Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Le président Ghazwani aurait-il un dauphin? par ELY OULD KROMBELE, FRANCE

Si l’histoire est le récit des événements du passé, le passé, lui, doit nous interpeller sur les enseignements des réalités empiriques léguées par nos prédécesseurs. Il est vrai que les enseignements tirés de notre histoire commune, nous instruisent souvent peu ou prou. Acteurs ou spectateurs de notre ” comédie humaine”, n’est-il pas temps de jeter par simple curiosité, un regard, soit-il furtif, sur l’exercice du pouvoir en général, et de manière particulière en Mauritanie? Car cette vieille entreprise humaine qu’est l’exercice du pouvoir, loin d’être une science exacte, ne découle plutôt que d’un mécanisme de valeurs intrinsèques, donc propres à  chaque acteur qui veut exercer ce pouvoir. Ainsi sont pris en compte la caractériologie dérivée de l’inné, de l’acquis, ou de l’environnement hostile, ou propice à chaque prétendant; d’où la grande différence d’approches dans la méthode de gouverner. Cependant, il arrive que la vraie personnalité d’un homme ne se dévoile qu’à l’instant même où il est au sommet de sa gloire. Allah m’a donné la longévité qui m’a permis d’observer le comportement de certains de mes contemporains, avec qui j’ai partagé la jeunesse, et qui , dès que nantis d’une situation lucrative ou régalienne, changent totalement, deviennent capricieux, le vent en poupe, comme si, auparavant ils n’étaient pas sortis libres du vendre de leurs mamans. Pour  ces carriéristes qui placent la fonction et surtout l’argent au-delà de l’intelligible, le vis-à-vis n’est qu’un niais du parterre, qu’il faut soit piétiné ou au demeurant méprisé. C’est ce qui a trompé l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, surpris par la brusque hargne désobéissante du président actuel Mohamed Ould Cheikh Ghazwani, après plus de 40 ans d’effacement devant l’envahissante impériosité et surtout le culte de la personnalité que cultive l’ancien président. Pourtant Ghazwani, avant sa sortie de la caverne, a toujours fait son job correctement, car il sert d’abord la République. Et  tant qu’il n’avait pas le pouvoir, il n’interférait dans aucun sujet ni sensible ni anodin, pour autant qu’on ne lui avait pas demandé son avis.  C’est ce qu’on appelle la sagesse. A noter que depuis le jour où il est devenu président, c’était à Aziz de jouer désormais dans l’arrière-cour avec la sincérité et le dévouement dans les actes, comme il en a bénéficié lui-même de la part de son  successeur. Tout cela n’a pas fait comprendre à Mohamed Ould Abdel Aziz, que chaque chose a une fin, que les privilèges ne sont pas éternels. Ainsi l’on est en droit de se demander pour le cas spécifique de la Mauritanie si le système du dauphinat, est légitime et surtout s’il est productif?  Ne porte-t-il pas en lui-même les germes de son inefficacité? Enfin que se passerait-il, si un jour Ghazwani décidait de prendre à son tour un dauphin, en la personne par exemple du ministre de la défense, le général de 2ème section Hanena Ould Sidi, qu’on dit très proche de lui ?

  AZIZ-GHAZWANI : LA RUPTURE

   Même un dauphin constitutionnel peut s’avérer votre pire ennemi. Dès que vous tournez les talons, il sera en droit et en mesure de déconstruire tout ce que vous avez pourtant édifié ensemble. Mais dans ce cas de figure, Ghazwani est une exception, car on reproche même au président actuel de n’avoir pas  aussitôt  eu la volonté de se démarquer des orientations de son prédécesseur, qui au contraire fait tout pour déstabiliser son pouvoir. 

   Dans l’histoire africaine post-indépendance, on peut citer des exemples frappants. Au début des années “80”, le premier président du Cameroun Ahmadou Babatoura Ahidjo avait pris pour dauphin Paul Biya. Et puis les relations se sont détériorées et Ahidjo a même voulu reprendre le pouvoir. Mais c’est sans compter sur le manoeuvrier Paul Biya, qui est encore aux commandes, en vieillard sénile, tandis que Ahmadou Ahidjo est mort en exil, à Dakar le 30 novembre 1989. Les exemples ne manquent pas où les dauphins tentent d’effacer les traces même de ceux qui les avaient pourtant choisis pour leur succéder. Plus près de nous le cas du président sénégalais Macky Sall avec l’avocat célèbre et ancien président Abdoulaye Wade.  Macky a fini par emprisonner le fils de  Abdoulaye Wade, le fameux Karim. A l’exception mauritanienne, le système du dauphinat en Afrique comme il s’est passé au Bénin (Yayi  Boni avec Patrice Talon), en Angola (Dos Santos avec l’actuel président Jonas Lourenço)…n’a jamais produit les résultats auxquels le prédécesseur s’attendait, ou vis versa. 

  En Mauritanie, je défie quiconque de prouver que c’est Ghazwani qui a été à l’origine de la brouille avec Aziz. Si Aziz n’avait pas un caractère aussi particulier, il aurait été traité avec tous les égards dûs à un ancien chef d’Etat et ami de longue date, malgré tout ce que la majorité des mauritaniens lui reproche. Il faut reconnaître que les relations entre les deux hommes se sont totalement détériorées pour atteindre un point de non-retour. Si un jour nous devons consulter les annales de notre Histoire Nationale, pour savoir qui a raison, je ne douterai  pas que les Mauritaniens sincères sauront rendre un verdict juste.

  GHAZWANI-HANENA : LA LUNE DE MIEL, JUSQU’A QUAND?

   Sans mettre la barre plus haut, nous nous conterons de reproduire la remarque pertinente de la jeune servante de Thrace, il y a de cela plus de deux millénaires et qui a raillé l’éminent philosophe Thalès (à l’origine de l’axiome qui porte son nom), quand il tomba dans un puits, en “observant les astres”, au lieu de regarder autour de lui. Ainsi donc je suis persuadé qu’au lieu de penser à  une quelconque présidentielle,  le ministre de la défense ne doit, ne peut s’occuper que de questions sécuritaires inhérentes aux différentes missions des deux institutions, à savoir l’Armée et la Gendarmerie qu’il commande directement. Car il y a du grain à moudre et les récents événements liés à l’évasion des terroristes illustrent bien le rire devenu historique de la petite servante de Thrace. 

   Pour dire vrai, beaucoup de mauritaniens, qu’ils soient issus de l’opinion, des médias sérieux, de la sphère politique  ou même de l’intelligentsia, parlent de plus en plus du tandem Ghazwani -Hanena comme étant irréversible, pouvant ainsi aboutir à la conclusion d’un possible “dauphinat”. Certains esprits malintentionnés vous diront à cor et à cri que Ghawani est même sur le point de choisir Hanena pour lui succéder à la présidentielle de 2024 !!!. Je ne pense pas que ce soit une bonne initiative pour la Mauritanie, surtout pour la présidentielle de  2024, encore moins pour 2029, si  toutefois Ghazwani devrait briguer un second mandat (ce qui est vraisemblable). Le système du dauphinat a montré ses limites et il n’est pas inscrit dans le marbre que le choix d’un président sortant pour un dauphin constitutionnel, soit une bonne initiative, autrement une aubaine capable de raffermir la bonne gouvernance et améliorer surtout les conditions socio-économiques au profit des populations d’un pays.

  Le général HanenaOuld Sidi, en tant que ministre de la défense d’un pays aux portes du Sahel, doit d’abord s’atteler à la performance de son Armée. L’homme doit diriger et exécuter les décisions prises en conseil de défense. Il est aussi le garant de la sécurité nationale devant le gouvernement. Depuis 2019, qu’il est au ministère de la défense nationale, il avait le devoir de faire connaître la doctrine d’emploi élaborée par notre Armée. D’autant que la stratégie de presque toutes les Armées du monde s’articule autour de 4 points essentiels : prévention, dissuasion, protection et enfin intervention. Et c’est l’Etat-Major National qui doit se charger de l’application et de l’exécution de ces éventuelles opérations militaires. J’attire l’attention également du ministre que le monde dans sa sphère géopolitique, évolue vers une bipolarité entre un Occident jadis dominant et un autre pôle qui se concrétise, et dont l’embryon se dessine à travers le rapprochement Chine-Russie. La Russie, qu’il ne faut surtout pas ignorer, ni défier est à nos portes, présente désormais au Mali, probablement demain au Burkina et…encore. Je vous recommande de diversifier notre partenariat stratégique avec tous ces acteurs et ne pas l’orienter exclusivement vers les pays occidentaux, particulièrement la France et son encensoir qu’est le G5 Sahel. Il faut savoir tirer profit de la coopération bilatérale, d’où qu’elle vienne et pourvu qu’elle tienne compte  de notre souveraineté. Coopération oui, compromission, non…Il faut inscrire cet axiome dans notre doctrine d’emploi des Armées. Si vous faites pencher la balance du côté occidental, attention Wagner est à quelques encablures de Bassiknou,  et de Adelbagrou et un incident peut vite arriver. C’est une spécialité Russe quand elle se sent humiliée…Enfin et toujours dans le cadre de notre politique de défense, je constate qu’au moment où les “pauvres” pays que sont le Mali et le Burkina se prévalent de la possession de dizaines de drones de surveillance et d’attaque, la Mauritanie est dans l’expectative?  Peut-on savoir pourquoi, car nous avons le droit d’être informés sur l’avenir de notre nation commune? La Mauritanie a toujours été la pionnière de la sous-région en matière de lutte contre le terrorisme, pour défendre son intégrité territoriale, ses citoyens et leurs biens. Le chemin de la présidence passe par un satisfécit sans faute d’abord à partir du ministère de la défense nationale.  

   Vous voyez mon général, le chemin est long, et en citoyen mauritanien, j’ai le droit et le devoir de me préoccuper des performances ou des lacunes d’un ministère dont vous avez la charge et qui porte en lui, l’existence de notre patrie. Vous êtes un officier doué , vous connaissant depuis le grade de sous-lieutenant, très méticuleux, soucieux du petit détail. Alors mettez en exergue vos compétences militaires variées car vous ne ferez jamais un bon politicien. Si vous ne me croyez pas, en écoutant plutôt le chant des sirènes qui vous exaltent, essayez et vous serez moins performant que votre ennemi de toujours Mohamed Ould Abdel Aziz.

    En 2029, après le second mandat de Ghazwani, vous aurez plus de 70 ans, et ce n’est pas l’âge idéal pour briguer la magistrature suprême. Ghazwani, en ce moment  précis doit laisser les mauritaniens organiser des élections transparentes et céder la place à un quinqua ou un sexagénaire expérimenté, patriote, de bonne moralité, soit-il ancien militaire ou civil. Car le système du dauphinat ne sert ni le prédécesseur, ni le successeur, encore moins la nation, c’est plutôt un frein à l’exercice démocratique, un leurre pour tous les protagonistes./ .

le calame

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Le ministre mauritanien de l’habitat insulte notre communauté.

Le ministre mauritanien de l’habitat, M. Sid Ahmed o/ Mohamed, en campagne électorale aux USA pour le parti Insaf,  a saisi l’occasion d’un arrêt inopiné pour la prière de vendredi à Roselawn Mosque de Cincinnati pour exprimer publiquement tout le mépris que lui et le pouvoir de Nouakchott ont pour la diaspora mauritanienne en Amérique du Nord. 

Le ministre, dans sa prise de parole teintée de son de cloche laborieuse, a raté sa communication hachée, hargneuse et inopportune, n’ayant aucunement de considération ni pour la sacralité des lieux, ni encore moins pour la dignité de l’audience composée de responsables religieux et coutumiers de la communauté locale. 

En traitant littéralement les Mauritaniens de la diaspora nord-américaine de faussaires qui se servent de subterfuges pour bénéficier indûment de l’asile, ce ministre en service commandé de l’Insaf poursuit, à l’extérieur, la hideuse politique nationaliste de persécution de pans entiers de nos populations poussées aux affres de l’expatriation. Les propos injurieux de ce monsieur ravivent en chacun de ces compatriotes les stigmates indélébiles des torts subis sur le sol de leurs origines que des années d’exile n’ont parvenu à effacer. 

La diaspora mauritanienne n’a point besoin d’un ministre insensible à leurs préoccupations et qui se mêle dans une opération de dénigrement de ses concitoyens qui savent mieux que quiconque la réalité qu’ils ont vécue.  

On ne dicte pas sa loi à la diaspora de l’Amérique du Nord qui, aujourd’hui comme hier, n’a jamais cessé de remplir ses devoirs vis à vis de la patrie et qui ose, n’en déplaisent à ses détracteurs, réclamer ses droits en toute responsabilité assumée. 

Indignée par les propos légers, rétrogrades et offensants du ministre O/ Mohamed, la diaspora mauritanienne de l’Amérique du Nord :

– Condamne avec la dernière énergie ses allégations aussi mensongères qu’irrespectueuses ;

– Exige de lui et du pouvoir des excuses publiques pour le tort moral subi et sans doute partagé par l’ensemble des ressortissants mauritaniens;

– Considère la sortie du ministre indigne de son statut, mais parfaitement conforme à la stratégie désespérée d’occultation des tristes réalités nationales vécues par beaucoup de nos concitoyens.

– Reste engagée dans le combat pour une Mauritanie juste, libre et égalitaire ;

– Exige la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes pour le bonheur de l’ensemble de nos compatriotes épris de paix et de justice.

Le 21/03/2023

Le service de communication du candidat 

« Qui rassure et rassemble »

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 Elections 2023 Mauritanie : la transparence en trompe l’œil de la CENI

Kassataya – En réunissant cette fin de semaine à Nouakchott les représentants des 25 partis politiques en compétition, la CENI joue jusqu’au bout son rôle d’éclairage des procédures et conditions des candidatures pour le 13 mai prochain.

Cette concertation de la principale organisatrice des élections et les 25 partis s’inscrit dans une démarche d’information pour le bon déroulement des élections. Mais en aucun cas cette réunion peut changer le processus électoral.

Autrement dit toutes les parties sont appelées à jouer le jeu et respecter les procédures et conditions des candidatures. Les observateurs ne doutent pas qu’il ne sortira pas grand-chose de ce réglage de la CENI.

L’évidence de cette formalité administrative ne va pas de pair avec un chambardement du système électoral verrouillé depuis que le président Ould Ghazouani a tourné le dos au dialogue politique.

Les représentants des partis sont mis devant le fait accompli qu’ils ne pourront pas modifier les listes électorales déjà entachées d’irrégularités pendant le recensement administratif à vocation électorale.

Avec seulement plus de 300 000 nouveaux inscrits par rapport à 2019, le risque d’un fichier électoral mal mis à jour est réel. Cette crainte fait planer des élections non transparentes.

Cherif Kane

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La mort de Souvi Ould Chein et l’évasion des prisonniers salafistes :deux plaies, une mesure

Avant-propos

Je tiens à remercier tous ceux et toutes celles qui ont partagé la douleur de la famille Ehel Krombelé, suite à la disparition subite de notre frère bien-aimé, père, époux, ami et cousin, feu Chérif Ahmed Ould Sidahmed Ould Sidi Ould Krombelé, né le 22 septembre 1960 à Nioro, décédé le 6 Février 2023 à l’Hôpital Militaire de Nouakchott.

Si la mort n’a pas épargné notre Prophète Mohamed Ibn Abdoullah (PSL), cela veut dire que c’est elle seule qui donne un sens à la vie. Alors qu’Allah nous Accorde longue vie dans la paix et la sérénité pour ainsi revenir à nos histoires byzantines, et nos préoccupations quotidiennes. Amen

Voilà deux événements qui ont tenu en haleine l’opinion publique mauritanienne, de par le manque de professionnalisme notoire des acteurs de la bavure policière de Dar Naim, d’un côté, l’évasion mortifère survenue à la prison Centrale de Nouakchott le dimanche 5 Mars 2023, de l’autre.

Tenir en haleine une opinion publique hélas rabougrie d’incertitude, surfant tantôt sur l’espérance, tantôt sur la crainte de perdre espoir. Au bout de cette atmosphère néfaste, s’est construit un sentiment de déréliction avec une rare stupéfaction de l’opinion sur des événements, disons-le, spectaculaires que même l’inconscient collectif des citoyens, toutes tendances confondues, rechigne à évacuer …

Le doute s’est installé dans l’esprit de chaque mauritanien quant à la sécurité collective, quant à sa sécurité personnelle. En effet au moment même où l’on croyait que tout était sous contrôle, voilà que deux situations démoniaques surgissent à l’improviste, entraînant des spéculations, des invectives, des dénigrements à l’égard de la police, et de la Garde Nationale, deux entités dépendant cependant du ministère de l’Intérieur.

A qui profite ces crimes, se demandent les éternels adeptes de la main invisible, voire manipulatrice, crimes qui ont déconstruit la” ligne Maginot” sécuritaire dont nous nous pourfendions face à la menace terroriste qui ravage les maliens et les burkinabè surtout?

Nos décideurs politiques, ne doivent -ils pas élaborer une autre stratégie sécuritaire, débarrassée de tout immobilisme décadent? Ces deux événements relevant de la possible défaillance des renseignements extérieur et intérieur, ont infligé à la mégalomanie sécuritaire mauritanienne un démenti cinglant, voyant son curseur descendre d’un cran. Ex nihilo nihil.

Rien ne vient de rien, et les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce raisonnement scientifique trouve son écho à travers la trame d’errements qui ont secoué l'”image d’Epinal” de notre sérail. Qui sème la médiocrité, récolte l’incompétence.. et l’incompétence a accouché cette fois de deux scénarii ubuesques que sont la bavure policière de Dar Naim et l’évasion de la prison centrale de Nouakchott de terroristes meurtriers. A qui la faute encore ?

Soyons clairs, les responsabilités sont à déterminer d’abord au niveau du premier échelon de la hiérarchie, autrement au tristement célèbre commissariat de Dar Naim pour la bavure policière, et à la prison centrale de Nouakchott pour l’évasion où deux gardes ont perdu la vie le 5 mars en plus du gendarme mort lors de l’assaut sur les fugitifs, le 11 mars 2023.

Dites-moi le Garci, cette unité d’élite ne pouvait-il pas encercler 4 fugitifs isolés, en attendant les renforts, afin de les capturer tous vivants? Quand l’immobilisme d’un côté, se mêle à la précipitation de l’autre, le professionnalisme et la rigueur déguerpissent.

A/ Une bavure policière : du déjà vu, mais…de grâce

Au sortir de l’indépendance en 1960, notre police nationale, à l’instar de notre Garde Nationale, notre poste, notre santé publique, notre Gendarmerie étaient des joyaux; la qualité l’emportant sur la quantité. C’est au milieu des années “80” que tout bascule.

L’argent coule à flot, le trafic de drogue séduit la jeunesse , la fédération des transporteurs inonde la direction de la sûreté d’émoluments, de rétributions etc…La corruption et son corollaire qu’est le laxisme, s’invitent au train de vie de nos fonctionnaires de police. Des généraux qui se sont succédés à la tête de la sûreté nationale tels Ghazwani, Ould Elhadi, Ould Meguett, ont tout fait pour éradiquer le fléau de la corruption, en vain, car le mal était profond. A telle enseigne que l’ancien président Mohamed Abdel Aziz qualifiant la police de “nid d’espions” au service de son cousin et rival, feu Ely Ould Mohamed Vall, lui préféra une nouvelle “création” du nom de GSSR, appelée communément Mesgharou.

Justement c’est sous le général Mesgharou Ould Sidi Ould Ghweizy qu’un certain défenseur des droits de l’homme Souvi Ould Chein a été tué dans un commissariat de Dar Naim, pour paraît-il une obscure histoire de dette assortie d’une fangeuse corruption à tous les étages. La convocation d’un citoyen au commissariat de police de cette sulfureuse localité aurait mal tourné, entraînant la mort de ce fameux Souvi Ould Chein. Une bavure, dont certains qui ont probablement des comptes à régler avec le directeur de la sûreté, Mesgharou, en ont abusé comme moyen de pression pour ainsi salir le général.

Autant cette tragique mort est condamnable, autant l’est la campagne de dénigrement perpétrée contre un des meilleurs officiers de sa génération, intelligent et compétent, et qui ne trempera jamais dans une quelconque magouille de politique politicienne.

S’attaquer à Mesgharou et à son fils, c’est faire semblant de ne pas croire que la bavure policière a eu lieu à leur insu et qu’il est irresponsable que certains journaleux demandent sans preuves tangibles le limogeage d’un directeur qui a fait le plus de bien pour rehausser l’image kaléidoscopique de la police nationale, depuis 1978. Demandez aux officiers, sous-officiers et agents de police, ils vous diront que du temps de Mesgharou, la police se relève, se mue en une institution qui cherche ses repères de normalité, perdus surtout du temps de Maawiya.

Certes la bavure du mois de Février passé est à mettre sur l’excès de zèle d’un jeune commissaire inexpérimenté entouré de policiers, tantôt corrompus, tantôt mal formés. Sinon rien ne serait passé sans les règles de l’art, autrement : convoquer, auditionner, et puis relâcher. La mort de Souvi Ould Chein était une bavure, qu’il faut désormais évitée. Maintenant, était-elle préméditée? La justice nous le dira, car le temps de la justice est beaucoup plus long que celui de l’opinion, même choquée.

B/ L’Evasion des salafistes :

L’évasion de quatre terroristes de la prison centrale de Nouakchott dénote de la négligence notoire du mauritanien d’une manière générale, dès que le danger immédiat serait passé. Sinon comment comprendre que des terroristes qui avaient tué froidement, se soient “intégrés” en prison à tel point de sympathiser avec le personnel pénitentiaire, que le régisseur de la prison soit laxiste, que l’Etat-major de la Garde n’en fasse de leur surveillance, sa principale préoccupation? Il y a chez le mauritanien des contradictions congénitales. Quand le danger passe, il baisse totalement la garde. Or c’est dans la tranquillité qu’il faut plutôt se préparer à affronter les éventuels dangers.

L’évasion des prisonniers salafistes est une faute professionnelle qui incombe d’abord au commandant d’unité qui doit sécuriser la prison. Moi, en temps que régisseur de cette prison, de surcroît avec un grade de colonel de la Garde Nationale, je dois prendre toutes les mesures nécessaires, si on me donne pas les moyens, je démissionne avec fracas. La responsabilité ne se partage pas. Car un terroriste qui a déjà tué froidement, tuera un autre jour, si l’occasion se présentait. Si le colonel avait cette pensée en tête, nos deux gardes seraient encore en vie, la république n’aurait pas été secouée des jours pénibles pour traquer quelques assassins dépourvus d’humanité.

C/ Plus jamais ça:

Quelques concours de circonstances malheureuses, allant de la bavure policière, à l’évasion des prisonniers terroristes de la prison centrale de Nouakchott ont jeté le doute sur la bonne gouvernance d’un régime qui semble pourtant être le plus juste, et le plus à même de trouver des solutions réalistes aux nombreux problèmes socio-économiques des mauritaniens, depuis 1975. Avec sincérité et amour pour la patrie mauritanienne. Tant que l’on croit que la solution est uniquement verticale et qu’elle ne pourrait venir que du pouvoir exécutif, l’on se trompe. Si le colonel de la garde avait prévu un officier de permanence le dimanche 5 Mars et non un brigadier, s’il avait fait une ronde , si ses éléments ne s’étaient pas familiarisés avec les salafistes, en somme s’il avait fait réellement le travail qui devrait être le souci de n’importe quel commandant d’unité élémentaire, nous n’en serions pas là à dresser une comptabilité macabre..!!!

Les mois de février et mars 2023 deux plaies béantes ont émaillé de sang, de crainte, et d’incertitude le fragile tissu social mauritanien. Et pourtant ces manquements au professionnalisme et à la rigueur qui en découle pouvaient être évités si les protagonistes (le commissaire et le colonel) avaient fait leur travail tout court. Pour éviter à jamais ces deux plaies et qui resteront béantes au sein des forces du ministère de l’intérieur, à savoir la Garde et la Police, il faudrait une seule mesure: l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. /.

Ely Ould Krombele, France

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Le président Ghazouani dissout l’Assemblée Nationale

#Cridem – Le président mauritanien, Mohamed Cheikh El Ghazouani, a décidé lundi 13 mars, la dissolution de l’Assemblée Nationale, annonce un communiqué de la présidence mauritanienne.

“Le Président de la République, après consultation du Premier ministre et du Président de l’Assemblée nationale, et vu l’article 31 (nouveau) de la Constitution du 20 juillet 1991, révisée en 2006, 2012 et 2017, décrète la dissolution l’Assemblée Nationale”, selon un communiqué de l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI).

Pour rappel, le collège électoral est convoqué le 13 mai pour les élections législatives, municipales et régionales.

« Les candidatures seront reçues à partir du 14 mars et cela pendant 10 jours », avait récemment indiqué le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine.

La rédaction de Cridem

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