Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Ma réponse à Maître Bouhoubeyni

J’ai  lu  ,surpris ,la réaction de Maître Bouhoubeyni  à mon interwiew. Nous n’avons pas la même appréciation  . Je crois qu’il ne serait pas superflu de donner ,à mon tour , ma version des  choses .

‘’ Maître , avec tout le respect  qui  vous sied, je ne crois pas , honnêtement,  avoir travesti  la réalité de la situation ,comme vous semblez le dire .

Reprenons les choses  par  le début :

Peu après votre  nomination à la CNDH  je me suis ouvert  à vous  concernant mon problème de pension .Vous m’aviez alors demandé de vous fournir  un fond de dossier qui vous servirait  de base . Ce que j’ai  fait , et que vous avez enrégistré  sous  le  no 068 du 09-01-2020. Quelques mois après je suis revenu vous voir pour m’informer de son évolution ; vous me demandez , à nouveau, de vous refaire un fond  de dossier ,je m’éxécute , puis repars pour  ne revenir que des  mois  plus tard,  afin de m’enquérir  de la suite .Cette fois encore  vous  me redemandez  de vous  refaire un fond de dossier ; ce que je refuse . Déçu par la démarche ,je m’en vais avec l’intention de ne plus revenir vous importuner  à  ce sujet  .

Je me décide alors le 15 -09- 2021 de saisir directement , par correspondance , le  ministre de la Fonction Publique ,Mr Camara,  qui ,attaché au droit, le prend en charge  et le soumet au Président . Il  a dû faire pratiquement le pied de grue pour  obtenir  l’aval  d’engager  le dossier . C’est  fait , à travers   la mise en place d’une commission paritaire  (Ministère des finances et de la Fonction publique )  sur  instructions du président  .

Nous sommes  en  fin  de  2021

C’est  à  ce moment là , des mois après que vous  et  moi nous  sommes  séparés , que vous m’appelez   – chitaaris  aidant peut-être- pour me demander si  le dossier évolue .  je réponds  que oui , le ministre s’en occupait .

Nous  allons  cependant   reparler du dossier à l’occasion du message que vous m’envoyez  vers fin 2023 par wsap, dans lequel vous évoquiez , avec éloge,  le bilan ,sans tache , du président Ghazouani sur  les droits de l’homme. J’ai répondu pour dire ‘’que vous devriez  tout de  même nuancer ce bilan car, en contre-exemple ,  mon dossier non réglé et bien d’autres en suspend   montraient  bien que votre appréciation de ce bilan  était exagérée. Vous me répondez ‘’, hélas , oui , il reste des choses à faire’’. Par ailleurs j’avais aussi fait état  de mon  cas  dans  le Calame du 08 de  juin 2022 , que vous avez dû lire.

Que vous posiez  ici  le problème comme si  vous ne saviez pas que  ce  dossier  était toujours pendant me surprend quelque  peu  , mais je ne demande qu’à  vous croire …

Je précise, pour finir ,  que je n’ai jamais prétendu que vous aviez le pouvoir de décision pour vous  imputer la responsabilité du non-avancement de mon  dossier . Mais vous avez  quand même le pouvoir du suivi et de communication pour me dire ce qu’il en était . Par ailleurs  l’expression  ‘’après  des  années …‘’ que vous semblez  refuter  pourtant  s’impose  :  de ‘’ 2020  à   2024’’ que dire ?

S’y ajoute , qu’il m’arrivait ,souvent ,de croiser  dans vos bureaux des réfugiés qui venaient poser leurs problèmes , mais qui ont tous fini par baisser les bras. Sans compter que je ne vous ai jamais entendu parler proprement du  problème dit  du ‘’Passif humanitaire ’’ . Dès lors que l’on ne vous entend  bien  souvent que sur le déni  de l’existence  de l’esclavage  que faut –il en penser ? Vous semblez  offusqué , mais  je vous invite à me relire ; jai  écrit : ‘’Maître  donne plutôt  l’impression de… ’’ ;  sans jugement de valeur !  Impression  peut -être fausse à vos yeux , mais légitime à mon sens au regard de mes observations …

Pour finir, le caractère  cordial , réel , de nos  rapports ne doit pas  , à mon sens , masquer les faits .

En tout état de cause ,pour revenir  au dossier , voilà, en raccourci, l’état de ma situation administrative :  Après les conclusions  de  cette commission mixte , un arrêté est produit qui me remettait dans mes droits . Cet arrêté est mis en circulation  par le ministre Camara  qui prend soin de le faire déposer et  suivre, à chaque  étape,  spécialement par son propre secrétaire particulier, afin de  prévenir, sans nul doute ,  trappes  et obstructions  qu’il  savait exister  dans ce circuit .

Mr Camara est remercié, entre temps  , sans avoir pu  régler mon dossier, malgré tous ses  efforts ! Depuis l’arrêté reste bloqué dans les arcanes du service de législation logé à la présidence …malgré mes relances par correspondances .Trappes et obstructions sont à l’œuvre…

 ( Je fais  au public  l’économie des  péripéties  de  ma démarche , depuis 2015 à nos jours,  auprès de cette administration  pour laquelle  le respect du droit et des  lois constitue le  cadet  des  soucis)

Nouakchott 28 janvier 2024

Samba Thiam

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Entretien avec M. Samba Thiam président des Forces Progressistes du Changement (FPC)

Le Calame – Nous sommes à quelques mois de la prochaine présidentielle, on n’entend pas l’opposition se positionner ; elle est presque inaudible. Ce n’est pas votre constat ? Y’aurait-il une chance pour l’opposition puisse se choisir un candidat unique ?

Samba Thiam : C’est vrai, hélas, que nous de l’opposition, sommes à peine audibles ces derniers temps. Mais, bon, il ne faut peut-être pas non plus désespérer. Je crois que nous essayons de nous ressaisir, même si le déficit de confiance, encore perceptible, ne facilite pas tellement les choses. Mais espérons ensemble, car tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir, dit l’adage.

Certains disent que le président est déjà en campagne ; que vous inspirent ces visites présidentielles ? La présidentielle de mai serai-t-elle déjà pliée ?

-Effectivement ces visites menées au pas de charge ont tout l’air d’une campagne, avant l’heure ! Mais si la présidentielle semble déjà pliée, comme vous l’insinuiez, ce serait bien moins par l’intérêt que suscitent ces visites auprès des populations que par le morcellement, la division de l’Opposition, encore incapable de peser en parlant d’une même voix !

-Un pacte républicain est signé depuis quelques mois entre deux partis de l’opposition, le RFD et l’UFP, d’une part et le parti INSAF, principal parti de la majorité présidentielle, d’autre part. Ce document a été désavoué par le reste de l’opposition, mais les signataires continuent à espérer le ralliement des autres partis de l’opposition. Qu’en pensez-vous ? A quelles conditions les FPC pourraient-elles rallier de pacte ? Que reprochez-vous à ce pacte censé régler des problèmes du pays?

-On ne peut pas empêcher les porteurs du projet d’espérer rallier des fractions de l’opposition à leur initiative. Mais, s’ils acceptaient de marquer un temps d’arrêt et de le consacrer à une réflexion, sérieuse, lucide, ils feraient certainement marche arrière, pour comprendre que leur place et leur intérêt premier se situent dans le camp de l’opposition, à moins que…. En tout cas, lors de notre première rencontre commune il y a quelque temps, c’est l’invitation qui leur avait été adressée.

Logique qui suppose un dialogue en paliers ; d’abord au sein de l’opposition pour s’accorder, ensuite entre cette opposition et la majorité présidentielle ; si toutefois ils se réclament encore de l’ancrage de cette opposition. Avons-nous été entendus ? Je ne n’en suis pas sûr.

Pour ce qui concerne les Fpc, il est bon de rappeler que nous avons toujours été favorables au Dialogue ; toujours preneurs de dialogues sérieux et sincères. Critères loin de se refléter dans ce que l’on nous propose actuellement, tant par la forme que par le fond.

En effet, un dialogue sérieux et sincère ne se négocie pas en catimini, dans un timing et une légitimité questionnable …Ensuite il ne saurait être la propriété privée de quelqu’un. On n’invite pas des partenaires à un dialogue en s’arrogeant un ‘’droit de propriété’’… Une forme discourtoise qui vous impose de prendre le train en marche ou de rester en rade. Enfin, que je sache, il ne s’agit pas là d’une course de vitesse, mais d’efficacité et d’efficience, pour l’intérêt du pays.

Et, puisqu’on parle d’efficience, je crois que pour mieux rassurer et gagner en crédibilité, ce dialogue devrait résulter d’un appel, solennel, du chef de l’Etat, fait en direction de toutes les forces vives de la ‘’nation’’ ! Même si…Même si l’espoir et le capital de confiance qui avaient été placés en Ghazouani se sont largement érodés après ces quatre ans d’exercice, particulièrement du côté des victimes de ses politiques chauvines !

Déception pour beaucoup, pour ne pas dire générale, partout ! Vous avez dû noter la dernière mesure prise en conseil des ministres concernant l’armée qui accentue la pagaille, déjà installée, au sein de cette institution à la tutsi…

-Des milliers de jeunes mauritaniens continuent d’émigrer illégalement vers les Usa, certains ont même déjà été rapatriés. Que vous inspire cet exode ?

-Il faut, à mon sens, distinguer deux catégories de migrants. Il y a ceux qui n’ont plus aucune perspective, aucun espoir dans ce pays en raison du racisme d’Etat anti-noir qui les frappe, et qui, partant, se raccrochent à tout mirage qui s’offre à eux, et il y a ceux–là qui, bien que n’étant pas victimes directes du Système, se laissent séduire par le chant des Sirènes, le mythe des Usa. Le mirage des Etats-Unis, très fort, envahit le monde, enveloppe jusqu’aux jeunes de l’Europe occidentale !

Je crois, pour ma part, que les premiers se devraient de rester pour faire valoir leurs droits, que l’émigration ne règlera pas la question de notre oppression. Du reste, à quoi servirait l’argent amassé de cette émigration si l’on reste étranger chez soi?

Il est regrettable et hautement dommageable que l’Afrique se vide de son potentiel humain à cause de l’incapacité et de l’incompétence de ceux qui nous gouvernent, surtout.

Les jeunes sont très peu engagés dans la politique. Quelles sont, à votre avis, les raisons ? Que font les FPC pour les amener à s’engager ?

-Hélas, vous avez bien raison de souligner cette faiblesse chez nos jeunes. Les choses ont changé, et bien changé; la jeunesse n’est plus ce qu’elle était …

En effet, notre génération était dans la contestation, animée de l’idéal de ’’changer le monde’’ et d’instaurer un mieux-être, pour le peuple. ’’La sagesse à 20 ans c’est de n’être pas sage’’, nous dit l’adage. L’ambition, noble, que nous nourrissions pour notre pays a cédé le pas, de nos jours, à l’ambition personnelle, à l’opportunisme. A notre époque, il ne viendrait à l’esprit d’aucun jeune de moins de 40 ans, de songer à des sinécures, chercher des promotions politiques, briguer des mandatures. La politique reste pour ceux-là un tremplin …

D’autres assimilent, naïvement et à tort, la politique à versalité, à la roublardise. La politique ce n’est pas que manger, boire et dormir, mais penser et acter, par moments, les affaires de la Cité. C’est cela la politique et rien d’autre. Mais, tristement, pour le grand nombre -c’est encore pire-, qui reste dépourvu de conscience politique et se laisse porter par le sport, les jeux ; ceci constitue un de mes plus grands soucis. Heureusement qu’il existe une infime minorité pour faire exception.

Pour notre part nous faisons ce que nous pouvons, voilà dix ans, pour redresser les choses, sans nous faire toutefois beaucoup d’illusions ….

-Le gouvernement a fait voter la loi d’orientation pour la réforme du système éducatif mauritanien. La tutelle s’est engagée à sa mise en œuvre. Que pensez-vous des implications de cette loi qui selon le gouvernement vise à consolider l’unité nationale ?

-J’avais déjà dit que les porteurs du fameux Pacte donnent l’impression de vouloir nous le fourguer à travers la pilule alléchante de ‘’l’officialisation des langues nationales pulaar, sooninke et wolof’’. Que ce projet était une vaste supercherie …

Reprenons les choses par le début : des Journées Nationales de Concertation sont organisées sous l’égide du ministère de l’Education Nationale, pour donner à cette réforme un semblant de caution populaire. Mais pour cacher son jeu, le ministère choisit, dans les résolutions finales, de rester, volontairement, dans le flou sur le statut dévolu à chaque langue. Beaucoup de polémiques avec ceux qui, maintenant, ont déchanté, mais qui refusaient de voir alors le danger et de le dénoncer avec force, préférant voir le verre à moitié plein.

Cette ambiguïté, ce flou, délibéré, est levé avec cette rentrée scolaire 2023 qui stipule que ‘’ l’enseignement des mathématiques et des sciences se fera en arabe’’, exclusivement ; et cela, sans respecter ni une période de transition, normale en pareil cas, ni attendre le résultat de la nouvelle expérience, en plus de faire table rase totale sur les acquis, hautement positifs, de l’expérience antérieure de l’ILN. Un projet viable et crédible ne s’enclenche pas de cette façon…

Il y a une sorte d’antinomie dans la démarche, car on ne saurait reconnaître la valeur de ces langues et le droit légitime des peuples à s’enraciner dans leurs langues et cultures et imposer, en même temps, à ces peuples non arabes la langue arabe comme seule langue véhicule ! On admet l’enracinement pour les uns dans leur langue et culture arabe pour dénier ce même droit aux autres nationalités pulaar, Sooninke et wolof !!!

Toutes choses qui démontrent que ce régime fait peu de cas des langues négro-africaines, reléguées au statut de langue de communication tout court. Il ne fait montre d’aucune volonté politique réelle d’instaurer une politique linguistique juste et équilibrée.

Bref, ce projet de réforme, de bout en bout, constitue une vaste supercherie visant l’assimilation forcée, à moyen et long termes, des populations non arabes de Mauritanie. Et c’est inacceptable !

Les tenants du Système croient avoir gagné la bataille linguistique et de l’exclusion, tout comme Israël pensait avoir enterré la question palestinienne. Ils se trompent !

Si nous étions animés de bon sens, il nous soufflerait d’ouvrir les yeux sur ce monde agité et sur cette turbulence inquiétante de notre sous-région, pour nous éviter des ingrédients de la dislocation…

-Le recensement général enclenché par le gouvernement mauritanien, lancé, depuis le 25 décembre 2023, tire vers sa fin. Quels enseignements en tirez-vous ?

– L’Inde avec son milliard et demi d’habitants a pris dix ans pour boucler l’enrôlement de sa population et chez nous, depuis 2009, le nôtre tire en longueur. On n’y arrive pas voilà dix ans, malgré notre faible population, et voilà qu’on nous parle d’arrêter le processus, comme pour rajouter à l’incohérence ! C’est bien par manque de volonté politique qui dissimule une politique de discrimination qu’il n’en finit pas ; il y a, en effet, des franges entières de population, des composantes nationales -harratines et négro-africains- que l’on ne tient tout simplement pas à enrôler, voilà tout, pour être plus clair.

Sinon, comment expliquez, ou comment comprenez-vous que pour enrôler une population pluriethnique on choisisse des commissions techniques, quasiment mono ethniques, à tous les niveaux ? Le soupçon sous-jacent, récurrent, que dans la vallée du fleuve on serait en train d’enrôler des sénégalais n’est pas complétement éteint …

-Malgré votre décision de vous inscrire dans la voie démocratique en rentrant au pays, certains mauritaniens continuent de vous taxer d’extrémiste. Comment comprenez-vous leur attitude ?

-Vous savez, ce type d’attaque ne mérite pas que l’on s’y attarde, car elle relève de la mauvaise foi et participe de la cabale conçue par nos adversaires politiques historiques, amplifiée sous Ould Taya, qui tiennent à nous figer dans cette image. On ne saurait, en effet, trouver dans aucun de mes propos ou dans les textes du parti quoi que ça soit qui justifie une telle caractérisation. Simple mauvaise foi donc et calcul politique mesquin de positionnement derrière, rien de plus.

Mais bon, ne dit-on pas qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ! Montrez-lui le soleil, il ne verra toujours pas. Peut-être me reprocherait-on le tranchant du propos qui ne souffre pas de compromission. Mais qu’on le sache bien, j’aime mon pays, mais je l’aime d’un amour critique qui vise à l’élever !

– On observe depuis les dernières élections locales, une sorte de rapprochement entre les FPC et le RAG, tous deux partis non reconnus. Jusqu’où peut aller ce rapprochement qui inquiète certains milieux ?

– Oui ce rapprochement se justifiait et se justifie toujours et de façon encore plus impérative en ces temps de crise, pour partager une commune condition d’opprimés, de laissés pour compte dans ce pays…Prions pour qu’il se poursuive et il le devrait, si chaque partie mettait l’intérêt de la cause suprême au-dessus des égos et des intérêts personnels. Ce fut le cas et ce sera toujours le cas pour les FPC.

-Les Fpc courent derrière leur reconnaissance. Après la saisine de la Cour Suprême, existe-t-il aujourd’hui un petit espoir de voir ce parti reconnu ?

– Pour être franc, je suis de plus en plus sceptique, en raison de l’inféodation de nos institutions, chaque jour, plus marquée d’une part et, d’autre part, au regard des nombreuses promesses de campagne, non tenues de ce président, de donner à chacun ses droits. Ceux qui nous gouvernent ne sont, manifestement, pas encore ouverts à l’instauration d’un Etat de droit.

Malgré tout, je continue d’interpeller le président de la chambre administrative et le président de la Cour Suprême, mais toujours en vain !

-Où en êtes –vous avec votre dossier administratif relatif à votre pension de retraite ?

-.Au point mort. Je l’avais soumis, en premier, à Me Bouhoubeyni qui m’avait promis, ferme, d’en faire son affaire, voilà des années, mais rien, aucune suite. Maître, à bien l’observer, donne plutôt l’impression d’être plus prompt et plus enthousiaste à démolir la thèse de l’existence de l’esclavage en Mauritanie qu’à s’occuper des droits légitimes et bafoués du citoyen ordinaire, injustement frappé d’injustice. J’en avais aussi parlé au représentant local des Nations-unies qui avait promis, à son tour, de s’en occuper. Mais depuis, rien là aussi ; on ne prend même plus mes appels téléphoniques…. J’ai enfin saisi le commissaire aux droits de l’homme, sur recommandation du représentant en question. Courtoisie et sympathie dans l’accueil, mais marge de manœuvre délicate et étroite pour ce jeune que je ne comprends que très bien ….

Je dois rappeler que parmi les prisonniers politiques de Walata vivant à l’intérieur du pays, je demeure aujourd’hui le seul à se voir privé de ses droits à une pension. Mais Dieu est grand !

Propos recueillis par Dalay Lam

le calame

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CAN 2024 : le grand soir de la Mauritanie, qualifiée pour les huitièmes au détriment de l’Algérie

RFI Afrique – C’est une première historique pour le football mauritanien. Mardi 23 janvier, à Bouaké, les Mourabitounes ont décroché leur première victoire en Coupe d’Afrique des nations, ainsi que leur première qualification pour les huitièmes de finale.

Battue 1-0 (groupe D), l’Algérie sort à nouveau dès le premier tour. L’euphorie d’un côté, le désarroi de l’autre. La photographie est forcément rude pour le camp défait, alors que les vainqueurs, eux, restent en lice dans cette CAN 2024.

À Bouaké, au coup de sifflet final d’une journée déjà folle après le Gambie-Cameroun précédent, la Mauritanie est ivre de bonheur, tandis que l’Algérie fait ses valises.
Avec Houssem Aouar et Adam Ounas alignés d’entrée de jeu, tandis que Riyad Mahrez, Sofiane Feghouli et Youcef Belaïli étaient remplaçants, les Fennecs ont monopolisé le ballon durant tout le premier acte. Ils ont même obtenu des situations dangereuses, avec Aouar et Ounas, justement.

Mais faire tourner le ballon ne suffit pas. Il s’agit de marquer aussi. Et en la matière, la Mauritanie a donné une leçon de réalisme dans cette première période. Sur un corner repoussé par Anthony Mandrea, le ballon est revenu dans la surface, et Mohamed Dellahi Yali, d’une reprise puissante, n’a laissé aucune chance au gardien algérien (37e). De quoi ravir les spectateurs du stade de la Paix, enthousiastes pour le petit Poucet du groupe D. Évidemment, les supporters des Verts, eux, ont affiché la mine des mauvais jours.

Les Mourabitounes dans l’histoire, les Fennecs en plein déboire

Dès le début de la seconde période, Djamel Belmadi, le sélectionneur algérien, a changé son système et lancé ses armes offensives en réserve dans la bataille. La Mauritanie a encore moins touché le ballon et a procédé en contres, laissant toujours planer une menace sur l’arrière-garde algérienne. Mais la plupart du temps, les Fennecs ont campé dans la moitié de terrain mauritanienne.

Une odeur de KO a flotté dans l’air de part et d’autre durant toute la fin de la rencontre. Si Niasse Mbaye a sauvé les Mourabitounes d’une parade réflexe devant Aïssa Mandi, c’est la barre transversale qui est venue au secours de l’Algérie à quelques minutes du terme, avec cette frappe de Pape Ibnou Ba. Beaucoup de suspense jusqu’au bout, mais pas d’autre but in fine.

C’est ainsi que la Mauritanie signe la plus belle performance de son histoire, pour sa troisième participation à la CAN après 2019 et 2022. Amir Abdou, l’homme qui avait conduit la sélection comorienne jusqu’en huitièmes de finale il y a deux ans au Cameroun, réitère son exploit en Côte d’Ivoire. Les Mourabitounes vont se classer parmi les meilleurs troisièmes de ce premier tour et jouer la phase à élimination directe. En revanche, les temps sont durs pour l’Algérie, championne d’Afrique en 2019 et sortie au premier tour des deux éditions suivantes.

L’Angola s’assure la première place du groupe

Dans l’autre match du groupe D de la soirée, l’Angola affrontait le Burkina Faso au stade Charles Konan-Banny de Yamoussoukro. Avec quatre points chacune, les deux équipes avaient la certitude de se qualifier pour les huitièmes de finale, mais tout l’enjeu de cette rencontre était de s’offrir la première place de la poule.

Les Burkinabè se sont rapidement montrés les plus dangereux sans pour autant réussir à se procurer des occasions assez nettes pour ouvrir le score face à des Angolais bien en place tactiquement et efficace en défense.

Dans un match où bien peu de choses se passaient, ce sont finalement les Palancas Negras qui ont ouvert le score grâce à Mabululu. L’attaquant est venu couper de la tête un coup-franc venu de la droite, tiré par le capitaine angolais, Fredy, pour propulser la balle dans le but d’Hervé Koffi. Les hommes d’Hubert Velud ont poussé pour tenter de revenir au score avant la pause, en vain.

Au retour des vestiaires, les Etalons ont continué à pousser, mais toujours aussi bien en place, les Angolais n’ont pas plié. Le Burkina finira même par payer son inefficacité devant le but à la 93e minutes lorsque Zine, tout juste entré en jeu, viendra alourdir le score en envoyant dans le but un ballon mal repoussé par Hervé Koffi après une frappe des Palancas Negras. Avec cette victoire obtenue de haute lutte, l’Angola s’adjuge la première place de son groupe. Les Burkinabè, eux, finissent bons deuxièmes.

Par : Pierre Fesnien et Nicolas Bamba

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AJD/MR : Ba Mamadou Bocar, nouveau président

Le Calame – M. Ba Mamadou Bocar a été désigné par consensus, président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie, Mouvement pour le Renouveau ( AJD/MR),lors d’un congrès extraordinaire, tenu ce samedi 20 janvier, au siège du parti à Nouakchott. Par la même occasion, M .Ba a été investi candidat du parti pour la prochaine présidentielle.

Ancien député, M.Ba occupait jusque sa désignation, le poste de premier vice-président du parti. Il succède à M.Ibrahima Moctar Sarr qui présidait les destinées de cette formation depuis août 2007 au lendemain de la présidentielle, au cours de laquelle, parti de rien, il était arrivé cinquième avec 7 % des voix.

IMS avait annoncé son départ de la tête du parti au lendemain des dernières élections municipales, régionales et régionales de mai dernier. Sa décision vient d’être actée.

AJD/MR était à la tête d’une coalition comprenant, entre autres, la CVE/VR, lors des dernières élections et a hérité de trois postes de députés à l’Assemblée nationale.

Rappelons que Ba Mamadou Bocar est membre fondateur des FLAM. Il claque la porte et crée avec des dissidents du Mouvement, les FLAM/Rénovation. Il regagne le pays et intègre l’AJD et sera élu député en 2013.

le calame

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A Propos du projet de réforme ( langues nationales )

Dès l’installation du Président Ghazouani, il  se chuchottait  qu’il était venu pour mettre la dernière touche à l’arabisation du pays. Ces gens n’avaient  pas tort …

Rappelons que l’arabisation des forces armées et de Sécurité – langue de recrutement et de travail-c’était lui. La réforme de l’Enseignement d’il y a quelques années qui  faisait  de l’arabe la langue d’enseignement de l’histoire, de la géographie, de la philosophie, de l’ IMCR, c’étaient Abdel Aziz et lui !  

Depuis 2019, ces panneaux  publicitaires, ces plaques d’immatriculation des voitures  qui surgissent çà et là, rédigés uniquement en arabe, et maintenant ces tablettes en  usage pour le recensement des populations configurées dans cette langue, aux mépris des non –arabes, c’est encore lui ! Enfin l’augmentation au Fondamental de l’horaire de l’arabe l’année dernière en 1ère année, puis en ème  année  de cette rentrée, de 19h à 24h, c’est encore  lui ! Ces Journées Nationales de Concertation  en  Novembre 2021, avec leurs  résolutions, délibément,  ambigues  sur le statut à accorder à chaque langue nationale, c’est toujours lui ! Ambiguité maintenant levée, à  la rentrée  d’Octobre 2023, avec  la mesure qui  stipule que l’enseignement des mathématiques et des Sciences se fera désormais en arabe, rien qu’en arabe. 

Nos langues ne seront donc  utilisées que comme des  langues communication tout  court, langues de folklore, enseignées aux dominants  pour mieux asseoir leur  colonisation …. C’est le sens  du  cinéma qu’on nous sert, depuis quelques jours, qui se joue  dans les écoles normales d’instituteurs, à travers cette  vidéo de Kaëdi di qui circule . 

Rappelons que cette nouvelle  Réforme fait, contre tout bon sens, table rase et des acquis et des acteurs-encore vivants- de la belle expérience antérieure de l’ ILN! Puis encore – chose des plus insolites – on engage une expérience nouvelle mais, simultanément et sans attendre, on accélère au pas de charge l’arabisation tous  azimuts de l’Ecole et de  l’administration!

C’est pour dire que ce que l’on nous propose n’est qu’une mystification, un subterfuge   imaginé pour gagner du temps, endormir les résistances. C’est un piège à nigaud ! 

Il est quasi certain qu’au  bout de l’ expérience, on nous  sortira, en conclusion, ’’qu’elle n’a pas été concluante ’’ ! Pourquoi ? Parce que les  tenants du Système ne sauraient faire machine arrière  au regard du rouleau compresseur en marche et des  acquis engrangés, dans l’intervalle, pour la suprématie de la langue arabe ! Parce qu’on  arrête pas, par idéologie, une experience, pleinement réussie, de l’avis de tous, après cinq ans d’essai, pour en laisser passer une autre avec la même idéologie qui gouverne, et qui  ne saurait remettre en cause  ou sacrifier des acquis !  Question de logique de bon sens ! On ne saurait vouloir une chose et son contraire…

Encore une fois,  il n’y a que les  benêts pour gober  ça …

Voilà donc le contexte dans lequel on nous demande de  croire que ce Président serait  prêt à céder sur ‘’ l’officialisation du pulaar, sooninke et wolof  ‘’. Comme pour vendre  ‘’le Pacte Républicain’’… 

De qui se moque-t-on?

Ce qui se dégage de tout ça, pour un esprit lucide et honnête, c’est qu’on nous trompe. On veut faire de nos langues, non pas des langues véhicules  d’enseignement ou d’acquisition du savoir pour nos enfants, enracinés dans leur culture, mais juste des langues  de support à l’arabe, pour sa généralisation et son imposition. Au mépris de la diversité culturelle et ethnique du  pays.

Et c’est inacceptable! Nous nous battrons pour qu’il n’en soit pas ainsi. 

Depuis Moctar, on n’a pas assisté à des politiques aussi chauvines que celles impulsées par Abdel Aziz et Ghazouani ! Mohamed Lemine ould Dahi ne dit rien d’autre lorsqu’il affirme dans les colonnes de J. A – juin 2021- (qu’) ’’ Il subsiste un grand déséquilibre au niveau de la représentation politique. Notre pays est pluriethnique, et il me semble que l’actuel président n’a pas encore pris cela en considération.’’ 

Ce déni, ouvertement  affiché et  assumé, de cette diversité montre que les tenants du Système n’ont pas renoncé à leur agenda de colonisation et d’assimilation forcée. Il faut copier le maghreb, à tout prix,  dans toutes ses facettes d’aliénation !

Que ceux qui sont en charge du pilotage de cette réforme, scélérate, pour l’enseignement de nos langues nationales prennent la mesure des enjeux et comprennent leur responsabilité face au peuple et devant l’Histoire .

L’ option choisie n’est pas sans danger, croyez nous. Israël, par sa puissance et la force de ses alliés, avait toujours pensé avoir gagné la guerre, tout comme aujourd’hui Bamako croit avoir liquidé la question touareg… Erreur !

IL NOUS FAUT NOUS RESSAISIR !

        Le 12 Janvier 2024.

Samba Thiam

Président des FPC

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