assassinés dans des conditions atroces, oublier la douleur de mamans éplorées, ces orphelins veulent, en échange, être nommés ’pupilles de la République’’ !!! C’est tout simplement répugnant ! Ils veulent de l’argent rien que l’argent…encore de l’argent. Sans oublier cette autre fraction de militaires sans scrupules, de la même espèce, en collusion à l’époque avec Aziz, qui fut la source première du mal … Quelqu’un disait que lorsqu’un homme commence à tomber (dans l’infâmie) il n’y a pas de limite à sa chute …
Aller dans la direction actuellement choisie -je parle à nos gouvernants et à tous ceux-là en coulisses- ne serait ni honorer la mémoire des morts, ni œuvrer pour notre cohésion nationale. Du reste, on perd souvent de vue dans ce dossier, que les victimes civiles non déclarées sont bien plus importantes que cette poignée autoproclamée ’’ayants droit’’ qui, bassement, négocie . Non , ce dossier concerne toute la nation mauritaniènne car il constitue une blessure collective . Voilà pourquoi, au lieu de chercher à le régler en catimini ,nous devons le faire à ciel ouvert, en y associant les forces politiques au regard du Dialogue en perspective, si toutefois ce dernier n’est pas vidé de sa substance d’ici là, au rythme où vont les choses … C’est une question nationale, trouvons des solutions justes et globales, dans l’intérêt supérieur de notre vivre-ensemble en difficulté. A la manière des Sud-africains, réussir cette catharsis qui scellerait nos retrouvailles. Retenons ’’ qu’il n’y a pas de paix sans réconciliation et qu’il n’y a pas de reconciliation sans justice’’ …Disons enfin à tous ceux-là, aujourd’hui, impliqués, dans ces démarches troubles, de ne pas oublier que l’Histoire retiendra leurs noms, que leurs enfants et petits enfants, un jour, sauront …
Samba Thiam Président des FPC
Mauritanie : le groupe de rap Diam Min Tekky interdit de concert pour la sortie de son album “30 ANS”
Cridem Culture – Le groupe Diam Min Tekky s’est vu interdire de concert pour la sortie de son album « 30 ans » prévue ce samedi 5 mars, à l’Arena de Sebkha, dans la banlieue de la capitale mauritanienne, a annoncé vendredi un proche du groupe de rap mauritanien.
« L’Etat mauritanien a décidé de retirer l’autorisation qui a été accordé par le hakem (préfet) de Cinquième au groupe Diam Min Tekky pour la sortie de leur album, le samedi 5 mars. […] », a indiqué dans une courte vidéo diffusée sur Facebook, Khally Diallo, porte-parole du collectif de rap, rentré mercredi soir en Mauritanie, après 10 ans d’exil en Belgique.
Dans son dernier album « 30 ANS », Diam Min Tekky rend hommage aux 28 militaires négro-mauritaniens tués à Inal, dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990. Un évènement douloureux raconté dans le livre L’enfer d’Inal, par l’un des rescapés, Mahamadou Sy.
En novembre 1990, 250 prisonniers ont été conduits à Inal, mais seuls 96 auront la chance d’en repartir, selon des chiffres fournis par des organisations de défense des droits de l’Homme proches des victimes. Au total, des centaines de militaires mauritaniens noirs seront tués entre 1989 et 1991 dans le pays. Les tortionnaires sont eux protégés par la loi d’amnistie adoptée deux ans plus tard, en 1993 par l’Assemblée Nationale.
« L’état mauritanien nous interdit de faire un concert où on parle des évènements de 89 », a déploré Khally Diallo.
« Diam Min Tekky n’est pas un parti politique. C’est un groupe de rap. Nous ne sommes pas des bandits. Nous ne prônons pas la violence. Nous prônons la justice, l’égalité, un pays dans lequel où tout le monde a sa place. Nous avons aujourd’hui la preuve que l’ouverture démocratique tant criée par le pouvoir actuel n’existe pas », a-t-il encore rappelé.
En Mauritanie, le massacre d’Inal reste un sujet tabou. En 2015, une conférence sur la question organisée par le parti AJD-MR (Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la Rénovation) a été interdite par les autorités.
Par Babacar BAYE NDIAYE
Journaliste à Cridem
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